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29 avril 2024
ME DOUDOU NDOYE VALIDE LA CANDIDATURE DE MACKY SALL
A son avis, le Code électoral a dit ceux qui peuvent être candidats mais n’a pas dit ne peut pas être candidat celui qui est le président de la République.
Macky Sall, candidat à un 3e mandat en 2024. La déclaration est de Me Doudou Ndoye, invité du Jury du dimanche, ce 10 janvier, sur iRadio et Itv. « Le président Macky Sall peut être candidat. Aucune loi, aucune constitution ne lui interdit d’être candidat. Tant que cette constitution existe, personne ne pourra l’empêcher d’être candidat », a déclaré l’ancien Garde des Sceaux.
A son avis, le Code électoral a dit ceux qui peuvent être candidats mais n’a pas dit ne peut pas être candidat celui qui est le président de la République. Maintenant, soutient-il : « si Macky Sall est candidat, aucun Conseil Constitutionnel n’aura le droit de lui dire vous ne pouvez pas le faire. S’il est candidat et perd l’élection présidentielle, la question du troisième mandat ne se pose plus. Mais s’il gagne, le droit constitutionnel fera de lui le président ».
6 DÉCÈS ET 245 NOUVELLES INFECTIONS RAPPORTÉS DIMANCHE
Le docteur Ndiaye a dans le même temps annoncé la guérison de 90 patients alors que 33 autres sont dans un état grave.
Dakar, 10 jan (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état de 245 nouvelles contaminations de Covid-19 et de 6 décès liés à la maladie au cours des dernières 24 heures.
Les nouvelles contaminations proviennent de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 1.781 individus, ce qui représente un taux de positivité de 13, 76 %, a indiqué le directeur de la Prévention.
Faisant le point quotidien sur la situation de l’épidémie, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye a précisé que 101 parmi les nouveaux cas répertoriés étaient suivis par les services sanitaires, les 144 étant issus de la transmission communautaire et localisés à Dakar et dans différentes localités du pays, par exemple Kaolack et Diourbel, dans le centre du pays.
Le porte-parole du ministère de la Santé a déploré 6 nouveaux décès, portant à 465 le nombre de personnes ayant succombé après avoir contracté le virus depuis son apparition dans le pays.
Le docteur Ndiaye a dans le même temps annoncé la guérison de 90 patients alors que 33 autres sont dans un état grave.
Il a ajouté que depuis le début de l’épidémie, le Sénégal a recensé 21.245 cas positifs de coronavirus. 18.218 ont depuis recouvré la santé et 2.561 sont encore sous traitement.
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, L’ETERNEL SUPPLICE !
On n’en parlera jamais assez ! Elles ont fait couler beaucoup d’encres, mais sont aussi sujet de plusieurs reportages dans la presse locale. Mais les violences faites aux femmes demeurent un fait qui subsiste toujours dans notre société
On n’en parlera jamais assez ! Elles ont fait couler beaucoup d’encres, mais sont aussi sujet de plusieurs reportages dans la presse locale. Mais les violences faites aux femmes demeurent un fait qui subsiste toujours dans notre société. Pour comprendre ce fléau et réessayer d’apporter des solutions, L’Asnews s’est rapproché des victimes, mais également des organisations qui militent en leur faveur, afin d’en savoir plus. Reportage !
Viol, incision, maltraitance, pédophilie… ! Autant de maux que subissent au quotidien les femmes. Si elles sont mariées, elles sont le plus souvent battues par leurs conjoints. Célibataires, elles sont violées ou incisées, pour soi-disant « conserver leur chasteté », comme le souhaitent certaines traditions. Ainsi, entre 2017 et 2018, 706 femmes et filles ont été victimes de viol, conduisant à la mort. C’est du moins ce que révèlent les statistiques de la cellule de traitement des affaires criminelles du ministère de la Justice.
Rien que pour l’année 2019, 14 femmes ont été tuées suite à un viol, dont 3 mineures en état de grossesse. Qui ne se rappelle pas de l’affaire Bineta Camara, du nom de cette jeune fille violée puis assassinée par un « ami » de la famille, dans la maison familiale de Tambacounda ? Les cas sont multiples, dans un pays où tuer est devenu un acte banal. Malgré la loi votée à l’Assemblée nationale, offrant ainsi la possibilité de condamner sévèrement les auteurs de ces crimes, le fléau persiste.
En effet, les formes de violence que subissent les femmes sont diverses. Et chacune des victimes garde en elle une blessure qu’elle gardera pour toujours. Il y a d’abord le phénomène de l’excision. Selon l’Agence sénégalaise de la statistique, plus d’une fillette sur 10 est excisée au Sénégal. Interdit depuis plus de 20 ans, la pratique est en recul dans les villes, mais perdure en milieu rural.
« J’ai été excisée quand j’étais très jeune. Je ne me doutais de rien, car on m’avait donné comme prétexte que je devais me rendre au village voir ma grand-mère malade. Ce fut le cauchemar de ma vie. Je ne pourrai l’oublier. Il suffit que je ferme les yeux pour que le film me soit retracé. C’est la cause des douleurs menstruelles, car le liquide ne coule pas comme il se doit. C’est dur, c’est vraiment dur… », déclare F.P, la vingtaine dépassée.
« MES AMIS ME DISAIENT QU’UN HOMME, ÇA NE CHANGE PAS »
Les violences conjugales rythment le quotidien des couples. Au Sénégal, de nombreuses femmes sont maltraitées par leur époux. Si ces formes de violences font souvent parties du « mougn » (soumission) que nos mamans imposent à leurs filles quand elles rejoignent leur domicile conjugal, cette donne prend de plus en plus des proportions inquiétantes. Divorcée depuis six (6) ans, cette dame qui a préféré garder l’anonymat, garde toujours de sombres souvenirs de son précédent mariage. « En mars 2012, j’ai rencontré un homme dont je suis tombée follement amoureuse. Au bout de quatre ou cinq mois, il revenait souvent au plein milieu de la nuit, sous l’emprise de l’alcool. Au départ, il cassait des objets. Ensuite, ça a été les premières bousculades. On se dit que ce n’est pas grand-chose. Monsieur s’excuse et le lendemain, on dit que c’est la faute de l’alcool », narre-t-elle. Mais juste une année d’union, leurs chemins se séparent. « J’ai réussi à me séparer de lui au bout d’un an. Finalement, il est revenu vers moi, m’assurant qu’il allait changer, que j’étais la femme de sa vie, qu’il regrettait, que c’était la faute de l’alcool…. Je suis retournée avec lui. Les premiers mois, c’était idyllique. Je suis tombée enceinte. Quand il a appris la nouvelle, il était heureux. Je me suis dit : ça va être un nouvel homme, ça va le changer », a-t-elle dit, le regard lointain. Mais l’accalmie ne sera que de courte durée.
