LE SOLEIL DE CE LUNDI 20 FEVRIER 2017
Fête nationale d’indépendance de la Gambie : Les Gambiens saluent le choix porté sur Macky Sall
Le président de la République, Macky Sall, est arrivé hier dans l’après-midi à Banjul où il prend part à la célébration de la fête nationale d’indépendance de la République sœur de Gambie, prévue aujourd’hui. Le chef de l’Etat est l’invité d’honneur du président Adama Barrow installé récemment à la suite de l’élection présidentielle de décembre dernier marquée par la défaite de Yahya Jammeh qui a gouverné ce pays frontalier du Sénégal pendant 22 ans. « Cette distinction est le témoignage des excellents liens d’amitié, de fraternité et de bon voisinage entre les deux pays », souligne un communiqué de la présidence de la République du Sénégal.
En l’absence du roi qui « défiait les fleuves et les rivières », les Gambiens s’apprêtent à célébrer, dans la joie et la liberté, la fête de l’indépendance de leur pays sous l’ère Adama Barrow en présence de Macky Sall, un hôte dont l’arrivée à Banjul est appréciée par les populations.
A Banjul, tous les regards sont tournés vers la journée du samedi. Le pays s’apprête à vivre un événement majeur qui est, sans doute, le plus grand depuis le départ de Yahya Jammeh du pouvoir et l’installation du nouveau président, Adama Barrow. Il s’agit du 52ème anniversaire de l’indépendance du pays. Depuis 22ans, les populations célébraient cet anniversaire sous le joug de l’ancien président, Yahya Jammeh.
Les imposantes photos de Sheik Pr Dr Alaji Yahya A. J. J. Jammeh Babli Mansa qui étaient souvent scotchées dans les grandes artères de la ville lors des grandes fêtes gambiennes ont laissé la place à des affiches à l’effigie du nouveau président. En plus, les milliers de jeunes vêtus de tee-shirts verts qui étaient souvent mobilisés pour régner en maître à Banjul sont invisibles. Des bus convoient des femmes qui arborent des badges à l’effigie du nouveau de chef de l’Etat, entouré des membres de la coalition.
L’ère est au slogan « Gambia has decided ». Ce cri de guerre des populations est encore présent. « Nous avons décidé de chasser pacifiquement le président. Il est parti sans effusion de sang. Même s’il a commis beaucoup de mal dans ce pays pendant 22 ans, nous avons gagné », confie un jeune, le sourire aux lèvres.
Cette mine joviale est visible partout. Des dispositions sont prises pour faciliter la traversée des voitures qui transportent les diplomates ou les autres hôtes venus prendre part à la célébration de la fête de l’indépendance. « Vous nous avez aidé. Nous vous devons reconnaissance. C’est pourquoi, nous ferons tout pour que vous puissiez emprunter le bac pour faire votre travail », lance un agent chargée d’organiser l’entrée des véhicules dans l’engin.
Amy Jawara, une jeune vendeuse, affiche une mine heureuse. Tout en proposant du thé, elle observe, avec un air de fierté, les véhicules transportant des diplomates et des journalistes sénégalais. « Nous accueillons, avec un immense plaisir, le choix porté par le président Barrow sur son ami Macky Sall pour être l’invité d’honneur de la fête de l’indépendance. Ce choix est judicieux eu égard aux relations entre les deux pays », a-t-elle lancé.
« Quand la situation a commencé à dégénérer, les Gambiens qui ont quitté le pays sont partis au Sénégal. Cela traduit les bonnes relations entre les deux pays. Si les deux présidents sont des amis, cela ne fait que renforcer nos relations », a ajouté notre interlocuteur.
Les populations adhèrent au choix porté sur le président Sall pour être l’invité d’honneur. « Nous devons reconnaissance au président Sall. Il a aidé la Gambie à des moments très difficiles de l’histoire de notre pays », explique Yafaye Samaté. « Le président Sall mérite le choix porté sur lui. Il n’est pas venu à Banjul lors des négociations pour le départ de Yahya Jammeh, mais tous les Gambiens savent le rôle déterminant qu’il a joué avec les chefs d’Etat de la Cedeao pour le départ du dictateur. Nous l’accueillons avec enthousiasme », lance Abdoulaye, un chauffeur.
Cette ambiance festive se déroule sous les yeux d’hôtes qui marquent leur présence, les soldats de la Cedeao. Ils sont dans les points stratégiques. Cette présence rassure les Gambiens. « Quand j’ai vu les premiers chars de combat entrer en Gambie, j’ai jubilé. J’ai dit que c’est fini pour Yahya Jammeh. Le dictateur n’avait aucune chance pour rester », explique un septuagénaire.
« Nous saluons la présence des soldats de la Cedeao. Les gradés de notre armée avaient pris fait et cause pour Jammeh, mais actuellement, ils savent que l’ancien dictateur n’avait aucune chance », ajoute notre interlocuteur.