«NOUS SOMMES PRETS A DEFENDRE LA GAMBIE CONTRE TOUTE AGRESSION»
JAMMEH ACCUSE LA CEDEAO D’AVOIR DECLARE LA GUERRE A LA GAMBIE
Le président gambien Yaya Jammeh ne varie pas dans sa position. Lors de son message de nouvel an à la nation, le chef de l’Etat sortant de Gambie, accuse la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CedeAO) de déclarer la guerre à la Gambie un pays où règne la paix. Le président Jammeh jure de combattre et de défendre son pays.
Dans son message de nouvel an aux Gambiens, le président Yaya Jammeh accuse la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) de déclarer une guerre à la Gambie et son peuple en adoptant une position partisane sur la crise post électorale en Gambie. Mais, il prévient que la Gambie n’est pas intimidée par ces menaces. Babili Mansa a réaffirmé la détermination de son gouvernement à défendre le pays et son peuple contre toute agression extérieure ou menace. «J'ai remarqué qu'il y a des appels dans certains quartiers pour que je démissionne. Ces appels ne tiennent pas compte de cette disposition constitutionnelle qui devrait régir le règlement de l'impasse actuelle, à savoir le recours auprès de la Cour Suprême. La plupart de ceux qui m’invitent à quitter le pouvoir craignent le déclenchement d’une guerre dans notre pays qui est un havre de paix», déclare le président sortant lors de son adresse à la Nation. Le président Jammeh s’interroge d’ailleurs que ce sera une guerre contre qui ? «Je tiens à préciser que nous sommes prêts à défendre ce pays contre toute agression et qu'il n'y aura aucun compromis à cet égard», a déclaré M. Jammeh lors d'un discours à la télévision nationale samedi. L’homme fort de Kanilai dénonce l’immixtion de la CEDEAO dans l'impasse politique de la Gambie.
A l’en croire, la CEDEAO n'a pas le mandat de se mêler dans une crise interne de la Gambie puisque selon le président Jammeh, elle a manifesté son manque total de neutralité pour résoudre pacifiquement le problème. «Mon gouvernement s’il plait à Dieu, (inchalla) n’est pas prêt pour une telle confrontation, à moins qu’on nous oblige à défendre notre souveraineté, notre indépendance et notre dignité.
Défendre notre indépendance et notre souveraineté totale est un devoir pour tous les patriotiques Gambiens ainsi que les Forces armées gambiennes», promet ferme le chef de l’Etat sortant de la Gambie.
«C'EST EN EFFET UNE DECLARATION DE GUERRE ET UNE INSULTE A NOTRE CONSTITUTION. CE QUI EST ABSOLUMENT INACCEPTABLE»
Ce qui est constant aux yeux de Yaya Jammeh, c'est que la décision de la CEDEAO d’appliquer les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre par tous les moyens possibles est totalement illégale puisqu'elle viole les principes de non ingérence dans des affaires intérieures des Etats membres comme le stipule le traité de la CEDEAO. «C'est en effet une déclaration de guerre et une insulte à notre constitution. Il est donc absolument inacceptable.
Cette approche flagrante, impartiale et inique, indique clairement que la médiation de la CEDEAO ne repose pas sur le droit», a noté M. Jammeh. Et de menacer, «cette partialité de la CEDEAO l'a disqualifiée pour engager des missions de médiation, car un véritable médiateur doit être neutre et impartial pour gagner la confiance des parties au conflit. Ainsi, nous n'entrerons pas dans les négociations initiées par la CEDEAO. Elle ne reconnaît pas que les dispositions de la Constitution des Gambiens autorisent le recours auprès d’une cour afin d'arriver à une résolution pacifique de la crise». Avant de menacer ses pairs de la Cedeao : «sans cette quête de justice, comme l’indique- t-on dans la Constitution de la Gambie et l’arrêt des menaces de recourir à la force comme le fait la CEDEAO, la crise ne sera pas résolue. Et il y aura le risque d'une escalade de la confrontation militaire. Par principe, nous condamnons avec véhémence la violence, mais nous ne tolérerons jamais l'injustice et nous n’accepterons pas les menaces. Notre souveraineté ne sera pas compromise».
«IL Y A DES PAYS DANS LA SOUS-REGION QUI ENVIENT LA GAMBIE POUR SA PAIX ET SA STABILITE»
Auparavant, le président Jammeh, a invité les Gambiens à revoir les mots contenus dans l'hymne national du pays. Selon lui, il y a des pays dans la sousrégion qui envient la Gambie pour sa paix et sa stabilité de longue date. «Mon gouvernement a développé dans notre pays une atmosphère de paix et de stabilité et nous demeurons résolument déterminés à préserver cette culture de la paix. C'est l'envie de beaucoup de nations, et nous le défendrons jusqu’à la dernière personne», a déclaré Jammeh. Il a félicité par ailleurs Mustapha Carroyol, ancien président de la Commission électorale indépendante (CEI) pour avoir présidé des élections crédibles dans le passé. Il accuse, cependant l’actuel président de la CEI, M. Ndiaye de tricheur. «Je soupçonnais le président de la CEI de falsification des résultats. Je ne tolère pas les tricheurs. Certains groupes pour des intérêts personnels battent campagne pour ma démission. Ils rejettent la légitimité de mon changement de position après avoir reconnu ma défaite», a déclaré Jammeh. Il réitère que la seule façon de sortir de l'impasse politique actuelle est d'organiser de nouvelles élections. «Pas de résultats fabriqués par la CEI en faveur d'un candidat particulier. Cette décision post-électorale (Ndlr, recours) est prévue par la Constitution de la Gambie.
En déposant une requête devant la Cour suprême, je défends simplement le serment que j'ai pris de défendre la Constitution de la Gambie et j’exerce mon droit de faire appel en tant que candidat», soutient Jammeh.