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28 avril 2024
LES INVALIDES POMPENT 700 MILLIONS
Des cas de fraudes découverts dans l’armée ! C’est la Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées qui donne l’information dans un communiqué de presse.
Des cas de fraudes découverts dans l’armée ! C’est la Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées qui donne l’information dans un communiqué de presse. Des bénéficiaires de pension invalides sont accusés de fraude sur les bons médicaux et pharmaceutiques. Et la rigueur du contrôle mené par la direction des services de santé et de l’intendance ont permis une baisse notoire de la facture mensuelle des ordonnances qui passe de 900 millions de francs CFA à 200 millions de francs CFA, soit une baisse notoire de 700 millions de francs CFA.
En effet, selon le communiqué, c’est suite à des vérifications opérées sur les états des bons pharmaceutiques du mois de septembre 2020 que des retraits de médicaments dans les pharmacies différentes, sur la même période, pour des bénéficiaires, ont été constatés. Et les résultats ont démontré que des carnets en doublons sont détenus par des pensionnés qui les utilisent pour des perceptions indues auprès de pharmacies agréées.
Ainsi, informe-t-on, après identification des pensionnés et pharmacies concernées, la direction du service de la santé a demandé aux médecins de ne plus leur prescrire et aux pharmacies agréées de ne plus leur délivrer de médicaments.
Après la découverte de ces actes de fraudes qui portent sur des millions de francs CFA, l’armée compte punir les mis en cause. Ce, parce que les Armées se réservent le droit de mettre en cause la responsabilité des auteurs de ces pratiques frauduleuses. Mais, pour l’instant, renseigne le communiqué : « une étude a été commanditée au plan interne pour sécuriser davantage le système de gestion des carnets de bons ».
DES PENSIONNES DE L’ARMEE PRIVES DE MEDICAMENTS JUSQU’A NOUVEL ORDRE
Des fraudeurs au sein de l’armée ! En effet, la grande muette a constaté, suite à des vérifications opérées sur les états des bons pharmaceutiques du mois de septembre 2020, des retraits de médicaments dans des pharmacies différentes, sur la même période,
L’Etat-major général des armées est très remonté contre certains bénéficiaires de pension invalide. Ces derniers sont accusés de fraude sur les bons médicaux et pharmaceutiques. Dans un communiqué de la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa), la hiérarchie militaire dénonce les agissements de certains éléments qui usent de doublons sur les carnets de bons pour retirer de manière abusive des médicaments. En réaction, l’état-major de l’armée a décidé de leur refuser l’accès aux pharmacies jusqu’à nouvel ordre.
Des fraudeurs au sein de l’armée ! En effet, la grande muette a constaté, suite à des vérifications opérées sur les états des bons pharmaceutiques du mois de septembre 2020, des retraits de médicaments dans des pharmacies différentes, sur la même période, pour des bénéficiaires. Une situation qui démontre clairement, selon la Dirpa, que des carnets en doublons sont détenus par des pensionnés qui «les utilisent pour des perceptions indues auprès de pharmacies agréées». Dès qu’il a découvert le pot aux roses, l’état-major de l’armée a décidé de réagir avec fermeté. «Après identification des pensionnés et pharmacies concernés, la direction du service de la santé a demandé aux médecins de ne plus leur prescrire et aux pharmacies agréées de ne plus leur délivrer de médicaments», renseigne la Dirpa dans son communiqué parvenu à «L’As».
Selon la direction pilotée par le colonel Matar Diop, cette prise en charge médicale, visant en particulier la gratuité des soins de santé et des médicaments au profit des personnes bénéficiant d’une pension d’invalidité, entre dans le cadre de la politique d’assistance aux blessés et malades instituée par l’Etat du Sénégal. «C’est ainsi que les bénéficiaires des corps militaires et paramilitaires, munis de leur ordonnance et de leur carnet de bons, perçoivent les médicaments qui leur sont prescrits auprès des pharmacies agréées. Lesquelles sont choisies sur toute l’étendue du territoire national, dans le souci d’éviter de longs déplacements aux pensionnés».
Après la découverte de ces actes de fraude qui portent sur plusieurs millions de Fcfa, l’Armée n’entend pas laisser leurs auteurs impunis. D’autant que la Dirpa annonce que les armées se réservent le droit de mettre en cause la responsabilité des auteurs de ces pratiques frauduleuses. En attendant, il a été entrepris de verrouiller le système. «Une étude a été commanditée au plan interne, pour davantage sécuriser le système de gestion des carnets de bons.
La rigueur du contrôle mené par la direction des services de santé et de l’intendance ont d’ores et déjà permis une baisse notoire de la facture mensuelle des ordonnances. Lesquelles sont passées de 900 millions de francs CFA à un maximum de 200 millions par mois, soit une baisse notoire de 700 millions», souligne la Dirpa qui met en garde contre toute tentative de fraude ou de manipulations venant des agents de l’armée.
«Même si le commandement a toujours fait de la prise en charge médicale de toutes les catégories de personnels un pilier essentiel de sa politique sociale, il ne saura accepter que des actes délictuels soient commis par une catégorie qui a toujours bénéficié de l’entière sollicitude du commandement», avertit la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées. Elle informe par ailleurs de l’ouverture prochaine de « Keur Jambar Yi », une structure qui sera entièrement dédiée à la prise en charge gratuite des grands blessés.
