Marseille: pour le rôle du "méchant", Abdennour a le costume
En attendant l'attaquant promis, Marseille a au moins renforcé une défense qui a coulé à Monaco (6-1) en se faisant prêter par Valence Aymen Abdennour, joueur rugueux laissant augurer d'une charnière centrale agressive avec Adil Rami.
Y'a-t-il de la "méchanceté" chez l'international tunisien? "C'est mon point fort, être toujours prêt physiquement, a répondu mercredi Abdennour lors de sa présentation à la presse. Mentalement je suis toujours très fort, il faut tout utiliser dans le foot, être rigoureux, concentré".
Quand Adil Rami reviendra de blessure (pectoraux), ils devraient former une charnière un peu plus teigneuse que le trio Grégory Sertic-Rolando-Doria, ridiculisé à Monaco dimanche soir dans une défense à trois.
"Adil est un mec bien, a dit le Tunisien de 28 ans (55 sélections, 2 buts), je le connais, j'ai joué contre lui quand il était à Lille, à Séville trois fois, c'est un guerrier, un roc, un bon joueur avec un bon mental".
Abdennour est "un joueur d'intensité, un défenseur central gaucher complémentaire de Rami, on va gagner un peu plus de puissance", a résumé le directeur sportif, Andoni Zubizarreta.
Rudi Garcia tient donc un défenseur plus solide pour son équipe. "Il m'a dit: +Aymen, je connais tes qualités, ton expérience, tu as le profil que j'adore, tu es ici pour apporter un plus+", a raconté Abdennour.
L'OM a rattrapé au dernier moment un joueur avec lequel il était en contacts depuis trois mois mais qu'il faisait lanterner. Lui, voulait venir. Il raconte avoir passé sa visite médicale au Zenit Saint-Pétersbourg (Russie), au cas où, car il voulait "partir de Valence" où il ne jouait plus beaucoup.
- "Une fierté" -
"Ils sont revenus il y a trois jours, quand ils m'ont appelé, avant le match à Monaco, j'ai choisi Marseille parce que le projet me convient. C'est une fierté de signer ici, dans un grand club. L'OM c'est l'histoire, le stade les supporters..." a raconté ce produit du centre de formation de l'Étoile du Sahel Sousse.
"Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase qu'il avait déjà dit oui", a confirmé le directeur sportif, Andoni Zubizarreta.
Le président Jacques-Henri Eyraud a réfuté avoir rouvert précipitamment la piste Abdennour après la fessée. "Il a été clair, il a dit qu'on l'avait recontacté avant le match à Monaco", souligne le dirigeant.
Il y avait en tout cas urgence derrière, surtout avec le forfait de Rami. Abdennour est au point pour jouer dès le 10 septembre contre Rennes, au Vélodrome. "Physiquement je suis prêt, j'ai fait la préparation avec Valence et joué tous les matches amicaux", assure-t-il.
Le Tunisien devrait s'adapter rapidement. Passé par Toulouse (2011-2013) et Monaco (2013-2015), il connaît bien la L1. Il a aussi un certain vécu européen pour avoir disputé le quart de finale de la Ligue des champions perdu par Monaco contre la Juventus Turin (1-0/0-0) au printemps 2015.
Mais il n'a pas vraiment percé en Espagne, jouant 34 matches de Liga en deux saisons.
Abdennour est également un habitué des arrêts de jeu du mercato. Il avait déjà quitté Monaco un 29 août pour rejoindre Valence, qui venait de l'éliminer en barrages de la Ligue des champions.
Avec un peu de rugosité derrière, il ne manque plus pour boucler le mercato qu'un autre attaquant. Même un "méchant".