Allemagne-Angleterre: Podolski s'offre le scalp de l'Angleterre pour ses adieux
Lukas Podolksi quitte la scène internationale en beauté! L'idole de l'Allemagne des années 2000 a inscrit le but vainqueur du match contre l'Angleterre à Dortmund (1-0) mardi soir, pour sa 130e et dernière sélection.
Les Anglais n'avaient peut-être pas la tête au match après l'attentat qui a coûté la vie à trois personnes dont un policier un peu plus tôt dans la journée à Londres. Le sélectionneur Gareth Southgate avait d'ailleurs déclaré avant le match que "dans ce moments-là, le football est secondaire".
Malgré ce contexte endeuillé, Podolski a tenu à soigner ses adieux avec la Mannschaft. Son 49e but sous le maillot aux quatre étoiles est sans doute l'un de ses plus beaux: d'un maître tir du pied gauche d'une vingtaine de mètres, il a logé le ballon dans la lucarne du gardien Joe Hart, impuissant.
L'attaquant de Galatasaray quitte à 31 ans une Mannschaft dont il fut l'un des piliers au début des années de reconstruction, lorsque l'Allemagne termina troisième des Coupes du monde 2006, à domicile, et 2010, en Afrique du Sud.
Il était également dans le groupe champion du monde 2014 au Brésil, même s'il ne joua pratiquement pas.
- Record d'invincibilité allemand -
L'histoire retiendra aussi de cette soirée que l'Allemagne a battu son propre record d'invincibilité, en alignant un septième match consécutif sans encaisser de but. Le dernier but encaissé par la Mannschaft remonte à la demi-finale de l'Euro-2016, une défaite 2-0 contre la France.
Mais les spectateurs de Dortmund auront dû attendre ce but de Podolski pour vibrer un peu, dans un match amical sans véritable rythme ni passion.
Pour l'entraîneur anglais Gareth Southgate, ce match devait être le premier d'une nouvelle ère. "Nous devons sortir de notre île et apprendre de ce qui se fait ailleurs", avait-il martelé la veille, en appelant ses joueurs à changer leur façon de penser et de travailler.
Face aux champions du monde, c'est essentiellement en contre que les visiteurs ont pu mettre en application les consignes d'engagement données par leur coach, avec notamment Vardy, l'attaquant de Leicester, très actif en pointe.
Souvent portés par les choeurs de leurs supporters, les joueurs aux Trois Lions visiteurs se créaient quelques occasions franches. Par Lallana notamment, qui se présentait seul devant ter Stegen mais tirait sur le poteau (31e). Puis par Alli, décalé dans la surface, qui échouait sur un ter Stegen très sollicité ce mercredi soir.
- Direction la Russie -
En face, Joachim Löw avait pourtant choisi de soigner les fondations de l'équipe, en alignant ses valeurs défensives les plus sûres, compte tenu des nombreuses absences pour blessures. Hummels et Rüdiger en défense centrale et, en milieux récupérateurs, Toni Kroos, la tour de contrôle du Real Madrid, aux côté du métronome de Dortmund Julian Weigl.
En attaque, l'heure était un peu plus aux expériences, avec la première titularisation de Timo Werner, le buteur du RB Leipzig, associé à Julian Brandt et Leroy Sane (5 capes chacun) pour entourer le vétéran Podolski.
Tout ça pour une première heure sans âme, où les Allemands, le plus souvent maîtres du ballon, étaient totalement incapables de créer le danger, par maladresse ou par lenteur. La fin du match fut plus intéressante, avec notamment un Leroy Sané enfin incisif.
Quels enseignements les deux entraîneurs auront-ils pu tirer de ce combat à fleurets mouchetés? Difficile à dire, car les joueurs des deux formations paraissaient déjà concentrés sur leur match de dimanche en qualification de la Coupe du monde.
L'Allemagne, première de son groupe C avec quatre victoires en quatre matches, se déplace en Azerbaïdjan. L'Angleterre, également en tête du groupe F, mais avec 10 points seulement, reçoit la Lituanie, match au cours duquel un hommage sera rendu aux victimes de l'attentat.