GOODLUCK JONATHAN A BAMAKO POUR LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS DES CHEFS D’ETAT DE LA CEDEAO
Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ancien chef de l’État nigérian Goodluck Jonathan, arrivé lundi, à Bamako, a été reçu en audience par le Premier ministre, Moctar Ouane.
Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ancien chef de l’État nigérian Goodluck Jonathan, arrivé lundi, à Bamako, a été reçu en audience par le Premier ministre, Moctar Ouane.
Le tête-à-tête entre les deux personnalités a été suivi d’une séance de travail élargie aux autres membres de la délégation de la CEDEAO et aux collaborateurs du Premier ministre. À la fin de la rencontre qui aura duré une heure, Goodluck Jonathan s’est confié à la presse.
« Nous aurions pu venir ici au mois de décembre, mais en raison de certaines préoccupations particulières, nous n’avons pas pu le faire. Je suis venu, en ce début d’année, avec le président de la Commission de la CEDEAO et le Commissaire en charge de la paix, de la sécurité et des affaires politiques pour faire le suivi des recommandations », a déclaré Goodluck Jonathan,
« Il s’agit de suivre des actions qui sont censées être mises en œuvre pour résoudre la crise qui a éclaté l’année dernière. Comme vous le savez, il y avait des agitations, des remous dans le pays qui ont finalement conduit à l’intervention des militaires », a-t-il rappelé, tout en se réjouissant de la mise en place de tous les organes de la Transition, à savoir le président, le vice-président, le gouvernement et le Conseil national de Transition (CNT).
M. Jonathan a indiqué que le gouvernement doit faire face, dans un temps très limité, non seulement aux défis du moment mais aussi à l’organisation des élections. « Ce qui n’est pas du tout aisé », a admis l’ancien président du Nigeria. Expliquant pourquoi il commencé ses rencontres avec le Premier ministre, il a dit que le chef du gouvernement chargé de la conduite des actions de la Transition, « doit définir le rythme de la musique à jouer ». « Dans ce cadre, il a beaucoup de responsabilités », a ajouté Goodluck Jonathan, assurant que la CEDEAO travaillera à trouver une solution aux problèmes que le Premier ministre a évoqués au cours de la rencontre, notamment le front social.
Sur sa page Facebook, le chef du gouvernement a précisé que la visite du médiateur de la CEDEAO s’inscrit dans le cadre du suivi des recommandations du mini-sommet tenu en octobre 2020 à Accra, au Ghana.
Moctar Ouane a ajouté que la rencontre avec Goodluck Jonathan a permis de discuter des questions telles que l’élaboration de la feuille de route de la Transition qui aborde l’organisation des élections, les réformes politiques, la sécurité nationale, la gestion du front social, l’inclusion et la question relative à l’arrestation de certaines personnalités, ces dernières semaines.
“Sur ces points, j’ai tenu à rassurer que mon gouvernement est engagé à la tâche et reste attentif à l’évolution des affaires judiciaires qui suivent un cours parfaitement légal”, a révélé le Premier ministre.
M. Ouane a annoncé que dans les semaines à venir, le Programme d’action gouvernemental, assorti d’un chronogramme sera validé et une conférence sociale sera organisée, afin d’écouter et prendre en compte toutes les parties prenantes pour la bonne marche de la Transition et pour la tenue des élections libres et crédibles.
Mardi, l’émissaire de la CEDEAO sera reçu par le président de la Transition, Bah N’Daw, le président du CNT, le colonel Malick Diaw, et d’autres parties prenantes du processus de la transition.
Depuis le déclenchement de la crise sociopolitique au Mali, la CEDEAO s’est impliquée dans la recherche de solution. C’est ainsi que l’organisation sous régionale a nommé de l’ancien chef d’État nigérian Goodluck Jonathan comme médiateur. Ce dernier a effectué plusieurs missions de haut niveau à Bamako, la capitale malienne, pour apaiser la situation.
Goodluck Jonathan séjourne au Mali pour une mission de deux jours au cours desquels il rencontrera les hautes autorités et toutes les parties impliquées dans le processus de transition.
À sa descente d’avion, Goodluck Jonathan a déclaré à la presse qu’il est venu au Mali « poursuivre les discussions avec les parties prenantes de la Transition jusqu’à l’organisation des élections ». Le médiateur a ajouté que la CEDEAO se donne comme devoir de suivre le déroulement de la Transition au Mali, de «voir quelles sont les avancées qui ont été enregistrées et quel concours elle peut apporter» pour la réussite du processus.
Bamako, 12 Janv (AMAP)
OD/MD (MD)
Par El Hadji Abdourahmane DIOUF
S’ARRIMER, S’EMANCIPER ET TIRER SON EPINGLE DU JEU
La ZLECAF vient s’incruster dans un écosystème commercial élaboré de longue date avec des ramifications dont il faut comprendre les subtilités pour espérer en tirer un gain
El Hadji Abdourahmane Diouf |
Publication 12/01/2021
La ZLECAF vient s’incruster dans un écosystème commercial élaboré de longue date avec des ramifications dont il faut comprendre les subtilités pour espérer en tirer un gain. Les Etats africains s’inscrivent dans une frénésie normative qui multiplie leurs engagements commerciaux sans les doter d’une stratégie qui les met en cohérence. On leur rappelle souvent leurs obligations sans qu’ils soient conscients de leurs droits.
