Europa League: Klopp, le 12e homme de Liverpool
Le vent de fraîcheur promis par Jürgen Klopp à son arrivée à Liverpool s'est peu à peu mis à souffler par rafales, même si quelques nuages persistent dans le ciel des Reds.
Nommé dans la précipitation début octobre après l'éviction de Brendan Rodgers, l'ex-entraîneur du Borussia Dortmund a commencé mollement avec trois nuls mais la suite ressemble à une montée en puissance.
Même si son bilan comptable pourrait être meilleur avec quatre victoires et également une défaite en huit matches, Klopp peut en effet déjà se prévaloir de deux coups d'éclat à Chelsea (3-1) et Manchester City (4-1). Comme autant de fulgurances dans un jeu qui a encore du mal à conserver durablement son intensité.
Alors qu'il avait reçu en héritage une équipe désarmée, celle-ci n'a également réussi qu'une seule fois en championnat à conserver son but inviolé depuis son arrivée.
L'Allemand de 48 ans, adepte auto-déclaré d'un jeu débridé et offensif, ne semble pas s'en offusquer et il faut surtout reconnaître qu'il a rendu aux Reds leur sourire, ramené la joie de vivre.
- "Liberté" -
"Quand vous regardez Liverpool, le mot qui vient à l'esprit maintenant c'est +liberté+, décrit même l'ex-milieu du club Danny Murphy. On dirait qu'ils n'ont plus peur de faire des erreurs, qu'ils veulent juste jouer. J'aime la positivité de Klopp, sa façon de parler".
"Il fait l'accolade à tous les joueurs et cela vous donne confiance dont vous avez besoin comme joueur car vous savez qu'il est derrière vous", détaille le gardien Simon Mignolet en louant sa chaleur humaine.
Klopp a également relancé des joueurs en situation d'échec comme Adam Lallana, Lucas ou même Mamadou Sakho. Sans "tuer" les autres.
"Je n'ai jamais vu Coutinho travailler si dur et Lallana est juste devenu un autre joueur, note ainsi l'ex-Red John Aldridge. Klopp est un manageur exceptionnel. Il est toujours au bord du terrain. J'aime son enthousiasme. Le 12e homme, c'est lui".
Après avoir séduit avec sa spontanéité dès sa première conférence de presse, il a même passé avec brio le test de l'hypothétique et embarrassant retour de Steven Gerrard, la légende vivante finalement seulement autorisée à s'entraîner à Melwood.
- "Ils peuvent même finir dans le Top 4" -
"On a parlé du travail de Klopp en matière d'organisation, de pressing, analysait pour sa part Jamie Carragher, autre icône maison, après la démonstration à l'Etihad. Je pense qu'on a vu pour la première fois sa touche offensive, ce qu'il sait faire pour faire mal à l'adversaire. Et seulement après dix jours de travail avec les joueurs pendant la trêve internationale".
Alors que Klopp s'était appuyé avant la trêve sur Christian Benteke, il a ainsi lancé samedi avec succès Firmino, qu'il avait pris le temps de remettre en selle en l'absence du Belge.
"Je n'ai pas vu un entraîneur aussi confiant depuis Ferguson, assure l'ex-international Jermaine Jenas. Il n'a pas besoin de s'appuyer sur des joueurs en particulier car il sait qu'il peut tous les rendre compatible avec son système".
Côté sombre, le bilan dans le temple d'Anfield reste toutefois insuffisant.
"Notre forme à domicile n'est effectivement pas aussi bonne, reconnaît le milieu James Milner. Mais c'est positif car on sait ce qu'on doit faire pour changer ça. Et si on y arrive, on ne sera pas trop loin au classement".
"Ils peuvent même finir dans le Top 4, prédit Aldridge. A Anfield, les équipes viennent avec une organisation défensive. Mais Klopp a des options, il trouvera la solution. Il est très intelligent, il fera ce qui doit être fait".