SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
15 mai 2024
L’AFRIQUE RESTE DANS LA CONTINUITE
L’on parle souvent d’une nouvelle ère pour les cinémas d’Afrique. La question était ce samedi au cœur d’un webinaire organisé par le Centre Yennenga de Grand-Dakar en collaboration avec l’Agence africaine culturelle (Aac55).
Peut-on parler d’une nouvelle ère pour les cinémas d’Afrique ? Pour répondre à cette question, le Centre Yenenga et l’Agence africaine culturelle (Aac55) ont organisé ce samedi un webinaire. Cet évènement marquait aussi pour le centre créé par Alain Gomis, le lancement d’une opération de crowfunding destiné à parachever le financement de ses activités.
L’on parle souvent d’une nouvelle ère pour les cinémas d’Afrique. La question était ce samedi au cœur d’un webinaire organisé par le Centre Yennenga de Grand-Dakar en collaboration avec l’Agence africaine culturelle (Aac55).
Pour Mamadou Dia, réalisateur du film Baamum Nafi, il faudrait plutôt parler de «continuité». «On a toujours cette idée que maintenant, il y a une nouvelle ère dans le cinéma en Afrique. Mais c’est toujours un continent qui fait de très beaux films comme Touki Bouki. Donc parler de nouvelle ère, ce n’est pas toujours rendre l’hommage qui sied aux ainés.» Le double Etalon d’or du Fespaco est bien d’accord avec cette approche. «On a vraiment besoin d’eux», souligne Alain Gomis qui regrette que ces aînés soient quelque peu marginalisés, ce qui les empêche de faire des films. «Des fois on oublie qu’il y a des anciens qui sont toujours là et qui eux finissent par avoir de plus en plus de mal à faire des films. On ne construit pas un cinéma avec une seule génération. Il faut au moins trois générations», estime le réalisateur et fondateur du Centre Yennenga de Dakar.
Aujourd’hui, l’industrie cinématographique sénégalaise se construit pas à pas. Et constate Mamadou Dia, «un long métrage entier peut se faire au Sénégal maintenant avec des connaissances sénégalaises. Ce n’est pas une nouvelle ère mais une continuité». Il salue en outre le rôle des aînés. «Si on fait des films maintenant, c’est parce que la connaissance existe et elle existe parce que les aînés ont formé des gens». Alain Gomis qui a pu bénéficier des conseils avisés de Djibril Diop Mambety, a expliqué les circonstances particulières de cette rencontre.
«Après avoir vu Touki Bouki, j’ai tout enchaîné et j’étais fasciné par le cinéma de Mambety. Sa façon de raconter, de mélanger des choses et d’être en même temps très personnel. J’avais l’impression qu’il me parlait à moi», raconte-t-il. Désireux d’échanger avec le «Prince de Colobane», Alain Gomis n’hésita pas à l’appeler. «Il y avait son numéro dans l’annuaire. Je l’ai appelé et il m’a dit de passer. J’y suis allé. Je venais d’écrire mon scenario Lafrance et je lui ai donné. Je suis revenu le lendemain et les autres jours et on a parlé de beaucoup de choses mais rarement de cinéma. De façon détournée, sans vraiment parler de cinéma, il m’a appris beaucoup de choses. Il avait cette aura, cette force qui permet de transmettre des choses sans vraiment en parler», témoigne Alain Gomis.
Financement participatif pour le Centre Yennenga
Ce webinaire animé par la journaliste de France 24, Fatimata Wane, a aussi vu la participation de Mati Diop et Dieudonné Hamadi, réalisateur congolais. Il s’agissait pour le Centre Yennenga de lancer une opération de financement participatif. Dédié à la création, la diffusion et la formation cinématographique, le Centre Yenenga va accueillir des 2021, une première promotion qui sera formée à la post-production. «Grâce aux soutiens du Fopica, de la Ville de Dakar et de l’Agence française de développement (Afd), le projet est déjà financé à hauteur de 90%. La campagne de levée de fonds vise à couvrir les 10% restants, soit 50 000 € (32 millions de francs Cfa)», explique la coordonnatrice du centre, Fama Ndiaye. Les dons serviront à financer la programmation artistique et culturelle du centre avec des ateliers et des projections gratuites, les frais d’hébergement et de restauration des bénéficiaires des formations non-résidents de Dakar, l’achat de matériel dédié́ à la projection et aux tournages et des travaux d’aménagement du lieu.
DES EMPLOIS FICTIFS, EN VEUX-TU, EN VOILÀ
Il n’est pas surprenant que les révélations sur les actes de mauvaise gestion continuent de marquer l’image du Port, de DDD, de la Senelec, de l’Onas, du Coud, etc. On recrute à tour de bras des militants qui vont constituer un électorat dans son patelin
Les consommateurs sénégalais avaient accusé le coup, quand la Direction de Senelec avait décidé de réajuster, à la hausse, les prix de l’électricité, à compter du 1er décembre 2019. L’objectif était de permettre à Senelec de pouvoir assurer ses charges de fonctionnement qui devenaient insupportables. Des syndicalistes maison étaient alors sortis du bois pour dénoncer de nombreux travers dans la gestion, notamment le recrutement, à tour de bras, d’une clientèle politique originaire de Dagana, le fief électoral de l’ancien Directeur général, devenu par la suite ministre du Pétrole et des énergies, Mouhamadou Makhtar Cissé.
