TÉMOIN DE LA SPLENDEUR DES SULTANS OTTOMANS
PALAIS-MUSÉE DE BEYLERBEYI
Istanbul, 22 oct (APS) - Les visiteurs d’Istanbul sont toujours frappés par l’empreinte de la dynastie ottomane déclinée à travers le gigantisme des différents palais qu’elle a érigés entre les 18 et 19-e siècles, de véritables œuvres architecturales qui défient encore les intempéries et les vicissitudes de la vie.
En effet, un tour au Palais dit "Beylerbeyi" ou, en français, "le seigneur des seigneurs", pour rendre au sultan Mehmet II son surnom, permet de côtoyer de prés cette dynastie qui semblait presque…. vouer un culte à la beauté.
Construit en 1861 avec du marbre blanc et de la pierre, le Palais Beylerbeyi, impose une pause, tient à souligner Ibrahim Akpinar, le guide de la centaine de journalistes africains en visite dans Istanbul à l’initiative de la compagnie aérienne turque Turkisk Airlines.
Bâti sur deux étages et riche de 24 pièces, 6 salons et d’un ensemble de jardins composés de petits kiosques, le palais situé au bord du Bosphore, dans le quartier de Beylerbeyi a été construit par le sultan Abdulaziz en remplacement de celui en bois édifié au début du 19-e siècle par Mehmet II, informe Ibrahim Akpinar qui, non sans rappeler quelques frasques du roi, a souligné que Abdulaziz y séjournait juste deux semaines par an, au mois d’août.
Le plus long séjour dans ce palais a été celui de l’Impératrice française Eugénie qui y est restée pendant trois mois, a dit le guide, employé du ministère turc du Tourisme.
Ce Palais qui était destiné à recevoir les invités de marque avait une entrée réservée aux femmes et une autre pour les hommes, a indiqué M. Akpinar montrant aux visiteurs la beauté encore visible des lustres français en cristal de Baccarat, les horloges anglaises et turques, les vases d’horizons divers complétant le décor des pièces et salons du Palais.
Les ornements des plafonds et les décorations intérieures de ce prestigieux bâtiment enrichi de magnolias et de marronniers dans le jardin impérial, de tilleuls dans celui des femmes ou harem et les arbres de Judé, symboles du Bosphore du jardin du sultan sont entre autres témoins du goût prononcé de ces régents des belles choses.
Selon le guide touristique, les deux étages, l’un réservé aux femmes ou haremlik et l’autre pour les hommes ou selamlik étaient séparés par six salons et pas moins de 24 d’autres pièces.
Les salles les plus importantes du Palais de Beylerbeyi sont la chambre bleue, la chambre aux marqueteries et le salon central, a-t-il relevé, ajoutant que chaque salle servait à quelque chose. Les visiteurs de marque étaient reçus dans telle salle, les membres de la dynastie dans telle autre, de la société dans la suivante. Et même un enfant qui voulait se marier devait inviter le sultan dans une salle. Sa venue signifiait son acceptation du choix de son fils.
Au-delà de ce Palais de Beylerbeyi, les sultans ottomans qui, comme qui dirait, avait un amour prononcé pour le gigantisme, avaient doté Istanbul d’autres palais du même acabit ou d’un cran supérieur. Ce sont les Palais-musées de Topkapi ou Palais de la porte de canon, leur résidence principale jusqu’en 1853, d’Ayanali Kavak, de Yildiz, de Ciragan, etc.
Le gigantisme du Grand bazar d’Istanbul également visité par le groupe force le respect chez le sultan visionnaire Mehmet II. Il avait débuté la construction de cette œuvre d’art pour, à cette époque déjà (1456, après la conquête de Constantinople), le commerce des textiles.
Le Grand bazar riche de 4000 magasins, couvre 61 rues d’Istanbul,
capitale économique et culturelle de la Turquie revendiquant 15 millions d’habitants et en perpétuel chantier. Le marché qui emploie aujourd’hui 26.000 personnes et comptabilise 250.000 à 400.000 visiteurs par an a été classé, en 2014, parmi les attractions touristiques les plus visitées du monde avec 91.250.000 de visiteurs.