«CELUI QUI INSULTE SUR INTERNET RISQUE DES SANCTIONS PENALES»
PR MOUHAMADOU LO, EXPERT EN DROIT DU NUMÉRIQUE
Avec la rapidité de l’évolution du numérique, certains secteurs sont dans la tourmente. c’est le cas de la presse où actuellement «les repères sont brouillés» à cause du numérique. Selon le professeur de droit Abdoulaye Sakho, cette situation est due au fait que, «les entreprises de presse du Sénégal n’ont pas su anticiper sur la révolution numérique».
«Les médias dans la tourmente du numérique : régulation ou libre expansion ?» C’est autour de ce thème que s’est déroulée la conférence 4 des Mardi du Numérique. En effet, avec l’évolution du numérique, aussi bien la presse écrite qu’audiovisuelle ont subi des mutations. Selon Abdoulaye Sakho, professeur de Droit, actuellement les repères de la presse sont brouillés, on ne prend plus la peine de vérifier l’information qui est véhiculée sur internet. «Auparavant, l’information on la recevait par le billet de supports bien connus comme la presse écrite, la radio ou la télévision. Mais aujourd’hui, on la reçoit à travers des réseaux que nous ne maîtrisons pas.
De nos jours, une personne qui est à l’étranger peut grâce au numérique envoyer une information. Et parfois, on ne prend même pas la peine de vérifier avant de la traiter et la publier. C’est pourquoi, nous jugeons nécessaire d’en parler», souligne l’ancien président du collège de l’Artp qui pense que cette situation est due au fait que les acteurs médiatiques du Sénégal sont un peu en retard dans ce domaine. «Les entreprises de presse n’ont pas su anticiper sur la révolution numérique.
Elles l’ont subie sans auparavant anticiper sur les nouveaux métiers que ça demande et la manière de traiter l’information. Ainsi, ils exploitent difficilement la filière. Aujourd’hui, le travail d’échange dans la rédaction tend même à disparaitre. Car le journaliste peut traiter l’information en dehors de la rédaction et l’envoyer. Et cela fait qu’on se pose la question de savoir si on est en plein dans ce qu’on appelle la révolution numérique concernant la presse», fait-il remarquer. « L’Université aussi est en cause car ayant loupé le virage. On parle toujours de place dans les amphis pour étudier. Or, on peut rester chez soi et recevoir l’enseignement par le billet de l’internet», se désole-t-il. Pour le professeur Mouhamadou Lo, expert en droit du numérique, la loi a prévu des dispositions pour cette expansion, surtout pour éviter certains comportements.
Notamment tous ceux qui tournent autour de l’utilisation des réseaux sociaux. « Au Sénégal, il n’y a pas de vide juridique. Tous les comportements sont impactés par les dispositions actuelles. Si je prends l’exemple des injures, il y a une disposition qui réprime l’injure classique mais également l’injure sur les réseaux sociaux. Celui qui insulte sur internet risque des sanctions pénales ». Et pour ces sanctions, le juriste pense que c’est à l’Etat de prendre des dispositions réglementaires pour réprimer les comportements.