« Au bout de quatre ou cinq mois de grossesse, il a commencé à me retaper dessus. J’ai eu honte, parce que mes amis ne voulaient pas que je revienne avec lui. Ils disaient qu’un homme, ça ne change pas. Moi je disais à tout le monde qu’il avait changé, que tout se passait bien. J’avais tellement honte, j’avais peur aussi pour l’enfant… Heureusement, j’ai fini par me séparer de lui », ajoute notre interlocutrice. Après une période de pause, la jeune femme a su refaire sa vie avec un homme qu’elle juge « impeccable ».
Face à ces multiples formes de violences dont sont victimes des femmes et des filles, certains ont décidé de s’attaquer au phénomène. A travers des réseaux et associations, ils mènent le combat. Si certaines ne peinent pas à revenir sur leur mésaventure, beaucoup de femmes tuent la tristesse qu’elles vivent dans leurs foyers, de peur d’être critiquées par leurs proches ou familles. En raison de quoi ? Une apparence parfaite ? La psychologie est sans doute un moyen pour s’y échapper. Mais la vision de notre société est inscrite dans une logique qui fait que recourir à un psychologue est souvent banalisé ou jugé comme thérapie européenne. Hélas ! Les prédateurs sexuels doivent être punis, les mentalités de certains hommes se doivent d’être changées, si l’on aspire à un meilleur cadre de vie où les droits de toute fille et femme sont respectés, dans les règles de l’art, loin des… jugements de la société.
CE QUE RÉVÈLENT LES CHIFFRES DE L’ANSD
Elles sont nombreuses à subir les violences, dans toutes ses formes. Selon les chiffres avancés par l’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie (ANSD), 25% de femmes âgées entre 15 et 49 ans sont victimes de violences conjugales. Pour l’année 2018, parmi les femmes de 15-49 ans, 23 % ont été excisées. Selon toujours la même source, parmi les filles de 0-14 ans, 14 % ont été excisées, environ 9 % ont subi l’excision avant 1 an et 5 % entre 1 an et 4 ans. Pour l’année 2017, au Sénégal, 27 % des femmes de 15-49 ans ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Dans 55 % des cas, le mari/partenaire actuel est l’auteur de ces actes.
S’agissant des violences conjugales, une femme de 15-49 ans (non célibataire) sur quatre (25 %) a subi, à un moment donné, des actes de violence, sous la forme émotionnelle, physique et/ou sexuelle, de la part d’un mari/partenaire. Dans 15 % des cas, ces actes de violence se sont produits récemment, c’est-à-dire au cours des douze mois avant l’enquête.
Concernant les blessures dues à la violence conjugale, l’ANSD renseigne qu’un peu plus d’une femme de 15-49 ans sur quatre (27 %), non célibataires, ont subi n’importe quel type de blessure à la suite de violences physiques ou sexuelles. Cette proportion est de l’ordre de 30 % au cours des 12 mois avant l’enquête. Pour la proportion de femmes ayant recours à une recherche d’aide, elle est estimée à 24 %.
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FATOU TOURE, CHARGEE DE PLAIDOYER DE VBG AU RÉSEAU SIGGIL JIGGEN : « Notre travail de tous les jours est de combattre les violences »
Chargée de plaidoyer de VGB (violence basée sur le genre) au sein du Réseau Siggil Jiggen, Fatou Touré nous explique leur domaine d’activités.
Concrètement, qu’est-ce que la structure a fait pour réduire ces violences faites aux filles et femmes ?
Nous avons fait beaucoup de plaidoyers à l’endroit des lois et des dispositions discriminatoires. Concrètement, nous avons fait accéder plus de 2000 femmes à la planification familiale. Vous savez que ne pas accéder à la planification familiale est une forme de violence. Nous sommes à 315 décès maternels au Sénégal. Donc si toutes les femmes accèdent et restent à la planification familiale, on pouvait avoir 30% de femmes qu’on sauverait. Nous avons également participé dans un grand réseau de 25 associations pour faire des activités de plaidoyer. Nous avons commencé à faire le plaidoyer depuis 2017 pour que le décret d’application portant la planification familiale soit signé. Nous avons fait bouger l’enveloppe des produits contraceptifs de 100 000 fcfa à presque 500 000 fcfa actuellement. Nous sommes partis de 100 000 à 300 000. Et notre deuxième plaidoyer avait eu l’engagement du ministre, d’aller à 500 000 fcfa. Nous avons fait beaucoup de plaidoyers. Notre travail de tous les jours est de combattre les violences, surtout chez les personnes victimes de plusieurs discriminations. C’est l’exemple des personnes handicapées. Celles-ci font partie du réseau Siggil Jiggéen et nous sommes en train de les renforcer dans leurs droits. Nous avons fait également beaucoup de sorties. Nous sommes dans « Woman Deliver » qui est une campagne nationale. Elle est au Sénégal et au niveau du Kenya.
Qu’est-ce qu’il faut pour améliorer les choses ?
Nous nous battons pour que les politiques publiques que l’Etat est en train de faire prennent en compte de manière large et intelligente les filles et les femmes. Nous avons fait beaucoup de choses à « Deliver for Goo » pour mettre les filles et les femmes au cœur des ODD (Objectifs de Développement Durable). Quand les filles et les femmes sont dans les politiques publiques, cela veut dire qu’elles sont dans les grandes orientations de développement. Donc, on est en train de travailler dans ce sens. Nous tendons la main également à d’autres coalitions. Actuellement, nous sommes dans une coalition de 40 organisations…
Avec cette pandémie de Covid 19, quelle a été votre action envers la gent féminine ?
Nous avons fait énormément de choses avec la Covid 19. Nous avons donné à nos organisations des kits. Ces mêmes kits, nous les avons donnés au niveau du ministère. Nous avons également travaillé sur la protection des femmes, notamment le personnel de santé. Nous avons travaillé sur les VBG, nous avons travaillé sur quatre (4) thématiques : VBG (Violences basées sur le genre) ; la place des femmes dans la gestion de la COVID ; la protection, l’accompagnement psychosocial des femmes. Et nous avons travaillé de manière synergique avec huit (8) organisations au niveau de Dakar pour permettre vraiment de participer à juguler la létalité pendant la COVID.
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PLUS LOIN AVEC….AMY SAKHO, CHARGE DE COM AJS : « Tout le monde doit se sentir impliqué, concerné »
Regroupés au sein de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), des femmes font le plaidoyer sur les lois, afin de permettre aux femmes d’être mieux outillées.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’AJS ?
