SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
13 mai 2024
ATTAQUES CONTRE LES JOURNALISTES, UN SYSTEME DE SURVEILLANCE MIS EN PLACE
Les agressions et crimes contre les journalistes ne resteront plus impunis. L’Union africaine vient de lancer un outil afin de traquer toutes les attaques à leur encontre et protéger ainsi la liberté d’expression.
Les agressions et crimes contre les journalistes ne resteront plus impunis. L’Union africaine vient de lancer un outil afin de traquer toutes les attaques à leur encontre et protéger ainsi la liberté d’expression.
Une nouvelle plateforme numérique en vue de protéger les journalistes a vu le jour, vendredi ((https://safetyofjournalistsinafrica.africa/). Cet outil permettra de réaliser des actions de surveillance, de compte-rendu et de suivi en temps réel des attaques contre les journalistes sur le continent. Il s’agira également de médiatiser celles-ci et de lutter contre l’impunité. Le dispositif permettra donc de créer des synergies entre les parties prenantes, afin de contraindre les auteurs des violences envers les journalistes et l’ensemble des médias à répondre de leurs actes.
‘’Notre marche vers la réalisation des aspirations de l'Agenda 2063 de l'Afrique que nous voulons - exige que nous nourrissions et protégeons des médias libres et indépendants. Cela exige que nous défendions vigoureusement le droit des journalistes de faire leur travail, d'écrire, de publier et de diffuser ce qu'ils aiment, même si nous sommes en désaccord avec tout ou partie de celui-ci. L'Afrique est en marche pour ancrer une culture des Droits de l'homme, de la démocratie, de l'égalité des sexes, de l'inclusion, de la paix, de la prospérité, de la sécurité pour tous les citoyens et de la liberté et de l'indépendance des médias sans entraves’’, a déclaré, à l’occasion, le président de l’Union africaine Cyril Ramaphosa.
Présidant la cérémonie de lancement à Addis Abeba, il a exhorté les pays africains, les institutions et tous les chefs d'État et de gouvernement à soutenir ce projet historique. La plateforme, selon le président sud-africain, va contribuer à un environnement propice au fonctionnement des médias dans les États membres de l'UA. Cela, grâce au respect des droits des journalistes.
Le projet est l’œuvre d’un travail collectif du Forum des éditeurs africains, l'Unesco, la Fédération internationale des journalistes, la Fédération africaine des journalistes, la Commission africaine des Droits de l'homme et des peuples et le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs.
‘’Plus aucun journaliste ne devrait aller en prison...’’
De l’avis du président du Burkina Faso, plus aucun journaliste ne devrait être inquiété dans l’exercice de son métier. ‘’Nous avons le devoir de défendre vigoureusement le droit des journalistes à faire leur travail de collecte, de publication et de diffusion d'informations, même si nous ne sommes pas d'accord avec tout ou partie de ce qui est dit ou écrit. C'est l'essence même de leur métier et leur contribution indispensable à la gouvernance de nos pays. Pour renforcer nos démocraties, plus aucun journaliste ne devrait aller en prison pour délit de presse et aucun journaliste ne devrait voir sa vie menacée dans l'exercice de sa profession’’.
Ainsi, la plateforme s’attaquera aux menaces pesant sur l’intégrité physique ou la sécurité des journalistes et d’autres acteurs des médias (blogueurs, écrivains, défenseurs des Droits de l’homme et autres témoins de la chose publique), aux cas d’impunité, menaces envers la confidentialité des sources des journalistes ou contre l’intégrité physique et la sécurité de celles-ci, du fait de leur collaboration avec les journalistes, les médias, les défenseurs ou organisations des Droits de l’homme. Les atteintes à la vie privée des journalistes des restrictions à la liberté de la presse, telles que l’intimidation (discours haineux, incitation à la violence) de la part des autorités judiciaires et politiques.
Cette initiative s’inspire de la Plateforme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes du Conseil de l’Europe.
Sénégal, bavure police, gendarmerie
LA GENDARMERIE PROMET DES SANCTIONS, LA POLICE REFUTE ET S’EXPLIQUE
La vidéo compromettante d’un gendarme en train de battre des manifestants interpellés et des messages audiovisuels accusant la police de bavure circulent, depuis des jours
La vidéo compromettante d’un gendarme en train de battre des manifestants interpellés et des messages audiovisuels accusant la police de bavure circulent, depuis des jours. Les autorités de ces deux entités ont réagi à ces polémiques.
Le jeudi 28 janvier dernier, une vidéo a été publiée dans les réseaux sociaux montrant un gendarme en train d’asséner des coups à des personnes interpellées et embarquées à bord d’un véhicule de service à Semme, une localité non loin de Ourossogui, dans le nord du pays. Face au spectacle choquant, dégradant et inadmissible, la gendarmerie nationale a tenu à réagir. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la division de la communication renseigne que la brigade de Semme est intervenue pour rétablir l’ordre, suite à une manifestation de jeunesse sur la route nationale n°7, à quelques kilomètres du village de Bondji. Au terme d’une opération de rétablissement de l’ordre au cours de laquelle les protestataires ont fait preuve de détermination et usé de violences, la viabilité de l’axe routier a été rétablie. Quelques manifestants, qui ont opposé une vive résistance et défié les forces de l’ordre, ont été interpellés, puis acheminés à la brigade de la gendarmerie pour les besoins de leurs auditions.
‘’Contre toute attente, un gendarme du détachement d’intervention s’est permis de porter des coups injustifiés aux personnes interpellées, en contradiction avec les principes d’exécution du service de la gendarmerie, fondées sur le respect de la dignité humaine, notamment. Tout en réprouvant cette attitude aux antipodes des valeurs que le gendarme est censé incarner, le Haut commandement de la gendarmerie a pris les mesures conservatoires appropriées’’, annonce la division.
Selon qui, une enquête est initiée en vue d’établir les responsabilités des dysfonctionnements à l’origine de l’incident.
