UNE ONG PRÔNE UN NOUVEAU SYSTÈME ÉDUCATIF POUR DES FORMATIONS PLUS ADAPTÉES
Dakar, 25 mars (APS) - Les parents d’élèves et étudiants sénégalais doivent exiger des modèles de formation plus adaptés et pousser les pouvoirs publics à changer le système éducatif sénégalais, a plaidé, samedi, à Dakar, la représentante régionale de l’ONG Ashoka-Sahel, Coumba Touré.
"Les parents doivent exiger des formations (plus adaptés) puis que c’est eux qui paient. C’est eux qui peuvent être les grandes forces qui vont pousser vers le changement", a-t-t-elle déclaré.
"On doit forcer la demande" de changement de modèle de formation dans le public et dans le privé, a indiqué Mme Touré, au cours d’un panel qu’elle animait sur le sujet, dans le cadre de la "Foire des métiers du futur".
Des étudiants et lycéens, ainsi que des acteurs de la société civile et des responsables d’entreprises publiques et privées ont pris part à cette initiative de l’ONG Ashoka-Sahel.
"Nous considérons qu’il est important de changer le modèle de formation (sénégalais). Là où il y a le plus de changements, c’est là où on peut innover et créer. Les capacités dont les jeunes ont besoin c’est de prendre des initiatives, d’imaginer être en relation avec les autres", a-t-elle insisté.
Si l’on en croit la responsable régionale de l’ONG Ashoka-Sahel, cette perspective tient à "plusieurs niveaux de responsabilité et d’action". "L’Etat fait des planifications, des prospectives et dans ces plans, les types d’emploi dont il a besoin doivent y figurer’’, a-t-elle estimé.
De son côté, Sacré Sow Diouldé, directeur général de l’entreprises de distribution et de service, note que le système capitaliste "est en train de faire face à une offensive des entrepreneurs’’, ce qui fait que l’entrepreneuriat est devenue "la solution".
L’entrepreneuriat "commence le jour de l’inscription dans une institution", a-t-il dit, invitant les étudiants à "prendre leurs responsabilités" et à ne "pas avoir peur", car "le salariat est une question fermée, l’entrepreneuriat une question ouverte".
"Il y a des problèmes dans la formation que nous dispensons", a pour sa part reconnu le directeur scientifique du centre d’incubateur de l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO/Saint Michel), Jean Pierre Mendy, se demande si la conduite d’une étude de marché n’est pas un préalable pour la formation.
"Même si nous formons dans le modèle classique, aujourd’hui, c’est le monde de l’entrepreneuriat. Il faut entreprendre", a-t-il lancé, s’adressant en particulier aux étudiants de l’assistance.
De l’avis du psychologue-conseiller au Centre national de l’orientation scolaire et professionnel du Sénégal, (CNOSP), Assane Gaye, "il est important de faire un bilan de compétences et de personnalité par un psychologue avant de s’orienter vers un métier, mais les gens ne prennent pas le temps de venir’’ ces spécialistes.
"Il y a des métiers qui sont extrêmement saturés comme le bureautique et la comptabilité", a-t-il précisé en rappelant l’option prise par l’Etat sénégalais, "depuis 1994, de donner toutes les formations", sans assurer l’emploi.
Il assure toutefois que l’Etat du Sénégal "essaie d’apporter des changements" au niveau de la formation en orientant davantage les étudiants vers les séries scientifiques.