L’incompréhension était grande car la Société nationale d’électricité avait toujours été présentée comme un modèle de bonne gouvernance d’une entreprise publique. Le 16 décembre 2019, dans une chronique intitulée «La nécessite de faire l’audit de Senelec», nous nous interrogions sur cette situation, au risque de passer pour faire partie d’on ne sait quel complot contre Mouhamadou Makhtar Cissé. L’audit n’a pas été fait et on se rend compte qu’on aurait bien dû le faire pour situer les responsabilités et surtout pour qu’une telle mission pût servir de leçon aux nouvelles équipes dirigeantes. Le président du Conseil d’administration de la Senelec, Khalifa Dia, une voix on ne peut plus autorisée, avec candeur ou naïveté, vient de faire une sortie largement relayée par les réseaux sociaux, sur la bien mauvaise façon dont Senelec aurait été gouvernée par Mouhamadou Makhtar Cissé et continuerait de l’être par son successeur Papa Demba Bitèye. Khalifa Dia regrette de n’avoir pas été nommé Directeur général, comme le lui aurait promis le Président Macky Sall, car cela aurait été pour lui une opportunité pour faire, au profit des populations de Ngoumba-Guéoul, comme Mouhamadou Makhtar Cissé, qui avait recruté plus de 1300 personnes provenant de Dagana, ou Papa Demba Bitèye qui recrute tous les ans plus de 300 nouvelles personnes. En d’autres termes, le recrutement massif de cette clientèle politique provenant de Dagana avait déjà renchéri les coûts d’exploitation de l’entreprise avec une hausse de plus de 33 milliards de francs Cfa de la masse salariale, une situation qui, faudrait-il le rappeler, avait été fustigée par certains syndicalistes. Sur ses factures d’électricité, le consommateur paie stoïquement la note de telles turpitudes.
Mais la grande question est de savoir les conditions dans lesquelles arriveraient à travailler ces personnels supplémentaires. Manifestement, leur recrutement ne procéderait pas d’une nécessité pour l’entreprise, autrement les emplois auraient été pourvus bien avant. Et dans quelles structures seront installés d’aussi nombreux agents ? Vont-ils s’asseoir les uns sur les autres ?
En effet, on peut bien deviner que de tels recrutements ne répondraient guère aux profils techniques nécessaires et pertinents. De nouveaux agents seront ainsi engagés pour des missions qu’ils ne sauraient remplir efficacement, au détriment de nombreux jeunes pourtant bien formés ou préparés pour occuper de pareils emplois. On peut, au regard de cet exemple, comprendre l’amertume des jeunes diplômés sénégalais aux portes du marché du travail ! En outre, ces personnels engagés pour des considérations politiques ne se sentiront en rien obligés d’occuper les emplois. On peut bien s’attendre que ces personnes resteront allègrement à domicile ou occuperont leur temps à d’autres activités. Ainsi, la porte est grande ouverte pour des emplois fictifs.
La stratégie de mouiller tout le monde
Il est assez amusant de relire les communiqués sanctionnant les réunions du Conseil des ministres. Il revient comme une phrase sempiternelle, que le chef de l’Etat a demandé l’audit de telle ou telle structure de l’Etat. Ainsi, au gré de l’actualité, la nécessité de fouiller la gestion des entreprises publiques se fait sentir mais c’est comme si jamais de telles missions ne devraient être conduites à terme. Ainsi, tout nouveau Directeur général qui arrive à un poste ne pourra que constater les dégâts provoqués par son prédécesseur. Les révélations dans les médias suscitent à chaque fois l’émoi et on en arrive à la conclusion que le nouvel arrivant ne saurait pas faire pire que son prédécesseur. Malheureusement, les mêmes méthodes dénoncées et décriées sont remises à la sauce du nouveau manager qui très rapidement va prendre le pli de son prédécesseur, surtout qu’il est de notoriété publique que les actes de mauvaise gestion les plus scandaleux ne sont pas sanctionnés. Un palimpseste d’actions limites pour satisfaire des clientèles politiques remplace ainsi les feuilles de route de nos managers ou dirigeants de structures publiques. Il est arrivé des situations où des dirigeants d’entreprises publiques, qui se sont illustrés comme de véritables prédateurs, en sortent avec les honneurs et sont applaudis à leur départ par ces centaines ou milliers d’employés qu’ils avaient pris le soin de faire recruter.
D’ailleurs, de tels dirigeants, en raison de leurs bons résultats électoraux, bénéficient le plus souvent d’une promotion en se hissant au gouvernement et ceci aux dépens des entreprises publiques qu’ils ont eu à gérer. Même quand ces nominations au gouvernement pourraient être des sanctions, elles n’en sont pas moins perçues par l’opinion comme des promotions pour celui qui en bénéficie. Pourquoi alors ne pas suivre les pas de son prédécesseur ? Il n’est donc pas surprenant que les révélations sur les travers de mauvaise gestion continuent de marquer l’image publique du Port de Dakar, de la Société Dakar Dem Dikk, de Senelec, de l’Office national d’assainissement du Sénégal (Onas), du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (Coud), de l’Ofor, de la Poste entre autres.
Le modus operandi reste le même, on recrute à tour de bras des militants qui vont constituer un électorat dans son patelin et vous feront une haie d’honneur relayée dans les médias à votre départ. Quel est le patelin au Sénégal où un recrutement de plusieurs centaines de personnes ciblées ne changerait pas le cours des résultats d’une élection ? Le patron d’une société nationale qui se refuserait d’agir de la sorte est voué aux gémonies par ses proches. On a pu reprocher à un Directeur général d’une grande boîte d’avoir perdu l’élection locale devant un chômeur, parce qu’il n’avait pas recruté des jeunes de son fief électoral, du temps où il dirigeait une grande société nationale. De l’autre côté, les syndicats maison détournent le regard sur certains abus d’autant qu’au passage, ils sont servis sur la bête. Il faudrait bien acheter la paix sociale non ? La bamboula est étendue jusqu’aux amis et alliés politiques. Ainsi, tel Directeur général d’une entreprise publique arrive à proposer à des personnalités politiques influentes de leur réserver un certain quota de «jeunes à recruter», afin de leur donner en quelque sorte un coup de main sur le terrain politique. L’offre peut cependant ne pas être aussi magnanime. Ce serait toujours de bonne guerre de mouiller tout le système, en recrutant par exemple quelques personnes pour chaque responsable politique !
