LES REQUISITOIRES DES SYNDICALISTES
ARRESTATION SUR LES FUITES DU BAC
L’arrestation des élèves, professeurs et des employés de l’Office du Baccalauréat dans l’affaire des fuites lors des examens n’ébranlent guère les acteurs de la communauté éducative. Notamment les syndicats d’enseignants qui invitent l’Etat à ne pas se tromper sur la chaine de désignation des coupables pour faire jaillir la lumière dans cette affaire qui risque de porter un sacré coup à système éducatif sénégalais, déjà mal au point. Pendant que l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees) exige un arrêt de ce qu’elle qualifie «d’impunité», la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), elle, préconise une évaluation du dispositif de l’organisation du Bac.
ABDOULAYE NDOYE, SG CUSEMS : «Que l’on ne se trompe pas de coupables»
«Des agents de l’Office du Bac ont été arrêtés, en plus des élèves et un proviseur. Nous sommes constants depuis les épreuves de philosophie. Nous voulons la lumière sur toute cette affaire. Que l’on ne se trompe pas dans la chaine de désignation des coupables. Nous sommes un syndicat reconnu par l’Etat. Il est de notre devoir de défendre à la fois des intérêts matériaux et moraux des enseignants et le système éducatif. Nous défendons aujourd’hui l’intérêt moral, l’éthique et la déontologie. Nous avons fait une alerte que nous avons lancée depuis les épreuves des anticipées. Nous demandons toute la lumière pour la crédibilité internationale de notre diplôme, le plus prestigieux du Sénégal. Les agents en charge du ministère de l’Enseignement supérieur doivent tirer toutes les conséquences. Nous avons une position patriote, car, il y a rupture d’égalité. On ne doit pas laisser cette affaire sans suite. Mais, qu’on ne se trompe pas dans la chaine de responsabilités».
SAOUROU SENE, SG SAEMSS : «L’enquête ne doit pas omettre une partie du maillon de la chaine»
«Nous ne sommes pas habilités à mener une enquête. Nous ne pouvons que suivre cette démarche de l’Etat. L’essentiel est que l’enquête aboutisse et que la vérité triomphe. Au bout du compte, il s’agit d’identifier les coupables et de les sanctionner. Le choix du sujet est fait à partir de l’Office du bac. L’enquête ne doit pas omettre une partie du maillon de la chaine. Nous allons attendre pour voir où ça va nous mener».
ABDOULAYE FANE, PRESIDENT DE L’UNAPEES : «Cette impunité doit s’arrêter»
«Nous avons été toujours fidèle à notre position de départ depuis ces événements malheureux. Nous voulons que l’enquête puisse suivre son cours pour identifier les fautifs. Nous exigeons la sanction la plus extrême, allant de la radiation pour les agents de l’Etat au refus de participation au Bac pour les élèves pendant 5 voire 10 ans. Cette impunité doit s’arrêter. Cela doit servir d’exemple aux autres sénégalais»
CHEIKH MBOW, COORDONNATEUR NATIONAL COSYDEP : «Evaluer les dispositifs d’organisation du Bac»
«Nous avons malheureusement mal terminé avec des soupçons des fuites et des fraudes. Il faut situer les niveaux de responsabilité. Ensuite, corriger et sanctionner. Au-delà de ce qui s’est passé, il faudra être plus profond dans la réflexion en termes d’analyses. Pour nous, l’une des solutions durables à apporter, c’est une méta-évaluation. Faire en sorte que tous les dispositifs dans l’organisation des examens et les pratiques puissent être évalués. C’est pourquoi nous avons prôné un audit externe des services centraux. Nous devons veiller à la crédibilité du diplôme. L’enfant qui réussit le baccalauréat dans ces conditions pourrait ne pas avoir la fierté requise. Il faut que tous les enfants puissent avoir les mêmes chances de réussir. S’il y a certains qui ont accès aux épreuves à la place d’autres, il n’y a pas équité».