L’association des juristes sénégalaises (AJS) est une association de femmes juristes diplômées des universités évoluant dans les domaines du droit. Celle-ci a été mise en place depuis 1974 par d’éminentes juristes telles que l’ancienne première ministre Mame Madior Boye, la première femme procureure Dior Fall Sow, la première femme avocate Mame Bassine. Les missions de l’AJS, c’est la promotion, la vulgarisation, la protection et la réalisation des droits humains, particulièrement ceux des femmes et des enfants. Nous intervenons dans différents volets. Il y a un volet communication où nous communiquons beaucoup pour rendre accessible le droit. Mais il y a un autre volet où on fait le plaidoyer sur toutes les lois, tous les droits qui sont favorables aux femmes. Nous plaidons aussi pour le changement de comportements pour aussi des réformes en faveur de la femme. On a aussi un volet assistant-juridique avec nos boutiques de droits qui sont installées un peu partout dans le Sénégal. Actuellement, nous en disposons 8 dans 7 régions. On en a une à Pikine, Médina, Kaolack, Sédhiou, Ziguinchor, Kolda et récemment nous en avons installé une autre à Kébémer. Les boutiques de droits permettent d’apporter une assistance gratuite aux populations qui souhaiteraient saisir la justice ou qui souhaiteraient disposer de quelques actes juridiques. Donc nous les assistons gratuitement.
Quels sont les cas que vous traitez le plus au niveau de votre association ?
Nous traitons tous les cas de violences, surtout les cas de viols, de violence physique, de violence sexuelle. Et avec la covid19, on a eu beaucoup de cas de violence. Nous faisons des plaidoyers, de la sensibilisation, de la communication, des formations à l’attention des acteurs qui sont concernés par la question. Mais nous apportons aussi une prise en charge à travers les formations. On forme les officiers de police judiciaires. C’est une collaboration que nous faisons pour sensibiliser sur les droits des femmes. Nous sensibilisons aussi le personnel de santé, à travers des activités d’échanges et de partage. Mais nous faisons aussi de la prévention, à travers les sensibilisations que nous faisons un peu partout au Sénégal. Nous avons même eu à mettre en place un réseau de para-juristes qui englobe des leaders communautaires que nous formons sur les rudiments du droit, pour apporter leur appui aux populations, en faisant des activités de prévention.
Qu’est-ce qu’il faut pour prévenir les cas de violence ?
Ce qu’il faut pour prévenir les cas de violence, c’est l’implication de tout le monde. Tout le monde doit se sentir concerné par la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. L’Etat doit mettre en place des structures qui œuvrent pour la prévention, mais des structures aussi pour la prise en charge, comme il est en train de le faire, à travers le ministère de la femme qui nous appelle .Tout le monde doit se sentir impliqué, concerné pour enfin lutter contre les violences faites aux femmes.
La pandémie de la Covid 19 n’a-t-elle pas freiné vos activités ?
Avec la Covid 19, on a fait beaucoup de choses. Nous avons eu à appuyer en kits alimentaires, des denrées, des produits de première nécessité. On a commencé par les maisons d’arrêts pour femmes où nous avons eu à appuyer ces femmes en kits de denrées alimentaires. Au niveau des localités où nos boutiques de droit sont implantées, on a doté les femmes de kits et de denrées alimentaires pour prévenir certaines formes de violence. Car durant cette période de Covid 19, les femmes étaient confrontées aux violences économiques. Donc, pour parer à ça, nous avons pris les devants en les appuyant en kits de denrées alimentaires. Nous avons dépensé des millions pour ça. Mais parallèlement, nous avons élargi notre numéro vert qui existe déjà, c’est-à-dire le 800 805 805. Mais en période de Covid19, comme il n’était pas possible de faire des déplacements, le numéro vert était fonctionnel 24/24. Et à travers lui, on a apporté notre assistance, nos conseils et orientations aux femmes qui étaient demandeuses.
PELOUSES D’EUROPE, BOULAYE DIA COULE SAINT-ETIENNE, HABIB DIALLO ET MBAYE DIAGNE REGALENT !
Certains internationaux sénégalais se sont illustrés ce samedi avec leurs clubs respectifs.
Certains internationaux sénégalais se sont illustrés ce samedi avec leurs clubs respectifs. En France, Reins a dominé Saint-Etienne (3-1) avec un doublé du Sénégalais Boulaye Dia. Après l’ouverture du score sur pénalty (12’), l’attaquant a doublé la mise, sur une passe de Chavalerin (37’). L’international sénégalais porte désormais son total à 12 buts en 19 journées disputées. Il revient ainsi à hauteur de Kylian Mbappé (PSG), meilleur buteur du championnat français avec le même nombre de buts (12).
Certains internationaux sénégalais se sont illustrés ce samedi avec leurs clubs respectifs. En France, Reins a dominé Saint-Etienne (3-1) avec un doublé du Sénégalais Boulaye Dia. Après l’ouverture du score sur pénalty (12’), l’attaquant a doublé la mise, sur une passe de Chavalerin (37’). L’international sénégalais porte désormais son total à 12 buts en 19 journées disputées. Il revient ainsi à hauteur de Kylian Mbappé (PSG), meilleur buteur du championnat français avec le même nombre de buts (12).
Strasbourg a ramené les trois points de la victoire de son déplacement à Lens (0-1). L’unique but de la rencontre porte la signature de Habib Diallo. Le joueur formé à Génération Foot (Sénégal) compte désormais 7 buts. A Bordeaux, Youssouf Sabaly a participé à la victoire des Girondins contre Lorient (2-1). Le latéral sénégalais a délivré la passe décisive sur le second but de Rémi Oudin (43 ‘).
Dans le championnat turc, Galatasaray a étrillé Genclerbirligi de Zargo Touré (6-0). Mbaye Diagne s’est illustré en ouvrant le score dès la première minute. Avec désormais 9 buts au compteur, il n’est qu’à une réalisation du duo Larin (Besiktas) et Boupendza (Hatayspor) qui compte chacun 10 buts
COURSE AUX VACCINS, PIQÛRE DE RAPPEL DE L’OMS
«Arrêtez de signer des accords bilatéraux avec les firmes et soutenez Covax»
La course aux vaccins contre le Covid-19 est lancée pour sauver l’humanité de cette pandémie. Face à cette situation qui montre la vulnérabilité des pays sous-développés, l’Oms a demandé aux pays riches de cesser de conclure des accords bilatéraux avec les firmes pharmaceutiques et de soutenir l’initiative Covax. Une façon de rendre démocratique l’accès aux vaccins.