Le phénomène commencerait à gagner les plus hautes institutions de l’Etat avec des recrutements tous azimuts de conseillers et autres chargés de mission à un rythme et un nombre qui ne répondraient à aucune rationalité. Il revient au chef de l’Etat de mettre de l’ordre à tout cela car à la fin de la journée, tous les écarts et turpitudes sont versés à son bilan. Le Président Sall a aussi le devoir de prêcher par l’exemple car tout interventionnisme de sa part pour caser des «protégés» ou «recommandés» autorisera de la part de l’autorité chargée de satisfaire la demande, d’en profiter pour faire passer ses propres «dossiers» et ceci très souvent sans aucune retenue ou limite. La même logique prévaut quand un directeur d’une entreprise publique offre par exemple à des structures proches du chef de l’Etat des dizaines de billets pour le pèlerinage à la Mecque ! Ce dirigeant d’entreprise publique s’aménagera toujours la possibilité d’en distribuer à des catégories d’employés de sa boîte et à sa propre clientèle politique ou sociale. Les principes de la bonne gouvernance en pâtiront à tous les coups !
ISMAÏLA MADIOR FALL CHOISIT OUSMANE SONKO COMME CHEF DE L’OPPOSITION
En acceptant de remplacer Aminata Touré à la tête du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese), Idrissa Seck cède le titre de chef de l’opposition à celui qui est arrivé troisième derrière lui à l’élection présidentielle de 2019
Le titre de chef de l’opposition revient de droit au leader de Pastef, Ousmane Sonko. En tout cas c’est l’avis de l’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall qui estime que ce statut doit revenir à celui qui est arrivé deuxième à l’élection présidentielle. Ayant rallié le Macky, Idrissa Seck donne donc libre cours à Ousmane Sonko, arrivé troisième avec 15,67% des voix
En acceptant de remplacer Aminata Touré à la tête du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese), Idrissa Seck cède le titre de chef de l’opposition à celui qui est arrivé troisième derrière lui à l’élection présidentielle de 2019. C’est l’avis de Ismaïla Madior Fall qui estime que si “Idrissa Seck n’est plus éligible, c’est celui qui suit qui doit être le chef de l’opposition».
S’abstenant de citer nommément Ousmane Sonko, l’ancien garde des Sceaux insiste : «A mon avis, le chef de l’opposition devrait être, à défaut du second, le troisième». Il ajoute que si cette question n’est toujours pas vidée, la faute incombe au dialogue national. Au sein de la Commission politique du Dialogue National, souligne-til, «certains disent que le chef de l’opposition revient au second de l’élection présidentielle, en l’occurrence Idrissa Seck mais aujourd’hui, il ne pourrait pas l’être pour la simple raison qu’il est avec le pouvoir. Donc s’il n’est plus éligible, c’est celui qui suit qui doit être le chef de l’opposition. D’autres disent qu’on va voir le chef du parti qui a le plus grand nombre de députés après le parti majoritaire et dans ce cas de figure, ce sera le Pds». Toutefois, le constitutionnaliste estime que dans un système présidentiel comme le Sénégal, l’élection mère est la Présidentielle. «Et vu sous cet angle, le chef de l’opposition devrait être, à défaut du second, le troisième».
«LA VOLONTÉ DU PRÉSIDENT EST D’ORGANISER LES LOCALES AU COURS DE L’ANNÉE 2021»
Abordant la question des élections locales qui fait encore l’objet de débat dans l’espace politique, Ismaïla Madior Fall a tenu à laver à grande eau Macky Sall. Il estime que le souhait du président de la République est d’organiser les Locales au courant de l’année 2021. «Mais c’est le Dialogue national qui a dit qu’il faut au préalable auditer le fichier qui avait déjà un taux de fiabilité de 98% à la veille de l’élection présidentielle, et qu’il fallait aussi évaluer le processus électoral», indique l’ancien ministre de la Justice. «Donc pour une fois, la faute n’est pas imputable au pouvoir».
Pour Ismaëla Madior Fall, le Président Sall a toujours privilégié le consensus. «Par conséquent, c’est normal qu’il se conforme au résultat du Dialogue», dit-il tout en ajoutant que les locales auraient pu se tenir même en 2020. D’autant que le Président Macky Sall qui venait de remporter les élections avec plus de 58% des voix avait le vent en poupe et allait les remporter
JARAAF REMPORTE LE DUEL DES «AFRICAINS»
Le Jaraaf de Dakar a réalisé, ce weekend, la bonne opération de la cinquième journée du championnat en battant Teungueth FC au stade Ngalandou Diouf (2-0) dans le duel des «Africains».
Le Jaraaf de Dakar a réalisé, ce weekend, la bonne opération de la cinquième journée du championnat en battant Teungueth FC au stade Ngalandou Diouf (2-0) dans le duel des «Africains». Avec ce score, les hommes de Malick Daf infligent à l’équipe Rufisquoise sa première défaite depuis 2019 en championnat.