Les lieux d’impulsion des droits et obligations commerciales internationales des pays africains sont nombreux. Des accords sont signés sans en comprendre la substance. Des obligations sont hypertrophiées alors qu’elles sont molles et qu’une bonne lecture aurait permis de s’en délier. Des niches de compétitivité commerciale sont méconnues. Elles ne serontjamais optimisées. Certaines fois, par méconnaissance ; d’autres fois par frilosité et toujours par passivité avec la certitude de ne pas avoir les ressorts pour faire bouger les lignes du système commercial.
MULTILATERALITE REDUCTRICE
Chaque Etat africain élabore sa politique commerciale dans l’expression de sa souveraineté nationale stricte. Il définit ses orientations sur les politiques d’importation, d’exportation, d’accès au marché et de défense commerciale. C’est la particularité de l’Etat national qui s’exprime. Ces Etats sont individuellement membres de l’OMC qui est l’organisation faitière qui régule les échanges mondiaux depuis le 1er janvier 1995. Chaque pays membre y dispose d’une liste de concessions qui consigne son offre de libéralisation. Il déclare à la face du monde la manière dont son marché se laisse convoiter ou entend aller à la conquête des autres. Il y prend des engagements individuels qui diluent sa souveraineté. Au point qu’il est visible que les politiques commerciales nationales soient plus le reflet des obligations internationales à respecter qu’une politique souverainiste basée sur l’évaluation intrinsèque de ses besoins. L’espace multilatéral n’est pas un terrain de conquête pour les pays africains.
REGIONALITE FRILEUSE
L’OMC n’est pas toujours rigide dans son agenda de libéralisation. Elle aménage des espaces de commerce préférentiel à des régions du monde qui en manifestent la volonté à travers des accords commerciaux régionaux (ACR) comme la CEDEAO ou la CEEAC. Ce sont donc des Accords Commerciaux Régionaux (ACR) qui peuvent prendre la forme d’une Union douanière ou d’une zone de libre-échange.
La CEDEAO est une union douanière avec un tarif extérieur commun. Chacun de ses 15 pays membres se déleste de l’essentiel de sa souveraineté au profit d’une politique commerciale communautaire. L’Union douanière autorise la libre circulation dans la région, à la fois des marchandises originaires et des marchandises importées ; alors que la zone de libre-échange n’autorise que la libre circulation des marchandises originaires. La réalité est que la libre circulation sans entrave n’est pas effective. Les égoïsmes nationaux priment sur la volonté proclamée de l’intégration régionale.
PARTENAIRES HEGEMONIQUES
Des Accords de Partenariat Economique (APE) sont signés avec l’Union Européenne (UE).Dans le cadre de l’Afrique de l’ouest, c’est la CEDEAO qui est la signataire. L’accord liant la CEDEAO (union douanière) à l’Union européenne (union douanière) est un APE qui agrège deux unions douanières pour en faire une Zone de libre-échange.
En Afrique de l’ouest et du centre notamment, des pays en développement qui ne disposent pas des mêmes facilités commerciales que les Pays les Moins Avancés (PMA) ont jugé utile, pour conserver un accès préférentiel sur le marché européen, de signer des APE individuels avec l’UE. On peut citer le Ghana, le Cameroun et la Côte d’ivoire. Ce dernier pays vient de signer également un autre accord commercial bilatéral avec la Grande Bretagne suite au Brexit. La zone de libre-échange de l’APE rogne sur les constructions commerciales intégrationnistes africaines. Elle déconstruit et transfère les agendas européens sur un marché bilatéral mieux contrôlé et adouci par l’illusion de l’aide au développement. Par ailleurs, des accords commerciaux sont aussi signés avec des partenaires comme les Etats Unis (AGOA) et l’Europe (TSA). Ces avantages commerciaux ne sont pas réciproques et n’entrent donc pas dans la catégorie des ACR. Ce sont des accords commerciaux bilatéraux préférentiels. Il n’est pas recommandé de s’y appuyer pour bâtir une politique commerciale durable. Ils ne sont pas prévisibles.
ECOSYSTEME DEFAVORABLE
En résumé, les règles de l’OMC ne tiennent pas suffisamment compte des spécificités africaines. Les pays africains n’y ont pas été les acteurs des normes commerciales qui s’appliquent à eux. Les APE vident de leur sens les efforts d’intégration régionale sur le continent. Ils rétrécissent les flexibilités commerciales données par l’OMC et affinées au niveau des organisations régionales. Les ACR eux-mêmes promeuvent des normes commerciales qui sont souvent mises en échec par les distorsions comportementales des Etats. Des accords bilatéraux subsistent, mais sont d’application unilatérale sans prévisibilité sur les politiques commerciales locales.
ZLECAF REDEMPTRICE ?
