LES ELEVES DE L’ENSA DE THIES DECRETENT 48 HEURES DE GREVE
LEURS CAMARADES LOGES DANS DES CONTENEURS
Les élèves ingénieurs de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (Ensa) de Thiès ont observé ce lundi un sit-in, suivi d’un mot d’ordre de grève de 48 heures non renouvelable. c’est pour réclamer la construction de logements supplémentaires car selon leur porte-parole Aboubakry Mbissane Faye de la 4e année, certains élèves sont logés dans des conteneurs
Selon les élèves ingénieurs de l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (Ensa) de Thiès, certains pensionnaires sont logés dans des conteneurs. C’est parce que les effectifs s’accroissent d’année en année, alors qu’il n’y a pas de mesures d’accompagnement pour que tout le monde soit dans de bonnes conditions. C’est pour dénoncer cela qu’ils ont observé un sit-in, suivi d’un mot d’ordre de grève de 48 heures non renouvelable. Selon leur porte-parole Aboubakry Mbissane Faye, élève ingénieur de la 4e année, les conteneurs ne sont pas du tout des structures d’habitation durable.
A l’en croire, l’administration avait déclaré qu’il s’agissait d’une alternative temporaire et promis la construction de logements, mais rien n’a encore été fait. Il poursuit « nous comprenons les vérités économiques du pays, mais il faut un minimum pour accompagner la formation des élèves-ingénieurs ». C’est fort de cela qu’ils ont décrété 48 heures non renouvelable, en guise d’alerte. Il ajoute, « c’est pour montrer à l’autorité que nous voulons étudier et nous voulons retourner dans les salles. Mais si l’administration ne nous prête pas une oreille attentive, nous n’excluons pas de décréter 48 heures par semaine et si rien n’est fait, la lutte sera corsée, quitte à ce que l’école soit fermée ». De l’avis du porte-parole depuis 2013, la situation sociopédagogique ne cesse de se dégrader, avec une montée en puissance des effectifs, mais sans aucune mesure d’accompagnement.
Or l’école dit-il, a été dimensionnée pour 200 élèves ingénieurs, un nombre très largement dépassé aujourd’hui. Ensuite, renseigne-t-il «l’année dernière, une promotion de 80 élèves ingénieurs a été recrutée. Et devant le manque de salles de cours qu’une telle mesure a engendré, l’administration est obligée d’avoir recours à une salle de lecture, transformée pour la circonstance en salle de cours». C’est pourquoi, la présente année scolaire a démarré tardivement au mois de mars. «Il se trouve que la direction est dans une dynamique d’augmenter encore le nombre avec une autre promotion de plus de 100 étudiants alors que le campus social ne peut pas héberger un tel nombre. A cause des effectifs pléthoriques, les sorties pédagogiques et les stages ne se passent plus correctement, car l’administration ne parvient plus à gérer le nombre et il n’y a même pas de bus opérationnel pour transporter les élèves.
Conséquence : la qualité de la formation commence à connaître une baisse. Et à notre avis, il ne suffit pas seulement de former des ingénieurs en grande quantité, mais de mettre sur le marché des ingénieurs de qualité bien formés, capables de répondre aux exigences du développement. Actuellement, il faut donc plus de logements pour pouvoir accueillir d’autres élèves ingénieurs. Cela veut dire que si le recrutement de l’année prochaine porte sur un nombre qui n’est pas raisonnable, le campus ne pourra pas l’absorber. Toutes nos tentatives pour prendre langue avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui avait dit que l’Ensa doit monter en puissance, sont toujours restées vaines. Actuellement, tous les décideurs impliqués font la sourde oreille par rapport à cette situation préoccupante. Nous ne sommes pas contre une massification des effectifs, dans le cadre de la montée en puissance, mais faudrait-il que cela soit raisonnable et bien organisée, avec des bâtiments pouvant héberger le surplus. Nous n’accepterons plus de loger à plus de trois par chambre », râle-t-il avant d’affirmer : « la situation est intenable, nous essayons de faire avec, mais il faudrait que l’administration fasse d’autres efforts, pour que le label d’excellence de l’école soitmaintenu».
MAMADOU THIAM DIOP DIRECTEUR PAR INTERIM : «Les élèves ont fait une erreur sur le nombre de recrues»
Mamadou Thiam Diop, directeur par Intérim de l’Ensa, a recadré les élèves, après avoir affirmé qu’il ne s’agit pas de conteneurs, en cequi concerne les lieux d’habitation de certains élèves-ingénieurs. Sur le nombre de recrues, il déclare qu’il y a une liste de 155 personnes, mais les élèves ingénieurs ont aussitôt crû qu’il s’agit automatiquement de 155 condisciples. Selon lui, les épreuves orales sont en train de se dérouler et au finish, il n’y aura pas 155 admis. Concernant les conditions d’hébergement, il annonce que la prochaine rentrée est prévue en février 2017 et le ministère de tutelle a promis la dotation de 500 lits