L'ÉQUIPE BISSAU-GUINÉENNE EN PHASE FINALE DE LA CAN
Ziguinchor : le "12e Djurtu" dans une grande ferveur en attendant le match d’ouverture de la Can 2017
Ziguinchor, 13 jan (APS) - Goumel, un des fiefs des ressortissants bissau-guinéens à Ziguinchor, la principale ville du sud du Sénégal, se trouvait plongée vendredi après-midi dans une ferveur peu commune, à la veille du premier match de l’équipe nationale bissau-guinéenne en phase finale de Coupe d’Afrique des nations (CAN).
Drapés des couleurs de leur pays, les ressortissants bissau-guinéens se sont retrouvés en groupes dans ce quartier résidentiel de Ziguinchor, pour vivre en communion les dernières heures les séparant du match entre le Gabon et la Guinée-Bissau, en ouverture samedi de la CAN 2017 (14 janvier-5 févier).
Ils ont battu le rappel des troupes, investissant le terrain de football situé non loin de ce quartier de la principale ville du sud du Sénégal, à la frontière avec la Guinée-Bissau.
"Vous n’imaginez pas à quel point c’est historique pour nous. Nous serons sous les projecteurs du monde avec le match d’ouverture. C’est déjà magique", exulte Nicaz Zéroyata, entouré de plusieurs de ses amis, un drapelet de son pays au tour du coup.
Des filles et des garçons, tous étudiants à l’Université Assane-Seck de Ziguinchor, se sont installés dans un coin du terrain de Goumel, entonnant l’hymne national de leur pays dont le refrain final est accompagné de cris nourris et d’une salve d’applaudissements.
"Nous allons gagner", lance Zéroyata aux journalistes, dans cette ambiance festive entrecoupée de cris de joie, dans un phrasé mêlant français, portugais et créole. "Nous allons remporter la première victoire de cette CAN. C’est clair. Les gens ne nous connaissent pas, mais nous avons confiance en nos valeureux joueurs qui évoluent dans des clubs huppés en Europe", soutient Mendes, un autre jeune étudiant bissau-guinéen.
Devant ces jeunes gonflés à bloc, faire référence à d’autres joueurs autres que les stars bissau-guinéennes présentes à cette CAN 2017 semble relever de la provocation pure et simple.
"Qui est Aubameyang ?" réplique Gilbert Mendes à un journaliste qui demandait si la Guinée-Bissau craignait la star gabonaise. --- "Nous sommes forts et vous allez voir" --- "Nous ne sommes pas des complexés. Nous avons de très grands joueurs comme eux. Nous avons Zezinho (un milieu terrain très populaire à Bissau, qui évolue en Grèce), Francisco Santos, Frédéric Mendy, Brito Silva, du Sporting Braga, au Portugal et autres", ajoute un autre étudiant.
"Nous sommes forts et vous allez voir", insiste ce dernier, tenant en main un drapelet et une feuille contenant la liste des 23 joueurs de son pays retenus pour la CAN.
La Guinée-Bissau, pour sa première participation à une phase finale de la CAN, aura l’honneur d’affronter samedi le Gabon, le pays organisateur, en ouverture de cette compétition.
L’équipe bissau-guinéenne, surnommée les "Djurtus", peut se prévaloir de s’être qualifiée dans un groupe comprenant la Zambie, le Congo et le Kenya.
Elle est logée dans la même poule que le Cameroun et le Burkina Faso, des habitués de la CAN. Outre certains de ces joueurs jugés véloces et techniques, la Guinée-Bissau compte surtout sur son entraîneur Baciro Candé, qui s’est fait connaître notamment au Sporting Club de Bissau, où il a remporté neuf titres de champion, dont cinq consécutifs.
Le technicien compte aussi à son palmarès cinq coupes et cinq super-coupes nationales, sans compter quelques apparitions en Ligue africaine des champions.
Il était à la tête d’un club de troisième division portugaise, Oeiras, qu’il a réussi à faire monter en deuxième division.
Les supporters bissau-guinéens, visiblement très confiants et hypermotivés, se disent déterminés à pousser les "Djurtus" le plus loin possible.
Les Bissau-Guinéens, réputés pour leur joie de vivre, ont décidé de se réunir samedi dans un célèbre restaurant-bar de Ziguinchor pour suivre dans la communion le match d’ouverture de la CAN.