VIDEOAttentat jihadiste sur les Champs-Elysées: un policier tué
La France a été frappée par un nouvel attentat jihadiste à seulement trois jours d'une présidentielle placée sous haute surveillance: un policier a été tué en plein coeur de Paris, sur les célèbres Champs-Elysées.
Deux autres policiers ont été grièvement blessés, tandis qu'une touriste a été plus "légèrement" touchée par balle, selon les autorités. L'assaillant a été abattu par la police.
L'attaque a été presque aussitôt revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), à l'origine de la plupart des attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 autres morts depuis 2015 en France. "L'auteur de l'attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c'est un des combattants de l'Etat islamique", selon un communiqué publié par son organe de propagande Amaq.
Cependant, selon des sources proches de l'enquête, l'agresseur abattu est un Français de 39 ans, qui faisait déjà l'objet d'une enquête antiterroriste.
Prenant la parole d'un ton grave depuis l'Elysée, François Hollande s'est dit "convaincu" que la fusillade qui a eu lieu vers 21H00 était "d'ordre terroriste", promettant d'être d'une "vigilance absolue" pour sécuriser la présidentielle, dont le premier tour se tient dimanche. Il réunira vendredi à 08H00 un conseil de défense et un "hommage national" sera rendu au policier tué.
Les principaux candidats à la présidentielle, qui défilaient sur un plateau de télévision pour un dernier grand oral, ont dénoncé l'attentat et apporté leur soutien aux forces de l'ordre. Marine Le Pen et François Fillon ont annulé leurs derniers déplacements de campagne prévus vendredi.
Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête sur cet attentat.
"L'agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l'arme automatique, a tué l'un des policiers et à essayé de s'en prendre aux autres en courant", a rapporté une source policière.
Déjà condamné en 2005
L'assaillant était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers et avait été arrêté le 23 février, avant d'être remis en liberté par la justice faute de preuves suffisantes, selon des sources proches de l'enquête. Il avait déjà été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire sur un policier, un élève gardien de la paix et le frère de celui-ci, en Seine-et-Marne.
Une perquisition était en cours jeudi soir en Seine-et-Marne, au domicile de cet homme. Il s'agit du titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l'attaque.
L'assaillant a été abattu par la police au cours de la fusillade. Il semble avoir agi seul lors de l'attaque mais les enquêteurs tentaient de savoir s'il a pu bénéficier de complicités.
Le quartier a été bouclé et d'importantes forces de police ont été déployées sur la célèbre et très touristique artère de la capitale. Un hélicoptère a survolé la zone dans la soirée.
Choukri Chouanine, gérant d'un restaurant situé rue de Ponthieu, dans une rue adjacente, a raconté à l'AFP avoir entendu une "fusillade brève" mais avec "beaucoup de tirs". "On a dû cacher nos clients dans nos sous-sols", a-t-il ajouté.
Plusieurs capitales ont exprimé leur soutien à la France. Le président américain Donald Trump, évoquant très rapidement "une attaque terroriste", a présenté ses "condoléances au peuple de France", tandis que la chancelière Angela Merkel a dit se tenir "de façon ferme et déterminée aux côtés" de son voisin.
La présidentielle, très indécise, se tiendra pour la première fois dans l'histoire de la Ve République sous le régime de l'état d'urgence, instauré dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015, les plus meurtriers jamais commis dans le pays avec 130 morts.
Les derniers attentats meurtriers remontent à l'été 2016, quand la célèbre Promenade des Anglais à Nice avait notamment été le théâtre d'une attaque au camion bélier le 14 juillet 2016 (86 morts). Un policier et sa compagne avaient aussi été tués en juin lors d'une autre attaque à leur domicile à Magnanville, en région parisienne, devenant le symbole de forces de l'ordre particulièrement visées par les jihadistes.
Et un nouvel attentat a été déjoué selon les autorités avec l'arrestation, mardi, de deux hommes soupçonnés de préparer "une action violente" et "imminente" en pleine période électorale. Clément Baur, 23 ans, et Mahiedine Merabet, 29 ans, ont été interpellés à la sortie d'un appartement de Marseille, où les enquêteurs ont retrouvé un arsenal important composé d'armes et 3 kg d'explosif artisanal, du TATP, dont une partie prêt à l'emploi.