Par ailleurs, selon d’autres sources, le gendarme en question, qui a été identifié, sera traduit en conseil d’enquête.
Violences, lors d’opération de retrait des enfants de la rue : les dénégations de la police
La police nationale est aussi sous les feux de la rampe, depuis que des messages audiovisuels, diffusés sur les réseaux sociaux, dénoncent une utilisation exagérée de la force par des policiers, ce samedi. Elle a réagi à travers un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’ et tient à préciser que c’est dans le cadre des activités du Comité départemental de protection de l’enfant (CDPE) que des opérations de retrait des enfants de la rue ont été menées, le jeudi 28 janvier dernier, dans les secteurs de la Médina, Dieuppeul, Grand-Dakar, Colobane et Point E. L’objectif, selon la note, est de protéger les enfants des risques de contamination à la Covid-19 et de leur assurer un accès à l’éducation et à la santé. A ce titre, et conformément à la procédure, la police nationale, par le biais de la Brigade des mœurs et des mineurs de la Sûreté urbaine, a apporté son concours aux acteurs impliqués dans ces opérations.
Dès lors, poursuivant leur mission dans le secteur de Grand-Dakar, renseigne le document, deux individus se sont présentés devant les éléments de la police pour s’opposer vigoureusement à l’opération et ordonner aux enfants de saccager le bus affrété par le ministère chargé de la protection de l’enfant pour les besoins de ladite opération. ‘’Cette entrave au travail de la police a entrainé l’interpellation de l’un des récalcitrants, qui a été conduit au commissariat de Grand-Dakar, avant d’être relaxé quelques minutes plus tard. C’est pourquoi nous souhaitons réfuter ces allégations dénuées de tout fondement, eu égard aux accusations graves portées à l’endroit de la police nationale et de l’État du Sénégal qui, en aucune manière, ne peuvent être derrière une cabale contre les ‘’daaras’’ et les maitres coraniques’’, se défend la police. Qui a rappelé que la mission menée, dans le cadre des activités de la CDPE, ne vise pas les écoles coraniques, mais il s’agit plutôt de retirer les enfants de la rue et leur assurer un retour sécurisé dans leurs foyers respectifs, aux côtés de leurs parents.
‘’En définitive, nous rappelons que la police nationale est au service de tous les Sénégalais sans distinction aucune et continuera, comme toujours, de mener ses missions régaliennes dans le respect de la loi et des droits des citoyens’’, conclut le Bureau des relations publiques de la police.
AL-QAÏDA VEUT PROGRESSER VERS LE GOLFE DE GUINÉE
Le groupe jihadiste développe actuellement un "projet d'expansion" vers le Golfe de Guinée, en particulier la Côte d'Ivoire et le Bénin, a assuré lundi Bernard Emié, patron du renseignement extérieur français
Aux côtés de la ministre des Armées Florence Parly, le chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a montré des images d'une réunion, tenue en février 2020, rassemblant dans le centre du Mali les plus hauts responsables locaux de la centrale jihadiste.
"L'objet de cette réunion (bien réunion) était la préparation d'opérations de grande ampleur sur des bases militaires", a affirmé Bernard Emié sans fournir de détails.
"C'est là que les chefs d'Al-Qaïda au Sahel ont conçu leur projet d'expansion vers les pays du Golfe de Guinée", a-t-il ajouté."Ces pays sont désormais des cibles eux aussi et pour desserrer l'étau dans lequel ils sont pris et pour s'étendre vers le sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d'Ivoire ou au Bénin".
"Des combattants ont également été envoyés aux confins du Nigeria, du Niger et du Tchad", selon M. Emié.
Le chef de la DGSE, la ministre ainsi que le chef d'état-major des Armées, le général François Lecointre, se sont entretenus dans la matinée sur la base aérienne d’Orléans-Bricy lors d'un "Comité exécutif" consacré aux questions de contre-terrorisme.
Selon le DGSE, étaient présents à la réunion de février 2020 Abdelmalek Droukdel, chef historique d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, Jnim en arabe) et l'un de ses fidèles adjoints, Amadou Koufa, chef de la katiba (unité de combattants) Macina.Droukdel a été depuis tué en juin par les forces françaises dans le nord du Mali.
"Iyad Ag Ghaly incarne la stratégie d'Al-Qaïda au Sahel.Ce n'est pas un homme qui pense le terrorisme, c'est un homme qui le pratique au quotidien.(...) Il n'hésite pas à prendre lui-même les armes", a martelé Bernard Emié.
Ces leaders jihadistes "sont les héritiers direct d'Oussama Ben Laden, ils poursuivent son projet politique, avec l'objectif assumé de commettre des attentats en Occident et en Europe en particulier", a-t-il encore assuré.
"La situation en Afrique orientale, depuis les Shebabs de Somalie jusqu'aux infiltrations récentes de l'Etat islamique au Mozambique, nous préoccupe également beaucoup".
Le Sahel est en proie à une myriade de groupes jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique (EI), et implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux.
- "Guerres d'influence" -
La France déploie 5.100 hommes dans cette région depuis le lancement de l'opération Barkhane en 2014. Le président Emmanuel Macron a confirmé en janvier que Paris s'apprêtait à y "ajuster son effort", grâce aux "résultats obtenus" en 2020 et à "l'intervention plus importante de nos partenaires européens".
Un ajustement qui passe par une montée en puissance des alliés de la France, a confirmé lundi Mme Parly.
"Depuis un an et demi, les Européens ont pleinement pris conscience des enjeux liés à l'expansion des terroristes en Afrique et de la menace de voir une base arrière s'installer au Sahel, comme nous avons pu le connaître au Levant", a-t-elle déclaré devant un parterre de journalistes et d'élus locaux.
"Acculé, l'ennemi change ses méthodes, ses moyens d'actions et les lieux où il agit", a-t-elle déclaré, pointant aussi les "champs de bataille immatérielle" et les "guerres d'influence et d'informations".
