"ON A LE POTENTIEL POUR RETOURNER EN COUPE DU MONDE"
El Hadji Malick Sy "Souris", ancien président FSF
À Thiès samedi dernier répondant à l’invitation des anciennes gloires de football de Thiès, qui fêtaient un des leurs, Bouba Diakhao, l’ancien président de la FSF El Hadji Malick Sy «Souris» en a profité pour donner son avis sur la gestion actuelle de l’équipe nationale, entre autres questions évoquées
Vous avez répondu à l’invitation de l’Association des anciennes gloires de Thiès de football, quel est le sens de votre présence ?
On veut poursuivre le travail qui consiste à aider les veuves des amis disparus et ceux qui sont là et qui ont des difficultés. Il y a un déficit de reconnaissance de la nation envers ceux qui l’ont défendue dans les terrains de sport. Cela dépasse le football et touche tous les sports. Étant jeune, on a bénévolement défendu les couleurs nationales partout. C’est une question de fierté personnelle vis-à-vis de nos enfants et petits enfants de pouvoir dire que la nation reconnaissante a fait quelque chose envers ses anciens. Le Mali nous a donné l’exemple parce que les autorités ont pris en charge leurs anciennes gloires dans les tablettes de leur ministère. Le ministre des Sports Matar Bâ nous a reçus et il est sur ce chantier-là, de matérialiser cette reconnaissance à travers son ministère pour les anciens sportifs. Je remercie Fadel Fall et tous les membres de l’organisation de cette fête en l’honneur de Bouba Diakhao.
Que retenez-vous de cet homme ?
Boba Diakhao m’a reçu en équipe nationale qui est comme l’armée car on commence sans grade, et puis on progresse. Sans les anciens qu’on y trouve et qui vous entourent de leur confiance, vous ne pouvez pas progresser en équipe nationale. Or, Bouba Diakhao a joué avant l’indépendance du Sénégal et il y avait déjà la sélection du Mali qu’il ne faut pas confondre avec celle du Sénégal qui est venue après la séparation entre le Mali et le Sénégal. C’est là que nous commencions à défendre les couleurs du pays. Bouba Diakhao est le plus ancien dans les grades les plus élevées. Il a joué depuis 1958 et a fait tout ce qu’il devait faire, gagner ce qu’il devait gagner en sélection et en club. Aujourd’hui, il est le délégué du quartier Diakhao. Il doit être un modèle.
Que vous inspire cette association ?
Cela date de 1991 et depuis le décès de l’ancien joueur et président des Espoirs de Saint-Louis, on s’est dit qu’il était temps de se retrouver entre Thiès, Saint- Louis et Dakar. On s’entre-aide et c’est une motivation avec la présence du Mali qui répond toujours à notre invitation. Mali, Sénégal, Guinée, Gambie ne doivent pas se séparer, en effet. Les portes s’ouvrent et on élargit l’association dans la sous-région. Cette association vise à aider les anciens qui ont tout fait pour que le football en arrive là.
Vous avez été international à une époque glorieuse de notre football, mais vous avez surtout été président de la fSf lors de la fantastique épopée de 2002. Aujourd’hui, comment-vous appréciez ce football ?
C’est une question difficile. Le football de toute façon est une activité sociale. Nous sommes tombés à un bon moment où, il faut le reconnaitre, on avait une génération d’excellents footballeurs. On a eu un coach extrêmement doué dans la connaissance du jeu. Et puis, nous avions un ministre à l’époque qui était très ouvert à la cohésion et à la cohérence dans l’action. L’équipe nationale ne peut ni former, ni attendre un joueur. pendant tout le temps que nous étions en équipe nationale, nous avons toujours été en symbiose avec le ministère des Sports et les membres de la Fédération, parce que seuls nous ne pouvions rien faire. Nous avions une équipe soudée avec laquelle nous sommes parvenus à arriver au sommet. Si on parle de l’équipe nationale actuelle, disons que le groupe peut nous amener de grandes satisfactions car les joueurs ont le niveau. Mais le plus important, c’est ce qu’il y a autour du groupe. Il faut qu’il y ait une solidarité, une réflexion commune, une action commune autour du groupe. Quand on est jeune et doué, on doit juste jouer.
Aliou Cissé a été joueur au moment où vous étiez président de la FSF, que lui suggérez-vous en tant que coach actuel des lions ?
Il faut un entraîneur qui sache fédérer tous les efforts. Le coach, je le connais parce que je l’ai vu pratiquer et c’est lui qu’on doit aider à faire ce groupe et à y amener le maximum de cohésion. Comme je dis toujours, c’est l’écoute qui fait avancer l’entraîneur. Metsu, quoi qu’on dise, il écoutait tout le monde, et lui, en dernier ressort, dans son intimité, décide. Personne ne peut être contre cette décision. Il a besoin d’appui. Moi-même j’étais d’accord pour un coach local, il est là et il peut réussir sa mission.
En dehors du coach, existe-t-il un autre facteur déterminant à gérer ?
Après l’entraîneur, ce qui est important et extraordinairement décisif, c’est l’environnement de l’équipe nationale. Comment on se prépare, qui assure la logistique, quels sont les gens autour, comment les joueurs sont motivés et autres ? Maintenant, c’est le plus gros problème qu’il faut résoudre, mais on a le potentiel pour aller encore en coupe du monde.