VIDEOLES PROCHES DE "RASPOUTINE" TEMOIGNENT
Scandale en Corée du Sud
SÉOUL (AFP) - Choix de garde-robe, nominations au sommet, les amis et collaborateurs de la femme au centre du scandale de corruption qui menace d'emporter la présidente sud-coréenne ont témoigné mercredi de l'étendue de son emprise sur la chef de l'Etat.
La présidente Park Geun-Hye affronte vendredi une motion de destitution parlementaire. Elle est accusée d'avoir laissé sa confidente de l'ombre Choi Soon-Sil -- qui n'avait pas la moindre fonction officielle-- se mêler des affaires de l'Etat et de lui avoir fait transmettre des documents confidentiels.
La présidente est aussi accusée par le parquet de complicité avec Mme Choi, qui est soupçonnée d'avoir soutiré de fortes sommes d'argent à des groupes industriels.
Après avoir entendu mardi les plus grands patrons sud-coréens, une commission d'enquête parlementaire a convoqué des proches de Mme Choi, dont un réalisateur de clips musicaux de la K-pop et un styliste.
Cha Eun-Taek, qui a travaillé dans le passé avec Psy, l'auteur du célèbre tube "Gangnam Style", a expliqué que Mme Choi lui avait demandé de lui soumettre le nom de personnalités pour occuper les fonctions de ministre de la Culture et de conseiller présidentiel à la culture.
Les personnes recommandées ont eu le poste. "Alors je me suis dit (...) "Quel genre de personne peut faire quelque chose comme ça?", a dit M. Cha aux députés, qualifiant les liens entre la présidente et Mme Choi "d?extrêmement serrés".
Mme Choi, dont l'influence sur la présidente lui a valu le surnom de "Raspoutine", refuse de témoigner devant la commission parlementaires pour raisons de santé, en dépit des avertissements des députés. Ceux-ci ont fait valoir qu'elle risquait une peine de prison pour outrage.
Un autre de ses proches, un jeune styliste, a évoqué l'ascendant que Mme Choi semblait exercer sur les membres du gouvernement.
La relation de Koh Young-Tae avec Mme Choi fait les choux gras de la presse qui l'accuse d'être son gigolo. M. Koh a raconté en particulier le traitement réservé à Kim Chong, ancien vice-ministre des Sports arrêté pour avoir octroyé des contrats lucratifs à Mme Choi et l'avoir aidée à se mêler des préparatifs aux jeux Olympiques d'hiver 2018 de Pyeongchang.
"Mme Choi donnait constamment des ordres à M. Kim (...) comme s'il était son assistant personnel", a-t-il dit.
Il a également laissé entendre que Mme Choi avait son mot à dire sur les choix vestimentaires de la présidente. Il a expliqué avoir fourni à Mme Choi une centaine de pièces de vêtements et une quarantaine de sacs, que Mme Park avait portés en public pendant des années.
Le scandale a précipité dans la rue des centaines de milliers de Sud-Coréens qui exigent la démission immédiate de la présidente.