Alors que l’entreprise Al Kharafi fait l’objet de plusieurs controverses, ses responsables se comportent comme des intouchables sur le littoral en s’avançant davantage vers les terres du phare des Mamelles. Au même moment, l’Ong Assemblée Mondiale de la Jeunesse Musulmane (wamy) occupe également les lieux, en dépit de l’arrêt de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol (DSCOS).
A ce rythme, le phare des Mamelles va bientôt disparaitre. Il risque d’être englouti par de gigantesques projets immobiliers. D’autant que les entreprises sont en train de grignoter les deux côtés de la colline. Désormais, il ne reste que sa partie qui surplombe l’océan Atlantique. Sur tous les autres côtés des Almadies en allant vers la Corniche, sont en train de pousser des bâtisses à un rythme vertigineux. Parmi ces entreprises, figure la société Al Kharafi Les Mamelles qui est en train de faire du littoral sénégalais, notamment le phare des Mamelles, une zone de non droit. Elle a prévu de privatiser le domaine maritime national. Il n’y a que la route qui sépare la zone du projet Al Kharafi les Mamelles, délimitée par des barrières et la colline. Une situation que dénonce le coordonnateur du Forum Social Sénégalais (Fss) en visite sur lieux en compagnie du ministère de l’Environnement et du Développement Durable. «On ne peut pas du tout accepter qu’on prenne davantage des espaces vers le phare au profit de privés qui ne sont là que des profits. Il faut au minimum avoir 200 mètres d’espace libre au niveau du flanc du phare. Nous avons l’obligation civile, morale et politique de faire de sorte que cela soit respecté. S’il y a des compléments à faire ou des risques à prendre, il faut s’éloigner du phare», martèle Mamadou Mignane Diouf.
En plus de Al Kharafi, les lieux sont également occupés par l’Ong Wamy (Assemblée Mondiale de la Jeunesse Musulmane). Malgré l’arrêt de la Dscos, cette Ong continue, selon Mamadou Mignane Diouf, à occuper ces terres comme si de rien n’était. «Il faut faire de sorte que ces papiers obtenus légalement, mais immoralement dans ce patrimoine commun soient remis en cause. Car, c’est inacceptable dans un Etat de droit que des gens de surcroît privés et étrangers puissent occuper un domaine national comme celui-ci», peste le coordonnateur du Fss qui ajoute qu’avec cette occupation, le Sénégal perd une position de défense au profit d’un simple siège d’Ong. «Rien ne l’explique. On ne lâchera rien. Ils vont quitter les zones. S’il y a des dommages, l’Etat n’a qu’à les indemniser», clame-t-il.
TOUS LES BAUX ATTRIBUES AUPARAVANT SUR LE SITE SONT ANNULES
Selon le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Développement Durable qui faisait l’économie des mesures prises par les autorités à la suite de la polémique survenue en juin dernier, l’Etat a annulé tous les baux sur cette partie du littoral. «Officiellement, tous les baux qui ont été donnés sur le site ont tous été annulés par l’autorité compétente. Nous pouvons dire que toutes les recommandations formulées ont été suivies d’effet», a soutenu Amadou Lamine Guissé. Il a annoncé une réunion dans les jours à venir entre les acteurs du Port établis au niveau du phare, la Sones qui veut réaliser un projet de dessalement de l’eau de mer, le collectif citoyen principalement concerné par cet aménagement et les détenteurs de réceptifs qui gravitent autour du projet pour les solliciter, les intégrer dans le comité et recueillir leurs avis.
CHEIKH AMAR, DIOP SY ET MARCEL DIAGNE DE DIAMNIADIO LAKE CITY ONT DES CONTENTIEUX FONCIERS EN COURS
«Répertoire des litiges fonciers et conflits communautaires.» Tel est l’intitulé du document produit par les services de Antoine Félix Diome et qui donne une vue globale de la situation
La Direction générale de l’administration territoriale rattachée au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a publié dernièrement la cartographie des litiges fonciers et conflits communautaires au Sénégal. Et parmi les nombreux dossiers constatés dans la région de Dakar, on peut relever ceux de Cheikh Amar, de Marcel Diagne et du député Diop Sy répertoriés respectivement à Ouakam et à Rufisque.
«Répertoire des litiges fonciers et conflits communautaires.» Tel est l’intitulé du document produit par les services de Antoine Félix Diome et qui donne une vue globale de la situation. La partie consacrée à la région de Dakar montre une cinquante de dossiers en instance avec des recommandations faites par les autorités publiques. Une lecture du document a permis de se rendre que beaucoup d’entrepreneurs et de personnalités politiques et religieuses sont mêlés dans des conflits fonciers. Pour preuve, le maire de Ouakam et Cheikh Amar se disputent un terrain situé à la cité dénommée «Cheikh Amar».
Et d’après le document du ministère de l’Intérieur, il s’agit d’un espace prévu pour abriter un équipement et que l’homme d’affaires a mis à la disposition d’un marabout du nom de Serigne Saliou Mbacke pour la construction d’une école. Et les autorités ont demandé à la gendarmerie de faire arrêter toute construction sur le site compte tenu du fait que le concerné ne dispose d’aucun titre de propriété. Et dans ses recommandations, l’autorité publique a indiqué que le changement de destination des équipements ne peut être autorisé que par le ministre du Renouveau Urbain, ce qui n’est pas encore le cas, d’où l’arrêt des travaux. Un autre homme d’affaires empêtré dans les litiges fonciers, c’est le promoteur de Diamniadio Lake City, Marcel Diagne, qui rencontre d’énormes difficultés dans l’implantation de son projet. Le développeur est attributaire de 268.913 m² sur le TF 1023/R par voie de bail pour ériger un programme de logements dénommé Diamniadio Lake City.
