«SUR 9 MOIS, IL Y A 6 MOIS DE GREVE»
MACKY SALL SUR LES PROBLÈMES DE L’ECOLE
Venu présider la cérémonie officielle de la triennale, hier, au centre international de conférences Abdou Diouf (cicad), le Président de la république a soutenu que ce forum de haut niveau sur l’avenir de l’éducation, initié par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea) témoigne de l’engagement constant de ladite association au service de la promotion d’une éducation de qualité en Afrique. toutefois, Macky Sall s’est offusqué des grèves cycliques au Sénégal dans le monde de l’éducation, en dépit des moyens importants investis dans le secteur de l’éducation.
Le Sénégal qui vient d’abriter pour la seconde fois 20 ans après celle de 1997, la triennale dont le thème porte sur la revitalisation de l’éducation dans la perspective du programme universel 2030 et de l’agenda 2063 pour l’Afrique est à magnifier d’autant que notre continent est engagé à relever les défis socio-économiques actuel et futur. « C’est pour cela, nous avons souscrit au programme universel de développement durable à l’horizon 2030 qui vise à créer une croissance soutenue, partagée et durable» a-t-il indiqué. Outre, dit-il, avec l’agenda 2063 de l’Union africaine (Ua), notre continent réaffirme son aspiration à une forte prospérité durable fondée sur une valorisation optimale de ses immenses potentialités dont assurément les ressources humaines sont les premières.
Tout comme, poursuit-il, il ne saurait avoir de paix durable tant que persiste l’ignorance. D’après lui, l’Afrique doit repenser son modèle de formation et d’éducation en s’accordant sur les stratégies efficientes de réalisation d’une Afrique moderne mais ancrée dans ses traditions et valeurs et tournées résolument vers les sciences, la technologies et l’innovation. C’est pour cela, soutient-il, que le Sénégal a placé au coeur de son Plan Sénégal émergent Pse, le renforcement du capital humain en vue d’une croissance durable et inclusive qui se trouve être l’axe 2 du Pse. «A l’issue des conseils présidentiels sur la concertation de l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche et sur les assises de l’éducation et de la formation, 22 décisions ont été arrêtées dont la réorientation du système éducatif vers les sciences, les technologies, l’ingénierie, les mathématiques le numérique, le développement de la formation professionnelle en l’adaptant aux besoins du marché du travail, mais aussi l’amélioration de l’équité dans l’accès à l’éducation», a-t-il soutenu.
Pour le chef de l’Etat, il est important que les moyens dégagés par l’Etat et par le partenaire servent vraiment à former des produits de qualité en stabilisant les espaces universitaires et scolaires parce lorsqu’on met autant de ressources dans un secteur nous sommes en droit d’exiger la qualité et des résultats pour un tel investissement. Il estime, cependant, que la société éducative doit être consciente parce que les priorités sont nombreuses et qu’on ne peut pas mettre autant de ressources pour des résultats mitigés. «Sur 9 mois, il y a 6 mois de grève et les acteurs universitaires doivent régler ce problème parce qu’il faut un enseignement de qualité. On ne peut pas continuer les efforts si au final nous n’avons pas de résultats» a-t-il laissé entendre. Manipulant les chiffres, le Président Macky Sall a avancé que la part allouée à l’éducation n’a cessé de grimper.
A l’en croire, elle est passée de 22, 4 % en 2013 à 26,5% en 2015, soit un taux d’accroissement annuel de 3,2% sur les dépenses de l’éducation. «La part de l’aide public au développement en faveur du secteur représente en moyenne 6% des dépenses sectorielles qui nous sont allouées. Au demeurant, le Sénégal a ainsi largement dépassé la recommandation de l’Unesco confirmée par l’Odd 4 d’allouer 20% du budget à l’éducation et à la formation alors que nous sommes à 26%. Les dépenses publiques sur les ressources internes pour l’éducation et la formation servent à financer les salaires pour 66,17% au moment où les subventions des bourses et aides représentent 9%. Une grande partie du budget est absorbée par les salaires des enseignants et le personnel avec en moyenne 66% au niveau de l’ensemble des secteurs de l’éducation sur la période 2013/ 2015. Aussi la part des salaires est extrêmement exorbitante dans le soussecteur de l’enseignement élémentaire et représente 82% du budget alloué à l’enseignement élémentaire au moment où 84,7% sont absorbés par l’enseignement secondaire général et 83% du budget pour la formation professionnelle», a-t-il indiqué.