PSG-Lyon: le tour de passe-passe de Pastore
Paris SG-Lyon 2-1 dimanche, deux passes décisives de Javier Pastore: le milieu offensif à éclipses revient bien depuis son retour de blessure en février, et représente un atout intéressant pour la fin de saison post-Barça de son équipe.
L'Argentin est un homme neuf. Non pas en terme d'expérience: il a déjà 27 ans et fut la première recrue phare du projet qatari, dès l'été 2011, recruté à Palerme contre 42 millions d'euros.
Il est neuf d'abord parce que l'improbable séquence barcelonaise à double détente s'est faite sans lui. Il n'avait disputé que les dernières minutes de l'ahurissant 4-0 face au Barça en 8e de finale aller, puis avait assisté depuis le banc, impavide, au renversant 6-1 encaissé au Camp Nou.
Neuf aussi car Pastore a passé une longue partie de la saison à l'infirmerie, de la fin septembre à début février, hormis une apparition éphémère en novembre. Plusieurs fois blessé aux mollets ou au genou, il ne disputait ce dimanche que son quinzième match de la saison (2 buts), sur les 45 de son équipe. Tiers-temps.
Mais ce dimanche, l'homme neuf a fait honneur à son numéro 10, qu'il a récupéré après le départ de Zlatan Ibrahimovic l'été dernier.
Le PSG était mené 1-0 quand Pastore lui a permis de renverser le score en six minutes, avec deux centres limpides entraînant des buts de Rabiot (34e) et Draxler (40e).
- Clasico déclic -
Sur le premier, il avait commencé statique devant son vis-à-vis sur l'aile droite, sans solution, à la Waddle. Il a ensuite trouvé le une-deux avec Di Maria puis servi Rabiot.
Sur le second, côté gauche cette fois, il s'est engouffré dans la surface et a décalé Draxler dans l'axe, qui mettait l'offrande à profit.
"El Flaco" (le maigre) n'avait jusqu'alors délivré qu'une passe décisive cette saison en Ligue 1, mais laquelle ! C'était une déviation de classe pour Cavani à Marseille, rossé 5-1 fin février. Son coup du foulard avait aussi été à l'origine du troisième but parisien dans le clasico.
Quelques jours plus tard, entré en fin de match à Niort (L2) en Coupe de France, Pastore avait débloqué le score puis servi Cavani pour tuer le match dans le temps additionnel (2-0).
Mais c'est bien au Vélodrome, pour sa première titularisation depuis septembre, que l'Argentin a repris le fil de sa saison.
Il l'avait commencée comme meneur de jeu axial dans le 4-2-3-1 initial d'Unai Emery. Et dimanche, dans le 4-3-3 parisien traditionnel, il était titularisé en milieu gauche, sans s'y fixer vraiment, puis a évolué ailier gauche à la sortie de Draxler (54e), tout en permutant avec Di Maria.
- Remontées -
Il a effectué plusieurs longues remontées de balle, souvent axiales, et "El Flaco" avait les crocs. Cela s'est senti dès la 2e minute, lorsqu'il trouvait Draxler aux abords de la surface, pour le premier tir de la partie, sans problème pour Lopes.
Son doublé de passes décisives aurait même pu lui-même se doubler, mais son ouverture pour Di Maria dans l'espace se heurtait à une belle sortie de Lopes (55e), et sa louche pour Cavani était suivie d'un lob trop enlevé de la part de l'Uruguayen devant la cage (61e).
Pastore n'a pas tout réussi non plus: il a notamment raté sa talonnade en pleine surface pour Cavani (45e+1), et s'est montré un peu trop court sur une ouverture de Di Maria plein axe (53e).
Mais il a aussi fait frémir de plaisir le Parc des Princes en venant se frotter à Valbuena, qu'il a fait tourner façon tourniquet en venant défendre, sans faute, et en obtenant la sortie de but (55e).
Son impact sur le match s'est effiloché à partir de l'heure de jeu, et il a été remplacé par Lucas à la 79e sous une belle ovation.