LES ENSEIGNANTS DU SUPERIEUR BRANDISSENT LA GREVE
POUR NON REPECT DES ENGAGEMENTS DU GOUVERNEMENT
Très remontés contre le gouvernement du Sénégal pour n’avoir pas respecté ses engagements, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) est sur le pied de guerre. Malick Fall et ses camarades ont fait face à la presse, hier pour mettre en garde le régime qui, d’après eux, est en train de fouler aux pieds les engagements qu’il avait pris. Ils annoncent le dépôt d’un préavis de grève.
«Nous avons conclu un accord avec le gouvernement représenté par le Premier ministre, Mouhamed Boun Abdallah Dionne, le 17 mai dernier. Et dans cet accord nous n’avons pas demandé un pourcentage de retraite. Nous avons tout simplement émis le souhait d’avoir des retraites décentes. Ce sont les services techniques du ministère des Finances qui se sont retrouvés entre eux et qui ont fait des simulations et des calculs, et qui sont venus nous faire une proposition de retraite à 35% de salaire», a expliqué Malick Fall. Il ajoute que c’était un engagement du Gouvernement sur la base d’un certain nombre de mécanisme. «Nous sommes toujours en phase avec le Gouvernement, mais c’est au niveau de l’application que nous sommes en désaccord avec le Gouvernement dans la mesure où les 3% de l’augmentation de 35 à 38 % des pourcentages de retraite ne peuvent pas être pris en charge par les travailleurs », a-t-il martelé en soutenant, dans la foulée, que «lors de la conférence sociale, le Conseiller technique numéro 1 du ministre de l’Economie et des Finances disait que les 3% relatif à l’augmentation du pourcentage de retraite était pour combler un déficit creusé au niveau du Fonds national de retraite (Fnr) alors que nous n’avons pas la responsabilité de combler un déficit que nous n’avons pas creusé».
Pour lui, il appartient à l’Etat de mener une politique d’anticipationde recrutements, parce que c’est lui qui a laissé la situation passer de 5 cotisants pour un retraité à 1,23 cotisant pour un retraité. Etayant ses propos, il indique qu’ils n’ont, compte tenu de toutes ces considérations, ni le droit ni le devoir de combler ce déficit qui a été creusé et que l’Etat veut leur imputer. «L’autre point sur lequel nous ne pouvons pas tomber d’accord avec le gouvernement concerne l’indexation des pourcentages de prélèvement pour ce qui est de la retraite complémentaire et celle supplémentaire. «L’Etat veut que ces pourcentages soient directement indexés au niveau du salaire brut et nous ne sommes pas d’accord sur cette mesure parce que prélever ces pourcentages sur le salaire brut équivaudrait à multiplier par deux ce qui est prélevé. Nous voyons en cela une tentative d’amputer aux enseignants du supérieur ce que Abdoulaye Wade leur avait donné par générosité et par devoir», dit-il.
Au demeurant, Malick Fall et ses camardes invitent le gouvernement du Sénégal à s’asseoir avec le Saes autour d’une table pour résoudre le problème une bonne fois pour toute afin d’éviter le pire. De son côté, le secrétaire adjoint du Saes, Moustapha Sall a tenu à rappeler que ces propositions avaient été élaborées et validées par les services techniques du ministère des Finances. «Elles visent l’autonomisation du Fonds National de Retraite (Fnr), la mise en place d’une retraite complémentaire, d’une retraite supplémentaire, l’abrogation de la loi du principe de l’écrêtement et d’un nouveau processus de suivi et de pilotage du système de retraite», explique-t-il.