Cependant, un collectif dénommé «Aar Sa Momel» de Keur Ndiaye Lo tente de s’y opposer. Le recensement des impenses a été d’ailleurs effectué en septembre 2018 ; mais le collectif s’obstine à réclamer la délocalisation du projet. Le ministère de l’Intérieur a ainsi invité la Délégation générale du Pôle Urbain de Diamniadio à procéder à la délimitation matérielle du Pôle urbain, source de nombreux conflits.
Toujours dans la même zone, la Direction générale de l’administration territoriale a enregistré conflit entre le député Demba Diop dit Diop Sy et les populations affectataires de parcelles par le maire de la Commune de Diamniadio sur le site de 22 ha qui lui a été attribué par voie de bail. Suite à la tentative avortée de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol (DSCOS) de déguerpir les occupants du site, objet du litige, le calme est revenu. Les services du ministère de l’Intérieur ont ainsi recommandé de distraire du titre de M. Demba Diop dit Diop Sy, l’assiette faisant déjà l’objet d’une occupation et lui trouver une parcelle de substitution.
LA DIRECTION GENERALE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE RECOMMANDE DE DECLASSER LA BANDE DES FILAOS A GUEDIAWAYE
Revenant toujours à Ouakam, il a été répertorié le conflit foncier entre les membres du collectif lébou sur le site foncier 5007. Selon la Direction générale de l’Administration territoriale, il est reproché au Djaraf Youssou Ndoye et ses partisans d’avoir mal géré le patrimoine foncier de la Collectivité lébou et d’avoir dilapidé les ressources financières. Cette affaire est ainsi suivie de près par le ministère de l’Intérieur qui soutient qu’il y a nécessité de régulariser le lotissement. Jusqu’ici, précise-t-il, le seul obstacle à la réalisation du lotissement est le refus de l’Ageroute qui lie les services du ministère de l’Urbanisme. Autre dossier dans Ouakam, c’est la réclamation des membres de la Collectivité lébou relativement aux terres situées aux alentours de l’aéroport. Cette affaire est également suivie de très près par les services du ministère de l’Intérieur qui ont diligentés des enquêtes administratives. Toutefois, ils se désolent d’un manque manifeste de volonté pour une coopération franche des services domaniaux. Une prise en charge définitive attendue au niveau des plus hautes autorités est attendue par la Direction générale de l’administration territoriale.
En outre, à Guédiawaye et particulièrement les communes de Golf Sud Sam Notaire Ndiaréme Limamoulaye Wakhinane Nimzatt, il est fait état d’un conflit communautaire attisé autour de la Bande des Filaos. Raison pour laquelle, les services du ministère de l’Intérieur ont recommandé un déclassement intégral de la bande. Ils ont plaidé ensuite pour une prise en compte des préoccupations des populations locales et des municipalités concernées.
GESTION DE LA COVID, LE SÉNÉGAL SEMBLE ÉPUISER SES CARTES
Le vaccin reste le dernier recours pour vaincre la pandémie. Les gestes barrières ont du mal à passer chez les populations et les mesures de représailles des forces de défense et de sécurité n’ont pas servi à grand-chose lors de cette seconde vague
Bientôt un mois que le Sénégal a instauré un couvre-feu pour les régions de Dakar et de Thiès qui concentrent le plus de cas de coronavirus, cependant, la pandémie n’a pas fléchi. Au contraire, elle monte à une vitesse fulgurante avec plus de 400 cas confirmés ce lundi même si hier mardi 2 février, le Sénégal a enregistré 153 cas confirmés. Une situation qui amène à poser la question sur la pertinence d’un couvre-feu pour amoindrir les risques de contamination.
Le Sénégal semble épuisé ses cartes dans le cadre de la lutte contre le coronavirus et le vaccin reste le dernier recours pour vaincre la maladie de la covid-19 très devenue très contagieuse lors de cette seconde vague. Toujours en état d’urgence assorti d’un couvre-feu même si avec le décret on parle de basculement dans la gestion de crise sanitaire, les décisions prises par le chef de l’Etat n’ont pas eu les résultats attendus.
La maladie continue de faire parler d’elle avec son lot de contamination journalière allant jusqu’à plus de 400 cas (lundi), avec une proportion de décès qui monte en flèche ainsi que des cas graves, rendant la prise en charge médicale complexe à cause du nombre de places limitées. Pour certains spécialistes de la santé publique, rien que pour les deux derniers mois (janvier et février), les contaminations représentent à elles seules 37% au moment où les décès sont autour de 45%. C’est dire selon eux, que la seconde vague est plus foudroyante que la première et le taux de létalité qui était à moins 2% lors de la première vague au Sénégal peut aller jusqu’à 6% et même plus.
Aujourd’hui, le vaccin reste le dernier recours du Sénégal pour vaincre la pandémie. Les mesures barrières ont du mal à être une habitude chez les populations et les mesures de représailles qu’usent les forces de défense et de sécurité n’ont pas servi à grande chose lors de cette seconde vague de la pandémie. Les gens continuent de se promener dans les rues sans port de masques, fréquenter les transports communs ou encore les marchés et autres sans aucune mesure de prévention. Dans les maisons, le gel hydro alcoolique présent lors de la première vague a disparu sans compter le lavage des mains à l’eau coulante et au savon. Des habitudes qui entretiennent la maladie et qui rendent difficile la réponse pour des acteurs sanitaires et communautaires.
