LE SYNPICS ET LES EX-TRAVAILLEURS ANNONCENT UNE PLAINTE CONTRE BARA TALL
LIQUIDATION DU GROUPE COM7
Le Collectif des employés du Groupe Com7 et le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) ont tenu hier, mardi 6 décembre, une conférence de presse pour annoncer une plainte contre le propriétaire du Groupe, Bara Tall. Selon eux, Bara Tall a liquidé de façon «injuste» le Groupe pour créer un autre journal (Vox Populi). Après 36 mois sans salaires et par la suite licenciés, les ex-employés interpellent le gouvernement face à ce qu’ils qualifient «d’injustice».
Suite à la liquidation du groupe Com7, éditeur du défunt journal «Le Populaire», propriétaire de la radio 7FM et d’une imprimerie à la Sodida, le Collectif des employés du Groupe Com7 et le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) vont porter plainte contre le propriétaire du groupe, Bara Tall. Les ex-travailleurs et le Synpics qui étaient en conférence de presse hier, mardi 6 décembre ont étalé à nouveau leur colère face à ce qu’il qualifie «d’injustice» à l’égard des ex-employés. Selon le secrétaire général du Synpics, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, le Groupe a voulu par cette «parodie de liquidation échapper au paiement de salaires à l’endroit de travailleurs à qui il avait promis de payer jusqu’au dernier centime». Ce qui lui ferait dire d’ailleurs que ce n’est qu’une «mascarade qui se joue dans le Groupe déclaré en liquidation sans aucune décision de justice».
Poursuivant son propos, M. Ndiaye a fait savoir que les «faits de haute trahison se résument en cette décision de vouloir mettre la clé sous paillasson et de vouloir toujours disposer par un journal, Vox Populi, aux allures d’une imposture d’un moyen de pression pour protéger ses intérêts». Par ailleurs, les ex-employés qui soutiennent être «restés 36 mois sans salaires avant d’être licenciés» et disent avoir «soutenu» Bara Tall dans l’affaire dite des «Chantiers de Thiès», ont, à leur tour, déversé leur bile sur le propriétaire du Groupe Com7.
«Bara Tall est un monstre. C’est quelqu'un qui ne dit jamais la vérité», a martelé leur porte parole, Amédine Sy. «Depuis le 15 mai 2013, il nous avait promis, dans huit mois, qu'il allait payer tous les salaires, les arriérés et de relancer le journal, mais il n'a pas respecté ses engagements», déplore encore le journaliste.
Le porte-parole des employés du groupe Com7 n’a pas non plus manqué d’émettre des critiques par rapport au nouveau journal créé par Bara Tall. Selon lui, «Vox Populi est un journal de lâches, parce que ce qui intéresse Bara Tall, c’est de conserver un produit pour avoir un moyen de pression. Nos confrères qui ont créé ce journal sont indignes».
Pour rétablir les droits des ex-employés du Groupe Com7, le Synpics interpelle d’ores et déjà les autorités face à cette «volonté de Bara Tall d’échapper au paiement de créances, de salaires».
ECLAIRAGES DES TRAVAILLEURS DE VOX POPULI : «Bara Tall a investi dans la société Link Media Sarl pour aider les travailleurs»
Quelques heures après la conférence de presse du Collectif des employés du Groupe Com7 et du Syndicat national des professionnels de l’information et de communication du Sénégal (Synpics), hier, mardi 6 décembre, le personnel du nouveau journal (Vox Populi) a tenu à apporter des éclairages sur certaines accusations portées par leurs désormais ex-collègues de travail.
Dans un communiqué en date d’hier, mardi 6 décembre qui porte la signature des travailleurs de Com7, on peut lire : «les contrevérités colportées par un groupuscule de personnes imposent le rétablissement de la vérité sur la situation du groupe Com7».
Le document fait savoir que la liquidation du Groupe Com7 résulte de la «situation financière de ce Groupe de presse qui était devenue intenable et ingérable. D’ailleurs de nombreux travailleurs licenciés, institutions ou sociétés l’avaient assigné en liquidation pour rentrer dans leurs fonds».
Le communiqué dément aussi toute idée faisant de Bara Tall le seul propriétaire du Groupe avant de faire savoir que pourtant c’est «lui seul administrateur qui se préoccupait encore du sort du personnel du Groupe Com7». «Il a été le seul interlocuteur et soutien du personnel même si c’est l’entreprise qu’il ne gérait pas qui devait exclusivement des salaires à ses travailleurs», arguent-ils.
Dans le document où on retrouve les noms de toutes personnes reconduites dans le nouveau journal, il est encore noté que face à la situation précaire du défunt groupe, tous les gens étaient informés de la nouvelle décision «douloureuse certes, mais inéluctable en l’état des choses». Et c’est suite à cela, que «Bara Tall avait pris sur lui, comme il en avait d’ailleurs fait la promesse aux employés du Groupe le 14 mai 2013, de dégager une enveloppe de sa poche, l’équivalent de 8 mois de salaires pour aider les travailleurs». C’est donc cette promesse qui justifie «l’investissant dans la société Link Media Sarl, éditeur de « Vox Populi» la dotant d’un capital».
Toutefois, il précise qu’à «la rédaction du défunt journal Le Populaire, tous ceux qui étaient présents jusqu’au 28 novembre ont été repris à l’exception de 4 personnes, dont Amédine Sy, absentéiste notoire qui devait même être licencié pour abandon de poste, il y a quelques semaines. Qui plus est, il a un contrat de prestation de service pour Voice of America qui le rémunère pour des piges pendant que les autres membres de la Rédaction souffraient. Il y a Jacques Ngor Sarr, plus actif dans son site internet que dans le travail de la Rédaction. Il y a un photographe, un stagiaire et deux chauffeurs qui ne sont pas de la nouvelle aventure». Mieux dit encore le communiqué, «s’agissant de la Direction générale, seul le DAF n’a pas été repris, au Service commercial, deux personnes ne sont pas de l’équipe actuelle, s’agissant des vigiles, un seul n’est pas repris et à l’imprimerie, tous sont conservés à leur poste, sauf l’archiviste et quatre membres de l’équipe de distribution».