JARAAF DÉFAiT TEUngUETH FC
Le duel des Africains a été âprement disputé hier au stade Ngalandou Diouf. Invaincu depuis plus de deux ans, le Teungueth FC s’est incliné à domicile devant le Jaraaf de Dakar sur la marque de deux buts à zéro. Madické Kane a été bourreau des Rusfisquois. Le milieu de terrain de l’équipe de la Médina s’est offert un doublé à la 53’ et à la 90’ sur deux pénaltys. Grâce à cette victoire, les hommes de Malick Daf sont désormais à égalité de points (10) avec leur adversaire du jour et occupent la troisième place. Malgré cette défaite, les hommes de Youssouph Dabo se classent au deuxième rang.
AS DOUANES CONFIRME DEVANT DIAMBARS
Victorieuse devant le Jaraaf lors de la précédente journée, AS Douanes a confirmé face à Diambars (1-0). L’unique but de la partie est l’œuvre de Adama Tamba et a été inscrit dans les premières minutes de la rencontre. Avec ce résultat, les académiciens de Saly enregistrent leur première défaite de la saison. Au plan comptable, les Gabelous grimpent au classement et se positionnent désormais à la quatrième place avec 9 points. Au même moment, Diambars occupe la première place (10) avec une différence de but.
LE CASA SPORT N’Y ARRIVE PAS
Le Casa Sport peine à prendre son envol dans l’élite sénégalaise. En effet, le club de Ziguinchor ne parvient pas à enchaîner les victoires depuis l’ouverture de la saison. En déplacement à Déni Birame Ndao, les Sudistes ont partagé le point du nul contre Génération Foot (0-0). Avec ce résultat, le Casa Sport occupe la septième place avec 6 pts. Par contre, les Grenats sont 11ème avec 5 pts.
US GORÉE ENFONCE NIARRY TALLY
Union Sportive de Gorée a signé lors de la cinquième journée sa première victoire de la saison. Grâce à Babacar Ndiaye, les insulaires conservent les trois points. Les hommes de Sidath Sarr comptent désormais quatre points avec une place de treizième. De son côté, Niarry Tally n’y arrive plus. Les Galactiques ont subi leur quatrième défaite de la saison et occupent la dernière place du championnat avec seulement 3 points. Au stade la Tanière Bruno Metsu, Stade de Mbour et Cneps Excellence ont fait un match nul et vierge (0-0). A Louga, Ndiambour a été tenu en échec par Mbour Petite Cote. Les Lougatois signent leur quatrième match nul en cinq sorties. Au classement, ils sont 6ème avec 7 points, alors que les Pélicans occupent la douzième place avec 4 points. LingUèRE, SEUL LEADER En LigUE 2 En ligue 2, la Linguère de SaintLouis conforte sa place de leader en dominant US Ouakam (1-0). L’équipe de la vieille ville enregistre ainsi sa quatrième victoire de la saison. Par contre au bas du tableau, on retrouve Jamono Fatick (13ème, 2pts) et Africa Promo Foot (14, 1 pt).
RESULTATS
Stade Ngalandou Diouf
Teungueth FC / Jaraaf 0-2 Stade Djibril Diagne
G. Foot / Casa Sport 0-0 Stade Municipal de Mbao
US Gorée / Ngb 1-0 Stade la Tanière Bruno Metsu
Stade de Mbour / Cneps 0-0 Stade Alboury Ndiaye
Ndiambour / Mbour PC 1-1 Stade Ibrahima Boye
AS Douanes / Diambars 1-0 Stade Amadou Barry
Dakar SC / AS Pikine 0-0
MACKY ENTERRE LE HAUT CONSEIL DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION DE WADE
Le président a signé, le 27 janvier dernier, le décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil national pour l’insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ)
C’est officiel. Le Président Macky Sall a signé, le 27 janvier dernier, le décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil national pour l’insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ). Par la même occasion, il supprime le Haut Conseil de l’Emploi et de la Formation (HCEF).
Le décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil National pour l’Insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ) a été signé par le chef de l’Etat le mercredi 27 janvier. Par cette signature, Macky Sall a également enterré définitivement le Haut Conseil de l’Emploi et de la Formation (HCEF) qui a été créé par Abdoulaye Wade et son gouvernement. Le HCEF constituait un cadre de concertation entre les acteurs du marché du travail, mais aussi un mécanisme de coordination et de suivi de la politique définie par le chef de l’Etat dans le domaine de l’emploi et de la formation, plus particulièrement de la formation professionnelle. Mais visiblement, cette structure n’en était que de nom.
En 2016, le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne avait demandé sa réactivation. « Le présent décret, qui abroge et remplace le décret n° 2009-1406 du 23 décembre 2009 portant création du Haut Conseil pour l’Emploi et la Formation, a pour objet de créer et de fixer les règles d’organisation et de fonctionnement du CNIEJ. Cet organe, présidé par le Président de la République, comprend un comité permanent, co-présidé par les ministres chargés de l’Emploi et de la Jeunesse. Ce comité est chargé d’assurer, en rapport avec les services de la Présidence de la République, la préparation et le suivi des directives et instructions du chef de l’Etat, ainsi que la mobilisation efficace de l’ensemble des départements ministériels et acteurs impliqués», explique Macky Sall dans le décret qu’il a signé.
Le CNIEJ est un organe qui a pour mission de coordonner, de suivre et d’évaluer les politiques mises en œuvre en matière d’emploi et d’insertion des jeunes. Il est chargé de proposer des actions tendant à améliorer la conception, la mise en œuvre et la coordination des politiques d’emploi et d’insertion des jeunes, s’appuyant sur une stratégie cohérente de promotion de l’emploi et de l’insertion professionnelle des jeunes. Il vise aussi à faciliter les concertations avec tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des politiques d’emploi et d’insertion des jeunes et à impulser des actions en vue de promouvoir la synergie des interventions de tous les acteurs impliqués dans l’appui à l’emploi et à l’insertion professionnelle.
