«UNE ANNEE SANS PERTURBATIONS EST BIEN POSSIBLE, MAIS QUE L’ETAT FASSE L’EFFORT DE RESPECTER LES ACCORDS»
L’UNION DES ENSEIGNANTS CENTRISTES DE THIES REPOND A SERIGNE MBAYE THIAM
L’Union des centristes du Sénégal (Ucs) de Abdoulaye Baldé a installé ce week-end l’Union des enseignants centristes du département de Thiès. Elle s’est fixée pour objectif de contribuer à la massification du parti, mais aussi de sortir l’enseignant de sa situation de léthargie. En ce qui concerne le voeu exprimé par le ministre de l’Education Serigne Mbaye Thiam d’aller vers une année sans perturbations, l’Ucs demande à l’Etat de respecter au préalable les accords signés.
L’Union des centristes du Sénégal (Ucs) de Abdoulaye Baldé a décidé d’étendre ses tentacules dans le département de Thiès où elle a installé le week-end dernier l’Union des enseignants centristes de Thiès. Cette structure se veut d’abord comme un instrument de massification du parti. Soucieuse par ailleurs de l’avenir des enseignants, l’Ucs a décliné «un objectif de les sortir de la léthargie et de la déshumanisation ».
Sur le souhait exprimé par Serigne Mbaye Thiam d’aller vers une année sans perturbations, Ameth Georges Diop, coordonnateur des centristes de Thiès, affirme : «une année sans perturbations est bien possible, mais l’Etat doit faire ses devoirs, en respectant ses engagements d’autant plus qu’il avait parlé de points réalistes et réalisables.
Qu’est-ce qui l’empêche de les réaliser ? S’il réalisait les différents points qui ont été sources d’accords entre l’Etat et les syndicats, rien ne s’opposerait à une année paisible». Selon lui, l’Union des enseignants centristes de Thiès va réfléchir sur une alternative à la politique désastreuse menée par le régime actuel, contre les enseignants. Au-delà du respect des accords qui devait être un point d’honneur pour les deux parties, souligne le sieur Diop, il urge que le pouvoir ait plus de considération pour les enseignants. «Mais la recommandation la plus forte est de faire en sorte que le système éducatif soit beaucoup plus équitable. On ne peut pas comprendre que les copies soient payées pour le Baccalauréat et pour le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) et les enseignants de l’élémentaire soient laissés en rade dans le cadre de cette prise en charge, notamment en ce qui concerne l’entrée en sixième et le Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee)».
A Thiès, poursuit-il, les établissements sont dans un état de vétusté très avancé et si l’on y prend garde, les enseignants et les élèves seront confrontés dans les prochaines semaines à des conditions de travail intenables. Dans ce lot, il cite la nécessité de réhabiliter les écoles Amadou Moctar Thiam, Kaba Sall, Khombole 2, Pout 1 et 2, Kayar 1, 2 et 3, qui sont dans un état de délabrement très avancé. «L’urgence d’éradiquer les abris provisoires qui pullulent encore dans le système, d’assurer l’électrification des écoles, de promouvoir la transparence dans la gestion des ressources au niveau des établissements et d’augmenter les intrants matériels et agricoles.
Dans le processus de formation des instituteurs se désole Ameth Georges Diop, il y a beaucoup de choses à revoir. Si les maîtres d’application ne sont pas recyclés, si les infrastructures ne sont pas réhabilitées, c’est impossible de former des enseignants de qualité. La formation diplômante se fait au rabais, avec la grève récurrente des inspecteurs de l’éducation. Il faut que l’Etat mette fin à telle situation, car les acteurs ne l’accepteront plus». Selon lui, la structure a été montée de manière démocratique et elle sera d’abord un lieu d’incubation, un lieu de mutualisation des compétences, des différentes expériences, mais aussi un lieu d’échanges fructueux et enrichissants. « Elle sera également un lieu d’ancrage politique, car l’union sera un instrument de massification de l’Ucs et de propagande des idéaux de Abdoulaye Baldé, un panneau de publicité pour vendre l’image de marque », conclut-il