C’est une guerre mondiale engagée contre le Covid-19. Cette situation d’extrême urgence montre le déséquilibre criant entre les pays sous-développés et développés. Ces derniers se sont lancés dans une course contre la montre pour obtenir leurs vaccins afin d’endiguer la pandémie, laissant sur le carreau les Etats pauvres. Ce qui exaspère l’Organisation mondiale de la santé qui a appelé hier à une plus grande solidarité vaccinale dans la lutte contre le Covid-19. Soucieux de traiter tout le monde sur le même pied, il demandé aux pays riches de cesser de conclure des «accords bilatéraux» avec les laboratoires pharmaceutiques qui sont en train de se frotter les mains. «Je demande instamment aux fabricants de donner la priorité au déploiement des vaccins par le biais du mécanisme Covax mis en place par l’Organisation mondiale de la santé et ses partenaires», supplie le directeur général de l’Oms, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a tenu hier une conférence de presse par visioconférence.
C’est une alerte qui tombe à pic, car les pays moins développés sont entrés dans la danse, mettant entre parenthèses les acquisitions qu’offrirait Covax. Le Sénégal a décidé aussi de tracer son propre sillon même s’il reste dans l’initiative citée ci-haut. Jeudi le ministre de la Santé annonçait, dans le sillage du chef de l’Etat qui a décidé de mettre en place sa propre stratégie vaccinale, que la commande de vaccin sera sur la table du Président Sall mercredi. Qui avait soutenu que cette initiative solitaire n’était pas contradictoire avec ses engagements avec Covax.
Pour l’instant, le Sénégal n’a porté son choix sur aucun vaccin. Alors que l’Oms n’a homologué pour le moment que celui de Pfizer/BioNTech, qui est déjà inoculé depuis plusieurs semaines au Royaume Uni, mais aussi dans l’Union européenne, les Etats-Unis ou encore en Suisse par exemple. Plusieurs millions de personnes ont déjà été immunisées avec ce produit estimé efficace à 95%, mais qui requiert des températures ultra-basses de l’ordre de -80 degrés centigrades. Ce qui en rend la distribution et le stockage plus difficiles. Face à l’urgence, surtout que les premières livraisons de l’initiative du Covax sont attendues dans le trimestre 2021, la course est alors lancée.
Il faut savoir que le Covax dont fait partie du Sénégal a conclu des accords pour accéder à près de deux milliards de doses de plusieurs vaccins candidats prometteurs, et a jeté les bases nécessaires pour garantir l’obtention de doses supplémentaires grâce aux contributions des donateurs. «Grâce à ces accords, les 190 pays qui participent au Covax et qui remplissent les conditions requises pourront, au cours du premier semestre de 2021, obtenir des doses de vaccin pour protéger les groupes vulnérables au sein de leur population. Au moins 1,3 milliard de doses financées par des donateurs seront fournies à 92 pays remplissant les conditions requises pour participer à l’Amc Covax de Gavi, l’objectif étant d’atteindre une couverture de 20% de la population d’ici la fin de l’année», a annoncé hier l’Oms.
Il faut noter qu’un accord d’achat anticipé a été trouvé avec AstraZeneca, portant sur 170 millions de doses du candidat AstraZeneca/Oxford et d’un mémorandum d’accord avec Johnson & Johnson portant sur 500 millions de doses du candidat Janssen, qui fait actuellement l’objet d’un essai à dose unique.
Il faut savoir que le mécanisme Covax compte actuellement 190 pays participants, dont 98 à revenu élevé et 92 à revenu faible ou intermédiaire dont le Sénégal remplissant les conditions requises pour bénéficier du soutien du dispositif de financement connu sous le nom d’Amc Covax de Gavi. Sur les 92 pays remplissant les conditions requises pour être soutenus, 86 ont maintenant soumis des demandes détaillées de vaccins.
PAYS DE LA DANSE DU VENTRE, EN EGYPTE, LES ETRANGERES DOMINENT LA SCENE
Des passionnées viennent du monde entier, en particulier d’Europe de l’Est et d’Amérique latine, pour pratiquer cet art millénaire en Egypte, considérée comme son lieu de naissance.
Aux alentours de minuit, la danseuse du ventre russe Anastasia Biserova virevolte énergiquement sous les regards captivés des invités d’un mariage au Caire. Vêtue d’un costume vert vif bordé de sequins, elle ondule ses hanches et son étole rose pâle aux rythmes de tambour derbouka, de violon et de synthétiseur d’un petit orchestre, selon une vidéo qu’elle a postée sur les réseaux sociaux. A l’instar de nombreuses danseuses étrangères, celle qui vit en Egypte depuis quatre ans est parvenue à s’y faire un nom. «Aucun pays au monde n’apprécie la danse du ventre comme l’Egypte», confie-t-elle à l’Afp. «Il y a une tendance croissante à inviter des danseuses (…) étrangères aux mariages, dans les discothèques ou à d’autres événements.»
Des passionnées viennent du monde entier, en particulier d’Europe de l’Est et d’Amérique latine, pour pratiquer cet art millénaire en Egypte, considérée comme son lieu de naissance. Elles dominent désormais la scène dans ce pays conservateur. Les danseuses égyptiennes sont de plus en plus rares, en raison de la mauvaise réputation de cette pratique jugée immorale et de la répression croissante menée tous azimuts par les autorités. Et les restrictions dues à la pandémie de coronavirus, notamment l’interdiction des grands rassemblements et la fermeture des discothèques, ont asséné un coup supplémentaire. De nombreuses danseuses ont néanmoins maintenu le lien avec leur public en publiant sur les réseaux sociaux des vidéos de performances filmées pendant le confinement.
Ambivalence
Devenue une vedette des réseaux sociaux ces derniers mois, la Brésilienne Lurdiana a mis du temps à se faire à l’ambivalence des Egyptiens envers son métier. Son art est apprécié, mais elle n’est souvent pas considérée «comme une professionnelle», relève la trentenaire. «Ils croient que je n’ai pas eu une bonne éducation et que je ne fais que montrer mon corps pour de l’argent». La danse du ventre avait pourtant gagné ses lettres de noblesse au début du 20e siècle. Les scènes de danse constituaient un passage obligé pour le cinéma égyptien, immortalisant en noir et blanc des danseuses et actrices légendaires telles Tahia Carioca, Samia Gamal ou Nagwa Fouad. Dina Talaat, l’une des plus grandes danseuses égyptiennes encore en vie âgée aujourd’hui de 55 ans, estimait en 2017 que le «regard de la société» était responsable de la déshérence de cette tradition. Pour Chaza Yéhia, auteure d’un livre sur l’histoire de la danse du ventre, cette discipline n’a jamais été considérée que comme un divertissement que les femmes respectables ne pratiquent pas. Une perception «renforcée par la culture populaire et par les films qui ont représenté les danseuses du ventre comme des séductrices, des prostituées ou des briseuses de ménage», relève l’historienne. Toujours plus conservatrice, l’Egypte ne constitue plus l’éden d’autrefois pour ces danseuses. Accusées par les autorités de porter «atteinte à la pudeur» ou d’«inciter à la débauche», plusieurs danseuses, chanteuses de pop et influenceuses ont été arrêtées et poursuivies en justice ces dernières années pour avoir publié des vidéos de danse sur les réseaux sociaux.