Au niveau du ministère de la santé et de l’action sociale, les choses bougent pour la mise en place d’une campagne de vaccination avant fin mars. Toutefois, le choix du vaccin parmi les potentiels candidats anti-Covid peine à sortir des débats. A l’heure actuelle même si le penchant est du côté du vaccin chinois, rien n’est encore décidé ont fait savoir les autorités sanitaires.
Pour le directeur général de la santé Publique, docteur Marie Khemess Ngom Ndiaye, un comité a été installé pour la validation de la stratégie vaccinale et du choix du vaccin et le Sénégal se donnera les moyens pour vacciner sa population.
Dakar, 3 fév (APS) – L’apparition de la fièvre jaune est au cœur des préoccupations des quotidiens reçus mercredi à l’APS alors que le Sénégal fait toujours face à la pandémie de Covid-19 et à la grippe aviaire.
Le ministère de la Santé a rapporté, mardi, 8 cas de fièvre jaune dont 2 décès. Ces cas ont été détectés à Touba (01), à Kidira (04), à Kédougou (01), à Saraya (01) et à Thilogne (01). Une campagne de vaccination est prévue à partir du 15 février.
’’Covid-19, grippe aviaire, fièvre jaune : le pays croule sous les épidémies’’, selon le quotidien Kritik.
’’Alors que les toubibs se saignent depuis un an pour contenir la Covid-19, le corps médical n’a pas de répit, l’alerte d’un début d’épidémie de fièvre de jaune dans le Sud-est du pays avec des cas révélés, augmente la pression’’, écrit le journal.
’’Pendant ce temps, le Sénégal est mis en quarantaine par les pays voisins depuis l’apparition d’un foyer de grippe aviaire à Thiès et à Saint-Louis même si les autorités attestent avoir éliminé le foyer de Pout après la mort suspecte de 60 000 volailles’’, ajoute la publication.
La Tribune parle d’une ‘’crise sanitaire multiforme’’, notant que la Covid-19, la grippe aviaire et la fièvre jaune ‘’encerclent le Sénégal’’.
’’Depuis 11 mois, le Sénégal fait face à la pandémie à coronavirus avec son énorme lot de personnes contaminées, admises en réanimation ou décédées’’, écrit le journal.
La publication ajoute : ’’Les autorités cherchent des solutions pour endiguer cette crise sanitaire que la grippe aviaire fait surface de même que la fièvre jaune qui a déjà fait deux morts dans la région de Kédougou. A vrai dire, face à cette crise sanitaire multiforme, le Sénégal est enfermé’’.
Après la notification de ces cas de fièvre jaune, L’As souligne qu’une autre épidémie ’’menace le Sénégal’’. ’’A côté de la lutte qu’il mène face au coronavirus, le ministère de la Santé se voit obligé d’être sur un autre front. Pour cause, 8 cas de fièvre jaune dont deux décès ont été signalés au Sénégal’’, dit L’As.
Confronté à la ‘’concomitance de plusieurs maladies’’, le Sénégal ‘’rit jaune’, selon Le Quotidien qui précise : ‘’La fièvre jaune vient s’ajouter à la Covid-19 et à la grippe aviaire. La nouvelle affection a déjà emporté deux personnes’’.
Le Soleil annonce que 800 000 personnes seront vaccinées à partir du 15 février pour contenir la réapparition de la fièvre jaune.
Pour L’Observateur, le pays est dans ’’un triangle de feu’’. ’Les autorités sont sur le qui-vive. Avec la fièvre jaune qui est venue s’ajouter à l’épidémie de grippe aviaire et du Covid-19, le Sénégal est pris dans une ceinture de feu’’, slon le journal.
Le Sénégal est ’’confronté à un autre fléau’’, alerte Vox Populi, soulignant qu’après la Covid-19, la fièvre jaune ’’revient et tue’’.
’’8 cas détectés à travers le pays dont 2 morts à Kidira. Touba, Sayra, Thilogne touchés. Le ministère de la Santé lance une campagne de vaccination qui cible 800 000 personnes à partir du 15 février’’, écrit le journal.
Le Soleil rapporte que le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, va assurer la présidence de l’Union africaine de 2022 à 2023.
Le Sénégal va assurer la présidence tournante de l’Union africaine (UA) en 2022-2023, a annoncé mardi le président sénégalais, Macky Sall.
"Le Sénégal a été [désigné] candidat unique pour occuper le poste de président en exercice de l’Union africaine réservé à la CEDEAO (…) pour la période 2022-2023", a écrit M. Sall sur son compte Twitter.
La présidence tournante de l’UA est exercée par un chef d’Etat ou de gouvernement d’un pays membre de l’organisation pour une période d’un an.
Félix Tshisekedi, le président de la République démocratique du Congo, a été choisi par ses homologues africains pour diriger l’institution au cours de cette année. Il succède au chef de l’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa.
Un sommet de l’Union africaine se tient cette semaine au siège de l’organisation, à Addis-Abeba, la capitale d’Ethiopie.
AFFAIRE MBOUR 4, 14 PERSONNES CONVOQUÉES
L’affaire n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Après l’arrestation de quatre individus la semaine dernière, quatorze autres ont reçu des convocations délivrées par la DSCOS
L’affaire n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Après l’arrestation de quatre individus la semaine dernière, quatorze autres ont reçu des convocations délivrées par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS). Une évolution qui fait suite au dépôt d’actes de vente des victimes auprès du Préfet.
