«METTRE FIN A LA SUBORDINATION ET LE CLIENTELISME»
PAPE DIOUF SUR L’EVICTION D’ISSA HAYATOU
L’éviction d’Issa Hayatou après 29 ans de règne à la CAF est qualifiée de séisme par Pape Diouf. L’ancien président de l’Olympique de Marseille estime que l’élection du Malgache Ahmad Ahmad arrive au bon moment puisque le Camerounais se croyait intouchable.
«La défaite de Hayatou face à Ahmad est effectivement un coup de tonnerre. nul ne s’y attendait, tant le camerounais semblait avoir accaparé le pouvoir à vie. c’est en tout cas rafraichissant ce changement qui s’opère à la tête de l’institution africaine. l’alternance arrive au bon moment. il y avait manifestement usure du pouvoir à la CAF. Hayatou, comme tous les détenteurs d’un pouvoir absolu, se pensait intouchable. Autour de lui s’était organisée une cour zélée et assidue, devenue une vraie chambre d’enregistrement. l’Afrique a besoin d’autre chose pour avancer, d’une autre manière de gouverner qui tienne compte de l’intérêt de tous et non pas de celui de quelques privilégiés. certains pensent que le nouveau président de la FiFa, Gianni Infantino, a joué un rôle dans le départ de Hayatou. Je n’en sais absolument rien. ce dont je suis sûr en revanche, c’est qu’une majorité de Fédéraux africains se sont levés pour dire basta. Je ne sais pas si ahmad aura les coudées franches pour mener à bien sa mission. Mais je l’espère vivement. Ahmad Ahmad n’est certes pas très connu dans le landerneau du football africain.
En lui, on retient d’abord l’homme politique, l’ancien ministre malgache. Mais le fait de s’être présenté devant un monarque comme Hayatou prouve qu’il a du cran. Mettra-t-il en œuvre le programme pour lequel il a été élu ? trop tôt pour le dire. on peut en nourrir l’espoir. le nouveau président de la CAF devra commencer par redonner à l’institution un caractère démocratique, faire de la participation collective des membres une règle pour toutes les décisions. il devra aussi redéfinir les relations entre la CAF et la FIFA, reposant non plus sur la subordination ou le clientélisme mais sur une considération réciproque. M. ahmad devra également reconsidérer le mode de gouvernance qui a besoin d’être dépoussiérée. les chantiers sont nombreux.»