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29 avril 2024
LE VOYAGE INTELLECTUEL DE FELWINE SARR
Il nous invite, dans "La saveur des derniers mètres", à partager ses voyages à travers le monde, mais aussi au cheminement d'un homme qui veut repenser notre manière d'habiter le monde et redéfinir la relation entre l'Afrique et les autres continents
L'économiste sénégalais Felwine Sarr est l’un des intellectuels importants du continent Africain. Ecrivain et professeur d'économie, il est également musicien. Deux de ses livres ont notamment fait date : Afrotopia (2016) et Habiter le monde (2017). Avec Achille Mbembé, il est le fondateur des Ateliers de la pensée de Dakar. Chaque année, des intellectuels et artistes s'y rencontrent lors d'un festival des idées transdisciplinaire pour “repenser les devenirs africains” à travers des concepts adaptés aux réalités contemporaines.
"La littérature, les arts, la production d’imaginaires et de sens demeurent de formidables boussoles pour l’humanité. Nous sommes dans une crise de l’imaginaire, nous n’arrivons pas à déboucher les horizons. (Felwine Sarr)
L’utopie nous dit qu’on peut féconder le réel, faire en sorte qu’il y ait un surcroit de réel. (...) Le premier travail est d'imaginer qu' "il est possible de..." (...) Il faut reprendre le chantier qui consiste à dire qu’il existe des horizons souhaitables, qu’il faut les penser, les imaginer, et travailler pour les faire advenir. (Felwine Sarr)
Felwine Sarr a été, avec l’historienne de l’art Bénédicte Savoy, chargé de rédiger un rapport sur la restitution des œuvres d’art africaines spoliées lors de la colonisation, remis à Emmanuel Macron en novembre 2018.
Sobriquets, insultes, vidéo-montages... Donald Trump, avait fait de Twitter, dont il a été suspendu vendredi, son canal de communication favori avec son compte @realDonaldTrump
Au pouvoir depuis quelques mois, le milliardaire républicain publie en juillet 2017 un montage vidéo le montrant terrassant un homme, au visage remplacé par le logo de la chaîne CNN. La publication est partagée des centaines de milliers de fois.
A coup de tweets, le président dénoncera tout au long de son mandat les "Fake News!" qu'il accuse de mener une "chasse aux sorcières".
- "Plus gros bouton" que Kim -
Deuxième année de la présidence Trump. Kim Jong Un prévient lors de son discours du Nouvel an 2018 qu'il a un "bouton nucléaire" sur son bureau. Il y exprime néanmoins aussi un intérêt pour le dialogue.
Furieux, Donald Trump se fend alors d'un tweet contre celui qu'il surnomme "Little Rocket Man" ("petit homme-fusée"):
"Le leader nord-coréen Kim Jong Un vient de dire qu'il +a un bouton nucléaire sur son bureau à tous moments.+ Informez-le que moi aussi j'ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne!".
- "Joe l'endormi" -
Tout au long de sa présidence, Donald Trump a utilisé Twitter pour ridiculiser ses adversaires et développer pour eux les sobriquets des plus moqueurs:
Le futur président, Joe Biden? "Sleepy Joe" (Joe l'Endormi). La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi? "Crazy Nancy" (Nancy la Folle). Adam Schiff, procureur en chef de sa procédure de destitution ? "Shifty Schiff" (Schiff le Fourbe)
Elizabeth Warren, candidate démocrate malheureuse à la présidentielle est affublée du surnom "Pocahontas", en référence à ses origines amérindiennes longtemps revendiquées mais en fait très diluées.
Au contraire, pour parler de lui-même, Donald Trump se qualifie de "génie extrêmement stable".
- Le plus viral -
Un mois avant l'élection présidentielle de novembre 2020: la campagne entre Donald Trump et Joe Biden bat son plein. A 01H00 du matin, le locataire de la Maison Blanche, septuagénaire, annonce avoir contracté le coronavirus.
"Ce soir, la Première dame et moi-même avons été testés positifs au Covid-19", a tweeté le président de la première puissance mondiale. "Nous allons entamer notre quarantaine et le processus de rétablissement immédiatement. Nous nous en sortirons ENSEMBLE!"
Le tweet est "liké" près de deux millions de fois, son record personnel. Donald Trump restera hospitalisé trois jours.
- Le dernier -
Probablement sans le savoir, Donald Trump tire sa révérence sur Twitter le 8 janvier en annonçant faire l'impasse sur la prestation de serment de son successeur, Joe Biden.
"A tous ceux qui ont demandé, je n'assisterai pas à la cérémonie d'investiture le 20 janvier".