Le vice-président du collectif des victimes de Mbour 4, Amadou Dia, se démarque. "On a demandé aux détenteurs de lettres d’attribution de venir déposer en même temps aux détenteurs d’actes de vente de venir déposer. On se pose des questions parce que chaque jour on nous amène des convocations de la DSCOS. L’objectif était de se faire régulariser et non à ce que la DSCOS convoque les gens qui leur ont vendu. Parce qu’il y a des gens qui ont vendu leurs parcelles depuis 2000. Le communiqué du Préfet nous a paru bizarre. Des membres du collectif ne comprennent pas puisqu’ils n’ont pas été impliqués dans le processus".
285 NOUVEAUX CAS, MONTÉE EN FLÈCHE DU TAUX DE POSITIVITÉ
À ce jour, 27 365 cas ont été enregistrés au Sénégal, dont 22 599 guéris et 645 décès notés. Actuellement, 4117 patients sont sous traitement dans les différents centres dédiés et à domicile.
La courbe épidémiologique monte en flèche, ce mercredi. D’un taux de positivité de 10%, hier mardi, on passe à un taux de 15%, ce mercredi 3 février 2021. Cette tendance à la hausse est marquée par le nombre de décès qui est de 3, hier, à 7, ce mercredi. De même que le nombre de cas graves. 56 patients étaient en réanimation, hier, alors qu’aujourd’hui, 60 sont internés.
Sur les 1787 prélèvements effectués, 285 sont revenus positifs. Parmi ceux-ci, 96 sont des cas suivis par les services sanitaires, il n’y a pas de cas importé et 189 sont des cas communautaires. Comme depuis un certain temps, la région de Kaolack est en tête du peloton, avec 23 cas enregistrés, aujourd’hui. Touba a enregistré 17 cas, Thiès 16, Dakar-Plateau 13, Diourbel et Mbour 12.
D’après Dr Elhadj Mamadou Ndiaye, 236 patients ont été guéris de la maladie.
À ce jour, 27 365 cas ont été enregistrés au Sénégal, dont 22 599 guéris et 645 décès notés. Actuellement, 4117 patients sont sous traitement dans les différents centres dédiés et à domicile.
LA GAMBIE ET LA MAURITANIE AU MENU DES «LIONCEAUX»
Près de trois mois après le tournoi des U-20 perdu à domicile face la Gambie, c’est autour de la sélection des moins de 17 ans d’aller à la conquête du ticket qualificatif de la CAN 2021.
Près de trois mois après le tournoi des U-20 perdu à domicile face la Gambie, c’est autour de la sélection des moins de 17 ans d’aller à la conquête du ticket qualificatif de la CAN 2021. Ce sera à l’issue du tournoi UFOA A qui aura lieu à Thiès du 5 au 13 Février 2021. Le tirage qui a été effectué hier, mardi 2 février, place la sélection nationale U17 dans la poule A en compagnie de la Gambie et de la Mauritanie. La poule B est composée de la Sierra Leone, la Guinée Bissau et du Mali. La Guinée et le Libéria sont suspendus.
Après le désistement de la Sierra Léone, le Sénégal sera l’hôte de l’organisation du tournoi de l’Union des Fédérations Ouest-africaines de Football A (UFOA A) des U17 qui aura lieu à Thiès du 5 au 13 Février 2021. Le tirage au sort de ces joutes sous-régionales a été effectué hier, mardi 2 février. Deux poules de 3 équipes ont été constituées pour ce tournoi de qualification.
La sélection nationale U17 est logée dans la poule A en compagnie de la Gambie et de la Mauritanie. La poule B est composée de la Sierra Léone, de la Guinée Bissau et du Mali. Les deux premiers de chaque groupe se qualifiera pour les demi-finales.
Les finalistes du tournoi vont représenter la zone pour la phase finale de la Can U17 qui aura lieu au Maroc en mars prochain. Ce tournoi intervient près de trois après celui des U20 Lors de ce tournoi disputé à Thiès, sept pays dont le Sénégal y avaient participé. Mais ce sont les Scorpions U20 de la Gambie qui se sont finalement adjugés le trophée et ravir aux Lionceaux l’unique ticket pour la CAN 2021. Cette fois les poulains de l’entraîneur national Malick Daf vont donc essayer de vaincre cette malédiction qui poursuit depuis quelques années les sélections nationales avec une succession de finales perdues et surtout aux tirs au but.
Après une préparation engagée au centre Jules François Bocandé, l’équipe nationale des U17, sous la houlette de Malick Daf et de son adjoint Malick Diop avait croisé l’Algérie et le Maroc dans une double confrontation en amicale, à Alger et à Rabat. Les Lionceaux avaient remporté tous leurs quatre matchs.
« NOUS AVONS PRODUIT UNE SAGA PAR LE BIAIS DU DIGITAL POUR MARQUER LA 22EME EDITION »
Le fameux Fanal de Saint-Louis n’a pas eu lieu le 30 décembre dernier à cause de la pandémie de la Covid-19. Les organisatrices de cet événement populaire ont préféré user du Digital pour produire une saga
Le fameux Fanal de Saint-Louis n’a pas eu lieu le 30 décembre dernier à cause de la pandémie de la Covid-19 suite à l’arrêté ministériel interdisant les manifestations publiques et grands rassemblements. Mais en lieu et place, les organisatrices de cet événement populaire ont préféré user du Digital pour produire une saga. Il s’agit en effet de la 22ème édition matérialisée à travers une compilation d’extraits des anciennes manifestations du Fanal.