La ZLECAF est une zone de libre échange (ZLE) alors que les ACR qui la composent sont des unions douanières finies ou en construction. Comme ZLE, elle est un ACR qui promeut le commerce intra africain en assumant de discriminer les entités commerciales qui lui sont extérieures. Les organisations économiques européennes, américaines, asiatiques ou autres, qui sont organisées en ACR n’ont pas un accès préférentiel au marché de la ZLECAF.
Les préférences continentales sont assumées. C’est une innovation, protégée juridiquement, qui n’ouvre pas de contestations sérieuses chez les partenaires. Seul bémol, les avantages commerciaux précédemment concédés aux partenaires extérieurs sont coulés dans du marbre. Ils bénéficient d’une clause de statu quo. C’est une concession qui donne des gages de fiabilité et ne ferme pas les possibilités d’épanouissement commercial dans le futur. L’avenir est à écrire. En mettant en place la ZLECAF, l’Afrique se dote du manteau juridique qui lui faisait défaut pour être un interlocuteur crédible. En se dotant d’un secrétariat exécutif, la ZLECAF est en situation de mettre en exergue un intérêt général qui transcende les pays et les régions.
Pour la première fois, l’Afrique a l’opportunité d’exister dans le commerce mondial et d’avoir les grandes puissances comme interlocutrices dans le cadre de relations bilatérales équilibrées. Naturellement, il faudra aller plus loin et arriver à une union douanière africaine. Elle aura alors la possibilité d’intégrer l’OMC, de dégager des positions de négociations communes, de mettre en œuvre une politique commerciale communautaire et de se positionner comme bloc monolithique viable qui minore nos vulnérabilités commerciales actuelles.
L’IMPUISSANCE DE L’ETAT SUR LE CADASTRE RURAL
Abdoulaye Daouda Diallo a estimé qu’il est difficile d’aller vers ce système dans la mesure où ces champs établis sur le domaine national, en vertu de la loi, ne peuvent en aucun cas faire objet de cession
Interpellé lors de son passage à l’Assemblée nationale hier sur la nécessité d’aller vers la mise en place d’un cadastre rural afin de permettre aux paysans dépositaires de parcelles de terres d’y accéder, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo a estimé qu’il est difficile d’aller vers ce système dans la mesure où ces champs établis sur le domaine national, en vertu de la loi, ne peuvent en aucun cas faire objet de cession.
Ce ne sera pas pour demain. En tout cas, à en croire Abdoulaye Daouda Diallo, il est pour le moment difficile d’aller vers la mise en place d’un cadastre rural. Le ministre des Finances et du Budget s’exprimait à l’Assemblée nationale. Il était venu défendre le projet de loi portant définition et répression de l’usure qui, selon la rapport de présentation, prévoit l’obligation d’associer la Commission bancaire ou la Banque centrale aux décisions de la juridiction de jugement ordonnant la fermeture temporaire ou définitive des établissements de crédit et des Systèmes financiers décentralisés (SFD), en cas d’infraction aux dispositions légales sur l’usure, conformément aux procédures prévues par la loi portant réglementation bancaire et celles de la loi sur les SFD.
En effet, souligne le ministre, les champs devant servir de garantie de prêt sont censés n’appartenir à personne, car relevant du domaine national. En effet, ajoute-t-il, l’octroi des terres dudit domaine sous forme de bail est même assujetti à une immatriculation préalable au nom de l’État et en aucun cas, elles ne peuvent, en vertu de la loi n°64-46 précitée, faire l’objet de cession. «Enfin, tout en étant sensible à une telle préoccupation, il soutiendra tout de même que c’est objectivement difficile d’aller vers un système où il faut transformer le peu de terres disponibles en titre privé, à l’instar de ce qui se passe en Afrique centrale où il n’existe pas de titre d’État », soutient l’argentier de l’Etat qui informe d’ailleurs que la Commission de Réforme foncière a remis son rapport au président de la République.
Soulignant la complexité inouïe d’une telle problématique, Abdoulaye Daouda Diallo estime qu’il faut faire évoluer la garantie en rentrant dans les assurances, et surtout dans des pratiques qui refléteront les réalités propres du pays. S’agissant des Systèmes financiers décentralisés (SFD) de grande taille, le ministre les a appelés à cesser de se comporter comme des banques. A propos des autres catégories de SFD, il a souligné qu’il en existe certaines qui ne respectent pas la réglementation. Toutefois, dit-il, l’État les laisse opérer du fait qu’elles servent à financer un secteur particulièrement vulnérable, notamment le monde rural, surtout les femmes et les jeunes. C’est pourquoi, il urge, à ses yeux, de corriger les failles ainsi notées en procédant à leur rationalisation afin de les rendre pérennes. Dans la même optique, dira Abdoulaye Diallo, les crédits dédiés aux différentes structures logées dans certains ministères tels que la Jeunesse et la Femme sont souvent des fonds perdus. «En effet, tant qu’un fonds ne tourne pas et qu’il n’y a pas de retour pour pouvoir être prêté à d’autres personnes ou structures, il est voué à l’échec », a-t-il affirmé.