Le détail du réajustement de Barkhane sera discuté par la France et ses alliés du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) lors d'un sommet prévu à N'Djamena les 15 et 16 février.
DETOURNEMENT
Condamnée en première instance à 4 ans avec sursis, Ndèye Khady Guèye a interjeté appel au même titre que son co-prévenu Babacar Mané qui avait écopé d’une peine de deux ans assortie du sursis.
Le procès en appel de Ndèye Khady Guèye, ex-administratrice au Fonds de promotion économique (FPE) est renvoyé au 19 avril 2021. Les prévenus n’ayant pas comparu, l’affaire a été renvoyée pour citation de toutes les parties.
Condamnée en première instance à 4 ans avec sursis, elle a interjeté appel au même titre que son co-prévenu Babacar Mané qui avait écopé d’une peine de deux ans assortie du sursis. Ils étaient également contraints de payer solidairement à l’Etat du Sénégal 500 millions de francs CFA.
Ils ont été reconnus coupables des délits de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et de prise d’intérêts illégaux
LES CHARGES FAMILIALES ET LE PAIEMENT DU LOYER, CASSE-TÊTE POUR LE CHEF DE MENAGE
A quand le retour à la situation normale ? C’est la question que se posent beaucoup de nos compatriotes considérablement affectés par les conséquences de la pandémie du Covid-19 sur les plans social et économique
L’état d’urgence assorti d’un couvre-feu décrété dans les régions de Dakar et Thiès a eu un impact négatif terrible dans le panier de la ménagère. La réduction des heures de travail fait que les gens qui s’activent dans l’informel et particulièrement les petits métiers voient leurs activités au ralenti. Du coup, la dépense quotidienne ainsi que le paiement du loyer deviennent insupportables pour les chefs de famille qui cherchent le diable pour lui tirer la queue, tant ils ne vivent pas, mais survivent !
A quand le retour à la situation normale ? C’est la question que se posent beaucoup de nos compatriotes considérablement affectés par les conséquences de la pandémie du Covid19 sur les plans social et économique. Entre assurer la dépense quotidienne et le paiement du loyer, de nombreux chefs de ménage s’adonnent à une gymnastique arithmétique qu’ils ne parviennent pas à résoudre. Joindre les deux bouts pour tous ces gens se révèle être un véritable casse-tête, un saut d’obstacles à franchir sans jamais voir la ligne d’arrivée. Déjà, ceux qui cumulent des arriérés de loyers ont été délogés sans ménagement — ou sont sur le point de l’être — par leurs bailleurs. Des bailleurs qui tirent eux-mêmes leurs revenus de ce business locatif. L’effet du covid, qui a tant affecté le secteur informel, est passé par là.
Abass Lam, un père de famille habitant au quartier Abdou Ndiaye de Darou Salam Diamaguène, ne digère toujours pas la manière avec laquelle il a été délogé de son atelier de couture par son bailleur après huit mois d’arriérés. La voix pudique, il raconte son histoire qui a été pour lui la honte de sa vie. L’émotion est forte quand il déroule le fil de l’histoire. « Cette pandémie nous a carrément affectés. Même en temps normal, c’est-à-dire avant le covid 19, les affaires ne marchaient pas. Mais c’est devenu pire depuis que le président de la République a décrété l’état d’urgence l’année dernière. Du coup, tout le monde est affecté par cette crise économique et sanitaire.
Les clients se sont faits rares pendant fêtes religieuses Korité, Tabaski et Gamou. Conséquence : je n’arrivais plus à payer le loyer. Un jour, un huissier de justice a débarqué pour nous notifier que nous devions quitter les lieux le jour même. J’ai essayé en vain de joindre le bailleur. On a jeté tous nos bagages dehors. Il y avait du spectacle. Vous imaginez ce que cela fait d’être humilié de la sorte devant des voisins ! Je n’ai jamais refusé de payer, mais je n’avais pas de quoi le faire, ma priorité étant ma famille.
D’ailleurs, bien qu’expulsé, tant que je n’aurais pas payé à mon bailleur son argent, je ne serais pas en paix avec ma conscience. Encore une fois, je suis bien conscient que je lui dois huit mois d’arriérés de loyer », raconte ce père de famille tout désespéré et qui s’est, du jour au jour, retrouvé sans travail. Ses machines à coudre, il soutient les avoir vendues pour nourrir sa famille.
Quand on tire le diable par la queue pour survivre !
Quant à la deuxième vague, qui a entraîné un rétablissement de l’état d’urgence avec couvre-feu de 20h à 5h à la clef, pour les régions Dakar et Thiès, elle a déjà fait de lourds dégâts dans le quotidien des ménages vivant dans ce périmètre. Beaucoup d’entre ces compatriotes qui s’activent dans l’informel ont vu leurs activités se ralentir. Si elles ne se sont pas arrêtées tout simplement. Ramata Ndiaye, une brave gargotière, vend le jour le petit déjeuner près de l’arrêt de bus Diamaguene. Les clients ne fréquentent plus sa gargote comme avant. Le soir, elle est obligée de transférer son activité devant sa concession. Veuve à l’âge de 45 ans, elle compte sur son business pour payer son loyer et assurer ses dépenses. « En temps normal, je vendais jusqu’à 1h. Maintenant avec le couvre-feu, je plie bagages à 20h 30. On essaie de faire avec pour s’en sortir malgré la conjoncture qui sévit dans le pays à cause de cette maladie. Souvent, je suis obligée de recourir à la vente de tissus pour m’en sortir. C’est compliqué. Les temps sont durs surtout en cette période. La vie est chère. On se démène pour les charges familiales. Cette pandémie nous mène la vie très difficile. On prie pour qu’elle prenne fin et que les choses redeviennent comme avant. Je prie également pour que tous les malades du covid19 guérissent très rapidement et retournent chez eux » confie la chef de famille. La covid19 a également fait des dégâts au niveau de certaines entreprises en termes d’emplois. Etant du lot de ceux qui ont été remerciés dans une société de la place lors de la première vague de la Covid, S. Nd, père de famille, est resté digne. Cependant le rôle de chef de ménage qu’il incarne ne l’autorise pas à rester sans rien faire. Ce, d’autant plus il a deux enfants à nourrir.
