KIGALI REFUSE LE VISA À UNE DÉLÉGATION DIPLOMATIQUE FRANÇAISE
Une délégation diplomatique française a essuyé un refus de visa pour le Rwanda pour avoir présenté un document de voyage orné de l’ancien drapeau rwandais, en vigueur au moment du génocide. Selon Jeuneafrique qui donne l’information, c’est un premier accroc dans la relation, encore embryonnaire, entre les nouvelles autorités françaises et le régime de Kigali.
Selon la sources, les 9 et 10 juillet, une délégation officielle française devait se rendre en mission au Rwanda, avant de poursuivre son périple au Cameroun. À sa tête, Rémi Maréchaux, directeur de l’Afrique et de l’océan Indien au ministère des Affaires étrangères, qui devait être accompagné d’un responsable Afrique subsaharienne de l’Agence française de développement (AFD), et d’un conseiller économique.
Une audience avait été convenue à Kigali avec Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères », rapporte le journal.
Poursuivant, la source note que début juillet, le Quai d’Orsay transmet à l’ambassade du Rwanda à Paris la demande de visa de ces trois personnalités, ainsi que l’itinéraire qui les conduira en Afrique centrale, via Bruxelles. En vis-à-vis de chacun des pays traversés, le système informatique du Quai d’Orsay a fait figurer son drapeau.
L’affaire remonte aussitôt à Kigali, où la réponse ne se fait pas attendre. Émanant d’une haute instance de la République française, la boulette est vue comme un casus belli. Et le visa n’est pas accordé aux trois officiels.
Le Quai d’Orsay ne conteste pas que la mission initialement prévue ait été reportée. Mais la diplomatie française, sans confirmer ni infirmer explicitement nos informations, en donne une version moins urticante.
« Il y a eu un couac administratif et les visas n’ont pu être délivrés à temps. Il s’agit seulement d’un report, pas d’un problème diplomatique », fait savoir une source au fait du dossier.
Côté rwandais, cette version fait sourire, même si Kigali ne va pas jusqu’à soupçonner l’actuelle administration française d’une provocation gratuite. « En guise d’explications, on nous a dit que les drapeaux étaient générés par le système informatique, et qu’ils ne se voyaient qu’à l’impression », explique un officiel rwandais.