À l’instar des autres régions culturelles du pays, Saint-Louis n’a pas été épargnée du tout par la pandémie de la Covid-19. Celle-ci a beaucoup affecté le monde de la culture. C’est ainsi que les populations de la capitale du Nord ont été sevrées l’an dernier de leur fameux Fanal.
En effet, la 22ème édition qui devait se tenir le 30 décembre 2020 n’a pas eu lieu à cause des restrictions du ministère de l’Intérieur interdisant les manifestations publiques en raison de la pandémie de la Covid-19. “Nous nous sommes dits vu que l’arrêté du ministère de l’Intérieur est sorti interdisant toutes manifestations alors que nous étions en pleins préparatifs, donc à un mois de l’événement, nous sommes allées voir le Préfet qui nous a réaffirmé que les restrictions concernent toutes les régions du pays. Et puisque nous sous sommes rendues compte que le Fanal est une manifestation qui regroupe tous les quartiers donc c’est énormément de monde, donc nous nous sommes dits que nous sommes au premier chef concernées”, a fait savoir Marie Madeleine Valfroi Diallo, comédienne depuis l’enfance et Directrice de Dialoré Production, structure organisatrice du Fanal de Saint-Louis.
Ainsi, face à cette situation imposée par la pandémie de la Covid-19, ces braves dames de la cité de Mame Coumba Bang ont décidé de célébrer cette 22ème édition du Fanal à leur manière. “Nous avons finalement changé de tir et nous nous sommes dit qu’il y a le digital qui peut nous permettre de faire quelque chose mais en ligne. Alors nous avons contacté une jeune start-up qui excelle dans ce domaine. Au vu des propositions qui nous ont été faites, nous avons décidé de faire une saga de toutes les anciennes manifestations du Fanal. Il s’agissait de prendre des extraits que nous allons compiler, les passer et montrer Saint-Louis en fête et toute sa beauté culturelle. Cela nous servira de prélude à ce que nous n’avons pas fait cette année mais que nous reportons à 2021”, a-t-elle ajouté.
L’organisatrice du Fanal d’estimer qu’à travers cette saga produite, les Saint-louisiens vont se remémorer les merveilleux moments que leur offrait ce rendez-vous culturel et très populaire. “C’était vraiment un moment de convivialité, de brassage, de saines émulations entre tous les quartiers. Toutes les personnes venaient, les enfants avec leurs parents accompagnés aussi de leurs grands-parents dès fois même sur des chaises roulantes. Donc, c’est vraiment une grande manifestation très populaire”, a rappelé Marie Madeleine Valfroi Diallo tout en donnant rendez-vous aux populations saint-louisiennes le 30 décembre 2021 pour la 23ème édition de ce Fanal.
Par Joseph Antoine BELL
L’AFRIQUE DOIT S’EN PRENDRE À ELLE-MÊME, PAS À LA FIFA
Si la Fifa intervient dans les scandales qui éclaboussent la CAF, c’est d’abord parce que les Africains ne parviennent pas à gérer leurs propres affaires. Et discréditent ainsi l’ensemble du continent
Si la Fifa intervient dans les scandales qui éclaboussent la CAF, c’est d’abord parce que les Africains ne parviennent pas à gérer leurs propres affaires. Et discréditent ainsi l’ensemble du continent.
Il faut être sourd pour n’avoir pas entendu parler, ces derniers jours, des rebondissements – ou devrais-je dire des scandales – dont se nourrit la campagne pour l’élection, le 12 mars, du président de la Confédération africaine de football (CAF). Le Tribunal arbitral du sport vient de rétablir dans ses fonctions de président le sortant Ahmad Ahmad, mettant ainsi fin à la suspension de cinq ans de toute activité liée au football que lui avait infligée la Fifa pour des malversations financières présumées. Quarante-huit heures auparavant, précisément à cause de cette sanction, la candidature du Malgache à sa propre succession avait été jugée irrecevable par la commission de gouvernance de la CAF mais d’abord et surtout par… la Fifa.
Face à l’intervention de la Fifa, deux attitudes sont envisageables. On peut crier au paternalisme, car elle resserre son étreinte sur la CAF en la plaçant, de fait, sous tutelle. En effet, comment expliquer que cette instance censée être autonome, avec une commission de gouvernance chargée d’évaluer les candidatures, laisse la Fifa décider à sa place, sans aucune considération pour ses prérogatives, vidant ainsi ladite commission de toute sa substance ? On peut aussi interroger la capacité des Africains à gérer leur football. En réalité, il importe surtout de savoir comment on en est arrivé là. Car ce qui se passe à la CAF n’a d’équivalent dans aucune autre confédération. Mais, il faut bien l’admettre, les Africains ont leur part de responsabilité. Si vous manquez de dignité, les autres vous manqueront de respect…
PLUS OPPORTUNISTES QUE CONVAINCUS
L’arrivée d’Ahmad Ahmad avait semblé marquer la fin de l’opacité dans la gestion de la CAF. On avait même parié sur l’émergence, dans cet environnement, d’un concept jusqu’alors inconnu, celui de « bonne gouvernance ». Pari risqué : façonnés dans le même moule que leurs prédécesseurs, les hommes censés incarner ce renouveau ont conservé les habitudes du passé. Et prôné un changement aux allures de slogan de campagne, d’ailleurs emprunté à la Fifa, qui, elle-même, n’avait pas réalisé sa mue de son plein gré mais sous la pression de la justice américaine. La CAF n’a pas choisi non plus d’adhérer à un quelconque nouvel ordre. Celui-ci lui a été imposé sans qu’elle s’en saisisse pour évoluer. Pour preuve, ses chevaliers blancs, plus opportunistes qu’acteurs convaincus, se sont juste employés à crédibiliser leur campagne électorale. Eux qui avaient mis en avant l’exigence de transparence pour évincer Issa Hayatou auraient pourtant dû s’attendre à rendre des comptes.