Conscient que tout ne s’offre pas sur un plateau d’argent, il s’est mis dans la vente de friperie en cette période de froid. Et les choses semblent marcher pour lui. Et ce même-si, la cicatrice de la perte de son emploi reste béante. « On nous avait promis de reprendre nos emplois après la fin de l’état d’urgence. Mais la promesse n’a pas été tenue mais je m’y attendais. J’ai essayé la maçonnerie au niveau de quelques chantiers. Mais là également, c’était le parcours du combattant pour se faire payer. Je m’étais également investi dans la vente de poulets pendant trois mois avant de me tourner vers la friperie » raconte notre interlocuteur qui a requis l’anonymat.
Les mécaniciens pas épargnés des dures réalités du moment !
Debout sous un soleil de plomb, le jeune mécanicien répare le moteur d’une voiture garée dans un atelier à Thiaroye AZUR (Thiaroye sur mer). Son apprenti qui est au volant essaie de faire démarrer la voiture. Après plusieurs tentatives, ce dernier soutient qu’il vaut changer le moteur. A en croire ce chef de garage, les clients, même s’ils font réparer leurs voitures, peinent à s’acquitter de la facture alors pourtant que l’atelier consomme beaucoup d’électricité. Ce qui fait que les charges deviennent insupportables. Aussi, ces mécaniciens disent-ils figurer parmi les impactés de la covid19 car étant des pères et soutiens de famille, surtout que l’état d’urgence a ralenti leurs activités. « Vous voyez vous-même qu’il y a peu de voitures à réparer. Parfois, le garage est vide comme pas possible. On peut rester une journée sans travailler » confie Alla Faye.
2021, une année qui s’annonce mal pour le secteur informel !
L’espoir d’une reprise des activités était permis avec la tendance baissière notée entre les mois de juin et octobre avant que les cas repartent à la hausse à partir de novembre. Les Sénégalais espéraient que la situation allait revenir à la normale en fin d’année et que 2021 constituerait une année de relance économique. Hélas, cette relance tant attendue tarde à arriver. Et avec l’état d’urgence décrété à Dakar et Thiès, beaucoup de nos compatriotes sont pessimistes et doutent de la volonté des autorités de relancer l’économie. Ils ne comprennent surtout pas la pertinence d’un couvre-feu de 21h à 5h, tout en laissant les bus continuer d’effectuer des surcharges. Sans compter les cérémonies familiales qui continuent d’être organisées comme si de rien n’était. « Aucune mesure sérieuse n’est prise jusque-là allant dans le sens d’arrêter la propagation du virus », maugrée une dame qui contient mal sa colère. Moustapha Diakhoumpa, habitant au quartier Médina Marène 1, abonde dans le même sens qu’elle. « Nous avons un Etat qui tient un discours paradoxal. On nous impose un couvre-feu qui n’a aucun sens, si ce n’est de tuer le secteur informel et particulièrement les petits métiers ou le petit commerce. Ceux-là comptent sur ces activités pour subvenir à leurs besoins. Avec la restriction des heures de travail, ces gens qui s’activent dans le secteur informel rencontrent de plus en plus des difficultés. Alors que le jour, des rassemblements s’opèrent un peu partout. Les transports en commun sont bondés de monde. Je dirais même que c’est la méthode de nos autorités qui favorise plutôt la propagation de la maladie.
Le fait d’instaurer ce couvre-feu à partir de 21 heures, fait que tout le monde se presse pour renter. De ce fait, l’Etat encourage les rassemblements dans les arrêts de bus et les moyens de transports. On devrait insister sur le port obligatoire du masque et le respect des mesures barrières au lieu de ce couvre-feu », préconise le jeune homme qui se montre réticent par rapport au vaccin annoncé dans le pays fin mars.
UN WEEK-END DE PANIQUE A MBORO, DAROU KHOUDOSS, TIVAOUANE ET ENVIRONS
Incendie aux ICS dont le stock de soufre exposé à l’air libre a pris feu
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 02/02/2021
Une odeur de soufre inquiétante a pollué l’atmosphère des localités de Mboro, Darou Khoudoss, Tivaouane et environs ce samedi 30 janvier. Selon le délégué général adjoint de Frapp (Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et progressiste), Alioune Badara Mboup, « l’origine de ce phénomène inquiétant est la négligence des ICS dont le stock de soufre exposé à l’air libre a pris feu ».
Selon le délégué général adjoint du mouvement Frapp, « les habitants de Tivaouane, Mboro, Darou Khoudoss et environs étaient sérieusement angoissées par cette odeur de soufre qui peut avoir un impact sur leur santé et l’environnement ». Alioune Badara Mboup a fait noter qu’« après Gadiaga, Tivaouane se trouve dans la tourmente à cause des ressources naturelles qui nous polluent et nous spolient ». Aussi il a interpellé les autorités, le ministre de l’Environnement, la Direction de la protection civile, pour réagir afin de « venir en aide aux populations riveraines des Industries Chimiques du Sénégal par rapport à leur « mal vivre ».
Zone minière par excellence, le département de Tivaouane abrite en effet un nombre important de sites d’exploitation de mines. Des industries extractives qui ne sont malheureusement pas sans effet sur l’environnement et la santé des populations. Et parmi elles, les industries chimiques du Sénégal installées plus précisément dans la commune Darou Khoudoss constituent la plus grosse entreprise. Les populations riveraines de cette unité industrielle vivent en effet un calvaire au quotidien du fait d’une dégradation de leur environnement et d’une pollution atmosphérique qui influent négativement sur leur santé et celle du bétail. La fuite d’acide sulfurique survenue en octobre 2014 et qui avait impacté les populations des villages de Gad et de Ngomène en est une parfaite illustration. Aujourd’hui plus que jamais ce sont des populations en sursis qui expriment leur angoisse face à l’enfer des sociétés minières. Elles dénoncent « les dégâts collatéraux énormes éprouvant la végétation, les cultures des paysans et la santé publique ».