Cette répression n’a pas épargné les danseuses étrangères.
En 2018, la Russe Ekaterina Andreeva – alias Gohara – a été brièvement détenue pour avoir porté une tenue jugée trop affriolante. Parées de costumes étincelants mettant leurs formes en valeur, les danseuses sont souvent critiquées pour leur allure jugée vulgaire. A l’origine, un délassement pratiqué entre femmes, la danse du ventre s’est particulièrement développée au 21e siècle, explique Mme Yéhia. «Les danseuses étaient alors appelées ‘’awalem’’, soit les instruites», en allusion à leur «connaissance poussée en danse et en chanson». Mais awalem et raqassat (danseuses en arabe) ont aujourd’hui une résonance scabreuse. Les scènes de danse «ont titillé l’imagination de l’Occident» pendant l’époque coloniale et les «écrivains et peintres occidentaux ont illustré leurs propres fantasmes (…), puis cherché à ce qu’ils deviennent réalité», explique-t-elle. A la même période, les costumes ont été modifiés pour répondre au goût du public européen et des mouvements d’autres danses ont été incorporés. Et récemment, le style musical s’est aussi transformé. La musique arabe traditionnelle s’efface progressivement face au «mahraganat» ou électro-chaâbi.
Cette musique populaire mélangeant rythmes orientaux rapides et refrains auto-tunés (effets de voix robotiques) est considérée comme obscène par les autorités et a été interdite en février par le Syndicat égyptien des musiciens, sans grand effet. La profession de danseuse orientale porte les stigmates de tous ces changements. Surtout les danseuses égyptiennes, jugées plus sévèrement que les artistes étrangères qui continuent de tenter leur chance au Caire. «L’Egypte est tout simplement le pays de la danse du ventre. Les étrangères doivent venir ici pour comprendre pleinement et pour pratiquer», affirme l’Ukrainienne Alla Kouchnir.
ABDOULAYE MAR DIEYE PREND DU GALON
Le Sénégalais Abdoulaye Mar Dièye a été nommé jeudi, par le secrétaire général de l’Onu, Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel, poste visant à mieux contrer les crises humanitaires et sécuritaires.
Le Sénégalais Abdoulaye Mar Dièye a été nommé jeudi, par le secrétaire général de l’Onu, Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel, poste visant à mieux contrer les crises humanitaires et sécuritaires.
Abdoulaye Mar Dièye, qui sera basé à Dakar, «est un macro-économiste et un expert en développement avec une solide expérience en matière de développement acquise au cours des 35 dernières années», a souligné Antonio Guterres dans un communiqué. Il occupait précédemment les fonctions de conseiller au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
INVENTEUR D’UN VEHICULE, SAMBOUROU SEYDI HONORE PAR SANOUSSI DIAKITE
Kolda, Sambourou Seydi, qui a mis au point un véhicule, a été honoré par Sanoussi Diakité, président de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’invention et de l’innovation.
Sambourou Seydi, qui a mis au point un véhicule, a été honoré par Sanoussi Diakité, président de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’invention et de l’innovation.
Un génie est né à Kolda. Le président de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’invention et de l’innovation a effectué une visite dans l’entreprise du jeune inventeur Sambourou Seydi de Dabo qui a mis au point un véhicule en novembre dernier. Sur place, M. Diakité a pu constater les conditions de travail de cet acteur de développement, mais aussi découvrir son talent. En réussissant cette prouesse, «il a donné l’exemple d’un jeune qui croit au travail et en lui. Il mérite vraiment d’être soutenu pour développer son entreprise», explique l’ex-directeur général de l’Office national de formation professionnelle (Onfp). Entre génies, on parle le même langage.
Du haut de ce véhicule estampillé «Air Dabo», Sanoussi Diakité s’engage à mener une communication sur cette invention afin que ce jeune inventeur soit beaucoup plus connu. «Je joins ma voix à celle des autres qui m’ont précédé pour porter son nom en ampleur à travers le monde afin d’attirer l’attention nationale et internationale sur Dabo», a-t-il fait savoir. Ce qui, de l’avis du patron des inventeurs du Sénégal, va contribuer à créer des emplois dans la localité et développer l’économie locale.
Et cela, le jeune Sambourou Seydi en est conscient. Cet ancien élève du Centre régional de formation professionnelle (Crfp) de Kolda, placé par l’Ong Ofad Naforé dans cet établissement, dit avoir fait cette invention dans le but d’attirer l’attention des décideurs et des partenaires au développement vers cette commune rurale pour y investir afin de la relever au rang des collectivités territoriales émergentes.
Son ambition est de faire de son entreprise un outil au service de la mécanisation agricole en milieu rural. «Je veux être soutenu pour améliorer la fabrication de semoirs, de houssines, de charrettes, de moulins, entre autres», dit-il. Il veut être en mesure d’exécuter des marchés nationaux à partir de ces trois ateliers qu’il a ouverts dans la commune de Dabo où il est «actuellement en train de former une quarantaine de jeunes qui ne pensent même pas à l’émigration clandestine», a-t-il confié avec fierté.
Il faut rappeler que ce véhicule est fait à partir d’un assemblage de matériels et matériaux issus de la mécanique automobile. Un outil de transport qui fait la fierté des populations de cette contrée rurale. D’ailleurs, le maire de la commune rurale de Dabo promet un appui annuel d’un million à Sambourou dans le sens de renforcer les capacités techniques et technologies de cette entreprise, une première au Fouladou.
«BAAMUM NAFI» DANS LA COURSE
Après Félicité de Alain Gomis en 2017 et Atlantique de Mati Diop en 2019, c’est au tour de Baamum Nafi, le long métrage de Mamadou Dia, de représenter le Sénégal à ce prestigieux rendez-vous du cinéma mondial
Le film «Bamuum Nafi» de Mamadou Dia représentera le Sénégal à la course aux Oscars. Film totalement réalisé avec des financements sénégalais, le long métrage de Mamadou Dia suit les pas de «Félicité» de Alain Gomis et «Atlantique» de Mati Diop.
