PSG: Di Maria, un ange passe...
Au PSG, la mise à l'écart d'Hatem Ben Arfa alimente les discussions autant que la maladresse chronique d'Edinson Cavani, mais le début de saison fantomatique d'Angel Di Maria interpelle aussi avant le déplacement, déjà crucial, à Ludogorets, mercredi en Ligue des champions.
L'ombre de lui-même. Après presque deux mois de compétition, Di Maria est très loin du niveau de sa première saison, qui l'avait vu s'adapter plutôt facilement au contexte et au jeu parisiens. Même s'il n'avait pas endossé l'habit de messie à 63 millions d'euros censé paver la voie vers le dernier carré de la C1.
Les statistiques sont accablantes pour l'Argentin: deux passes décisives délivrées en neuf rencontres officielles disputées. Plus symptomatique encore, cinq centres réussis sur 31 tentés. Si l'inefficacité persistante de Cavani est critiquable, son pourvoyeur officiel de ballons de buts peine à lui donner l'occasion de s'améliorer.
Plus que la saison passée, où Zlatan Ibrahimovic offrait tant de garantie de réalisme devant le but et par sa seule présence facilitait le jeu de Di Maria, c'est à ce dernier de mettre Cavani dans les conditions optimales pour marquer. Or, on ne peut pas dire que l'Uruguayen soit avare d'efforts pour faire les appels adéquats.
La pauvreté de la relation technique entre les deux hommes n'est pas le seul symptôme de la médiocrité des performances d'"El Fideo" (le spaghetti). Habituellement si agile balle au pied à pleine vitesse, capable de désorienter n'importe quelle défense par ses ruptures de rythme et ses changements de courses, il apparaît très maladroit et donne même parfois l'impression de jouer à l'envers.
- Cercle vicieux -
Du coup, ce qui est censé accélérer le jeu parisien le plombe et plonge l'ailier lui-même dans un cercle vicieux puisque, conscient de ses difficultés actuelles, il en vient à vouloir tout faire seul. Comme à Toulouse où Paris a perdu pied (2-0) et lui la bagatelle de 35 ballons sur 92 touchés.
Cette défaite a brutalement rappelé à quel point le club de la capitale reste fébrile, après deux victoires en trompe-l'oeil à Caen (6-0) et contre Dijon (3-0). Surtout avant ce match contre Ludogorets, qu'il faudra impérativement remporter à Sofia, sous peine de sombrer dans une crise inédite pour un mois d'octobre, sous l'ère qatarie.
Unai Emery, dont le projet de jeu ne semble pas avoir, sinon l'adhésion, du moins toute la compréhension de l'ensemble de ses joueurs, sera évidemment en première ligne si cela se produit. Mais est-ce la seule explication du piètre niveau affiché par l'Argentin, de son manque de rayonnement ?
A 28 ans, fort de son expérience et de son palmarès (entre autre une C1 glanée avec le Real Madrid en 2014), il est difficile d'agréer l'idée que son talent puisse se noyer si aisément dans le marasme actuel. Dans l'épais brouillard qui semble vouloir stagner dangereusement à Paris, lui plus que les autres doit être celui qui trouve la lumière.
Cette casquette de leader technique est peut-être trop lourde à porter pour l'ancien lieutenant de Cristiano Ronaldo au Real et d'Ibra au PSG, mais Di Maria doit prendre cette responsabilité, emboîter le pas d'un Marco Verratti dont les prédispositions en la matière sont réelles.
L'Italien sera probablement de retour face à Ludogorets. Javier Pastore pourrait aussi jouer. Le vrai Di Maria sera-t-il là ?