Ce message, lourd de symbole restera le dernier de son compte, et ses environ 88 millions d'abonnés au moment de sa suspension.
TWITTER SUSPEND LE COMPTE DE DONALD TRUMP DE FAÇON PERMANENTE
L'étau se resserre sur le président américain, évincé des réseaux sociaux les uns après les autres : Twitter, son principal outil de communication, a suspendu son compte de façon permanente vendredi
L'étau se resserre sur Donald Trump, évincé des réseaux sociaux les uns après les autres: Twitter, son principal outil de communication, a suspendu son compte de façon permanente vendredi, deux jours après les émeutes de ses partisans qui ont envahi le Capitole pendant plusieurs heures.
"Après examen approfondi des tweets récents de @realDonaldTrump et du contexte actuel - notamment comment ils sont interprétés (...) - nous avons suspendu le compte indéfiniment à cause du risque de nouvelles incitations à la violence" de la part du président américain sortant, a expliqué l'entreprise dans un communiqué.
Jeudi, Facebook et d'autres services comme Snapchat ou Twitch ont aussi suspendu le profil du locataire de la Maison Blanche pour une durée indéterminée.
Mais avec plus de 88 millions d'abonnées, Twitter est la plateforme de prédilection de Donald Trump, celle qui lui sert à faire des annonces politiques, fulminer contre les médias ou insulter ses adversaires au quotidien.
"Nous ne serons pas réduits au silence", a protesté l'intéressé via le compte officiel POTUS (Président des Etats-Unis), à l'attention des "75 millions de patriotes" qui ont voté pour lui.
Il a évoqué des représailles contre le réseau qui "interdit la liberté d'expression" et le possible lancement de sa propre plateforme dans un futur proche, à travers une série de messages immédiatement retirés par Twitter.
"Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles", a expliqué un porte-parole de la société, qui va aussi prendre des mesures "pour l'imiter l'utilisation" des comptes gouvernementaux comme @POTUS et @WhiteHouse.
Le réseau des gazouillis avait déjà escaladé les mesures de rétorsion mercredi, en supprimant plusieurs messages du chef d'Etat, au lieu de simplement les masquer avec des notes d'avertissement.
- Risques de nouvelles émeutes -
Le républicain n'a pas cessé de contester la validité de l'élection présidentielle, et d'encourager ses fans à intervenir, enfreignant donc les règles des principales plateformes sur le respect des processus démocratiques.
Twitter avait ensuite suspendu son compte pendant douze heures avant de le réactiver jeudi, à la surprise générale, car le président est tenu en bonne partie responsable des émeutes qui ont choqué le pays et à l'étranger.
"Nos règles sur l'intérêt du public existent pour permettre aux gens d'entendre directement ce que les élus et leaders politiques ont à dire", a détaillé l'entreprise californienne vendredi. "Cependant nous avons bien fait comprendre depuis des années que ces comptes n'étaient pas entièrement au-dessus de nos règles, et qu'ils ne peuvent pas utiliser Twitter pour inciter à la violence, entre autres choses."
Avant que son compte ne soit fermé, Donald Trump a enfin reconnu sa défaite dans un message vidéo. Puis il a déclaré qu'il n'assisterait pas, contrairement à la tradition, à la cérémonie d'investiture de son successeur, le démocrate Joe Biden.
Selon Twitter, cette annonce est interprétée par certains de ses supporters comme la preuve de l'illégitimité des résultats électoraux, et fait de l'événement une cible parfaite pour de nouvelles émeutes.
"Des plans pour de futures manifestations armées prolifèrent sur Twitter et ailleurs, y compris pour une deuxième attaque du Capitole le 17 janvier 2021", relève la plateforme.
Un peu plus tôt vendredi, elle avait déjà supprimé de soutiens de Donald Trump qui ont entretenu les théories du complot de la mouvance suprémaciste QAnon.
- Trop tard -
Les critiques se sont multipliées toute la semaine contre les réseaux, jugés trop lents ou trop laxistes.
Un nombre croissant de personnalités et d'organisations ont appelé à bannir le milliardaire des plateformes, de Michelle Obama au syndicat des employés de Google (pour YouTube, où le compte de Donald Trump est toujours actif).
Les décisions de Facebook et de Twitter, longtemps attendues, ont d'ailleurs été accueillies avec plus de colère et de mépris que de soulagement.
"Quand Twitter et d'autres agissent maintenant, c'est comme tous ces hauts responsables du gouvernement qui démissionnent à quelques jours de la fin (du mandat) : c'est trop peu, trop tard", a regretté Angelo Carusone, président de l'ONG Media Matters for America.