Le Sénégal sera bien présent dans la course aux Oscars de cette année. Après Félicité de Alain Gomis en 2017 et Atlantique de Mati Diop en 2019, c’est au tour de Baamum Nafi, le long métrage de Mamadou Dia, de représenter le Sénégal à ce prestigieux rendez-vous du cinéma mondial. L’annonce a été faite par le Hollywood Reporter qui indique dans un article que «le Sénégal a choisi le film Nafi’s father pour le représenter à la catégorie Meilleur long métrage international aux Oscars». «C’est un honneur de pouvoir représenter le Sénégal aux Oscars. Comme le disait l’ex directeur de la Cinématographie Hughes Diaz, c’est bon que notre pays puisse se présenter chaque année avec une nouvelle production. C’est donc un grand plaisir de représenter le Sénégal cette année et de suivre les pas de Félicité et Atlantique», s’est réjoui le réalisateur sénégalais au téléphone.
Il faut dire que si Bamuum Nafi est le 3e film sénégalais à concourir aux Oscars, l’on peut dire qu’il s’agit du premier film 100% sénégalais à atteindre ce niveau puisque aussi bien Félicité que Atlantique ont été des coproductions dans lesquelles le Sénégal a eu une participation financière minime. «C’est un film 100% sénégalais puisque mon associé et producteur Maba Ba, à travers notre compagnie Joydidi, nous avons entièrement produit ce film. Nous l’avons fait nous-mêmes, pas parce que nous ne voulions pas de coproducteur, mais nous n’en avons pas eu. Et Joydidi a fait le choix de produire seul parce que c’est un sujet sensible et c’est aussi un film qu’on pensait être prêt à faire par nous-mêmes et nous l’avons fait», explique Mamadou Dia. Autre fierté pour le réalisateur, le fait d’avoir travaillée avec une équipe technique sénégalaise. Pourtant, se réjouit son réalisateur, les acteurs du film sont des amateurs pour la plupart. «C’était toute la population de Matam qui était les acteurs et la plupart n’avaient jamais joué dans un film, à part les deux personnages principaux interprétés par Alassane Sy et Seïkou Lô qui sont des professionnels. C’est un projet qui a été fait avec beaucoup d’amour et très peu d’argent. Donc nous sommes très contents et fiers de ça», indique M. Dia. «Tokara veut épouser sa cousine, la belle Nafi, ce qui met leurs pères en conflit. Le plus jeune frère est un religieux de haut rang, l’autre un candidat à la mairie de la petite ville du nord-est du Sénégal où se déroule le film. Au début, leur lutte fraternelle semble porter uniquement sur le bonheur de leurs enfants, mais peu à peu, ces derniers deviennent les pions d’une dispute amère sur la tradition, le progrès et la vraie nature de l’islam. Leurs liens familiaux peuvent-ils les aider à surmonter ces différences idéologiques ?» Ainsi ce résume ce film qui a remporté deux distinctions au Festival de Locarno.
Le défi d’être short-listé
Pour le moment, Bamuum Nafi est dans la première liste des films sélectionnés. Et les prochaines étapes seront de faire le maximum de communication autour du film. «Avoir les gens autour du film, être sûr que le film est suivi par les membres votants de l’Académie des oscars», informe Mamadou Dia qui entend se tourner vers la direction de la Cinématographie pour bénéficier des expériences acquises avec Félicité et Atlantique. Une façon de relever à coût sûr le premier défi, à savoir être sur la short-liste. Une étape que les films sénégalais n’ont pas encore pu dépasser jusque-là. Même si le film n’a pas de distributeur aux Etats-Unis, Mamadou Dia conserve son optimisme. «Au Etats-Unis, on s’est surtout basé sur la distribution par les festivals. On a fait le Festival d’Atlanta où on a gagné le Prix du jury. On a fait le New directors new film qui se passe au Museum of modern art du Lincoln center à New York. Mais beaucoup des films qui sont sélectionnés n’ont pas de distributeurs aux Usa.»
CETTE PANDÉMIE DONNE À RÉFLÉCHIR SUR LA PATHÉTIQUE FRAGILITÉ DE LA VIE
Du contexte sanitaire à la création littéraire nationale, en passant par l’émigration des jeunes, Ken Bugul, auteure du célèbre roman « Le baobab fou », répond sans détours dans cet entretien
Réinventer un monde réajusté et renforcer nos capacités de survie et de vie dans un environnement plus proche de la nature et de l’humain. Voilà, la recette de Ken Bugul face aux questions aactuelles. Elle pense que l’homme a toujours la capacité à surmonter les épreuves de la vie, à moins qu’il ne l’exploite par fatalité ou défaitisme. Du contexte sanitaire à la création littéraire nationale, en passant par l’émigration des jeunes, l’auteure du célèbre roman « Le baobab fou », âgée aujourd’hui de 73 ans, nous répond sans détours dans cet entretien.
En tant qu’écrivain, comment vivez-vous cette période de la pandémie Covid-19 ?
La pandémie a affecté tout le monde, écrivain ou non, dans son quotidien. Au début, j’étais un peu déstabilisée par rapport à mes activités programmées, planifiées, mais je me suis réorganisée assez rapidement pour une question de survie. Il fallait continuer à occuper la vie. J’avais un manuscrit à corriger, un nouveau livre sur lequel je travaillais et d’autres activités connexes, des retards de lecture d’ouvrages surtout de la nouvelle génération, et une réécoute des musiques urbaines. Cette pandémie m’a donné l’occasion de réfléchir sur la vie en général dans sa fragilité et sa précarité et de me repencher sur la mienne en particulier dans son optimisme linéaire naïf.
Pensez-vous que les Sénégalais s’en tirent mieux, par rapport à d’autres pays ?
Je ne sais pas ce qui se passe dans le monde en dehors des informations diffusées par les médias. Mais d’après ces mêmes médias, le Sénégal s’en sort assez bien depuis le début. Cependant avec la recrudescence connue ces temps-ci, il faut redoubler d’efforts à tous les niveaux. C’est une question de discipline individuelle pour le salut de tous. Il y a des gens qui ne croient pas à la pandémie, d’autres qui négligent les gestes barrières, d’autres qui s’en remettent à Dieu, en oubliant que Dieu Aime la discipline pour soi-même, pour et envers les autres. Les autorités doivent aussi penser aux circuits socio-culturels traditionnels pour informer et sensibiliser sur la pandémie, mais doivent en profiter pour renforcer les structures sanitaires existantes en les équipant surtout dans les régions et en milieu rural. Dans le Saloum où je suis née, nous avons des structures sanitaires qui ne sont que des bâtiments mais ne sont pas équipés en matériel et en personnel adéquats.
