LE CUSEMS DECRIE LES VIOLATIONS DES LIBERTES SYNDICALES ET EXIGE LE RESPECT DES ACCORDS
EVALUATION DE L'ANNEE 2015-2016
Le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (Cusems) a tenu, hier, son Conseil national. Un conclave qui a servi de cadre à ces enseignants pour décrier les violations des libertés syndicales et exiger une fois de plus le respect des accords condition sine qua non de l'apaisement du climat scolaire.
Réuni en Conseil nationale, hier, à Dakar, le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (Cusems) s’est désolé du fait que les vacances scolaires n’ont pas été mises à profit par le gouvernement pour régler les maux qui gangrènent le système scolaire, entre autres reproches. Cela, après s’être offusqué des violations des libertés syndicales, il a exigé, encore une fois, le respect des accords signés.
Secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye a ainsi souligné :«Ce Conseil s'inscrit dans un contexte de crise généralisée du système éducatif sénégalais. Mais aussi de violation du droit de grève et des libertés syndicales. En effet, la radiation d'Ousmane Sonko, Secrétaire général honoraire des agents des impôts et domaines du Sénégal, s'inscrit dans ce cadre. Il en est de même du blocage du compte du Cusems et des menaces de radiation brandies par le gouvernement du Sénégal lors de la grève des enseignants dont le seul tort est d'exiger de l’Etat le respect des accords signés avec les organisations syndicales, notamment le Cusems».
«Il y a une insuffisance dans la matérialisation des engagements souscrits»
D’après lui, «les demandes d'explication servies aux professeurs des lycées et collèges du Sénégal, les mises en demeure, les avertissements, les réquisitions sont manifestement une violation du droit syndical mais également une violation des franchises scolaires. L'année dernière, il a fallu l'intervention des chefs religieux pour qu'il ait un dénouement de la crise scolaire. Mais il faut le regretter, et le dire, les autorités n'ont pas mis à profit les vacances scolaires pour résoudre définitivement les problèmes de l'école sénégalaise. Il y a une insuffisance dans la matérialisation des engagements souscrits».
Aussi, le syndicaliste regrette l'attitude des autorités du gouvernement. «Elles ont attendu la veille de l'ouverture des classes pour convoquer les syndicats. Pour le Cusems, c'est une stratégie de communication. Pour nous, l'école est une affaire sérieuse, c'est une affaire de la communauté, les chefs religieux se sont engagés, l'Etat a pris des engagements devant la communauté, il a l'obligation morale, juridique, institutionnelle d'honorer ses engagements», a-t-il clamé.
«L'apaisement du système scolaire sénégalais ne saurait être un simple slogan. Le seul facteur d'apaisement qui vaille aujourd'hui, c'est le respect des accords signés. Les enseignants sont les soldats du savoir, ils ne demandent pas l'impossible. Ce que nous demandons, c'est le respect des accords signés», a martelé Abdoulaye Ndoye.
«C'est la déception totale dans la famille enseignante»
Car M. Ndoye est formel : «C'est la déception totale dans la famille enseignante. C'est pourquoi étant un syndicat d'alerte, nous allons alerter, encore demander aux autorités de ce pays de respecter non seulement le droit des travailleurs, de respecter les enseignants, parce qu'un pays ne peut pas se développer sans un système éducatif performant. Mais surtout de valoriser et de réhabiliter la fonction enseignante. Parce que l'enseignant est le premier intrant qu'il faut former et motiver. Nous voulons aujourd'hui interpeller l'opinion, dire au gouvernement que ce qui s'est passé l'année dernière ne doit plus se reproduire».
Selon le Sg du Cusems, «le gouvernement a la responsabilité de la politique éducative de ce pays. Il doit assurer la sécurité des biens et des personnes, le traitement équitable des agents de la Fonction publique s'inscrit dans cette perspective. Le constat est là, aujourd'hui, les enseignants sont démotivés. Nous avons des classes pléthoriques, il y a des retards de salaires, la violation du droit de grève et on assiste à une diabolisation des enseignants. Où va le Sénégal ? Donc, il est important pour les autorités de ce pays de prendre toutes les dispositions nécessaires pour matérialiser les accords».
«Le Conseil est aussi une occasion de présenter le rapport d'activités du 22 septembre 2013 au 22 septembre 2016. Ce rapport porte sur les activités administratives du syndicat. Ce rapport sera remis officiellement au ministre de l'Intérieur le 23 septembre 2016, avec une lettre de transmission aux deux ministres, de la Fonction publique et de l’Education. Et nous osons espérer que nous serons entendus par le gouvernement qui prendra toutes les dispositions pour éviter les perturbations. Mais la condition sine qua non, c'est le respect des accords signés», a encore rappelé le Secrétaire général du Cusems.