«LA GESTION PRÉCÉDEMMENT PEU ORTHODOXE ET OPAQUE DE LA CAF N’EST PLUS ACCEPTÉE»
Longtemps, les présidents de la CAF comme ceux des différentes fédérations ont été perçus comme les propriétaires des instances sportives qu’ils dirigeaient. Hissés sur un piédestal, voire déifiés par les membres mêmes, ils étaient considérés comme incapables d’entendre la moindre voix discordante, la moindre proposition. Isolés de fait, ils sont devenus des potentats redoutés et ont pris, seuls, les décisions les plus contestables. C’est précisément du fait de leur incapacité à suivre les règles que se sont produits, à répétition, tant de scandales. De même qu’en politique certains pays sont aujourd’hui pointés du doigt pour leur déficit de liberté – ce qui, il y a peu, était la norme –, l’idée de transparence, de strict respect des règles dans un monde qui se judiciarise, s’impose dans les esprits. Et la gestion précédemment peu orthodoxe et opaque de la CAF, à l’image d’un continent rompu aux petits arrangements, n’est plus acceptée. Tous ceux qui ont fait semblant de l’ignorer en paient aujourd’hui le prix.
UNE INCAPACITÉ À SE PRENDRE EN MAIN
La Fifa aurait-elle dû s’abstenir d’intervenir ? Il est peu souhaitable que la justice ait à faire irruption dans la sphère privée. La seule manière pour la CAF de l’éviter est de se montrer irréprochable, organisée et de porter à sa tête un chef consensuel. La Fifa ne s’invite pas à la CAF, ce sont les Africains qui l’y convient. Au vu du chaos qui y règne, elle finit par y faire ce qu’elle ne se permettrait nulle part ailleurs. Dans un autre registre, c’est parce que nos autorités politiques osent l’indicible que l’ONU nous envoie ses forces. L’Italie change de Premier ministre tous les six mois. Lorsque la coalition au pouvoir ne s’entend plus, on dissout le gouvernement. Les Italiens sont ordonnés dans leur désordre. Si nous pouvions faire de même, notre linge sale serait lavé en famille. Je n’en veux donc pas à la Fifa mais aux Africains, qui ne parviennent pas à gérer leurs propres affaires. Ils jettent l’anathème sur l’ensemble du continent, le discréditent, le fragilisent et freinent son évolution. Ce discrédit rejaillit sur la perception que les autres ont de nos États. Bien plus que sur le développement du football, la tutelle de la Fifa a des répercussions négatives sur l’Africain, dans son être même. Le football doit être un vecteur d’éducation et de communication. Or c’est par le football que les Africains sont infantilisés : à travers ce sport, on les place face à leurs insuffisances, à leur incapacité à se prendre en main. Ceux d’entre nous qui crient à l’infantilisation seraient surpris du nombre de fois où la CAF a sollicité Zurich dans le règlement du moindre conflit. Comme si personne à Yaoundé, à Libreville, à Dakar ou à Abidjan n’était capable de dire le droit. Ils resteraient pantois de la voir se prosterner devant les envoyés de la Fédération internationale lorsque ceux-ci arrivent sur le sol africain.
FAIRE RIMER FOOTBALL ET ÉTHIQUE
J’ai appris du football une leçon essentielle : nous sommes tous soumis à des règles. L’arbitre est là non pas pour nous les imposer mais pour nous les rappeler. C’est sans doute là le sens de l’intervention de la Fifa. Efforçons-nous de suivre les règles, de les respecter et de les appliquer à tous et partout. Il faut que les Africains – et les Européens – cessent de vouloir forger des règles spécifiques pour le continent. On ne peut pas prétendre à l’universel et militer pour des règles locales.
«UNE PURGE POUR SAUVER LA CAF ? PAS NÉCESSAIREMENT»
Une purge pour sauver la CAF ? Pas nécessairement. Il faudra en revanche arriver à faire rimer football et éthique, y croire, le marteler chaque jour. Que la CAF tende vers l’éthique doit être un combat de tous les instants. Le football n’est pas un îlot sacré. Il est le produit d’une société et il est géré par ceux-là mêmes qui, à sa tête, traînent des tares. Comment attendre de gens qui truquent le jeu politique qu’ils fassent montre d’un soudain sens de l’éthique lorsqu’il s’agit de football ? Pour que la CAF respecte les règles, l’ensemble des fédérations nationales qui la composent doivent être en mesure de les suivre. Ce défi n’est pas à relever par ce seul homme providentiel que serait le président de la CAF. L’élection du 12 mars opposera des candidats au fait de ce qui s’est passé auparavant. Ceux-ci devront en tirer des enseignements pour leurs programmes. Surtout, ils devront eux-mêmes se fixer des limites, savoir qu’il y a des pratiques inadmissibles et des principes intangibles. Otages, de fait, de leurs électeurs, à eux de se constituer prisonniers de la vérité, en fondant leur campagne sur une nouvelle donne et en soulignant les risques encourus quand on s’affranchit des règles. Il est temps de sortir des scandales… et de redoubler d’attention.