Cette situation, sanitaire, sociale et économique vous-a-t-elle inspiré un thème pour un livre ou non ?
Cette situation ne m’a pas encore inspiré un livre, car nous n’en sommes pas encore sortis. Il faut du recul pour mieux appréhender une situation. Des livres sont sortis à ce sujet, mais sur des spécificités liées à la pandémie, mais pas sur la pandémie elle-même, car elle sévit encore et le virus s’amuse à muter. Des conséquences psychologiques, sociales, économiques, cliniques, sont relevées et relatées, mais ne pas encore traités d’une manière exhaustive dans la littérature. Il y aura beaucoup de publications bientôt, que la pandémie perdure ou qu’elle disparaisse, ce que je souhaite et prie pour. Les réflexions auxquelles la pandémie me pousse au quotidien par rapport à ce que j’observe en moi et dans mon environnement, contribueront certainement à l’écriture d’un livre qui l’utilisera comme toile de fond, mais abordera des questionnements essentiels sur la vie, son sens, son essence, sa finalité et l’homme face à des forces incontrôlables et à sa capacité ou son incapacité à les surmonter, comme depuis les origines de l’humanité. Espérons que l’intelligence et l’utilisation de ses potentialités insoupçonnées mais énormes, pourront aider l’être humain à réinventer un monde réajusté, rééquilibré et renforceront ses capacités de survie et de vie dans un environnement plus proche de la nature et de l’humain.
Justement où en-êtes-vous dans la création littéraire ?
Je viens de terminer la correction d’un manuscrit. Actuellement je travaille sur un projet pour une chorégraphie et j’ai ressorti un manuscrit sur lequel je travaillais. J’ai aussi une pièce de théâtre que je dois dépoussiérer et la travailler. Je suis en permanence en train de travailler ou de penser à un projet. Avoir des projets, projette dans le temps, dans l’imaginaire, dans la créativité et amenuise les petits soucis encombrants et non inspirants du quotidien.
Ces derniers mois, l’on a noté des jeunes sénégalais périr dans l’océan à bord d’embarcations de fortune pour rallier l’Europe. Que pensez-vous de ce phénomène ?
Ce phénomène est récurrent et n’est pas prêt de s’arrêter. Il fait le buzz de temps à autre quand il y a beaucoup de morts en peu de temps. Tous les jours, des hommes, des femmes, des enfants sont en train de mourir ou de vivre dans des conditions inhumaines quelque part sur leur parcours vers l’ailleurs. Il ne s’agit plus d’un ciblage de l’Occident pensé comme un eldorado, mais c’est partir et partir n’importe où. Devoir partir, est le nœud de la problématique du phénomène. C’est sur cela que nous devons réfléchir et nous avons tous les éléments. Pourquoi vouloir partir? C’est légitime de vouloir partir. L’homme est fait pour bouger. L’homme doit bouger. Mais devoir partir et partir n’importe où, comme un suicide, il y a un problème.
Nous devons y réfléchir et y trouver les solutions qui existent. Il faut revoir le système pervers qui s’empare de notre société en la hiérarchisant, en la catégorisant, en les classifiant, à travers des valeurs matérialistes égoïstes et cupides imposées comme nouvelles échelles de valeurs. Où est la connaissance? Où est le savoir? Où est la culture? Où est le respect de la différence? Où est la justice? Où est le sens de la famille? Où est la solidarité séculaire? Où sont nos garde-fous socio-culturels traditionnels qui contribuaient à stabiliser, réguler, et à inculquer des valeurs intrinsèques et endogènes?
Le manuscrit que je viens de terminer en parle mais insiste dans le questionnement sur le motif plutôt que sur les faits en situant toutes les responsabilités.
Vous avez vécu en Europe. Pensez-vous que ces jeunes vont réellement trouver le mieux-être en Occident, l’eldorado ?
Ecoutez, je ne crois pas que l’Europe soit systématiquement visée actuellement. Sa proximité est une raison pour la choisir comme destination dans le «n’importe où». L’Europe est à quatorze ou quinze kilomètres du continent Africain. Du sud de l’Espagne, on peut voir les lumières des villes d’Afrique du Nord, la nuit, en temps clair. J’ai fait avec le grand écrivain congolais Henri Lopez, une rencontre avec des étudiants à Tarifa en Espagne et des étudiants marocains y avaient assisté en faisant une traversée de quatorze kilomètres. C’est une question de proximité. Ceux qui partent visent un espace Schengen tout proche qui leur permettra de se diriger vers d’autres pays. Nous ne parlons pas des autres itinéraires à travers la partie orientale du continent, le désert du Sinaï, vers la Turquie, etc. Il y a aussi les itinéraires plus compliqués à travers l’Amérique latine. Les migrants y rencontrent les mêmes souffrances et la mort. Il faut revoir le film de Moussa Sène Absa, Yole. Ceux qui partent ont connaissance et conscience des difficultés sur le parcours avec ces milliers de morts, hommes, femmes, enfants, des problèmes économiques dans beaucoup de pays d’Europe et d’ailleurs. Il y a aussi la montée du nationalisme, de l’extrême droite, des politiques d’immigration dures, les assassinats par des racistes, par la mafia, le mépris dont les migrants sont victimes en permanence. Les candidats à l’émigration sont au courant de tout cela, mais ils veulent quand même partir. C’est ce «devoir partir» qu’il faut analyser, comprendre et chercher et trouver des solutions. Malheureusement d’un côté comme de l’autre, il y a une méprise et un manque de vision. Les uns donnent des milliards pour freiner l’émigration clandestine, d’autres s’en fichent et n’utilisent pas judicieusement ces fonds alloués à cet effet où les utilisent à d’autres fins. Et pour les uns, les immigrés clandestins ou non contribuent d’une part à l’emploi au noir par des sociétés sans scrupules, et pour les autres ils servent de régulateurs socio-économiques et masquent les insuffisances dans la vision d’une prise en charge responsable des problèmes de chômage et de mal être des gens surtout des jeunes gens harcelés par la société, depuis la cellule familiale.
Vous êtes souvent invitée à des rencontres et salons de livres à travers le monde. Quels échos y avez-vous de la littérature sénégalaise ?
