LE PARTI SOCIALISTE AU BANC DES ACCUSES
«POLITISATION» DU CHOIX DES INTENDANTS D’ECOLES
En marge de son conseil syndical national, le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) a tenu hier, une conférence de presse pour alerter quant à la non-prise en charge par l’Etat de ses revendications. Ce qui, selon Abdoulaye Ndoye et ses camarades, pourrait entrainer une perturbation du système à la prochaine rentrée. Le syndicat enseignant soulève également un certain nombre de griefs contre le ministre socialiste Serigne Mbaye Thiam qu’il accuse de politiser la nomination des intendants d’écoles
La politisation de la nomination des intendants d’écoles est toujours en vigueur, si l’on se fie au Cusems. Le syndicat enseignant met le Parti Socialiste (PS) au banc des accusés. Il dit être convaincu que les vieilles pratiques socialistes ont refait surface avec la nomination de Serigne Mbaye Thiam à la tête du ministère de l’Education nationale. Aliou Gningue, membre permanent du Directoire du Cusems indique que les intendants sont recrutés de nouveau chez les politiciens et qu’ils sont pour la plupart des responsables socialistes ou apéristes. Il révèle que le ministre camouffle cette situation à travers des rencontres partenariales. Mais, à vrai dire, le choix se fait sur le dos des parents d’élèves et des syndicats enseignants, a-t-il noté. Pour preuve, il révèle : « Un monsieur épinglé dans un scandale au ministère de l’Education a été nommé, à notre grande surprise, intendant dans une école à l’intérieur du pays où il gère des millions aujourd’hui». Le plus désolant, martèle-t-il, le chef de l’Etat, qui est au courant de cette situation, semble cautionner ces agissements puisqu’il a reconduit le ministre de l’Education nationale lors du dernier remaniement ministériel.
Le Conseil syndical national du Cusems dit constater par ailleurs une duplicité du gouvernement qui, « d’un côté appelle à un apaisement et de l’autre pose des actes qui sapent cet appel ». Cette duplicité se caractérise, selon le Cusems, par une lenteur dans la délivrance des actes, le retard de la formation des professeurs titulaires de diplômes spéciaux, la remise en cause de la gestion démocratique, le non recrutement de professeurs. Sur ce, le secrétaire général Abdoulaye Ndoye renseigne que la Fastef a formé 77 professeurs niveau CAEM seulement, et 165 professeur de retour de formation alors que les besoins s’estiment à près de 1488 professeurs toutes disciplines confondues. Il dénonce en outre la rupture de l’égalité des enseignants devant la loi avec les détachements, la remise en cause du droit à la position de stage pour les enseignants de certaines disciplines, la rupture du consensus de Saly avec la prise en compte de sanctions arbitraires pour disqualifier des camarades aspirants à des postes de responsabilités. Ceci dit, Abdoulaye Ndoye et ses camarades pensent qu’en plus de manquer à leurs engagements, les autorités posent des actes attentatoires à des acquis de haute lutte.
Toutefois, le Secrétaire général du Cusems estime que le gouvernement est attendu sur le respect intégral des accords sur l’ouverture immédiate de négociations sur l’alignement de l’indemnité de logement qui, selon son camarade Aliou Gningue, est moins couteux que le Hcct et les 3 milliards dépensés lors de la précédente campagne électorale. Les membres du Cusems n’excluent pas de déclencher leur plan d’actions dès la rentrée, si rien n’est fait par le gouvernement.