Le CNIEJ adoptera également, chaque année, un rapport d’évaluation des politiques d’emploi et d’insertion des jeunes, qui sera remis au président de la République. Pour rappel, le chef de l’Etat avait annoncé le mercredi 18 novembre 2020, en Conseil des ministres, la création d’un Conseil National pour l’insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ), considéré comme «un organe consultatif stratégique d’impulsion».
Cette annonce est intervenue au moment de la recrudescence de l’émigration clandestine. Macky Sall avait annoncé la mise en place du CNIEJ pour la deuxième quinzaine de décembre 2020. A l’époque, le locataire du Palais avait donné «des instructions aux ministres en charge de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, du Travail et de la Jeunesse de lui soumettre, par le biais du ministre, secrétaire général du Gouvernement, un projet relatif à la création du CNIEJ qui sera examiné, en Conseil des ministres avant la fin du mois décembre 2020».
«COLLABORER AVEC LE VIRUS, C’EST MASSACRER NOS ANCIENS»
Le ministre de l’Agriculture se veut formel. Si les Sénégalais ne changent pas leur manière de faire avec le sale virus à l’origine de la pandémie de Covid-19, il sera très difficile d’éradiquer la maladie.
Le ministre de l’Agriculture se veut formel. Si les Sénégalais ne changent pas leur manière de faire avec le sale virus à l’origine de la pandémie de Covid-19, il sera très difficile d’éradiquer la maladie. Exhortant les jeunes à s’impliquer davantage dans la lutte contre la propagation de la maladie, Pr Moussa Baldé, qui était l’invité du «grand Jury» sur la «Rfm», a indiqué qu’ils doivent arrêter de collaborer avec le virus pour ne pas perdre les plus âgés.
«Nous sommes en guerre», avait dit le président de la République en mars dernier pour parler de la Covid-19 qui venait de faire son apparition dans le pays. Plusieurs mois après, les Sénégalais sont de plus en plus laxistes avec le virus, malgré la virulence de la deuxième vague. Et pourtant, indique le ministre de l’Agriculture, la «guerre» est loin d’être finie. Le Pr Moussa Baldé se désole du fait que les Sénégalais ne soient pas conscients de cette nouvelle donne. Pour lui, il sera difficile de combattre la maladie tant qu’elle n’est pas prise au sérieux par les Sénégalais. «Si dans une guerre, une partie de la troupe collabore avec l’ennemi, l’ennemi ne sera pas battu. C’est le cas dans la lutte avec la Covid-19.
Le comportement de certains, notamment des jeunes, ne nous aide pas. Il faut qu’ils arrêtent de collaborer avec l’ennemi. Il faut que les Sénégalais comprennent que nous ne sommes pas dans une île, nous ne sommes pas des extraterrestres», déclare Moussa Baldé. Quand l’humanité est confrontée à des problèmes, souligne-t-il, ce sont ceux qui se comportent correctement qui arrivent à s’en sortir. Invitant toujours les jeunes à plus de responsabilité, il considère que le fait de collaborer avec le virus revient à massacrer les anciens. A propos par ailleurs de la campagne arachidière, le ministre de l’Agriculture indique : «Actuellement, nous sommes à près de 300 000 tonnes, alors que les gens n’ont pas fini de récolter leurs champs. Certains paysans m’ont même dit que nous avons sous-estimé la production de cette campagne».
Toutefois, il précise que la collecte officielle d’arachide ne dépasse pas 40% de la production. «Car le reste est destiné à la consommation locale», renseigne le président du Conseil départemental de Kolda qui estime que le président de la République déploie tous les moyens pour relancer l’économie du pays. Interpellé sur les prochaines élections locales et sa posture pour la mairie de Kolda, il a répondu : «Pour le moment, je n’ai pas d’autres ambitions.»
L’EGLISE SUSPEND LES VEILLEES FUNEBRES ET LES EXPOSITIONS AU CIMETIERE
La courbe ascendante de la Covid-19 inquiète plus d’un et force l’Eglise à prendre de nouvelles dispositions préventives.
Face à la propagation fulgurante et inquiétante de la Covid-19 au Sénégal qui totalise plus de 25 000 cas positifs, avec près de 700 cas de décès, l’Eglise catholique a édicté de nouvelles mesures pour casser la chaîne de contamination. Ainsi, Monseigneur Benjamin ndiaye et ses serviteurs ont suspendu les veillées funèbres et les expositions à la morgue et aux cimetières.
La courbe ascendante de la Covid-19 inquiète plus d’un et force l’Eglise à prendre de nouvelles dispositions préventives. Après la réouverture partielle des espaces cultuels il y a quelques mois, l’Eglise a décidé de s’adapter à ce nouveau contexte déclaré catastrophe sanitaire par l’Etat, en suspendant les veillées funèbres à la maison mortuaire tout comme les expositions à la morgue, à l’église et au cimetière. «La pandémie de la Covid-19 est hélas toujours là. Elle ne cesse de prendre d’ailleurs des proportions inquiétantes. Ce qui ne devrait laisser personne indifférent, tant la vie en est négativement impactée. Or, les manifestations religieuses, particulièrement les célébrations liturgiques, ne devraient pas faciliter la circulation du virus», a indiqué le Vicaire Episcopal chargé de la liturgie, Abbé Pierre Sandi Diouf, dans un communiqué reçu à la Rédaction. Dans cette note, les responsables de l’Eglise catholique ont invité tout le monde à la vigilance et à la responsabilité pour faire face à la gravité de la situation. « Que tous alors, prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs de tous bords, veuillent accueillir sincèrement ces recommandations, en faveur de la sauvegarde de toute vie humaine qui est sacrée ! » supplient-ils.
