LES ENSEIGNANTS PRESENTS, LES ELEVES AUX ABONNES ABSENTS
RENTREE DES CLASSES HIER SUR L’ETENDUE DU TERRIROIRE NATIONAL
Apres trois mois de congé, c'est la fin des vacances. Dans beaucoup d'établissements du pays, c’était pourtant le calme plat, hier, jour de rentrée des classes. Une situation qui n’a que peu surpris, compte tenu des réalités du pays et des habitudes des Sénégalais.
Ce mercredi 7 octobre marque la fin des vacances pour les élèves du Sénégal sur toute l’étendue du territoire national. Une rentrée loin d’être effective dans bien des établissements scolaires du pays. Car si les enseignants sont effectivement présents, tel n’est pas le cas des élèves qui étaient aux abonnés absents. C’est notamment le cas dans la banlieue dakaroise, notamment à Pikine et Guédiawaye.
Hier, dans les établissements qu’on a visités, c’était le calme plat dans les écoles, laissant penser qu'on est encore dans les vacances. Pourtant, les enseignants ont tous répondu à l'appel. Mais tel n’est pas le cas du côté des élèves qui sont les grands absents en ce premier jour de classe. Une situation peut-être due aux nombreuses contraintes liées à un manque de volonté des élèves de débuter les cours très tôt, comme le suggéraient les autorités de l'Education en lançant le concept ‘Ubi tèy, jang tèy’ ou peut-être au manque de moyens des parents pour assurer les frais inscriptions.
Rentrée timide, «Ubi tèy, jang tèy» vire au flop
Au lycée Limamoulaye de Guédiawaye, les va-et-vient des quelques rares élèves venus, pour la plupart, effectuer les formalités d’inscriptions ou se renseigner sur le démarrage des cours, meublent le décor. Sur un tableau sont affichées les informations utiles aux élèves. Par exemple la date de démarrage des cours prévue pour le 12 octobre, les frais d'inscriptions fixés à 10 000 francs Cfa pour les classes de Seconde et Première et 16 000 francs Cfa pour les classes de Terminale, entre autres, informations.
Le Proviseur du lycée occupé par une réunion, c’est M. Songué Diouf, professeur de philosophie dans l’établissement, trouvé assis tranquillement sur une chaise dans la cour du lycée en train de lire ces journaux, qui informe que «les élèves viennent au compte goutte pour compléter les formalités des inscriptions. Certes, ils ne sont pas encore nombreux, et cela se comprend parce que c'est l'habitude bien sénégalaise de venir toujours à la dernière minute».
Et pour ce qui est du démarrage des cours, le professeur confie : «D’ici à une semaine ou dix jours, les cours pourront commencer, parce que là nous n'avons ni un problème de désherbage ni un problème de manque de matériels. On permet aux élèves de suivre les cours le temps de régulariser leurs situations administratives. Malgré cette disposition, les élèves traînent encore les pieds».
Trouvée devant le service de la scolarité, Mariama, élève en classe de Terminale qui venait juste de s’inscrire en déboursant 16 000 francs Cfa, déclare être prête pour démarrer les cours dès la semaine prochaine. «Comme je suis en classe d'examen, démarrer les cours dans les plus brefs délais m'arrangerait. Cela va nous aider à boucler nos programmes avant les examens», lâche-t-elle, non sans dire que le concept «Ubi tèy, Jang tèy», nul n’ignore, compte tenu des habitudes des Sénégalais, qu’il se résume à un simple slogan.
L’école Martyr de Thiaroye encore dans les eaux
La mise à mal du «Ubi tèy, Jang tèy» est bien réelle dans les établissements élémentaires du camp Thiaroye appelés «Ecole camp». Ces établissements sont, en effet, encore envahis par les eaux pluviales. Ils sont cernés par la flotte, laissant des chemins impraticables. Pourtant, malgré ces contraintes, ils comptent bien démarrer les cours la semaine prochaine. C’est du moins l’assurance que donne Mamadou Kane, adjoint au directeur de l'école «Martyre B».
«Tout le personnel est présent. Normalement, les cours devraient démarrer aujourd'hui, mais les élèves sont absents», informe-t-il, avant d'ajouter que, «si on a le minimum d'élèves dans les classes, on va démarrer les cours la semaine prochaine». Et M. Kane de révéler qu’«il n'y a pas de frais d'inscriptions dans les écoles primaires publiques, à part l'achat de la blouse qui est obligatoire. Malgré cela, les élèves traînent toujours le pas. Mais c’est un peu la faute des parents, car ils devaient amener leur enfants à l’école en ce jour de rentrée».
Pour sa part, M. Alioune Diouf, directeur adjoint de «Martyre A» indexe fortement les parents d'élèves. Selon lui, ils sont les seuls responsables de l'absence des élèves. «C'est la faute aux parents si les salles de classe sont vides aujourd’hui. Car ce sont eux qui devraient inciter leurs enfants à venir s'inscrire, d'autant plus qu'on ne demande que le prix de la blouse qui est à une somme modique», se désole-t-il.
Et ici aussi, on annonce que le début des cours est programmé pour être effectif dans les meilleurs délais. «On démarrera les cours le plutôt possible. Actuellement, il y a des classes inondées dans l’établissement. Mais dès que ce problème sera réglé, nous allons démarrer», renseigne M. Diouf.
Travaux de finitions au Cem «Thiaroye 44»
Contrairement aux autres établissements, à «Thiaroye 44» les élèves sont biens présents. Pas pour faire cours, mais pour régler leurs droits d'inscription. Une longue queue est ainsi constatée devant le bureau du Principal montrant qu'il y a bien du travail. Par ci et par là, il y a une multitude de fiches qui permettent au Principal d'identifier les redoublants, les passants et les nouveaux transférés.
M. Samba Sèye, Principal du collège, malgré son manque de temps, renseigne: «La rentrée s'est bien déroulée. Les élèves et les enseignants sont là. Tout marche bien. Nous n’avons pas de problème d'inondations, seule l'entrée de l'école est un peu prise par les eaux, mais nous sommes en train de trouver une solution. Mais nous comptons démarrer dès lundi prochain les cours et nous permettrons aux élèves de faire cours, même sans avoir régularisé les frais d'inscriptions».