FAUX POLICIERS, GENDARMES, MÉDECINS OU MAGISTRATS, LE DIAGNOSTIC-REMEDE DES POPULATIONS
Le récurrence du phénomène des faux policiers, gendarmes, douaniers… au Sénégal, avec ces derniers temps de faux agents des Forces de l’ordre qui importunent des populations aux heures de couvre-feu, s’explique par l’analphabétisme
SEYNABOU BA ET NDEYE AMINATA GUEYE |
Publication 03/02/2021
Le récurrence du phénomène des faux policiers, gendarmes, douaniers… au Sénégal, avec ces derniers temps de faux agents des Forces de l’ordre qui importunent des populations aux heures de couvre-feu, s’explique par l’analphabétisme qui fait que la majorité de la population ne parvient même pas à reconnaître les tenues de ces corps habillés, l’accessibilité des treillis militaires à tous, la méconnaissance de ses droits et le non-respect de la loi. C’est la conviction de Sénégalais interrogés sur ce sujet.
Alors que lors du premier couvrefeu observé de mars à fin juin 2020 à la faveur de l’état d’urgence décrété dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, nombre de citoyens se plaignaient des bavures, violences et autres abus des Forces de l’ordre, voilà que la deuxième restriction dévoile des usurpateurs de fonction.
De faux agents des Forces de l’ordre, forts de la méconnaissance de la grande majorité des citoyens de leurs droits, de leur incapacité à dissocier un «homme de tenue» d’un homme en tenue, importunent des populations aux heures de couvre-feu. L’un des derniers cas en date a été enregistré à Yeumbeul où un homme en tenue, muni d’un coupe-coupe, a tranché la main d’un jeune qui le prenait pour un policier, le dimanche 31 janvier 2020.
Accusée dans cette affaire, le démenti de la Police, le lendemain lundi, soulignant que des gens agissent comme des policiers pendant le couvre-feu et que des initiatives sont prises pour traquer ces faux policiers, est révélateur. Des usurpateurs de fonction, faux policiers et gendarmes, de services à nouveaux, seraient en train de profiter de cette restriction, liée à l’état de catastrophe sanitaire motivée par la propagation de la Covid-19, pour semer le désordre et soutirer de l’argent à de pauvres citoyens. Selon des populations rencontrées, cela s’explique par le fait qu’au Sénégal, les gens ne connaissent pas leur droit, ne parviennent même pas à reconnaître la tenue d’un policier, d'un gendarme ou d'un douanier… par exemple. Ce qui fait qu’en cette période de pandémie de Covid-19, des personnes s’habillent en policier ou en gendarme et importunent la population majoritairement analphabète et qui ne peut pas non plus identifier un vrai policier ou gendarme du faux agent, à cause de la panique à la vue d’un homme de tenue ou en tenue.
DES TREILLIS MILITAIRES VENDUS PARTOUT ET ACCESSIBLES A TOUS
Pour Souleymane Badji, cela est facilité par le fait qu’au Sénégal, faute de loi ou de son non application, on vend des treillis (tenues militaires) partout et tout le monde peut en disposer. «Pour distinguer un homme de tenue, ici au Sénégal c’est plus difficile. Que ça soit un policier, un gendarme, un militaire, leurs tenues sont portées par tout le monde, mêmes les civiles. Je ne sais pas si c’est autorisé ou non ; mais tout le monde en porte et ce n’est pas normal. Si une personne voit quelqu’un qui est en tenue, il croit immédiatement que c’est un homme de tenue, alors que tel n’est pas toujours le cas. Il doit y avoir une loi qui dit que seul un homme de tenue doit porter une tenue conforme à son statut. Mais on voit que l’Etat n’est pas rigoureux sur ça. Ici au Sénégal, la loi n’existe que de nom et les gens font ce qu’ils veulent. Il y a des pays où si tu n’es pas un homme de tenue, tu n’oses pas porter un treillis ou quelque chose comme ça. Mais ici au Sénégal on vend les tenues des militaires, des policiers et d’autres et les gens en achètent ; donc c’est difficile de distinguer un homme de tenue et un civil. C’est pourquoi on entend des faux policiers, médecins, gendarmes… Des fois même, ils arrivent à créer des badges, à l’image de l’insigne de la Police ou de la Gendarmerie. Ce sont des gens qui programment tout ; donc difficile de les distinguer, ce sont des malfaiteurs et ils le font pour se faire de l’argent dans le dos des gens, pour voler».
POUR L’EDUCATION ET L’ALPHABETISATION DES POPULATIONS ET LE RESPECT DE LA LOI
Abondant dans le même sens, Alassane Bâ, indexe, en plus de l’analphabétisme de la majorité de la population, le comportement des autorités qui sont les premiers à fouler au pied les règles. «Le pays qui crée beaucoup plus de loi au monde, c’est le Sénégal. Mais ces lois ne sont pas respectées et le non-respect vient d’en haut. Quand on filme, par exemple, un agent des Forces de l’ordre en train d’être corrompu, on lui donne de l’argent, que fait la Police ou la Gendarmerie ? Elle retourne vers la population pour chercher qui a filmé. Quand on filme un ministre qui est en train de se bagarrer avec des policiers, la loi s’applique. C’est ça la non application de la loi par des autorités ellesmêmes dans ce pays. Et la majeuer partie de la population est non informée, alphabète. Il faut reconnaître aussi que nous avons un déficit sur le plan éducationnel. Les gens qui ont fait l’école peuvent distinguer un policier, un gendarme et un militaire d’un faux. Ça se voit. Ceux qui ont dépassé le cycle primaire comprennent la différence entre les hommes de tenues au niveau des Armées. Ils savent distinguer les commandos des marins et autres». Pour nos interlocuteurs, le droit doit s’exercer à tous les niveaux. «Le problème au Sénégal, c’est un problème de droit qui se pose à tous les niveau et on n’exerce pas le droit comme il faut. Il y a ‘’deux poids, deux mesures’’. Mais ces gens-là, il faut les sanctionner. On a vu, en plein couvre-feu, un policier escorter des gens vers une villa où il y a un meurtre. Ces gens sont libres ! Et pourtant, il y avait de la drogue, il y a eu un meurtre, tout un cocktail explosif. Mais pourquoi ? Parce que c’est des fils de patrons, c’est tout... Nul n’est au-dessus des lois, même le président le connait. Mais le ‘’deux poids, deux mesures’’ a duré dans ce pays-là», dénonce Alassane Bâ.