A cet effet, les autorités ecclésiastiques informent que les célébrations funéraires dans les églises restent maintenues et doivent se faire dans le respect strict de certaines conditions. Il s’agit, selon elles, du respect scrupuleux des mesures barrières, de la limitation du nombre de participants à la messe. Il s’agira également de veiller à dire la messe dans un laps de temps raisonnable, en parfaite coordination avec les acteurs liturgiques, notamment les chorales, et d’éliminer tout ce qui est discours, hommage, témoignage. Pour ce qui est des célébrations funéraires aux cimetières, Monseigneur Benjamin Ndiaye et ses serviteurs demandent aux fidèles catholiques de ne pas s’y rendre, pour être en harmonie avec le communiqué du ministre de l’Intérieur. Ou de ne laisser y aller qu’un nombre restreint de vingt-cinq (25) personnes par défunt. Il est demandé également aux catholiques de célébrer le seul rite liturgique de «la mise en terre» devant la tombe et dans la plus stricte intimité, et de ne plus présenter les condoléances de la manière habituelle et de préférence, le faire par téléphone.
S’agissant des célébrations dans les domiciles, les autorités ecclésiastiques recommandent le respect de l’intimité de la famille. Concernant par ailleurs le rite de la mise en terre aux cimetières saint Lazare de Béthanie ou à Bel-Air à Dakar, les parents des disparus vont devoir avertir à temps le Comité de Gestion des cimetières Catholiques (COGECIC) pour l’organisation et la coordination. A ce sujet, un numéro a été mis en place pour chaque cimetière.
Enfin, pour les autres sacrements, les responsables de l’Eglise rappellent que la sobriété requise devrait être de mise avec le respect rigoureux des mesures barrières et le nombre de participants devrait être aussi restreint au strict minimum. «Et puis, tant que perdure «l’état de catastrophe sanitaire», seront suspendus, jusqu’à nouvel ordre, les rassemblements des mouvements d’action catholique (CV-AVScouts et Guides), des chorales pour les répétitions, du renouveau charismatique et autres réunions de CEB», ont annoncé Monseigneur Benjamin Ndiaye et ses collaborateurs qui rappellent que l’unique visée de ces dispositions est de joindre l’Eglise à la riposte vigoureuse à la Covid-19, avec le grave enjeu de sauvegarder la vie humaine.
LES CONDITIONS SOCIO-PEDAGOGIQUES TOUJOURS AU MEME POINT A L'UCAD
20 ans après la mort de l’étudiant Balla Gaye, tué sur le campus, dans des affrontements entre forces de l’ordre et étudiants, les pensionnaires de l’Ucad constatent que les revendications pour lesquelles est mort leur camarade sont toujours d’actualité
C’est à travers un point de presse que les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ont commémoré hier le 20ème anniversaire de la disparition de leur camarade Balla gaye tué au cours d’affrontements entre forces de l’ordre et étudiants. Pour éviter la répétition d’un drame pareil, les étudiants invitent les autorités à trouver des solutions urgentes et définitives aux problèmes socio-pédagogiques qui les obligent tout le temps à descendre dans les rues.
Vingt ans après la disparition de l’étudiant Balla Gaye, tué le 31 janvier 2001 sur le campus, dans des affrontements entre forces de l’ordre et étudiants, les pensionnaires de l’Ucad constatent que les revendications pour lesquelles est mort leur camarade, demeurent toujours d’actualité. Face à la presse hier, le président de la commission sociale de l’Amicale des étudiants de la Faculté de Droit par ailleurs porte-parole du jour, Babacar Kébé, a invité les autorités à trouver des solutions définitives aux problèmes socio-pédagogiques qui poussent souvent les étudiants à descendre dans les rues. « Nous ne voulons plus de martyrs dans les temples du savoir. Les autorités ne doivent plus attendre qu’il y ait des échauffourées entre étudiants et forces de l’ordre pour apporter des solutions à nos revendications. Elles doivent prendre les devants en essayant de régler les problèmes socio-pédagogiques qui gangrènent les universités», clame le porte-parole du jour.
Embouchant la même trompette, le président de l’Amicale de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH), Steven Dame Sène, estime que les autorités devraient tirer des leçons des différents cas d’affrontements dans les universités. Pour cela, souligne-t-il, les autorités doivent anticiper sur les différents problèmes que rencontrent les étudiants. «Malheureusement, à chaque fois que nous descendons sur l’Avenue Cheikh Anta Diop, c’est parce que nous avons épuisé les voies et moyens de recours pour discuter avec les autorités».
Steven Dame Sène rappelle d’ailleurs que les revendications sont souvent liées au retard des bourses et au manque de logistique comme la documentation dans certaines facultés. Il en a profité également pour inviter ses camarades étudiants à plus de responsabilité dans la lutte contre la pandémie à coronavirus. «Les étudiants doivent prendre conscience de l’existence du virus. D’autant que récemment, l’Ucad comme l’Ugb ont enregistré des cas de Covid19.
En tant qu’étudiants, nous devons être au premier rang dans la lutte contre le coronavirus en nous conformant aux mesures édictées par les autorités sanitaires», souligne Steven Dame Sène. Il invite ainsi ses camarades présidents des différentes amicales des Facultés à continuer la sensibilisation afin de rompre la chaîne de transmission et de pouvoir terminer l’année dans certaines unités d’enseignements et d’entamer la nouvelle année universitaire. «Certes, des dispositifs ont été mis en place par le recteur, n’empêche, nous devons nous mobiliser dans la lutte pour pouvoir retrouver correctement notre vie d’étudiant dans les campus», indique Steven Dame Sène.
