Coupe de France: vainqueur à 5 reprises, Alain Roche est "très fier" de ce record
"Ce record, j'en suis très fier", a confié dans un entretien à l'AFP Alain Roche, cinq fois vainqueur de la Coupe de France (1986 et 1987 avec Bordeaux, 1993, 1995 et 1998 avec le PSG), nombre atteint par seulement deux autres joueurs, Marceau Sommerlinck et Dominique Bathenay.
L'ancien directeur du recrutement du Paris SG a pronostiqué une finale à suspens samedi pour le centenaire de la compétition, entre son ancienne équipe et Angers au Stade de France.
QUESTION: Quel souvenir vous vient immédiatement en tête si l'on vous dit: "Coupe de France"?
REPONSE: "La première, celle que j'ai remportée avec Bordeaux en 1986, quand j'avais simplement 18 ans, je venais de rentrer dans cette équipe professionnelle six mois plus tôt, et un concours de circonstaces a fait que c'est moi qui ai joué la finale avec Gernot Rohr, en remplacement de Patrick Battiston. Il y a eu un dénouement heureux, compliqué aussi puisqu'on avait gagné en prolongations, grâce à un but extraordinaire d'Alain Giresse. Après il y a eu l'enchaînement, le retour à Bordeaux, l'accueil du public, le balcon de la mairie... Quand vous avez 18 ans, vous vous dites que vous êtes au bon endroit! Commencer sa carrière avec un titre, c'est un souvenir exceptionnel."
Q: C'est celle qui reste la plus belle pour vous, pas la dernière (1998) ou celle que vous disputez en tant que capitaine (1995)?
R: "La dernière a une saveur très particulière, parce que c'était la fin d'un cycle avec le PSG, mais la première, c'était le premier titre et mine de rien, il n'y avait pas de Coupe de la Ligue (créée en 1995, ndlr) donc on ne parlait que de la Coupe de France. C'est une coupe extrêmement importante, très belle aussi dans sa conception, donc c'était celle qu'il fallait gagner. (...) En tant que joueur mais aussi comme commentateur, quand vous vous déplacez en province, l'accueil est extraordinaire, les gens sont heureux de vous voir, se souviennent de vos exploits, il y a la fête dans la ville... J'ai commenté un match en Bretagne et à la fin, tout le monde a rendez-vous à la buvette, on mange des crèpes, on boit une bière... C'est ça qui fait que la Coupe de France a une saveur, qu'elle est aimée par le public: elle va chez eux."
Q: Pour en revenir à votre record, c'est une fierté pour vous d'avoir remporté 5 fois cette compétition si particulière?
R: "Oh oui, j'en suis très fier! Dès qu'il est question de cette Coupe, on me sollicite, ce qui veut dire que j'aurai marqué son histoire. Mais les records sont fait pour être battus, je crois que Blaise Matuidi, s'il gagne, ce sera sa troisième Coupe de France, donc ça peut aller très vite avec cette équipe qui a une telle domination... Tous les records risquent d'exploser avec cette génération-là."
Q: Il y a un facteur chance plus important que dans le championnat, en Coupe de France?
R: "Le championnat est plus compliqué, bien sûr. C'est une compétition de longue haleine, il faut être régulier à des moments dits 'difficiles'. En finale de Coupe de France, l'équipe la plus forte s'impose 9 fois sur 10. Sur une finale, tout peut arriver, on l'a vu avec Guingamp qui bat Rennes (en 2014, ndlr) mais c'est vrai qu'en ce moment le PSG truste tous les finales ou presque sur la scène nationale, parce que c'est la meilleure équipe de France. Cette équipe-là à un niveau de concentration, d'implication... Elle est tellement bonne déjà techniquement que si elle élève son niveau mental, les autres équipes existeront mais au final c'est le PSG qui gagnera."
Q: A vous entendre, il n'y a donc pas tellement de suspense avant celle de samedi contre Angers?
R: "Justement. C'est quand même une année compliquée pour le Paris SG, avec de grosses désillusions, que ce soit ce match retour de Barcelone, de ne pas gagner ce titre de champion... On sent que c'est une année de transition, peut-être des velléités de départ de certains, des affaires judiciaires qui ne tombent pas au bon moment non plus la semaine de la finale... Et puis une équipe d'Angers qui est extrêmement compliquée à jouer, très bien organisée, forte physiquement avec de vrais atouts sur coups de pieds arrêtés. Elle peut poser des problèmes à cette équipe de Paris, à condition d'arriver à gérer émotionnellement cette finale, parce que Paris est habitué."
Propos recueillis par Corentin DAUTREPPE