REACTIONS… REACTIONS…
ALASSANE SECK, SECRETAIRE EXECUTIF DE LA LIGUE SENEGALAISE DES DROITS HUMAINS (LSDH) : «On doit être vigilants et surtout éviter d’être dans la rue aux heures de couvre-feu…»
«Un citoyen normal doit pouvoir demander correctement à un agent de Police sa carte. S’il est en tenue, normalement, il y a le macaron de la Police qui apparaît. Sinon, c’est qu’il doit demander, s’il est en civile, c’est de présenter sa carte professionnelle et ça c’est élémentaire. Dans tous les cas, si la personne est en tenue, une tenue qui est sensée être la tenue normale, qui n’est pas une tenue suspecte, il pourrait ne pas demander de pièce parce que la tenue fait office de profession. Maintenant, s’il est en civile, il doit présenter sa carte automatiquement ; mais s’il ne le fait pas, le citoyen devrait demander lui-même la carte et le policier a le devoir de montrer sa carte. Et si l’homme de tenue refuse, bon c’est un autre débat. Mais, si c’est pour «raquetter» la personne, celle-ci ne devrait pas payer comme-ça sans reçu. Cependant, s’il a fait une grosse faute, ils peuvent aller au poste de Police le plus proche. Il faut éviter de se faire prendre ; soit tu n’es pas en situation normale, tu as peur quelque part et là c’est moins facile. Il faut être observateur, bien regarder sa tenue, sa façon de faire et sa façon d’agir, être vigilant, ne pas être naïf. Et s’il y a des suspicions autour de sa personne, il faut demander sa pièce. Sinon vous demandez à aller au poste de Police afin de vous expliquer. On ne peut pas se battre avec quelqu’un dont on ne sait pas s’il est policier ou non. Même le policier, on lui a donné des directives pour qu’il présente sa carte professionnelle quand il est en civile ; ça s’est automatique. Concernant l’usurpation de fonctions, ça s’est la société. Tout est possible dans ce monde, tout est mélangé, tout est confus. Il y a des gens qui peuvent profiter de ces occasions pour faire un peu le mauvais garçon, mais ça on ne peut l’expliquer que par des faits de société. Il y a toujours des bandits qui n’ont plus peut-être les moyens d’aller faire du banditisme, qui vont en profiter pour changer de stratégies. Mais voilà, c’est lié à la situation du monde ; ça existait bien avant. Tout le monde doit être bien vigilant et surtout éviter d’être dans la rue aux heures de couvre-feu c’est la solution la plus adéquate c’est l’attitude d’un citoyen normal».
ADAMA MBENGUE, PRÉSIDENT ACTION POUR LES DROITS HUMAINS ET L’AMITIÉ (ADHA) : «Ce qu’il y a lieu de faire, c’est de sensibiliser… maîtriser et connaître nos droits et obligations…»
«Par rapport à ses citoyens qui se prennent pour des hommes de tenue, les responsabilités sont partagés, que ça soit pour les citoyens lambda et les policiers. Pour les citoyens, on va dire que nous Sénégalais, nous ne connaissons pas nos droits et nos obligations. Et il faut dénoncer cela. L’autre responsabilité, de la part des hommes de tenue, c’est qu’il n’y a pas de standard spécifique par rapport à ses hommes de tenue. Je vais juste vous donnez des exemples : il n’y a pas de comportements spécifiques des hommes de tenue, contrairement au pays occidentaux où ils intègrent cette formation-là qui est lorsque vous arrêtez une personne, montrez d’abord votre carte. Et après avoir montré votre carte, vous lui dites l’objectif de son interpellation, etc. Malheureusement, tel n’est pas le cas ici. Raison pour laquelle certaines personnes malintentionnées en profite pour trouver ces brèches et porter des tenues, se faire passer pour des policier ou douaniers, sans montrer sa carte. Vous savez, une personne malintentionnée, quel que soit alpha, même si vous respectez les normes, vous faites des actions, même si vous êtes professionnel, ses personnes-là feront tout pour essayer de contourner ou bien de voir des brèches. Et c’est à travers ces brèches qu’ils vont essayer de poser leur plan. Maintenant ce qu’il y a lieu de faire, c’est de sensibiliser, de continuer la sensibilisation, de montrer à ses citoyens, à nous Sénégalais que nous devons maîtriser et connaître nos droits et obligations. Donc, si nous connaissons nos droits et obligations, nous saurons comment un homme de tenue doit se comporter ? Qu’est-ce que je dois faire ? Comment mes droits sont violés ? Si je suis en face d’un homme de tenue, comment il doit se comporter etc. ? Comme je l’ai dit tantôt, il faudra beaucoup conscientiser. Il faudra que nous, acteurs de la société civile, surtout des défenseurs des droits humains, que nous essayons de tout faire pour conscientiser la population et leur dire que vos droits c’est tels, tels éléments et vos devoirs
aussi. Si nous le faisons, il y aura moins de cas de d’usurpation.»