Suite à certaines fuites de gaz au niveau des Industries Chimiques du Sénégal (ICS), distillant des émanations nocives ayant durement impacté la santé des populations, des animaux et des végétaux, Demba Fall Diouf, président de l’association des personnes affectées par les opérations minières, déplore « les nombreux cas de toux, de diarrhées, des maux de ventre, des aggravations de maladies comme l’asthme et la sinusite, enregistrés auprès des populations ». Les responsables de la Plateforme citoyenne Mboro SOS, Ndiaga Ndiaye et ses camarades, enfoncent le clou : « ces échappées de gaz ont méchamment agressé l’environnement immédiat et lointain de la concession minière entamant sérieusement la santé d’une bonne partie de cette population ».
La dangerosité du déversement du soufre sur la voie publique
Le déversement du soufre (un produit qui entre dans la composition de l’acide sulfurique) sur la voie publique par le service de transport et d’exploitation des Industries chimiques du Sénégal (Ics) agresse de manière impitoyable l’environnement des communes de Dakar, Thiès, Mboro, Darou Khoudoss entre autres. Les populations riveraines dénoncent « la destruction du cadre de vie, la pollution de l’air, l’absence de végétation, la disparition de certaines espèces animales et l’assèchement des arbres, les stigmates des nuisances environnementales dues aux différentes rotations des convoyeurs de ce produit toxique, dangereux, acheminé par un système de transport inadéquat, défaillant, déversé à l’air libre par une industrie capitaliste, qui ne respect aucune norme réglementaire du code de l’environnement ».
«S’ACOQUINER AVEC AQUATECH REVIENT A ASSOIFFER LES POPULATIONS RURALES»
La polémique autour de la concession de la gestion de certains forages à la société Aquatech continue de plus belle dans le pays
Les populations de huit (8) villages de Taïba Ndiaye refusent de céder la gestion de leur forage à la société Aquatech. Elles l’ont fait savoir lors d’un sit-in et ont interpellé les autorités en soutenant que le fait de «s’acoquiner avec Aquatech revient à assoiffer les populations rurales».
La polémique autour de la concession de la gestion de certains forages à la société Aquatech continue de plus belle dans le pays. Le week-end dernier, les populations de huit villages de la commune de Taïba Ndiaye, qui s’alimentent au forage de Miname, ont observé un sit-in, pour protester contre la cession de leur forage à Aquatech.
A l’unanimité, ils ont soutenu qu’ils vont mener le combat jusqu’au bout avant d’alerter : «S’acoquiner avec Aquatech revient à assoiffer les populations rurales.» Pour Matar Guèye, porte-parole du collectif «Sunu Askan» regroupant 8 des 15 villages qui gravitent autour du forage de Miname, ce rassemblement a été organisé pour défendre une cause noble et les populations sont plus que jamais déterminées pour dire non à Aquatech. Il estime que toutes les informations en leur possession sur la gestion d’Aquatech sont loin d’être reluisantes. «Et partout où cette société est passée, elle a assoiffé des populations qui, auparavant, étaient normalement et régulièrement alimentées en eau potable. Elle a laissé partout des problèmes, pour la simple raison qu’elle n’est là que pour ses propres intérêts. Les populations sont prêtes à engager toutes les responsabilités, pour dire non à Aquatech d’autant que la même situation est constatée dans toutes les contrées du pays. L’eau est indispensable dans la vie de l’homme et Aquatech la prive aux populations partout où elle est installée », dit-il. Il renseigne que depuis 2015, l’Association des Usagers du Forage (ASUFOR) de Miname gère l’alimentation dans d’excellentes conditions.
Au-delà d’une alimentation permanente, avec un débit au-dessus de toutes les attentes, elle fait des bénéfices qui sont injectés dans l’outil de production et même dans des actes sociaux. C’est ainsi qu’une panne du forage ne dépasse pas les 24 heures, si grave soit elle. Ce qu’Aquatech ne pourra jamais faire car la société a déjà suffisamment montré les preuves de son incompétence partout où elle a géré l’eau. Il tonne avec fermeté : « Nous disons non à Aquatech et le combat sera mené jusqu’au bout pour que la gestion de notre forage ne tombe pas entre ses mains. Et les autorités passeront sur nos cadavres pour procéder à toute passation de service. Nous restons fermes sur cette position d’autant plus que les villages polarisés par le forage n’ont jamais eu de problème d’eau depuis son existence.
D’ailleurs pour Serigne Ame Ndiaye, les Maires ont le devoir de se retrouver autour d’Alioune Sall Président de l’Association des Maires du Sénégal, par ailleurs Maire de Guédiawaye, pour faire en sorte que le gouvernement revienne sur cette mesure de concession de la gestion de certains forages à Aquatech, qui n’est pas à la hauteur et qui a montré au vu et au su de tout le monde qu’il n’a ni la compétence, ni les moyens d’assumer pleinement ses responsabilités. Au nom des Imams, Moussa Fall rappelle qu’autrefois, les femmes passaient la nuit à la belle étoile pour avoir un seau d’eau. Cette épine a été enlevée des pieds depuis plusieurs années, mais avec cette mesure tendant à confier la gestion à Aquatech, force est de constater une volonté de ramener les populations locales à la case de départ.