ENSEIGNANTS ET DEFENSEURS DES DROITS DE L’ENFANT ALERTENT
Depuis quelque temps, les écoles au niveau du Département de Pikine cohabitent avec des salles de jeux, des garages de charrettes et des cantines. Ce qui expose les élèves à la déperdition scolaire.
Les écoliers de Pikine sont exposés fortement à la déperdition scolaire à cause de la prolifération des salles de jeux et des garages de charrettes. Ce qui pousse les défenseurs des droits de l’enfant membres de l’Ong «Unies vers’elle Sénégal» et les enseignants à interpeller les autorités.
Depuis quelque temps, les écoles au niveau du Département de Pikine cohabitent avec des salles de jeux, des garages de charrettes et des cantines. Ce qui expose les élèves à la déperdition scolaire. Une situation que décrient les défenseurs de droits de l’enfant et les enseignants. Ces derniers interpellent les autorités locales, préfectorales et étatiques face aux menaces qui pèsent sur le devenir des enfants. «L’Etat a un rôle central, avec l’aide de ses démembrements dont les communes et les préfets, à réagir pour mettre fin à l’anarchie aux alentours des écoles avec la présence des salles de jeux, des garages de charrettes et des cantines», martèle le président de l’Ong « Unies vers’elle», Abdou Fodé Sow par ailleurs coordonnateur du Comité départemental de la protection de l’enfant de Pikine (Cdpe/Pikine).
Et l’enseignant Mamadou Mbaye en service à l’inspection d’éducation et de formation de Pikine de renchérir : « L’école est en danger avec ces salles de jeux sans autorisation et les garages de charrettes. Il y a aussi la démission des parents qui poussent leurs enfants à être des charretiers pour de l’argent. Don,c nous interpellons les autorités et la communauté éducative à se mobiliser pour sauver nos enfants, car ils constituent le Sénégal de demain». Ce cri du cœur a été lancé par les défenseurs des droits de l’enfant lors d’un atelier pour le renforcement de capacités sur les violences basées sur le genre.
Poursuivant leur plaidoyer, ils estiment que les maires ont le devoir de ne pas délivrer des autorisations d’occupation de la voie publique. «Ils doivent également arrêter d’octroyer des espaces dont des cantines et des garages de charrettes aux alentours des écoles, car c’est irresponsable et cela pousse les enfants à plonger dans la délinquance».
A propos de la rencontre proprement dite, Abdou Fodé Sow souligne : « Cet atelier consiste à outiller les enseignants sur la question des violences basées sur le genre en vue de les rendre plus opérationnels pour la prévention et une éventuelle prise en charge des victimes».
Par Marion Voillo et Lisa Jacquey
AVEC DE JEUNES ENFANTS, COMMENT GUIDER L’USAGE DES ECRANS ?
L'exposition des enfants âgés de moins de 6 ans aux outils numériques, et notamment aux écrans, inquiète autant qu’elle questionne. Familles et professionnels et professionnelles de la santé se retrouvent confrontés aux mêmes problématiques
Marion Voillo, Lisa Jacquey |
Publication 01/02/2021
L ’exposition des enfants âgés de moins de 6 ans aux outils numériques, et notamment aux écrans, inquiète autant qu’elle questionne. Familles et professionnels et professionnelles de la santé et de l’éducation se retrouvent confrontés aux mêmes problématiques. Des difficultés qui se sont exacerbées en pleine crise du Covid19 : quels conseils donner à celles et ceux qui prennent soin des tout-petits ? Comment concilier les problématiques du quotidien (par exemple, avoir les enfants à la maison durant une journée de télétravail) aux enjeux du développement de l’enfant ?
Face à ces enjeux, les injonctions, parfois culpabilisantes ou contradictoires, se multiplient auprès du grand public. La recherche peut alors nous aider à y voir plus clair. Elle possède en effet les méthodes et les outils permettant d’analyser avec objectivité et rigueur cette problématique de santé publique. Cette démarche de recherche est justement adoptée dans le MOOC (ou cours en ligne) « La petite culture numérique : le développement du tout-petit à l’ère numérique », réalisé par le collectif de recherche Premiers Cris (CRI, Université de Paris). Ce MOOC permet de confronter les points de vue de différentes parties prenantes : acteurs et actrices issus de la recherche, du terrain, de l’entrepreneuriat ou du monde institutionnel, ainsi que des familles. À travers ces regards croisés, ce MOOC explore de nombreuses questions au cœur des débats actuels : quel est l’impact de l’usage des outils numériques sur le développement de l’enfant ? Quand on parle d’écrans, qu’entend-on réellement ? Existe-t-il des dispositifs numériques adaptés aux tout-petits ? Ou encore, quel numérique souhaitons-nous pour les générations à venir ?
RECHERCHE EN COURS
Il est important de garder en tête que l’arrivée des outils numériques (notamment mobiles) dans nos vies et celles des tout-petits est encore très récente. Aussi, la recherche sur ce sujet n’en est qu’à ses prémices ! Rappelons aussi que la majorité des travaux publiés à ce jour concerne la télévision et non les écrans interactifs et mobiles, tels les smartphones ou les tablettes. Autre point d’alerte : si ces travaux explorent la relation entre l’exposition aux écrans et le développement de l’enfant, ils ne permettent pas de conclure sur le lien de causalité entre ces deux facteurs. Que nous apprennent ces études ? Rana Esseily et Bahia Guellai, toutes deux maîtresses de conférences à l’Université Paris Nanterre, ont contribué à une revue de la littérature sur le sujet, publiée en 2017 dans la revue Spirale. L’une des principales conclusions de cet article scientifique est que l’exposition à la télévision ne semble pas avoir d’intérêt pour les enfants âgés de moins de 3 ans et peut même avoir des effets délétères sur leur développement cognitif. Elle est ainsi déconseillée pour les plus petits. Après 3 ans, les écrans peuvent être un support d’apprentissage, à condition qu’ils soient utilisés à bon escient. Il vaut mieux ainsi privilégier une utilisation interactive des écrans (dans laquelle l’enfant vient interagir en prononçant un mot enregistré ou faire un geste pour passer à l’étape suivante d’une histoire par exemple) et accompagnée par un adulte, ainsi qu’un contenu adapté à l’âge de l’enfant. En conclusion, cet article nous rappelle que ce n’est pas l’écran en soi qui est mauvais mais son utilisation qui peut être mal adaptée. Le temps d’écran, surtout non accompagné, réduit la place accordée à d’autres activités essentielles au développement de l’enfant : bouger, découvrir la nature, interagir avec d’autres enfants, explorer et manipuler les objets de son environnement, par exemple. Il semble donc primordial de se questionner sur l’influence que pourraient avoir ces outils numériques sur le développement de l’enfant. Explorons ici quatre aspects.
