JAMMEH DOIT ÊTRE JUGÉ DANS SON PAYS
Alioune Tine, directeur d’Amnesty Afrique de l’Ouest et du Centre
Après le Départ de Yahya Jammeh du pouvoir Alioune Tine directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre exige son jugement devant les juridictions gambiennes.
A la suite de Samira Daoud son adjointe qui réclamait il y a quelques jours la libération des prisonniers politiques gambiens après le départ de Yahya Jammeh du pouvoir, Alioune Tine directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre est allé plus loin, il exige le jugement du dictateur gambien devant les juridictions gambiennes. L’ex secrétaire général de la Raddho s’exprimait en marge des cinquièmes rencontres de Ndar organisées par le Centre d’étude et de recherche-action pour la démocratie et le développement (Ceradd) de l’Ugb.
«S’il y a quelque chose qui a fait mal à la Gambie, si la Gambie a eu une image désastreuse c’est parce que Yahya Jammeh a violé pendant 22 ans les droits humains des Gambiens avec des arrestations arbitraires, avec des détentions arbitraires, avec la torture et la disparition de personnes», a déclaré Alioune Tine, qui a fait remarquer qu’à cause de ces agissements de l’ex-Président gambien, la plupart des jeunes qui ont quitté l’Afrique de l’Ouest sont des Gambiens.
Pour Alioune Tine, «il faut faire l’inventaire de tout ce qui s’est passé en matière de droits de l’Homme pour en tirer toutes les conséquences de droit», car c’est seulement ça qui permet de dire qu’on va vers une Gambie nouvelle où la priorité des priorités de son avis c’est les droits de l’Homme. Selon Alioune Tine, la restauration des droits de l’Homme est inévitablement ce qui doit permettre la restauration de la Gambie, qui est le siège de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples.
Alioune Tine pense d’ailleurs que le Peuple gambien et les Africains en général ne doivent pas se laisser berner car Yahya Jammeh, reconnu comme un dictateur avéré, a introduit une nouvelle notion complètement contradictoire par rapport aux dictateurs africains, à savoir la transparence. Pour lui en effet c’est salutaire qu’il en ait pris conscience et qu’il en ait pris acte mais tout le profit qu’il doit pouvoir en tirer c’est seulement des circonstances atténuantes. Il a dans la foulée déclaré qu’il est évident que pour l’avenir, pour le futur et pour qu’on ne recommence plus, il faut absolument faire l’inventaire des violations des droits de l’Homme et en tirer les conséquences de droit. Car, l’amnésie conduira inévitablement vers un recommencement de ce qui a été fait et auquel il faut mettre un terme par une action courageuse.
Mieux souligne Alioune Tine, pour compléter ce qu’il a fait en acceptant les résultats, Yahya Jammeh doit accepter que cet inventaire soit fait et qu’il soit jugé par le Peuple gambien et que c’est après seulement que le pardon est possible.