"S'ils avaient agi plus tôt, les horribles événements de mercredi auraient pu être évités."
Mais outre les soutiens du président, qui accusent les réseaux sociaux de le censurer sur la base de leurs préjugés, des voix se sont élevées à gauche pour mettre en garde contre de possibles atteintes à la liberté d'expression.
"Nous comprenons le désir de suspendre (le président), mais tout le monde devrait s'inquiéter quand ces entreprises ont le pouvoir de retirer des personnes de leurs plateformes qui sont devenues indispensables à l'expression de milliards d'individus", a commenté Kate Ruane de la puissante association de défense des droits civiques ACLU.
par Oumou Wane
PLAIDOYER POUR UN TOURISME RÉINVENTÉ
La communication touristique ne peut pas se contenter de venter un secteur reconnu pour ses compétences techniques et son efficacité. Elle doit faire rêver, raconter des histoires… À bien des égards, le Sénégal est « sans égal »
Après une année complète faite d'incertitudes, les professionnels du tourisme se préparent à une deuxième saison à vide, de la Petite Côte, à la Grande Côte, en passant par la Casamance, avec Cap Skirring comme symbole des énormes pertes enregistrées par le secteur.
Avec l’arrêt des vols internationaux et les restrictions mondiales sur les voyages, le tourisme sénégalais réalise plus que jamais à quel point il dépend exclusivement du tourisme international, quasi à plus de 90%. Avec la pandémie de Covid-19, le nombre des touristes internationaux a chuté et bien que la crise ait bouleversé les économies de tous les pays, l’effet de ce choc s’est davantage fait sentir dans les pays qui tirent d’importants revenus du tourisme, comme c’est le cas pour le Sénégal. C’est pourquoi il nous faut penser le tourisme autrement, tout en se préparant à l’après Covid et à la reprise du secteur en explorant et en attirant de nouveaux marchés à fort potentiel.
Il est temps donc d’inverser la tendance car relancer le secteur du tourisme est primordial. Aussi, dans le contexte difficile qui perdure, pourquoi ne pas commencer par privilégier le tourisme intérieur et régional, qui permettrait déjà aux structures hôtelières de fonctionner, quitte à afficher des tarifs hors compétition, pour permettre aux Sénégalais de venir découvrir l’intérieur du pays et ses côtes. Voici une belle idée, que chaque sénégalaise et sénégalais puisse s’approprier cette destination aux multiples facettes avec ses plages d’exception, mais aussi une richesse historique et culturelle et une authenticité séduisant le public international depuis toujours.
Imaginons d’un côté des professionnels fiers d’appartenir à la destination Sénégal et de l’autre, des habitants également perçus comme des acteurs du tourisme : « Je suis Sénégalais, j’aime mon pays, je le fais connaître ». Ceci contribuera à créer une communauté qui amplifiera le « bouche à oreille » sur la destination, au fur et à mesure qu’elle grandit.
Mais bien entendu la manne touristique qui constitue la deuxième source de devises étrangères pour l’économie du Sénégal après la pêche, et qui emploie 100 000 personnes à travers le pays, repose sur la fréquentation du pays par le tourisme international.
Et pour faire revenir cette clientèle après la crise sanitaire, les atouts réels du territoire ne manquent pas. Au delà de certains stéréotypes (plages, affaires, folklore), le Sénégal, à 5 heures d’avion du grand marché émetteur européen est un véritable carrefour culturel de l’Afrique. Avec une position géographique privilégiée qui en fait l’un des pays les plus ensoleillés du globe, le Sénégal est sûr et agréable. Il se visite avec le cœur, l'hospitalité y est profondément ancrée, les plages de sable fin y sont dignes des plus grands sites balnéaires du monde, le pays est stable et sa démocratie modèle…
Encore faut-il le faire savoir ! La communication touristique ne peut pas se contenter de venter un secteur reconnu pour ses compétences techniques et son efficacité. Elle doit faire rêver, raconter des histoires…
À bien des égards, le Sénégal est « sans égal », ce n’est pas un simple voyage de plus… C’est plus qu’un simple voyage !
Qui, parmi les sénégalais de la diaspora n’a pas rencontré un voyageur rentré du Sénégal, plein d’étoiles dans les yeux, les papilles encore enchantées et ne tarissant pas d’éloges sur la gentillesse du peuple sénégalais.
Voici ce que chacun d’entre nous devrait commencer par faire. Croire en ses valeurs, reconnaître ses qualités, défendre son pays et le protéger.
