«NOUS AVONS UNE GRANDE EQUIPE CAPABLE D’ALLER AU DEUXIEME TOUR»
SOULEYMANE BOUNE DAOUDA DIOP, DHC, SUR LA CAN «GABON 2017»
Contrairement aux observateurs qui trouvent que le Sénégal est en danger face à l’Algérie et la Tunisie, deux adbersaires du groupe B de la Can «Gabon 2017», le directeur de la Haute compétition (Dhc), Souleymane Boune Daouda Diop, fonde un espoir sur une qualification des «Lions» au deuxième tour. Il s’est exprimé ainsi, hier, en marge de l’installation du Comité d’organisation du Mondial de sabre masculin d’escrime.
Quel commentaire faites-vous sur le groupe du Sénégal à la Can 2017 ?
Ecoutez, nous avons eu un tirage au sort. Et en phase finale de Coupe d’Afrique, il n’y a pas de tirage facile. Mais nous avons de l’espoir. Car nous avons une grande équipe capable d’aller au deuxième tour.
Qu’est-ce qui vous le fait dire ?
Parce que nous avons des jeunes très ambitieux qui ont un amour pour leur pays et qui sont très talentueux. Je pense qu’au Sénégal, les gens parlent d’une poule de feu. Mais, toutes les équipes qui rencontrent le Sénégal ont les mêmes craintes. Parce que nous avons une équipe vraiment de niveau mondial.
Donc vous pensez que l’équipe va sortir du premier tour ?
En tout cas, je l’espère fortement. Parce que voilà quatre ans que je les accompagne et j’ai vu un changement notoire dans le management de l’équipe. Et c’est pour moi le lieu- et j’insiste - pour dire que nous avons un entraîneur de grande qualité, très compétent qui, au lieu de gérer un projet sportif, gère un projet de vie. Son amour pour cette équipe nationale, il faut les accompagner pour le voir.
Quand nous sommes à l’étranger, Aliou Cissé ne dort jamais. Il est toujours sur ses papiers. A chaque fois que vous vous réveillez, vous le trouverez au restaurant ou à la réception en train de travailler. Quand il se regroupe avec son staff technique et médical, on a l’impression que c’est un conseil des ministres qui se tient, à cause du sérieux que dégagent ces réunions là.
Aujourd’hui, je me suis aussi rendu compte qu’il y a une meilleure prise en charge des jeunes. Parce que quand vous allez avec eux aux entraînements, une fois qu’ils descendent du bus, ils sont opérationnels. Avant, on perdait 5 à 10 minutes sur les bandages, les tenues. Aujourd’hui, tout se fait à l’hôtel.
Donc, il faudrait que le Sénégal sache qu’à travers Aliou Cissé, nous avons un entraîneur patriote. Moi je n’ai jamais vu quelqu’un aimer son pays comme ça, ensuite gérer un groupe et lui donner un projet de vie.
L’homme vous a donc convaincu dans son style de management ?
Mais oui ! Je vous donne un exemple. Au Rwanda, nous sommes allés pour un camp d’entraînement. Aliou Cissé a pris l’équipe pour l’amener au Musée du génocide. Et ça, c’est un aspect qui a touché tous les Rwandais qui se sont manifestés. Ils ont apprécié cet élan du Sénégal.
Voilà le sport moderne qui ne doit plus se limiter à l’entraînement et à la compétition. Il faudrait aussi prendre en compte tous les aspects de la vie. Quand on est dans un pays, il faudrait aussi voir qu’est-ce que ce pays a de plus cher pour aller le visiter.
Donc ce qui me donne espoir, c’est deux choses : le talent de nos joueurs, la qualité de l’encadrement technique et l’efficacité de l’administration de la fédération. Rien qu’avec ça, nous pouvons avoir bon espoir.
On partage la poule, l’Algérie dit que le Sénégal le réussit bien. N’avez-vous pas cette crainte du syndrome maghrébin, après que la Tunisie nous a battus, lors de la dernière confrontation ?
Je n’ai pas cette crainte. Parce que tout simplement, l’équipe nationale du Sénégal s’est fortement bonifiée. La preuve, nous sommes la 2e équipe africaine après le dernier classement Fifa. Ensuite, il n’y a pas de matches qui se ressemblent. L’histoire ne se répète pas en sport. Cette équipe là est de loin différente de celles que l’Algérie et de la Tunisie battaient. Nous avons bon espoir.
Maintenant, il faut comprendre qu’il y a le talent des jeunes, la qualité de l’encadrement, mais aussi l’environnement. Nous devons créer un environnement apaisé autour de l’équipe nationale, autour de la fédération, pour aller à la Can de meilleures conditions. Ce qui peut plomber nos performances, c’est créer des faits divers autour de l’équipe et de sa préparation. Il faut que tout le monde sache, que les acteurs du football (fédération, ministère, presse sportive, supporters) sachent que nous avons un seul objectif, que le Sénégal participe à la Coupe d’Afrique et efface les trois dernières éditions, où nous étions éliminés au premier tour. Il faut accéder d’abord au deuxième tour avant de se fixer des ambitions.
Quel appel lancez-vous alors ?
Je le répète, pour atteindre notre ambition de faire une bonne Can, nous sommes dans l’obligation de créer un climat apaisé autour de l’équipe nationale. Il faut aller dans l’unité, c’est très important. Parce que cette équipe nationale, c’est l’équipe de la nation. C’est ce que nous avons en commun. Il ne faudra pas penser que ce serait la victoire du Président Macky Sall, du ministre Matar Ba ou du président Augustin Senghor. Une victoire, c’est la victoire du Sénégal.