UNIVERSITE KEBA MBAYE, LE SURVEILLANT GENERAL ET LE DGA ACCUSES D’AVOIR DETOURNE 26 MILLIONS
L’Université Kéba Mbaye est en crise. Le directeur Daouda Thiam a fait comparaître le surveillant général Mamadou Ndiaye et le directeur adjoint de l’établissement Ousseynou Dianka pour escroquerie, complicité de ce chef, faux et usage de faux en écriture privée. Encourant 6 mois de prison, ils ont jusqu’au 4 février prochain pour connaître leur sort.
Respectivement directeur adjoint et surveillant général de l’université Kéba Mbaye, Ousseynou Dianka et Mamadou Ndiaye sont poursuivis pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux en écriture privée par le directeur général de l’établissement. Face au juge du Tribunal de grande instance de Dakar, Ousseynou Dianka a nié les faits.
Déclarant qu’il ne recevait que des fiches d’inscription pour y apposer son cachet, il indique qu’il n’était pas chargé de savoir si l’étudiant avait payé ou non. «Concernant l’impression, tout le personnel y a accès. Je n’ai jamais reçu d’argent. Le directeur Daouda Thiam a scanné mon cachet pour suivre les dossiers des étudiants de l’extérieur. Je n’ai jamais reçu l’argent de l’étudiante Aida Fall qui fait partie des cas sociaux. Elle m’avait confié qu’elle comptait payer ses études avec son activité de commerce de téléphones portables», souligne-t-il en clamant son innocence. Son acolyte Mamadou Ndiaye reconnaît à moitié les faits. Il estime qu’il lui est arrivé d’encaisser l’argent de certains étudiants. «Avant d’être surveillant général, j’étais le directeur administratif et financier», a-t-il précisé Ayant déclenché la procédure, Daouda Thiam, directeur de l’université Keba Mbaye, indique que des étudiants lui ont confié avoir remis leur argent aux mis en cause. «Il y avait une fiche de note sur laquelle la tâche de chacun a été précisée. Mais ils ont outrepassé leurs prérogatives et ont détourné 26 millions Fcfa», renseigne-t-il.
Enfonçant Ousseynou Dianka, Aïda Fall, citée à comparaitre comme témoin, jure qu’elle a remis 120.000 Fcfa à ce dernier. Revenant sur les faits, l’avocat de la partie civile Me Mbaye indique que son client, ayant eu des soupçons sur la compatibilité et principalement sur Mamadou Ndiaye, a fait mener des investigations. Et celles-ci ont révélé des malversations sur le paiement de certains étudiants. C’est ainsi que le directeur Daouda Thiam a licencié Mamadou Ndiaye avant de le traduire en justice pour escroquerie, abus de confiance, faux usage de faux dans un document privé. « Il a usé de fausse qualité et de faux noms. Il inscrivait des étudiants sous le cas social pour détourner de l’argent. Dans les factures, il a omis d’y mettre le cachet de la caissière. Cela justifie que c’est une fausse fiche. Ces actes sont des manœuvres qui justifient que l’escroquerie est incontestable», a martelé la robe noire qui a réclamé 50 millions FCFA pour la réparation du préjudice.
Pour le substitut du procureur, les faits reprochés à Mamadou Ndiaye sont constants. «Ousseynou Dianka n’a fait aucun acte pour être complice d’escroquerie. Il a juste apposé sa signature. Dans ce cas, le faux peut être retenu. Je requiers 6 mois dont un mois de prison ferme contre le surveillant général et la peine de 6 mois avec sursis contre le directeur adjoint», a indiqué le parquetier. La défense a plaidé la relaxe à titre principal et une application bienveillante de la loi à titre subsidiaire. Délibéré le 4 février prochain.
STATIONNEMENTS TOUS AZIMUTS, QUAND L’ANARCHIE DICTE SA LOI A DAKAR
Désengorger la ville de Dakar et lui donner un nouvel éclat, c’était la volonté de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall qui avait d’ailleurs posé les jalons de ce grand projet
Désengorger la ville de Dakar et lui donner un nouvel éclat, c’était la volonté de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall qui avait d’ailleurs posé les jalons de ce grand projet. D’autant qu’il s’avère que de nombreux usagers se plaignaient des problèmes récurrents de stationnement. Pour cause, la plupart des parkings aménagés à la Place de l’Indépendance et ses alentours appartiennent à des privés. Les rares endroits restants sont occupés par des jeunes laveurs de voitures pour la plupart, qui érigent ces espaces en des parkings payants. Du coup, garer sa voiture au centre-ville est devenu un véritable casse-tête pour les automobilistes qui accusent la mairie de Dakar.
«Pikine, Guédiawaye, Parcelles, Tenguedj, Maristes, Grand-Yoff. Madame où allez-vous ? Il ne reste qu’une place pour les Parcelles Assainies !» hèle ainsi un homme d’une quarantaine d’années. Nous sommes en plein centre-ville où des rabatteurs se ruent vers les passants à la recherche de potentiels clients de taxis-clandos. Juste derrière le mur de l’Hôtel de Ville de Dakar. Ici, l’ambiance est grande. Les gens semblent ne pas s’inquiéter de la seconde vague du coronavirus avec son lot de décès, encore moins de la variante britannique qui a fait son apparition dans notre pays depuis quelque temps. Quelques hommes discutent en groupe, sans aucun respect des mesures barrières. Rares sont ceux qui portent un masque. A côté d’eux, on constate une file de voitures sur un espace public transformé en parking.
Trouvé sur les lieux, Balla Diaw, le gérant du «garage» depuis plus d’une vingtaine d’années, déclare : «Chaque mois, la mairie nous envoie une facture que nous allons payer directement au niveau du Trésor Public». Même s’il n’a pas voulu se prononcer sur le montant de la somme, il souligne qu’avant de quitter le parking, chaque chauffeur doit verser une somme de 300 Fcfa. «Cette somme nous permet de nous acquitter de notre redevance envers la mairie, de donner la dépense quotidienne aux chauffeurs retraités de notre garage, de nous soigner en cas de maladie», renseigne-t-il.