Notre président Macky Sall, pourra bien se battre tout seul aux côtés des professionnels du voyage, affirmer que le tourisme sénégalais est sous haute protection et injecter des milliards CFA dans la relance du secteur, cela suffira t-il à faire revenir au Sénégal, les 1,7 million de touristes qu’il a accueilli l’année dernière, et voire à les augmenter ?
La compagnie aérienne Air Sénégal pourra lancer autant de nouvelles liaisons qu’elle voudra et acquérir tous les Airbus A321 du monde en faisant de Dakar une plateforme incontournable dans le transport aérien, il manquera encore l’essentiel.
Et cet indispensable, c’est nous, c’est notre enthousiasme et notre foi. Cette envie et cette invitation à faire goûter nos différences. Alors, en attendant la grande campagne de promotion du tourisme sénégalais par le gouvernement, (que j’appelle de mes vœux) tous à nos réseaux sociaux, via Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest, Google, Youtube, etc… Oublions le verre à moitié vide, pensons à sa partie pleine ! Battons-nous pour notre pays avec un cri d’amour et de ralliement de votre choix. Et pourquoi pas celui là : Mon Sénégal à toi ! (#monsenegalatoi) !
par Landing Badji
LA « VILLE », SURVIVANCE DE LA POLITIQUE COLONIALE DES « QUATRE COMMUNES » AU SENEGAL
Les « villes » furent surtout créées pour servir de fer de lance à la politique coloniale dite « d’assimilation ». Dès l’entrée en vigueur du C.G.C.L en 2014, la « ville » était devenue une anomalie démocratique
Madame Soham Wardini, maire de Dakar, a réagi contre le projet de suppression de la « ville » en ses termes :
« Dakar ville plus que centenaire, ancienne capitale de l’A.O. F, ville ouverte à toutes les identités, à toutes les fraternités, et à toutes les solidarités, témoin de notre histoire commune mérite plus de considération ».
Monsieur Abdoulaye Niang, maire de Rufisque, est lui aussi, sans surprise, contre. Ce serait un « déni d’histoire », soutient-il.
Les « villes » de Dakar et de Rufisque – comme avant elles, celles de Saint-Louis ou encore de Gorée - n’ont pas été créées par les sénégalais.
Brefs rappels
C’est pour l’année 1783 que le « Maire de ville » apparaît pour la première fois dans l’état général des dépenses à faire par l’Etat français dans la colonie du Sénégal.
Le 28 juin 1881, le droit colonial enregistrait un nouveau code, « le code de l’indigénat ». En 1887, le gouvernement français l’imposa à l’ensemble de ses colonies. Il distinguait deux catégories de personnes humaines : les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français (les noirs, les malgaches, les algériens, les antillais, les mélanésiens, etc.) Seuls les sujets français étaient soumis à ce code, c’est-à-dire à un ensemble de mesures dégradantes : les travaux forcés, l’interdiction de circuler la nuit, les impôts de capitation sur les réserves. D’autres mesures pouvaient y être ajoutées de façon discrétionnaire. Les délits qu’il avait consacrés étaient passibles d’emprisonnement ou de déportation.
Ce code sera appliqué dans la colonie du Sénégal jusqu’en 1946 (année du vote de la loi Lamine Gueye) alors que les Accords de Genève du 23 Avril 1938 avaient interdit toute forme de travail forcé. En Algérie, il restera en vigueur jusqu’à son indépendance en 1962. Le code de l’indigénat avait pour objectif de faire régner le « bon ordre colonial » basé sur l’institutionnalisation d’une inégalité inventée par les colons. C’’est pourquoi « les indigènes de l’île de Saint-Louis et de l’île de Gorée » se voient accorder la citoyenneté française par la loi du 04 Avril 1792. Quelques années après le triomphe de la Révolution de 1789. Après, viendront le tour de Dakar et Rufisque lorsqu’elles prendront une importance économique. Blaise Diagne appelait ces « Quatre Communes », le « Berceau de la France Africaine ». Et pour cause ! Car les « villes » furent surtout créées pour servir de fer de lance à la politique coloniale dite « d’assimilation ». Il était admis que les peuples colonisés étaient inférieurs aux « métropolitains ». Par conséquent, les colonisés devaient progressivement adopter la culture et les valeurs du colonisateur. Le Gouverneur Faidherbe déclarait à ce sujet dans un discours prononcé au cours d’une cérémonie de remise de prix à Saint-Louis le 14 Juillet 1860 : « C’est son intérêt, dont le nôtre n’est que la conséquence, que nous poursuivons, en cherchant à instruire cette population pour nous l’assimiler ». Voilà pourquoi, il s’était opposé pendant longtemps à l’élection des maires.
