Marseille: où en est Michel?
Olympique de Marseille
En trois mois, Michel n'a pas encore réussi à mettre sa patte sur l'Olympique de Marseille, même si son onze de base se dessine. Ses choix passent le test Vert à Saint-Étienne, dimanche pour la 14e journée de Ligue 1.
Les cent jours. Nommé le 19 août, l'entraîneur espagnol est tombé de haut après la claque reçue à domicile contre Nice (1-0), avant la pause internationale. Trois victoires de rang et une certaine force collective laissaient croire que son OM était enfin lancé. Las.
Michel a évoqué une énigmatique "extension de (ses) pouvoirs", en discussion avec le président Vincent Labrune, sans préciser de quoi il s'agissait exactement. Il a parlé de ses prérogatives "dans le domaine sportif" et ajouté qu'il aurait "plus d'autorité".
Mais un peu de régularité dans les résultats donnerait du poids à sa requête.
Le Madrilène semble au moins avoir trouvé quelque chose qui s'approche d'une équipe-type, au moins une colonne vertébrale, et paraît se fixer sur un schéma en 4-2-3-1. Après plusieurs paires, Nicolas Nkoulou-Karim Rekik s'installe en charnière centrale, Michel l'a précisé avant le match à Saint-Étienne, alors que la présence de Rolando en conférence de presse avant lui pouvait laisser penser qu'il serait titulaire à Geoffroy-Guichard.
"Je n'ai pas besoin d'explications du coach, a assuré le Portugais, si je suis sur le banc, dans la tribune ou sur le terrain, je fais de mon mieux. Moi je veux toujours jouer mais c'est le choix du coach et je dois l'accepter." Pour l'autorité, cela semble donc aller pour Michel, qui défend en général son groupe mais peut le piquer en public, comme après Nice, où il lui avait reproché de ne pas respecter ses consignes.
- Les mêmes arguments -
Au milieu, Lassana Diarra est son homme de base depuis le début. Endeuillé par les attentats contre Paris, le milieu de l'équipe de France devrait jouer, comme il l'a fait mardi contre l'Angleterre, même s'il ne se sera entraîné que samedi.
En attaque le placement de Rémy Cabella en meneur de jeu semble la meilleure solution, même si une croix dans la colonne "buts" ou "passes décisives" validerait le choix de l'ancien Montpelliérain.
Enfin Michy Batshuayi reste le seul candidat crédible au poste de buteur, et cette fois Michel peut brandir les chiffres: même s'il rate des choses, le Belge en est déjà à neuf buts cette saison, toutes compétitions confondues, et il en a marqué un avec les "Diables Rouges" contre l'Italie qui va lui faire du bien dans la course à une place dans les 23 pour l'Euro-2016.
"Il a déjà mis plus de buts que toute la saison dernière", a dit Michel, qui sait que l'an dernier "Michy" n'était pas titulaire.
Si la tactique se dessine, l'Espagnol laisse transparaître de la frustration en utilisant souvent ces derniers temps l'argument de la jeunesse de son effectif et le manque crucial des deux mois de préparation avec son effectif, planifiés par un Marcelo Bielsa démissionnaire au soir de la 1re journée.
- "Comparez" -
"La plus grande difficulté pour bâtir une équipe est d'arriver deux mois après le début de la saison pour la préparer, ce n'est pas facile à assimiler pour les nombreux jeunes joueurs que nous avons", estime-t-il.
Ce trou gêne bien évidemment son travail, mais Michel le savait quand il a postulé, et ressasser cet argument peut passer pour un aveu de faiblesse, tout comme le fait de s'abriter souvent sous la jeunesse de son effectif. Là encore c'est à la fois vrai, connu et un peu répétitif.
"C'est vous les maîtres des statistiques, pas moi, lance-t-il aux journalistes, nous sommes la deuxième équipe de France la plus jeune. Vous aimez les comparaisons, comparez. Cela représente donc des difficultés, mais aussi de l'espoir pour le futur."
"Si j'avais pu arriver dès le début de la préparation, je pense qu'on aurait eu le temps de mieux se connaître et créer une meilleure équipe", pense Michel.
Mais l'ex du Real sait qu'à l'OM le temps presse.