FUSION PROCHAINE DE LA BNDE, LBA ET BHS EN UNE SEULE BANQUE
En outre, les députés ont profité du passage du ministre des Finances et du Budget pour l’interpeller sur la nécessité de regrouper la Banque Nationale du Développement Economique (BNDE), la Banque Agricole (LBA) et la Banque de l’Habitat du Sénégal en une seule structure. Sur ce, Abdoulaye Daouda Diallo a informé que son département avait lancé, il y a quelques mois, une étude sur la possibilité d’avoir une Banque ou un Holding aux fins de pouvoir financer l’économie dans ses plus grandes composantes. Poursuivant, il soutient que les petites et moyennes entreprises qui forment la majorité du tissu économique devraient être financées à partir de la BNDE. Pour les secteurs de l’agriculture, la pêche, la pisciculture et l’élevage avec LBA et pour les besoins en habitat, ils devraient être financés à partir de la BHS.
Estimant que la fusion de ces trois structures pourrait permettre à la structure de faire partie des toutes premières banques de la place, Abdoulaye Daouda Diallo a fait savoir que, sur autorisation du président de la République, suite à une commande, l’évaluation des actifs de chacune de ces banques est en cours.
HARO SUR L’HYPER PRÉSIDENCE DE MACKY
La modification de la loi sur l’état d’urgence est un abus, selon les organisations de la société civile. Pour Seydi Gassama, Assane Dioma Ndiaye et autres, une telle démarche est une marginalisation de l’Assemblée et de la séparation des pouvoirs
La modification de la loi relative à l’état d’urgence est un abus, selon les organisations de la société civile. En effet, pour les partenaires de Seydi Gassama, Assane Dioma Ndiaye et autres, une telle démarche est une marginalisation de l’Assemblée Nationale et de la séparation des pouvoirs.
Le gouvernement du Sénégal vient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale le projet de loi relatif à l’état d’urgence et l’état de siège dont l’objet principal est d’introduire dans la législation sénégalaise un régime juridique de gestion des crises, catastrophes naturelles ou sanitaires qui permettra à l’autorité administrative de « prendre, en dehors de la proclamation de l’état d’urgence, des mesures visant à assurer le fonctionnement normal des services et la protection des populations.
Un projet en somme qui va permettre à l’autorité exécutive de se passer de toute habilitation de la représentation parlementaire, chaque fois qu’il s’agira de gestion de crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires. Mais pour des organisations de la société civile comme la RADHO, la LSDH et Amnesty International, cette loi est un coup porté à la séparation des pouvoirs. ‘’Une telle marginalisation de l’Assemblée nationale sur des questions aussi importantes que l’exercice des droits des citoyens dans un contexte de gestion des situations d’urgence sécuritaire et sanitaire est inacceptable dans un Etat de droit fondé sur la séparation des pouvoirs constitutionnels‘’, se désolent Seydi Gassama, Assane Dioma Ndiaye et ses camarades dans un communiqué avant d’ajouter : ‘’Dans un tel système, la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire revêt un statut de droit fondamental qui est inséparable de la protection des droits et libertés consacrés et garantis aux citoyens.’’
Battant en brèche les arguments du gouvernement concernant cette nouvelle loi, ils soulignent en effet que l’urgence sanitaire est différente de l’urgence sécuritaire. Elle concerne, insistent-ils, toute la population et affecte tous les aspects de la vie sociale, économique, publique comme privée du pays. ‘’Elle ne peut donc pas relever d’une loi, même modifiée, sur l’état d’urgence comme l’envisage le gouvernement dans son projet de loi’’, renchérissent les droits-del’hommistes.
Dans le même ordre d’idées, ils rappellent dans le communiqué que l’Etat sénégalais a prévu, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement sanitaire et social, l’adoption d’un Code de la santé publique dont la fonction principale est de renforcer le cadre institutionnel et juridique de gestion des risques et des urgences sanitaires, afin de répondre aux exigences de l’OMS.
‘’Nous demandons solennellement aux autorités sénégalaises de retirer ledit projet de loi et de s’atteler à l’élaboration rapide d’un projet de Code de la santé dont certaines dispositions seront dédiées à la gestion des pandémies au Sénégal’’, préconisent-ils dans leur communiqué. Une telle démarche, d’après eux, permettra à l’Assemblée nationale et aux organisations de la société civile de contribuer à la protection des sénégalais dans les situations de pandémie, et aux autorités sénégalaises de respecter les engagements souscrits dans le cadre des traités africains et internationaux. Ils font savoir aussi dans la foulée au Conseil Constitutionnel, à travers le communiqué, que la justiciabilité des droits fondamentaux induit un contrôle de constitutionnalité, abstrait ou concret, a priori ou a posteriori, des normes infra-constitutionnelles.
DIARY SOW DANS LA MÊME CLASSE QUE SENGHOR
Cette fille surdouée est admise dans un établissement qui a accueilli des personnalités aussi remarquables que les présidents Senghor et Pompidou, les philosophes Souleymane Bachir Diagne et Jean Paul Sartre, entre autres
Le temps s’est arrêté depuis quelques jours dans notre pays avec la disparition de Diary Sow, meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019. Etudiante en classe préparatoire scientifique au Lycée Louis le Grand, elle a mis le pays dans la consternation. Et manifestement, il y a de quoi ! Cette fille surdouée est admise dans un établissement qui a accueilli des personnalités aussi remarquables que les Présidents Senghor et Pompidou, les philosophes Souleymane Bachir Diagne et Jean Paul Sartre ainsi que les célèbres poètes Victor Hugo et Charles Baudelaire.