Parce qu’il préférait que le maire reçoive des instructions à appliquer dans ce sens plus tôt que d’être à l’écoute de ses électeurs. Sous ce rapport, il est utile de rappeler que les maires publiaient les ordres de l’Administrateur, contrôlaient leur exécution, assuraient la police ; ils étaient responsables de la voirie et participaient à la justice comme auxiliaires ; ils recevaient parfois mission de négocier avec les chefs locaux.
La construction du chemin de fer Dakar – Saint-Louis devait permettre à la France de relier ses communes de Saint-Louis (capitale) et de Dakar (port). Mais aussi de conquérir le Cayor. Il sera un élément majeur dans la colonisation française après la Conférence de Berlin (1884-1885).
A la création de l’Afrique Occidentale Française (A.O.F) en 1895, les citoyens des « Quatre Communes » conserveront leur statut de citoyens français tandis que les autres habitants des territoires colonisés seront cantonnés au statut « d’indigènes ». Ainsi encouragés à entretenir un complexe de supériorité. Aujourd’hui encore hélas, certains de nos compatriotes – d’un nombre infime heureusement - n’en sont toujours pas guéris. Cette politique coloniale a fait des victimes parmi des sénégalais devenus célèbres.
Lorsqu’il a été mobilisé, Abdoulaye Wade, alors surveillant à l’Ecole Normale William Ponty, sera désigné pour la « corvée des chiottes » au camp militaire de Rufisque jusqu’à son départ « pour la métropole ». C’est lui-même qui le révélera à feu maître Abdoulaye Thiaw, mon maître de stage. Membre du Comité Exécutif (notamment avec Sékou Touré dont il restera un des intimes jusqu’à la mort de ce dernier au pouvoir en Guinée) de l’Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire (U.GE.T.AN) ; membre éminent du Bureau Confédéral de l’Union Nationale des Travailleurs du Sénégal (U.N.T.S) – ancêtre de l’actuelle C.N.T.S – Thiaw passera sa Licence en Droit escorté par un garde pénitencier parce qu’il purgeait une peine d’emprisonnement suite à la grève générale de Mai 1968. Il deviendra « Premier Maodo » du parti de Mamadou Dia ancien président du Conseil de Gouvernement du Sénégal. Feu le professeur Assane Seck, avait été lui aussi mobilisé. Et, tout élève de l’Ecole Normale William Ponty qu’il était – ce qui lui donnait le droit d’être doté en tenues et souliers – avait été déchaussé au camp militaire de Ouakam jusqu’à son départ « pour la métropole ». Il avait raconté cet épisode de sa vie à son neveu, mon ami feu Seydina Issa Diop Ingénieur des Industries chimiques et qui fût Conseiller technique des ministres André Peytavin et Abdou Diouf devenu président de la République.
Léopold Sédar Senghor – qui se révéla aux sénégalais au cours de sa fameuse conférence publique sur « Assimiler et non être assimilé » à la Chambre de Commerce de Dakar en 1945 – avait été convaincu surtout par des cadres du Fuuta à quitter la S.F.I O de Lamine Gueye et de créer son propre parti politique.
La principale mission de la « ville » avait fait d’elle une force d’attraction telle qu’une part non négligeable des deniers de l’Etat colonial français lui étaient destinés.
C’est ce qui explique en partie les investissements consentis dans les « villes » situées le long du chemin de fer Dakar - Saint-Louis. Ses mirages ont ébloui et continuent d’éblouir plus d’un !
Après l’indépendance en 1960, les régions périphériques notamment ont continué à souffrir de cette option politique.
La supression de la « ville » s’était imposée d’elle-même depuis 2014
La réforme voulue par le président Macky Sall et appelée « Acte III de la décentralisation » avait dissout les communes d’arrondissement de Dakar érigées en Communes. Ce qui était en cohérence avec sa politique de territorialisation des politiques publiques. Mais aussi avec les prescriptions de l’article 15 du nouveau Code Général des Collectivités Locales (C.G.C.L) qui dispose :
« Les collectivités locales sont d’égale dignité. Aucune collectivité locale ne peut établir ou exercer de tutelle sur une autre ».
Or, la « ville de Dakar », par l’importance de son budget, de ses programmes ainsi que de son patrimoine, exerce une tutelle de fait sur ces Communes. C’est une violation de cet article. Elle s’ajoute au fait que le maire de Dakar (tout comme celui de Rufisque) est élu au suffrage universel indirect et non par les Dakarois dont il reste très éloigné ! Concrètement, il ne leur rend pas compte. Ce sont les maires des Communes qui sont proches de leurs administrés. En fait, dès l’entrée en vigueur du C.G.C.L en 2014, la « ville » était devenue une anomalie démocratique.
