BERNARD DADIÉ, PREMIER LAURÉAT DU PRIX JAIME TORRES
COTE D'IVOIRE
Abidjan, 11 fév 2016 (AFP) - L'écrivain ivoirien Bernard Dadié, qui a
récemment fêté ses 100 ans, a reçu jeudi à Abidjan le premier prix Jaime
Torres Bodet décerné par l'Unesco qui récompense l'ensemble de l'oeuvre de ce
"pionnier et géant de la littérature africaine", selon Irina Bokova, la
directrice de l'Unesco.
Créé à l'initiative du docteur José Narras Roblès, recteur de l'université
nationale autonome du Mexique (UNAM), ce Prix "Jaime Torres Bodet" (membre
fondateur de l'institution dont il fut le directeur de 1948 à 1952), sera
décerné tous les deux ans et est destiné à récompenser "les efforts de la
personne, du groupe de personnes ou de l'institution internationale qui a
contribué au développement de la connaissance et du savoir, à travers l'art,
l'enseignement et la recherche en sciences sociales".
"Nous célébrons aujourd'hui plus que l'hommage à un grand intellectuel, car
ce prix est aussi un hommage à la vivacité de la culture de la Côte d'Ivoire
et de l'Afrique", a écrit Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, dans
un message lu lors d'une cérémonie au Palais de la culture d'Abidjan.
Pour Mme Bokova, "cette cérémonie est un moment de joie, de reconnaissance
et de célébration de la grandeur de l'Afrique et ses belles et riches
cultures, et aussi une invite à l'action pour un monde meilleur où le dialogue
des cultures est le socle de la paix et de la coexistence pacifique".
"Ecrire est, pour moi, un désir d'écarter les ténèbres, un désir d'ouvrir à
chacun des fenêtres sur le monde", a commenté l'écrivain d'une voix monocorde
et tremblante, avant que son fils prenne la relève pour poursuivre son
discours de remerciements.
Le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman,
a salué de son côté M. Dadié, "père des lettres ivoiriennes" et "militant en
quête de lumière pour la fraternité des peuples, mais aussi un homme opposé au
reniement de soi".
M. Bandaman a rappelé que les oeuvres de l'écrivain "sont enseignées dans
les universités et grandes écoles d'Afrique et d'ailleurs".
M. Dadié a été sélectionné parmi des candidatures provenant de 20 pays,
selon l'Unesco.
L'écrivain centenaire a été notamment reçu deux fois le grand prix
littéraire d'Afrique noire avec "Patron de New York" (1965) et "La ville où
nul ne meurt" (1968).