Le Sénégal figure en bonne place dans la littérature. Les noms d’auteurs sont connus, mais pas leurs ouvrages surtout pour les auteurs vivant et se faisant éditer au pays. Il y a un problème au niveau de la chaîne du livre par le manque de promotion, par une implication efficiente des autorités en charge du secteur, de l’auteur jusqu’au lecteur. Les auteurs ont des difficultés pour faire éditer leurs ouvrages, les éditeurs ont des difficultés pour éditer un livre qui nécessite des moyens, des correcteurs quand un livre est retenu pour publication, les techniques relatives à la fabrication d’un bel ouvrage, de bonnes imprimeries qui ont du bon matériel, la distribution, les libraires et un public de lecteurs qui fait défaut. Avant les programmes d’ajustement structurel qui ont été meurtriers avec la culture, surtout avec le livre, le secteur était subventionné. Mais bien que notre autorité de tutelle fasse de son mieux, il reste beaucoup à faire pour booster l’édition. Les mesures imposées par les Programmes d’ajustements structurels (Pas) n’ont pas été réactualisées et réajustés depuis quarante ans, à moins que nous soyons encore sous leur joug. Quand un livre n’est pas distribué, il n’est pas accessible.
C’est le problème pour les autres au Sénégal. Il y a des talents, mais la plupart sont brisés. C’est dommage. En dehors des auteurs qui vivent en Occident, concernant le Sénégal, on cite toujours l’ancienne génération. Alors qu’il y a de talents en herbe dont il faut faire la promotion en les soutenant par des lieux de résidence d’écriture et de création, des bourses et des aides à la création, par des rencontres avec d’autres auteurs, en soutenant la chaîne de fabrication et de diffusion du Livre. Les médias aussi y ont un rôle important à jouer. Il faut que le Cesti incorpore dans son curriculum une spécialisation en art et en culture. La Direction du Livre du Sénégal doit avoir plus de moyens pour faire avancer la littérature d’une manière efficiente et efficace. La littérature ce n’est pas dans la quantité, mais il faut de bons livres de qualité, bien édités, bien distribués. Pour aspirer à devenir un bon écrivain, il faut avoir beaucoup lu et continuer à lire. Il faut être cultivé pour écrire. Le reste c’est avoir le sens de la créativité en lâchant son imaginaire. La littérature ce n’est pas des histoires à raconter c’est l’art de les raconter. Il faut que les jeunes auteurs lisent, qu’ils se cultivent et travaillent un peu plus leurs manuscrits pour sortir des ouvrages de haute facture qui contribueront à peupler nos imaginaires et ceux du monde. Les éditeurs aussi doivent être plus exigeants sur les ouvrages qu’ils publient. Rendons grâces, car depuis quelques temps, de jeunes auteurs sont en train de relever les défis. Il fut les encourager et les soutenir. Le développement ne peut se faire sans le savoir, la connaissance et la culture dont la lecture inspirante et non des ouvrages de faits divers dont on se lasse très vite pour s’orienter vers des séries télévisées et autres novelas dont le niveau intellectuel n’est pas relevé et nous plonge dans des imaginaires aliénants.
Il nous faut rattraper le retard. Le Sénégal était connu comme un pays de grands écrivains et auteurs dramaturges, de grands poètes. Parmi eux, C. H. Kane, Malick Fall, Sembène Ousmane, Mariama Bâ, Aminata Sow Fall, Cheikh Ndao, B.B. Diop, C. Anta. Diop, A. Sadji, Ousmane Socé Diop, L. Senghor, Ibrahima Sall, Abdou Anta Kâ, A. Lamine Sall etc. Les nouvelles générations comme Fatou Diome, Khady Hane, Mariama Ndoye, Sokhna Benga, Felwine Sarr, et tant d’autres dont beaucoup de femmes qui essaient de porter haut le flambeau pour un renouveau de la littérature. Il faut des moyens et de la reconnaissance pour sortir la littérature du folklore et de la médiocrité.
A parcourant vos œuvres littéraires, le lecteur en apprend sur notre société, les rapports femmes-hommes, les traditions, etc. Cette société que vous évoquiez dans vos livres, a-t-elle changé de nos jours ?
La société n’a pas changé. C’est le système social qui a muté brutalement. Nous sommes dans la confusion totale. Nous avons besoin de nous ressaisir, de nous repenser, de nous réinventer. Nous sommes tous responsables. Il faut une vision et une approche endogènes dans tous les secteurs avec une ouverture au monde devenu un village planétaire. Il faut refonder notre système éducatif en recensant ses forces et ses faiblesses qui sont nombreuses. Le niveau baisse de plus en plus. Ce qui manque à notre système éducatif c’est la dimension de la culture qui laisse à désirer. Il y a des étudiants à l’université qui sont incapables de tenir un discours cohérent et fluide. C’est le cerveau qui est incohérent dans sa non maîtrise de ses langues maternelles qui se sont abâtardies, et cela affecte la maîtrise des langues étrangères dans lesquelles ils sont éduqués. Quand on ne maîtrise pas sa langue maternelle, il est difficile de maîtriser une autre langue. C’est cette confusion perturbante qui est en partie, la cause de notre acculturation et jette le flou dans notre quête d’identification et d’identité. Nous en perdons tout un héritage intellectuel, spirituel, un sens du discernement, une cosmogonie. Il faut que nous sortions rapidement de cette zone de confusion pour redevenir l’homme intégral auquel nous aspirons avec nostalgie pour certains, en développant toutes nos potentialités et sortir de la traîne de la dépendance mentale.
Au-delà de la littérature, quelles activités vous occupent maintenant à votre âge?
Je n’ai pas d’âge. Chaque matin, je suis un être tout neuf, prêt à vivre. Je peux parler du temps qui passe en blanchissant mes cheveux, en ridant ma peau, mais il n’affecte pas la vie qui se présente à moi à chaque instant. La vie n’a pas d’âge. Elle est l’instant. Aujourd’hui plus que jamais, je me sens naître chaque jour et je prends la vie à bras le corps et m’occupe à remplir chaque instant dans des actes et des actions utiles, qui ont du sens pour moi et pour ceux qui m’entourent dans mon quartier et partout. Je trouve la vie si excitante et je ne voudrais pas qu’une question de nombre d’années m’empêche de vivre chacun de ses instants. Je lis, j’échange avec les gens que je rencontre partout et n’importe où, je saisis tout bruit, tout son, tout vent. Je contemple la vie qui m’émeut. Je suis émue par la vie et par la création. Et j’aime les gens parce qu’eux aussi m’émeuvent, me touchent et me rapprochent de plus en plus de Dieu, donc de moi-même. Je rends grâce à cette Energie qui est la vie.
J’aime visiter les lieux de culte, faire le marché et la cuisine. Je mange essentiellement ce que je prépare moi-même. Dans mon prochain ouvrage, il y a une partie consacrée à la relation entre faire la cuisine et écrire un livre. C’est pareil. C’est de la création.