Mais il est une autre partie de la déclaration du maire de Dakar qui mérite quelques commentaires :
« …Aujourd’hui plus que jamais, c’est le devenir de notre territoire, notre avenir commun qui est en jeu. C’est à nous de décider, pour que d’autres ne décident pas à notre place, de l’évolution que nous voulons donner à Dakar, notre ville ».
Les Dakarois ne sont pas citoyens d’une ville mais d’un pays, le Sénégal. Pas plus qu’ils n’ont un « territoire » qui leur appartienne. Ils n’ont jamais eu et n’auront jamais le droit de décider de leur « avenir » ! La « ville de Dakar » a été créée par décret. Dans notre système démocratique, « la souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l’exerce par ses représentants ou par la voie du référendum. » (Article 3 alinéa 1 de la Constitution). En d’autres termes, les députés à l’Assemblée Nationale peuvent voter au nom du peuple sénégalais.
La suppression de la « ville » ne changera ni le statut de citoyens sénégalais de ses habitants, ni leur vie de tous les jours, ni les solidarités nées de nos cultures, de notre foi ; ni de son statut de capitale du Sénégal. Alors ! En quoi une telle réforme manquera-t-elle de « considération » aux Dakarois ?
Au contraire, l’élection souhaitée (et acceptée par le Dialogue National) par les principaux acteurs d’une élection des maires au suffrage universel direct appelle aussi à la concrétisation de ce projet. Sinon, les Dakarois devraient voter pour élire le maire de leur Commune, puis pour élire le maire des Communes !
Un gaspillage de nos maigres ressources financières. Alors surtout que Lévi-Strauss, dans « Race et Histoire », nous avait prévenu :
« L’Humanité est riche de possibilités imprévues dont chacune, quand elle apparaîtra, frappera toujours les hommes de stupeur ; le progrès n’est pas fait à l’image confortable de cette « similitude améliorée » où nous cherchons un paresseux repos, mais il est tout plein d’aventures, de ruptures et de scandales. L’humanité est constamment aux prises avec deux processus contradictoires dont l’un tend à instaurer l’unification, tandis que l’autre vise à maintenir ou à rétablir la diversification. »
Landing Badji est Avocat à la Cour, Consultant international
Explosif ! Le bilan des huit décès rapporté pas plus tard qu’hier largement battu. Treize décès ont été recensés dans le communiqué n°314 du ministère de la Santé et de l’Action sociale, lu ce samedi, 9 janvier, par Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, le directeur de la Prévention. Qui rapporte que sur 2555 tests réalisés, un record de 328 cas, sont revenus positifs. Du jamais vu au Sénégal surtout après l’explosion de cas, 296, répertoriée dans le décompte d’hier. Le taux de positivité reste élevé avec 12,84%.
Dans les détails des nouvelles contaminations, il s’agit de 120 cas contacts suivis, zéro cas importé et 208 issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont recensés entre Kaolack, 18, Touba, 15, Dakar-Plateau, 13, Maristes et Ouakam, 9, Yoff, 8, Almadies, Mbour et Parcelles Assainies, 6, Médina, Rufisque, Saint-Louis, Thiès et Tivaouane, 5, Fatick, Guédiawaye, Liberté 6, Mermoz et Ouest-Foire, 4, Amitié 2, Gibraltar, Coki, Niarry Tally, Nord-Foire, Pikine et Sacré Cœur, 3, Cité Soprim, Dieuppeul, Diourbel, Fann Résidence, Guinguinéo, Hlm, Hlm Grand-Yoff, Liberté 3, Patte d’Oie, Point E, Sud Foire et Ziguinchor, 2, Amitié 3, Bambey, Cité Apix, Cité Cpi, Cité Keur Gorgui, Derklé, Diakhao, Diamniadio, Grand-Dakar, Hann Bel Air, Hlm Grand-Médine, Joal, Kaffrine, Keur Massar, Kédougou, Khombole, Liberté 1, Liberté 4, Liberté 5, Linguère, Louga, Mamelles, Mbacké, Mbao, Mékhé, Sakal, Sicap Karack, Tamba et Thiadiaye, 1.
Seule lueur d’espoir, 112 patients contrôlés négatifs ont été déclarés guéris. Par contre, 32 cas graves sont pris en charge en réanimation.
A ce jour, 21 000 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 18 128 guéris, 459 décédés et donc 2412 patients sous traitement.
