LE CIEL ET LES MOTS
Pr Mary Teuw Niane rend hommage à la femme
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Mary Teuw Niane, a procédé, hier, à la cérémonie de présentation et de dédicace de son nouveau recueil de poèmes. Paru aux Editions L’Harmattan Sénégal, « Le ciel et les mots » est une compilation d’une trentaine de poèmes. Plusieurs ministres du gouvernement et personnalités du monde littéraire ont pris part à cette cérémonie de dédicace.
Que peut bien faire un mathématicien aguerri dans l’univers de la poésie ? C’est, sans doute, la première question qui taraude l'esprit des amoureux des belles lettres, découvrant pour la première fois, « Le ciel et les mots » du Pr Mary Teuw Niane, mathématicien et enseignant-chercheur. Mais la réponse semble toute seule simple : le bon scientifique maîtrise bien les mots qu’il manipule à sa guise comme il sait bien le faire avec les chiffres de l’arithmétique. Il se sert de la poésie pour diffuser, de manière plaisante, son savoir scientifique.
Dans son nouveau recueil de poèmes, qui vient de paraître aux Editions L’Harmattan Sénégal, Mary Teuw Niane se sert de la poésie non pas pour expliquer sa science mais plutôt pour parler de sa paisible enfance sur les bords de la Vallée du fleuve Sénégal, ses promenades solitaires de jeune berger, son parcours en tant qu’élève d’abord, puis étudiant et homme mûr nourri aux expériences de la vie.
« Le ciel et les mots » nous parle, comme nous parlerait du reste une œuvre d’art. On contemple à travers des mots chargés d’images et savamment orchestrés la beauté de la nuit, le silence des hameaux déserts, les constellations hivernales au charme irréductible ou la douceur des aubes aux lumières blêmes.
Un hommage à la femme
Tel un passeur d’amour, le poète évoque également la femme aux apparences multiples. Elle est parfois synonyme de mère à l’image de ce poème où l’auteur rend un vibrant hommage à sa maman. « Ma mère », titre de ce poème, chante la bravoure d’une mère qui, comme une « lionne », a pu prendre soin de sa progéniture.
Les vers déclament l’amour et la complicité liant une mère à son fils. A la fois berceuse et pédagogue, la maman du poète est assimilable à la « Grande Royale », mère universelle et génitrice « des déshérités perdus dans la rue ».
Ici, la mère est aussi « un symbole de protection, d’amour, de sécurité et de tendresse ». Dans cette œuvre, la femme apparaît quelque fois comme un objet ressemblant à une « monnaie de change » ou la « belle carpe sautillante dans un bol déplumé ». Le poète se demande même par moment si « cette jeune fille à la poitrine gorgée de vie n’est pas faite pour orner les maisons ».
Faisant allusion à ce poème, le philosophe et écrivain, préfacier du livre, Alpha Amadou Sy, parle de cette source intarissable d’où surgit et se propage cet immense amour qui élit domicile dans le cœur de l’adolescent. A son avis, par cette incursion dans l’univers des poètes, Mary Teuw Niane contribue à mettre un terme à « ce confinement trop rigide des formes d’expression de la pensée humaine ».
Saluant la composition et l’originalité de ce recueil, Pr Andrée Marie Diagne, qui a procédé à la présentation de ce livre, parle de liens qui rattachent l’auteur au philosophe Kant. Ses « Souvenirs intellectuels » présageaient déjà sa profession de futur poète ayant dévoré un tas de livres de grands auteurs. Pour la critique, le poète est d’une sensibilité extrême. Il dit les choses avec délicatesse.
Au fil des textes, note Pr Andrée Marie Diagne, l’auteur est devenu peureux face aux secousses sismiques du monde. Il aborde des questions actuelles : environnement, genre, pollution. Des questions, a-t-elle ajouté, qui méritent d’être regardées avec les yeux du poète.
L’auteur, Pr Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a parlé du lien entre la science et la poésie. A l’en croire, la science va à la rencontre de la poésie et la poésie devient scientifique. « Toutes les sciences se rejoignent quand elles atteignent l’excellence », a dit le ministre. Il a tenu à rendre un vibrant hommage à ses maîtres qui ont largement contribué à sa réussite.
Viviane Bampassy, ministre de la Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public, marraine de la cérémonie, a salué l’humilité qui caractérise le ministre Mary Teuw Niane. De son point de vue, l’auteur, à travers sa poésie, accepte de se découvrir.
Elle a invité les jeunes à s’inspirer de « Mutations » et « Secousses ». Quant au parrain et ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, il a magnifié une œuvre « magistrale » et « magnifique » qui sonne l’entrée du Pr Mary Teuw Niane dans l’univers littéraire. A ses yeux, le livre, du début à la fin, est composé de poèmes où chacun constitue une véritable bibliothèque.
Professeur des universités de classe exceptionnelle, Pr Mary Teuw Niane est titulaire d’un doctorat d’Etat ès-Sciences, mathématiques. Son œuvre « Le ciel et les mots » contribue, à coup sûr, à redorer le blason de la poésie, genre qui a perdu un peu de son lustre dans la littérature sénégalaise.