A moins de 500 mètres de là se trouve un autre parking situé à la façade du Port de Dakar. Ici, le chef de garage est un certain Lambaye, du nom de son village d’origine «Lambaye» (département de Bambey, région de Diourbel). «Nous avons obtenu cet espace à la suite de négociations avec les syndicats des transporteurs, plus précisément Gora Khouma. Ce dernier aurait convaincu à l’époque les autorités municipales de nous laisser ici gagner dignement notre vie», affirme Lambaye. Chaque jour, informe-t-il, les chauffeurs versent 300 FCFA dans un compte logé dans une banque de la place. «Il peut arriver que des particuliers viennent dans le garage, à leur retour de travail, pour faire le taxi-clando. Une situation qui s’explique par la cherté de la vie. La vie est très dure. Parfois même, les gens qui ont des salaires ont des difficultés à joindre les deux bouts, donc ils viennent ici vers 16h30 ou 17h et avant de partir, ils paient 200 FCFA», indique-t-il. Ces cotisations permettent, renseigne-t-il, de subvenir aux besoins des chauffeurs qui travaillent dans le garage.
Agé d’environ 15 ans, Moussa s’affaire au lavage d’une voiture. Interrogé sur l’occupation de la voirie, le garçon affirme : «Nous sommes ici pour gagner notre vie, mais nous savons que cet endroit est un espace public». Même s’ils sont souvent sommés par l’administration du Port de quitter les lieux, ils finissent toujours par revenir. A la Place de l’Indépendance, le décor est autre. Il est constitué de segments de peinture banche utilisée sur le sol pour délimiter un espace de stationnement de voitures, de tableaux en fer sur lesquels on peut lire «Place Réservée», de voitures garées çà et là, de jeunes qui font signe à des conducteurs en leur montrant des places libres pour stationner.
Trouvé en pleine action, Talla Ndiaye, un laveur de véhicules, détient par devers lui une trentaine de clefs de voitures. «Ce parking appartient à une société de la place qui l’a acquise auprès de la Mairie de Dakar», révèle le jeune garçon. Les clefs qu’il garde appartiennent à des automobilistes qui sont juste de passage dans les parages. «Et étant donné que le parking est privé, dès qu’un propriétaire libère une place, celle-ci est utilisée le temps de son absence», dit-il. Contrairement à certains laveurs, Talla Ndiaye soutient ne pas fixer de prix pour le stationnement. «Je ne fixe pas de prix, il arrive que certains automobilistes me remettent 5 000 FCFA, d’autres 200 FCFA ou 500 FCFA, tout dépend du client.» Seulement, ajoute le jeune laveur, il arrive qu’il fasse quatre à cinq fois le tour de la Place de l’Indépendance afin de trouver un espace où garer la voiture.
«DANS MON PARKING, LE STATIONNEMENT EST A 1000 F PAR VOITURE»
Contrairement à Talla, un laveur rencontré à côté de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) affirme que le stationnement est payant dans «son parking». Les raisons sont simples, à l’en croire. «La mairie me loue cet espace à 200 000 FCFA l’année, donc j’ai le droit d’exiger aux automobilistes des frais de stationnement dans la mesure où je suis le maître des lieux», clame-t-il. Et d’ajouter : «Mieux vaut payer 1000 FCFA que d’être saboté», dit-il en souriant. En effet, lorsqu’un automobiliste stationne de manière illégale, il est victime de sabot et devra payer la somme de 6000 FCFA aux agents de la maire.
A l’image de notre interlocuteur, ils sont nombreux ces jeunes qui ont érigé l’espace public en des parkings payants. Une situation qui met parfois les usagers dans le désarroi total. C’est le cas de Mme Touré venue se faire consulter dans une clinique de la place. Pour garer sa voiture, elle a vécu un véritable calvaire. «Parfois, je préfère venir en taxi, car il est difficile de trouver un endroit pour stationner et même si on en trouve, il est payant et c’est anormal», peste la dame. «C’est la responsabilité de la Mairie qui est engagée», fulmine de son côté Abdou Fall. Venu faire quelques courses en ville, il voulait en profiter pour effectuer sa prière du vendredi à la mosquée omarienne, mais cela s’est avéré impossible, parce qu’il n’a pas trouvé d’endroits pour se garer. A l’en croire, il appartient à la Mairie de mettre fin à cette anarchie qui ne dit pas son nom.
REACTIONS...
SEYDOU CAMARA, CHEF DE LA DIVISION DES RECETTES DE LA COMMUNE DE DAKAR-PLATEAU «Chaque année et par véhicule, le contribuable verse 250 000 FCFA à la mairie»
« Les parkings sont loués à hauteur de 250 000 FCFA par véhicule. Par exemple, celui qui a quatre véhicules paie un million FCFA à la commune. Celle-ci a voté une délibération qui stipule que chaque année et par véhicule, le contribuable verse 250 000 FCFA à la commune. Cette délibération a été votée depuis 2019 ; auparavant en 2018, la somme était de 200 000 FCFA par véhicule. Avant l’arrivée d’Alioune Ndoye à la tête de la commune, le parking était de 125 000 FCFA l’année. Donc c’est à la suite de demandes pressantes qu’il y a eu l’augmentation des taxes. Presque tous les parkings sont maîtrisés par la commune. Et on a un fichier de presque 2500 contribuables. Mais souvent, il y a des contribuables qui acquièrent par exemple 20 à 30 parkings et versent leurs redevances à la commune. Pour la gestion de ce parking, ils vont prendre de jeunes laveurs. Par exemple, la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal (Bicis) loue chaque année 60 parkings pour ses agents dont certains, pour sécuriser le leur, embauchent un laveur. Et il peut arriver qu’un laveur se retrouve avec 10 parkings à surveiller. Il peut arriver qu’un agent quitte le bureau plus tôt que prévu et pendant ce temps, le laveur loue la place. Par exemple, un usager peut venir à la Bicis faire quelques transactions, le laveur lui propose un endroit où stationner, mais à la condition que le propriétaire lui laisse les clefs de la voiture. Entre-temps, si le propriétaire du parking vient, il sort le véhicule et le gare dans un autre parking. C’est ça le système de manière générale. A la Place de l’Indépendance, la Bicis loue presque 65 places, Hdih 144 places, la Sgbs une quarantaine de places, Axa environ 20 Places, la Banque Agricole 37 places. Ce sont des structures qui viennent chaque année se régulariser au niveau de la commune. Le stationnement est interdit sur l’axe allant du rond-point Sandaga jusqu’à l’avenue Faidherbe. La commune utilise souvent des sabots comme remède au stationnement interdit, mais souvent il y a des prises de bec. Donc, le maire a donné ordre de surseoir à ces sabots. C’est la police qui gère cela actuellement et toutes les contraventions sont directement versées dans les caisses de la commune. Les taxis-clandos ne sont pas en règle et n’ont aucun papier à la commune»
LES MILITANTS PASTEF DE KEUR MASSAR RATTRAPES PAR LES TARES DU SYSTEME
Une armée mexicaine. C’est à quoi ressemblerait la formation politique de Sonko dans la localité
Une armée mexicaine. C’est à quoi ressemblerait la formation politique du président Ousmane Sonko à Keur Massar.