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IL FAUT QU'ON PRENNE DES MESURES
Dr Abdoulaye Bousso, en première ligne dans la lutte depuis le début de la pandémie, a craché ses vérités sur ces questions, hier sur "Jakaarlo Bi"
Au Sénégal, le débat fait rage sur l’opportunité du couvre-feu actuel, sur le vaccin et sur l’existence même de la covid-19. Dr Abdoulaye Bousso, en première ligne dans la lutte depuis le début de la pandémie, a craché ses vérités sur ces questions, hier sur "Jakaarlo Bi".«Un couvre-feu de 21h et 5h apporte quelque chose à la riposte. Ça apporte à la baisse du nombre de contaminations. A partir de 18h les gens arrêtent ce qu’ils font, arrêtent les réunions. Même si on pense que c’est faible mais ça impacte le nombre de cas (…)Il faut qu’on prenne des mesures. C’est quelque chose d’obligatoire pour nous. Si on ne le fait pas, qu’on n'attende pas qu’on aille vers la situation que vivent d’autres pays car ce serait insoutenable (…)Su le vaccin, je pars d’un principe, seule le vaccin peut régler une épidémie. Je pense qu’on n’en disconvient pas. On ne peut mettre un terme à l’épidémie sans un vaccin.»
SERIGNE MOUNTAKHA REPORTE LE MAGAL DE POROKHANE
L'édition 2021 du magal de Porokhane initialement fixée pour le 25 février prochain n'aura finalement pas lieu à la date indiquée.
L'édition 2021 du magal de Porokhane initialement fixée pour le 25 février prochain n'aura finalement pas lieu à la date indiquée.
Telle a été, en effet, la décision de Serigne Mountakha Mbacké Bassirou. Le Khalife de Serigne Bassirou et par ailleurs Khalife Général des Mourides l'a personnellement fait savoir au comité d'organisation de l'événement, ce vendredi, à Touba.
Serigne Mountakha Mbacké expliquera clairement aux organisateurs que cette nouvelle orientation est causée par la recrudescence de la pandémie de la Covid-19 qui connaît, désormais, une très rapide propagation. Il ne manquera pas de signaler que les rassemblements sont de nature à favoriser la contamination. Le chef religieux n'a, toutefois, pas communiqué une nouvelle date.
LE CNFA SE MET A JOUR
Le Centre national de formation et d’action de Rufisque abrite, depuis avant-hier jeudi, un atelier de deux jours qui porte sur l’élaboration d’un Plan Stratégique de développement pour 2021/2026.
Le Centre national de formation et d’action de Rufisque abrite, depuis avant-hier jeudi, un atelier de deux jours qui porte sur l’élaboration d’un Plan Stratégique de développement pour 2021/2026. Avec ce nouveau plan, le centre va devenir le Centre National de Développement des Ressources National des ressources de l’Etat.
Le Centre national de formation et d’action se dote d’un plan stratégique de développement pour se mettre à l’heure de la modernisation de l’administration publique. Après 60 ans d’existence, le CNFA de Rufisque a entrepris avant-hier jeudi le toilettage de ses textes pour opérer sa mue. L’atelier de deux jours a permis l’installation du comité de pilotage chargé de l’élaboration du Plan stratégique de développement du centre dont la création remonte à l’année 1962 avec pour objectif d’assurer la formation des agents de l’administration publique. Aujourd’hui, dans le cadre du renouveau de l’administration publique et de la mise en œuvre du Programme d’appui à la modernisation de l’administration, le centre ne peut plus assurer son rôle du fait des nombreuses difficultés auxquelles il est confronté.
Selon Amadou Camara Fall directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique, «le CNFA éprouve plusieurs années un certain nombre de difficultés pour assumer pleinement sa mission d’assurer la formation continue des agents de l’administration. Ces difficultés concernent le cadre juridique et institutionnel inadapté et les incohérences du cadre d’organisation et de pilotage actuel ainsi le manque des ressources humaines».
C’est pourquoi, il urge de mettre à jour le centre pour faire «évoluer les missions, le cadre juridique et institutionnel du centre de formation et d’action (CNFA) pour en faire un Centre national de Développement des Ressources de l’Etat». D’où la nécessité de la mise en place de ce nouveau plan stratégique de développement 2021/2026. L’objectif de ce plan sera de permettre au centre de devenir une référence en matière de formation des agents de l’Etat qui repose sur trois piliers que sont : «la gestion rénovée des ressources humaines de l’Etat ; une meilleure prise en charge de la formation des agents de l’Etat ; et, un management performant du CNFA».