LA RELATION ADULTES-ENFANTS
La relation du jeune enfant à son environnement passe par la relation aux autres : ses parents, ses grands-parents et toutes les personnes qui l’entourent. Ainsi, en questionnant la relation des jeunes enfants au numérique, on questionne également la relation de l’adulte qui prend soin du tout-petit au numérique : est-ce que j’utilise mon smartphone pendant que je donne le biberon à mon enfant ? Est-ce que je regarde la télévision pendant que je joue avec mon enfant ? Si la réponse à ces questions est systématiquement positive, on parle alors de « technoférence parentale », c’està-dire que l’outil numérique utilisé par l’adulte fait barrière à la relation avec l’enfant, nous explique Marie-Noëlle Clément, directrice de l’Hôpital de Jour pour enfants André Boulloche et autrice d’une récente revue de la littérature sur les écrans nomades. Cette relation est pourtant primordiale au développement global des tout-petits. Il est ainsi important de privilégier des temps sans écran, non pas uniquement pour les enfants, mais aussi au sein de la famille afin de favoriser les moments d’échange et de partage.
LE JEU
L’un des moyens privilégiés d’interaction de l’enfant avec son environnement est le jeu. Jouer cela veut dire manipuler, explorer, découvrir et comprendre le monde. Il est alors important que le terrain de jeu proposé à l’enfant soit riche et varié et ne se réduise pas à un seul type d’objet, un seul type de support. La tablette, même lorsqu’elle offre des activités variées, ne doit pas être le seul support de jeu de l’enfant, mais s’intègre parmi de nombreuses autres possibilités. Le directeur du LaPsyDÉ (Laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant), Grégoire Borst, intervenant du MOOC, nous rappelle l’importance du jeu et de la motivation pour stimuler les apprentissages, dès tout-petit. Dans ses travaux de recherche, Grégoire Borst met en avant l’importance des fonctions exécutives, hébergées par notre cortex préfrontal, nous permettant de résister aux automatismes ou de manipuler des informations. Les fonctions exécutives peuvent être stimulées par des approches ludiques, parfois permises par les jeux vidéo, lorsque ceux-ci sont utilisés à des fins pédagogiques, avec un accompagnement et chez des enfants âgés de plus de 3 ans.
LE LANGAGE
Autre intervenant du MOOC, Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des neurosciences cognitives, nous apprend que l’enfant a besoin d’être plongé dans un bain de langage pour apprendre à parler. Les paroles entendues à la télévision ne sont pas suffisantes pour les tout-petits, ils ont besoin d’interactions sociales dans toute leur richesse : communication par les mots, les gestes et le regard. À nouveau, il convient ici de questionner l’usage qu’ont les enfants des écrans mais aussi celui de leurs proches en leur présence. Il existe une réelle différence entre mettre son enfant devant un dessin animé pendant que l’on écrit des messages sur son téléphone, et l’accompagner dans la découverte de ce dessin animé en commentant tout du long le contenu regardé ensemble.
LE DEVELOPPEMENT SENSORIMOTEUR
Enfin, le développement sensori-moteur de l’enfant semble lui aussi pouvoir être influencé par l’utilisation d’outils numériques. La motricité des enfants, étonnamment habiles de leurs mains face à une tablette, est-elle mise en danger ? Interrogé à ce sujet, le psychomotricien Aurélien d’Ignazio insiste sur l’importance de créer des environnements hybrides, c’est-à-dire qui associent à la fois des activités sur écran et des activités sans écran. Certains exercices sur tablette (pour tracer des lettres, ou déplacer des objets sur écran) peuvent encourager le développement de la motricité fine, ou des objets interactifs peuvent éveiller différents sens de manière simultanée : toucher, visuel et auditif.
CONTEXTE-CONTENANT-CONTENU
Les écrans sont des outils faisant partie de l’environnement des tout-petits, et doivent être considérés comme tels, ni plus ni moins. Il s’agit donc de ne pas les diaboliser mais de faire attention à les utiliser à bon escient pour qu’ils demeurent des supports d’activités parmi d’autres. Le principe des 3Cs : Contexte – Contenant – Contenu, soit le contexte d’utilisation des écrans (environnement), considérés alors comme les contenants (outils) de contenus (usages), peut nous éclairer en questionnant nos usages et les usages numériques des tout-petits. Il est primordial que nous puissions toutes et tous développer notre esprit critique sur la question de la relation des jeunes enfants aux outils numériques, en apprenant à identifier les informations scientifiques pertinentes. Ainsi, nous serons ensemble capables de dessiner les pratiques éducatives et pédagogiques adaptées à chaque contexte, et en accord avec les connaissances actuelles sur le développement de l’enfant.