Y EN A MARRE CONFIRME SON SOUTIEN
MARCHE DE LA CAP DU 03 MAI
La Coordination des associations de presse (Cap) qui battra le macadam le 3 mai prochain aura ses côtés le mouvement Y en a marre. Selon Fadel Barro, porte-parole du mouvement, le combat mené par la Cap vient à son heure car il va contribuer à préserver et améliorer le statut de la presse ainsi que la démocratie. D’autant que, dit-il, la presse sénégalaise fait face à une véritable crise de valeurs qui est due en partie à la presse en ligne.
Après avoir eu l’accord des guides religieux et de la société civile, la Coordination des associations de presse (Cap) a obtenu hier le soutien du mouvement Y en a marre.
En effet, Fadel Barro et ses camarades sont totalement en phase avec le combat que la Cap entend mener pour préserver et défendre le statut de la presse. Après avoir décortiqué les sept points du mémorandum qui feront l’objet de la marche du 03 mai prochain, Fadel Barro et ses camarades ont décidé d’endosser la lutte engagée par Mamadou Ibra Kane et ses amis. Les 7 points concernent essentiellement la crise au sein de l’environnement économique de la presse au Sénégal, la situation sociale des travailleurs des médias, de la loi sur la publicité, le vide juridique du Code de la presse, de la répartition de l’aide à la presse, la gestion de la Maison de la Presse et l’attribution de fréquence radio à des hommes politiques et religieux.
Conscient de l’enjeu de ce combat, M. Barro applaudit des deux mains la démarche de la Cap. «Nous sommes heureux de figurer parmi vos partenaires. Car c’est un acte de reconnaissance par rapport au combat que Y en a marre est en train de faire dans notre pays. Nous associer à ce combat, c’est reconnaitre que nous partageons les mêmes valeurs. Ces valeurs de préservation de notre démocratie, de préservation de la liberté de presse et d’avoir une presse solide et structurée», déclare le porte-parole de Y en a marre qui considère que l’ensemble des 7 points mérite une attention particulière de la part du gouvernement et des populations. «Le secteur de la publicité est devenu très anarchique au Sénégal. Il y a une double préoccupation à ce niveau, parce que non seulement la publicité ne donne plus de la crédibilité à la presse, mais il y a une pollution visuelle de l’environnement à Dakar. Surtout avec l’Acte 3 de la décentralisation où les communes détiennent les compétences de distribuer des permis pour la publicité».
Pour ce qui est de la situation sociale des travailleurs de la presse, Fadel Barro affirme que les journalistes vivent dans la misère. «C’est dommage qu’il y ait des têtes fortes dans la presse qui ne prennent pas en compte les misères que subit la presse sénégalaise. C’est ce qui fait la pertinence de la démarche de la Cap de se faire entendre par nos dirigeants», clame l’ancien journaliste qui demande de revoir «ce qui se passe dans notre presse puisqu’aujourd’hui, ce sont les politiciens qui lancent des alertes à la place des journalistes.
Les informations inédites sur certains dossiers sont détenues par les politiciens, ce sont eux qui éclairent la lanterne des Sénégalais. Ce qui constitue un véritable problème et prouve la faiblesse de la presse. Et cela est dû à la presse en ligne qui est une porte qui occasionne la crise de notre presse. D’autant que si la presse, qui doit aider à préserver les valeurs républicaines, contribue à fragiliser la République, il y a de quoi avoir peur», peste-t-il. Compte tenu de tout cela, Fadel Barro affirme que «ce combat vient à son heure. Nous allons nous mobiliser le 03 mai prochain pour être à vos côtés, parce que c’est un combat sénégalais, et pour la démocratie sénégalaise».