En effet, si sur le plan central, les rôles sont bien définis, dans cette grande commune de la banlieue, les ‘’patriotes‘’ se crêpent le chignon pour diriger le parti.
La rupture prônée par Ousmane Sonko dans la manière de faire de la politique au Sénégal tranche d’avec les agissements de certains de ses militants à Keur Massar. En effet, dans cette localité, son parti est en train d’être secoué, à l’image des partis traditionnels, par les ambitions affichées de certains de ses membres. Telle une armée mexicaine. Chacun semble vouloir être la ‘’raison’’ de l’ancrage du parti de l’ancien inspecteur des Impôts à Keur Massar. Et c’est la levée de fonds de cette formation politique qui a mis la lumière sur ces rivalités ente membres du PASTEF de Keur Massar.
En effet, alors qu’au niveau de la coordination communale, les partisans du député n’ont pu récolter que 90 mille FCFA, Mohammad Bilal, déclarant de Douanes et se réclamant proche du président Ousmane Sonko, a dégainé 10 millions pour financer les femmes à Keur Massar. Ce qui a provoqué l’ire du bureau communal qui le soupçonne de faire cavalier seul. ‘’Il pense que parce qu’il a de l’argent, il peut tout se permettre. Mais qu’il se détrompe !
La puissance de l’argent ne peut passer dans le parti‘’, s’alarme Alassane Touré, membre du bureau communal. «On sait qu’il a un agenda caché», dit-il. En déphasage avec les agissements de ce dernier, M. Touré a déploré en outre le fait que la coordination départementale ne se prononce pas pour trancher la question. « Et on sait pourquoi. C’est parce qu’il participe à la location de la permanence du Pastef au niveau du département », déballe-t-il sans langue de bois.
Dans le même ordre d’idées, il rappelle aussi qu’il y a une commission au niveau de Pastef deKeur Massar qui est chargé de dénicher les bons profils pour la formation politique. «On ne peut pas prôner la rupture dans la manière de faire de la politique au Sénégal et mettre n’importe qui pour diriger le parti à Keur Massar », renchérit M. Touré qui jouit d’une bonne réputation à Keur Massar. Et d’après lui, son camarade saura, le moment venu, que l’argent n’est pas le critère le plus prépondérant à PASTEF.
Abondant dans le même sens, un autre membre du bureau communal, Souleymane Ba, pense lui aussi que son camarade Bilal veut juste se positionner. ‘’Il était où en 2019 quand on a été deuxième à Keur Massar ? se demande-t-il. Soulignant que ce dernier est de mauvaise foi, M .Ba a affirmé qu’il s’était présenté au bureau juste pour dire qu’il veut aider financièrement le parti. «Il se dit proche de Sonko tout en oubliant qu’on est lié avec ce dernier par des principes », renseigne-t-il avant d’ajouter qu’ils ne sont pas contre la personne mais sa manière de faire. Il veut, insiste-t-il, s’autoproclamer candidat de Pastef pour les Locales.
Et de son avis, il est en train de ternir l’image du parti par des achats de consciences qui sont en déphasage avec les valeurs du parti. Il signale aussi que le mutisme de la direction centrale et des leaders comme Birame Soulèye Diop ou encore Abass Fall l’inquiète. «Il faut qu’ils tranchent la question avant qu’il ne soit trop tard », exige le ‘’patriote‘’ qui ne cache pas aussi son ambition de briguer la mairie. Toutefois, il indique qu’il le fera savoir le moment venu et en accord avec les règles de parti. ‘’L’objectif principal, c’est de faire élire Sonko en 2024‘’, dit-il.
‘’MES ADVERSAIRES SONT LE MAIRE TAPHA MBENGUE ET LE PRESIDENT MACKY SALL, MAIS PAS CES GENS‘’
Répondant à ces critiques, Mohammad Bilal a soutenu que ce ne sont pas les paroles qui vont élire Ousmane Sonko mais des actions concrètes. ‘’C’est le terrain qui donne des résultats‘’, lance-til tout en ajoutant qu’il a des rapports privilégiés avec Ousmane Sonko. Faisant fi des attaques de ses camarades, il a fait savoir que ses adversaires sont le maire de Keur Massar Moustapha Mbengue et le président de la République Macky Sall. ‘’Ces gens-là n’ont qu’à faire comme moi en essayant de démultiplier les cellules à Keur Massar au lieu de rester là à palabrer‘’, tire-t-il.
Rappelons que dans cette localité qui va être érigée en département, le parti PASTEF est en train de tisser sa toile. Elle était classée deuxième lors de la dernière élection présidentielle. Un bond en avant qui visiblement crée la confusion et aiguise des appétits.