Le Sénégal est actuellement pendu aux lèvres des enquêteurs français qui recherchent activement l’étudiante sénégalaise Diarry Sow qui a disparu depuis plus d’une semaine. Les raisons de cette médiatisation et de cette angoisse qui transparait dans les multiples messages qui fusent partout se justifient amplement. Car au-delà d’être une sénégalaise qui traverse une difficulté dans un pays étranger, Diary Sow est un génie qui suscite beaucoup d’espoir pour le pays.
Deux fois consécutives meilleure élève du Sénégal, elle est en train de suivre au Lycée Louis le Grand les pas de grandes personnalités qui ont marqué le monde. Etablissement d’enseignement secondaire supérieur public français créé en 1888, le Lycée Louis le Grand a eu à accueillir trois Présidents et 9 Premiers ministres de la 5ème République Française. En effet, Valéry Giscard d’Estaing, Georges Pompidou, Jacques Chirac sont tous passés par cet établissement. En plus d’eux, l’établissement a vu passer des Premiers ministres du pays de Marianne aussi emblématiques que Michel Rocard, Alain Juppé, l’actuel président du Conseil Constitutionnel français Laurent Fabius qui est jusque-là le plus jeune chef du gouvernement de la cinquième République (Il avait 38 ans quand Mitterrand le nommait en 1984 à Matignon).
Le Lycée Louis le Grand, classé en 2018 par le journal Le Figaro 3ème meilleur établissement de France, compte des pensionnaires aussi émérites que les écrivains Charles Baudelaire, Victor Hugo, Denis Diderot, Molière, Voltaire, Jacques Derrida, Romain Rolland et Jean Paul Sartre (ces deux derniers respectivement prix Nobel de littérature en 1915 et 1964), des sociologues comme Emile Durkheim et Pierre Bourdieu. D’autres prix Nobel comme Maurice Allais (Economie 1983) et Henry Becquerel ont fait leurs humanités dans cette école qui accueille plus de 1.800 pensionnaires.
DIARRY SOW, HERITIERE DE CESAIRE, SOULEYMANE BACHIR DIAGNE ET ABDOUL MBAYE
Comptant une quarantaine de classes, principalement scientifiques, le lycée Louis le Grand a accueilli aussi plusieurs personnalités africaines en général et sénégalaises en particulier. L’actuel président du Cameroun Paul Biya, le poète et chantre de la Négritude Aimé Césaire ont aussi fait leurs humanités dans l’école de Diarry Sow.
Au Sénégal, la jeune romancière a de brillants devanciers à Louis le Grand à commencer par le premier Président du Sénégal Léopold Sédar Senghor. Outre le chantre de la «Femme noire», l’établissement français a donné au Sénégal un Premier ministre en la personne de Abdoul Mbaye et l’un des 50 meilleurs penseurs du monde. En effet, le philosophe et enseignant à l’université de Colombia, Pr Souleymane Bachir Diagne, y a préparé un concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Il sera d’ailleurs le premier Sénégalais à intégrer cette prestigieuse école. Signalons par ailleurs que le lycée Louis le Grand compte une quarantaine de classes, principalement scientifiques. Il y a environ 920 élèves répartis dans 25 classes pour le second cycle et environ 900 étudiants répartis dans 21 classes préparatoires aux grandes écoles.
En ce qui concerne les classes préparatoires, le lycée accueille la filière scientifique, la filière littéraire (deux lettres supérieures - hypokhâgnes - et deux premières supérieures - khâgnes - A/L classique) et la filière économique (première et deuxième année).
AKADEMIYA 2063 ET LE CORAF S’ENGAGENT
Deux principales organisations paysannes à savoir Akademiya 2063 et le Coraf se sont engagées à fournir des données et analyses en appui au programme d’agriculture et de sécurité alimentaire de l’Afrique.
Deux principales organisations paysannes à savoir Akademiya 2063 et le Coraf se sont engagées à fournir des données et analyses en appui au programme d’agriculture et de sécurité alimentaire de l’Afrique. C’est ce que renseigne un communiqué du Coraf reçu hier, lundi 11 janvier.
La place de la recherche scientifique pour une agriculture résiliente, productive et durable est fondamentalement capitale. Une prise de conscience que deux des principales organisations du système alimentaire en Afrique entendent prendre en charge. Ce, en collaborant étroitement pour fournir «des recherches agricoles fondées sur des données probantes aux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre», informe un communiqué, reçu hier lundi 11 janvier.
Le document précise que dans ce nouveau mémorandum d’entente signé, entre Akademiya 2063 et le Coraf, «les deux parties ont également convenu de renforcer la capacité des acteurs nationaux à mettre en œuvre efficacement le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (Pddaa)».
