LE SIENS LISTE LES MAUX QUI GANGRENENT LE SECTEUR SCOLAIRE…
2E CONGRES DES INSPECTEURS DE L’EDUCATION
Le Syndicat des inspectrices et inspecteurs du Sénégal (Siens) a tenu, ce week-end, son 2e Congrès pour faire le bilan de ses activités et se projeter vers l'avenir. C'est ainsi qu'une analyse situationnelle sur le métier et le système éducatif en particulier a été faite à l'occasion. Samba Diakhaté, Secrétaire général du Siens a ainsi indiqué d'emblée: «Le 2e Congrès du Siens se tient dans un contexte peu reluisant pour les travailleurs, surtout ceux évoluant dans le domaine de l’éducation. Au Sénégal, ces travailleurs ne sont pas épargnés par ce vent de précarisation. Cet état de fait s’illustre particulièrement par des dysfonctionnements et inégalités du point de vue du traitement salarial et du régime indemnitaire, symptomatiques d’un système de rémunération inéquitable ayant de sérieuses répercussions sur la qualité des prestations du service public».
«Mais, a-t-il ajouté, force est de constater que les agents de l’Etat évoluant dans le secteur de l'éducation restent les oubliés de la fonction publique sénégalaise actuelle. En fait, au-delà de l’armature textuelle et réglementaire, les nombreux dysfonctionnements et dérives dans l’attribution d’indemnités ont fini d’installer ces derniers dans la catégorie des ‘parents pauvres’ du système. Cela déprécie du coup leur force attractive au sein de la population et entraîne une forte saignée vers d’autres secteurs et/ou une profonde démotivation qui impacte la qualité des prestations». Après ce tableau sombre de la Fonction publique qu’il a dépeint, concernant notamment l'attribution des indemnités, le Secrétaire général sortant du Siens souligne: «Le système est inefficient tant au niveau global qu’au niveau local (redoublements et abandons, taux de déperdition élevé dans la gestion de ressources financières…).
Ainsi, si le niveau d’accès est relativement correct dans l’enseignement élémentaire (86.4% en 2015), dans l’enseignement moyen, seule la moitié de la population scolarisable fréquente les collèges (59.9%), et au secondaire seulement 34.1% de la cible est atteinte». «Dans une période où les enseignants sont le plus souvent en difficultés pour bien exercer leur métier et où des défis nouveaux, tels que la décentralisation, la déconcentration, le développement du privé..., se posent au système, le rôle que jouent les inspecteurs devrait être plus que jamais préoccupant pour les pouvoirs publics», a recommandé l’Inspecteur Diakhaté. Venu présider la rencontre, Mme Ndèye Khady Diop, directrice de l'enseignement élémentaire, a confié : «Nous sommes en train de nous retrouver entre acteurs pour voir comment améliorer le secteur éducatif et enregistrer de meilleures performances. Pour ce qui est des revendications des inspecteurs, nous sentons le besoin de mener un plaidoyer au niveau du gouvernement, ce que nous sommes en train de faire».
TRAITEMENT INEQUITABLE DES AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Les inspecteurs de l'éducation crient leur frustration
Le 2e Congrès du Syndicat des inspectrices et inspecteurs du Sénégal (Siens) a servi de cadre au nouveau Secrétaire général élu pour décrier «le traitement injuste» du gouvernement sénégalais à l'égard des inspecteurs. «Nous sommes interpellés à plusieurs niveaux. Nous sommes des cadres de l’Education, des acteurs sociaux engagés dans une perspective de renouvellement, d’amélioration et de restauration de la dignité des travailleurs Sénégalais et des travailleurs du système éducatif. Nous sommes, à côté d’autres corps, victimes d’un traitement injuste et qui a été retenu comme tel par le plus haut niveau de responsabilité de ce pays qui est le président de la République Macky Sall, qui a accepté et reconnu que nous sommes dans un système de traitement de rémunération au niveau de la Fonction publique qui se caractérise par une certaine injustice qu’il fallait corriger», a déploré El Cantara Sarr, élu, hier, à la tête du Siens. Face à cette situation, le successeur de Samba Diakhaté a décliné un plan d'actions. «Nous situerons désormais et toujours comme force de propositions et de lutte qui pourra s’ériger en barrières pour la défense de l’école publique sénégalaise, ainsi que d’amélioration de nos procédures organisationnelles. Il y a des acquis que nous devons consolider pour entrer dans une dynamique d’approfondissement», a fait savoir le syndicaliste.