C’est la tâche assignée au comité de pilotage qui devra présenter un document dont la mise en œuvre permettra au centre de suivre les nouvelles dynamiques en cours dans le secteur de l’administration publique et d’être au niveau de gestion axée sur les résultats mais aussi d’être en cohérence, dans ses actions en phase avec les politiques publiques.
LES JOURNAUX PRÉOCCUPÉS PAR LA DISPARITION D’UNE ÉTUDIANTE SÉNÉGALAISE À PARIS
Dakar, 9 déc (APS) – Les journaux du week-end font le point sur l’enquête visant à retrouver Diary Sow, une étudiante sénégalaise portée disparue à Paris depuis six jours, tout en s’intéressant à la situation du Covid dans le pays.
‘’Diary Sow, le point sur l’enquête’’, résume ainsi L’Observateur à sa Une. Le journal souligne que plus les heures passent, plus la crainte du pire se fait sentir du côté de Paris où les enquêteurs français, les responsables du lycée Louis-le-Grand et les autorités diplomatiques et consulaires sont à pied d’œuvre pour la retrouver.
‘’Jusqu’à hier (vendredi) à 18 heures, aucune piste ne menait encore à la crack sénégalaise portée disparue depuis lundi’’, fait savoir le savoir la publication en précisant que l’inquiétude va crescendo et plonge la mission diplomatique accréditée à Paris dans la stupeur.
Le journal Enquête évoque de son côté une ‘’grosse inquiétude’’ au sujet de cette disparition et relève que la ‘’crainte gagne les cœurs’’.
Selon la publication, l’étudiante sénégalaise, deux fois de suite meilleur élève du pays au Concours général, n’a pas encore donné signe de vie. Disparue depuis le retour des fêtes de Noël, le service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger assure que les autorités sénégalaises et françaises suivent l’affaire de très près.
Le journal Libération relève un ‘’mystère total’’ au sujet de cette disparition qui a plongé le quartier Carrefour Malicounda et toute cette commune des faubourgs de Mbour (ouest) dans une situation indescriptible.
Tristesse, désolation, inquiétude, angoisse, peur : aucun mot n’est de trop pour décrire l’atmosphère qui règne chez la famille de la meilleure élève du Sénégal durant deux années de suite.
La propagation continue du nouveau coronavirus et l’autre sujet de préoccupation des journaux parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise, à l’image du quotidien L’AS qui évoque un ‘’record macabre’’ en commentant les chiffres de l’épidémie rendus publics la veille par les autorités sanitaires (8 décès et 396 nouvelles contaminations).
Le quotidien croit même savoir que le Sénégal compte plus de morts que la Guinée Conakry, la Gambie et la Guinée Bissau réunis.
‘’D’après les dernières statistiques, les pays limitrophes s’en sortent mieux que le Sénégal en ce qui concerne le nombre de décès dû au Covid-19. Avec 446 morts depuis l’apparition de la maladie sur son sol, le Sénégal a enregistré beaucoup plus de décès que ses voisins’’, rapporte le journal.
Le Quotidien s’intéresse à la course aux vaccins et se fait écho de la ‘’piqûre de rappel’’ de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
‘’La course aux vaccins contre le Covid-19 est lancée pour sauver l’humanité de cette pandémie. Face à cette situation qui montre la vulnérabilité des pays sous-développés, l’OMS a demandé aux pays riches de cesser de conclure des accords bilatéraux avec les firmes pharmaceutiques et de soutenir l’initiative COVAX visant à rendre démocratique l’accès aux vaccins’’, indique-t-il dans ses colonnes.
Pendant ce temps, Le Soleil confirme l’apparition de la grippe aviaire dans le pays et relève que 42.000 sujets et 2.723 œufs de consommations ont été déjà détruits. Selon le journal, un foyer du virus H5N1 est apparu à Pout, une localité de la région de Thiès (ouest) poussant les autorités à ordonner l’abattage de 42.00 pondeuses et la destruction de 2.723 œufs.
Sud Quotidien accorde la priorité à la politique en s’intéressant au débat sur le financement des partis politiques au Sénégal. Le journal pointe un statu quo autour de la question, ‘’’un mal entretenu par la majorité et l’opposition’’.
’’La question du financement des partis politique remise au goût du jour par la menace de dissolution du partir PASTEF (opposition) brandie par le ministre de l’Intérieur, suite à au lancement d’un campagne internationale de levée de fonds initiée par cette formation politique, ne semble pas s’inscrire dans l’ordre de priorité des acteurs politiques, alors qu’ils tiennent des rencontres de concertations autour du processus électoral en vue d’une amélioration du système démocratique sénégalais, déplore le quotidien du Groupe Sud communication.