Les organisations paysannes travailleront ensemble pour générer les données et les analyses nécessaires pour guider la recherche et l’innovation agricoles en Afrique de l’ouest et du Centre. En clair, les deux institutions utiliseront des simulations technologiques et des techniques de modélisation économique et tireront parti des approches numériques émergentes et de l’intelligence artificielle dans leurs efforts pour fournir des données et des analyses fondées sur des preuves. Ces efforts conjoints aideront également «à améliorer la productivité agricole et l’accès aux marchés et à renforcer la durabilité et la résilience des systèmes agroalimentaires dans la sous-région», détaille le document. «Il n’a jamais été aussi urgent de nourrir les populations d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour ce faire, il ne suffit pas de conserver nos modèles de production alimentaire traditionnels. Cela nécessite le développement et le déploiement d’innovations de pointe appuyées par un travail analytique rigoureux et des preuves, en amont et en aval. C’est ce que nous espérons réaliser avec ce partenariat», a déclaré Abdou Tenkouano, directeur exécutif du Coraf. «Akademiya 2063 est très heureuse de signer ce mémorandum avec le Coraf, un leader dans la promotion de la productivité agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre», a déclaré le président exécutif d’Akademiya 2063, Ousmane Badiane.
Le Coraf et Akademiya 2063 ont des objectifs et des valeurs similaires pour améliorer la croissance agricole, la compétitivité et les marchés. «Ce mémorandum, nous permettra de travailler ensemble pour fournir des données et des analyses aux pays de la sous-région dans leur quête d’une croissance économique inclusive et durable, de la sécurité alimentaire et de la prospérité», a ajouté M. Badiane.
LE CASSE-TETE DES USAGERS, L’INSOUCIANCE DES CHAUFFEURS
Entre hausse illégale des prix des transports, «saucissonnement» des trajets et manque de véhicules, les usagers des transports en commun notamment privés vivent un énorme calvaire pour vaquer à leurs occupations, surtout aux heures de pointe
En cette période d’état d’urgence assorti de couvre-feu partiel décrété sur l’étendue des régions de Dakar et Thiès, de 21h à 5h du matin, pour freiner la propagation de la deuxième vague de Covid-19, les déplacements pour aller au travail, en revenir ou pour un tout autre besoin constituent un véritable casse-tête pour nombre de Dakarois. Entre hausse illégale des prix des transports, «saucissonnement» des trajets et manque de véhicules, les usagers des transports en commun notamment privés vivent un énorme calvaire pour vaquer à leurs occupations, surtout aux heures de pointe et particulièrement le soir, à partir de16h. Un tour au niveau de différents arrêts-cars permet d’apprécier la souffrance de milliers de passagers des cars rapides, «Ndiaga-Ndiaye», Tata, taxis et autres «clandos» dont le seul souhait est de regagner leurs domiciles ou destinations finales avant l’entrée en vigueur du couvre-feu à 21 heures.
16h au rond-point Case-bi des Parcelles Assainies. Ici, des embouteillages rendent presque infranchissable ce rondpoint. De longues files de voitures sont visibles sur les différentes voies qui convergent vers ce «carrefour». Entre grondement de moteurs, klaxons, fumée se dégageant de certains pots d’échappement, l’atmosphère est invivable ou presque. Mais, comme à l’accoutumée, au niveau de ce lieu de la banlieue Dakaroise, de nombreuses personnes attendent des bus ou cars devant les conduire à destination, sous le vent frais et la poussière. Parmi la foule, Ahmad Ndiaye, un passager en attente de la ligne 34 se confie à nous. «C’est vraiment compliqué, surtout en cette zone où il y a les travaux de BRT (Bus rapid transit, ndlr). A certaines heures, c’est hyper compliqué. Je donne un exemple : si tu quittes Sacré-Cœur pour aller à Guédiawaye, tu es obligé de payer trois (3) tarifs. Le transport est un vrai casse-tête pour les Sénégalais ; vraiment on souffre. Il faut avoir les poches pleines pour pouvoir se déplacer. Là où on payait 500 F CFA aller-retour, maintenant, il faut 1000 F CFA ou même plus pour le faire. Les chauffeurs devraient être plus indigent vis-à-vis du peuple, surtout en cette période de pandémie où il est excessivement difficile de joindre les deux bouts», a fait savoir Ahmad Ndiaye. En effet, force est de constater que même si la pratique a précédé l’état d’urgence doublé de couvre-feu, elle a empiré ces derniers temps. Des chauffeurs et transporteurs revoient à la hausse les prix des transports publics aux heures de pointe, surtout le soir. Parfois, des chauffeurs des cars de transport en commun privé sectionnent les distances, poussant les usagers à payer le double, voire le triple du tarif normal pour arriver à destination, avant l’entrée en vigueur du couvre-feu à 21h. Et ces coups bas qui exposent ces derniers expliquent souvent les foules immenses constatées au niveau des arrêts-cars ou sur les trottoirs, avec certains optant pour la marche, à partir de16h, 18h ou 19h.
SORITE DU MINISTRE DES TRANSPORTS : LE MEDECIN APRES LA MORT
Mansour Faye, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement (MITTD), à travers un communiqué qu’il a signé le 09 janvier 2021, reçu à Sud Quotidien, a rappelé que les tarifs des transports sont fixés par le décret n°2009-20 du 22 janvier 2009. Le décret précité étant toujours en vigueur, lesdits tarifs doivent alors être strictement respectés. Au demeurant, ni l’entrée en vigueur de l’arrêté n°0099 du 07 janvier 2021 relatif aux mesures de restriction dans le secteur des transports routiers pour la lutte contre la Covid-19, pris dans le contexte de l’état d’urgence instauré, encore moins le décret n°2021-0001 du 05 Janvier 2021 proclamant l’état d’urgence sur toute l’étendue des régions de Dakar et Thiès, ne sauraient constituer un prétexte à une quelconque hausse des tarifs des transports routiers publics en commun de personnes, a-t-il insisté. Non sans rappeler les sanctions encourues par les contrevenants. Pour Astou Sylla, étudiante en formation, l’augmentation des tarifs ne date pas d’aujourd’hui L’État devrait y veiller depuis la première vague de la Covid-19. «L’augmentation des tarifs a commencé avec l’ancien communiqué du gouvernement indiquant la limitation du nombre de places dans les transports en commun. Le ministre des Transports terrestres devrait veiller à cela, au lendemain de la levée des restrictions. Il ne fallait pas attendre jusqu’à maintenant pour le faire. La demande est supérieure à l’offre, concernant les moins de transports. Mieux vaut faire avec le sectionnement du trajet que d’être arrêté par la Police à 21h, dormir en prison et payer 12000 F CFA. C’est très difficile ; mais aussi il faut comprendre les chauffeurs. Ils travaillaient jusqu’à 2h du matin ; maintenant on les interdit de le faire avec le couvre-feu. Ce sont des pères de familles aussi ; donc il faut les comprendre, même s’ils ne sont pas en règles. Je pense qu’il faut une compréhension réciproque entre les chauffeurs et les clients», a conseillé Astou Sylla.
DES CHAUFFEURS FONT FI DE LA MENACE DE L’AUTORITE
Lui emboitant le pas, Ousmane Thiam, chauffeur de car-rapide trouvé à une station d’essence de Grand-Yoff a fait savoir que le ministre des Transports terrestres est en mesure de leur interdire le sectionnement et l’augmentation des tarifs. Mais cela demande de la volonté (politique) et des moyens mais aussi des mesures sont d’accompagnement nécessaires ; sinon, elles ne seront pas respectées. «Le ministre parle du décret juste pour apaiser la population ; mais les mesures nécessaires pour les faire appliquer ne seront pas respectées. Nos voitures nous appartiennent, l’Etat ne nous les a pas offertes. Donc nous utilisons ‘’notre loi’’ pour faire marcher notre entreprise. Oui ! C’est une entreprise, la nôtre. Eux, tout ce qui les intéresse, c’est leurs familles. Nous aussi, quand nos familles mourront de faims, eux ils seront dans leurs châteaux, avec leurs enfants.» Plus loin, M. Thiam a estimé n’avoir pas reçue de l’argent des subventions que l’Etat a octroyé, dans le cadre du Fonds «Force Covid-19» pour dédommager les transporteurs. «Pendant le couvre-feu passé, j’avais accepté toutes les mesures édictées par le gouvernement. Mais, je n’ai toujours pas reçu ma part du fonds. Cette fois-ci, je ne vais pas répéter les mêmes erreurs ; je ferais tout pour subvenir aux besoins de ma famille. Et ça, quoi qu’il en soit», a-t-il confié.
RELEVEMENT DE L’HEURE DE DEMARRAGE DU COUVRE-FEU JUSQU’A 22 HEURES OU 23 HEURES
Le ministre de l’Intérieur dit prendre bonne note des recommandations des députés
La question de l’heure de démarrage du couvre-feu fixée de 21 heures à 5 heures du matin dans le cadre du deuxième état d’urgence décrété par le président de la République, le mardi 5 janvier dernier, pour faire face à la deuxième vague de contamination liée à la Covid-19 s’est invitée au débat de la plénière consacrée à la modification la loi n°69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège.
En effet, dans le rapport de l’inter commission constituée par la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains et la Commission de la santé, de la population, des affaires sociales et de la solidarité nationale lu devant cette plénière tenue hier, lundi 11 janvier, les députés, déplorant les manifestations constatées ces derniers jours contre l’instauration du couvre-feu, ont recommandé au Ministre de l’Intérieur entre autres, d’éviter la répression et la confrontation mais aussi d’accorder une attention toute particulière aux revendications exprimées.
Sous ce rapport, poursuit toujours ce texte, ils ont ainsi demandé la remontée de l’heure de démarrage du couvre-feu jusqu’à 22 heures ou 23 heures, compte tenu selon eux « des contraintes liées aux moyens de transport ; ce qui éviterait les bousculades et rassemblements constatés ».
Prenant la parole à son tour, le patron des flics qui défendait ce texte a indiqué au sujet des manifestations de quelques citoyens notées ces derniers jours contre le couvre-feu que ses services travaillent pour apporter des solutions appropriées. Loin de s’en tenir là, il a également « dit avoir pris bonne note des recommandations pour relever l’heure de démarrage du couvre-feu, tout en informant que le Chef de l’Etat a décrété l’état d’urgence assorti de couvre-feu après consultation des membres du Comité national de Gestion des Epidémies (CNGE) »