A quelques jours de la rentrée scolaire de l’année académique 2018/2019 (les enseignants retrouveront le chemin de l’école le 3 octobre prochain tandis que les élèves s’y mettront le lendemain 04 octobre), les partenaires sociaux du système éducatif jugent le bilan de la gestion et du pilotage de Serigne Mbaye Thiam à la tête du département de l’Education nationale. Sous le prisme des résultats nationaux des examens du Bac (35%), Bfem (52%) et Cfee (55%) et la prise en charge des revendications inscrites dans le protocole d’accords, syndicats d’enseignants et syndicat de l’inspecteur déclinent un bilan mitigé de leur ministre de tutelle. Les syndicats fournissent un «solide» corpus de la politique des contreperformances de Serigne Mbaye Thiam. Ils pointent du doigt la formation des enseignants, la disponibilité du matériel pédagogique, la taille des classes, les abris provisoires, avec des conditions d’hygiène et de sécurité problématiques. Non sans dégager en touche que le rendement de l’apprenant ne doit pas être renvoyé systématiquement au seul facteur explicatif du quantum horaire. Pour les parents d’élèves, la prise en charge de ces questions doit faire l’objet d’une solidarité gouvernementale pour régler définitivement ces questions éducatives.
ABDOURAHMANE GUEYE, SG UDEN : «Le bilan du ministère est insatisfaisant»
Le taux de réussite du Bfem tourne autour de 52,11%. On peut comprendre que nous avons atteint la moyenne pour cette évaluation certificative. Pour l’examen du Baccalauréat, nous ne pouvons pas atteindre depuis plus de dix ans la barre de 50%, alors que le document de normes et standards de la qualité du ministère de l’Education de 2013 fixe un objectif de 80% de maitrise des enseignements-apprentissages par 80% d’apprenants. Nous constatons pour le regretter, une insuffisance des résultats. Beaucoup de facteurs explicatifs peuvent être convoqués, notamment le déficit en manuels pédagogiques, d’équipements. Sans oublier la question des abris provisoires qui pullulent à l’intérieur du pays. L’absence d’encadrement des enseignants est un principal problème du système. Nous sommes loin du ratio indiqué entre le corps d’encadrement, notamment les inspecteurs et la pléthore d’enseignants. La grève du syndicat des inspecteurs aggrave une situation déjà cahoteuse.
Nous pouvons noter le manque de maitrise du système d’évaluation des enseignants de l’élémentaire. Sur la question du pilotage, les rencontres organisées par le ministère devraient constituer des moments où on abordera des questions stratégiques du système éducatif. On ne discute que des accords. Or, ces rencontres entre le ministère et les partenaires sociaux devraient aussi s’articuler autour des questions suivantes : comment faire pour relever le niveau des élèves, comment faire pour booster les taux de réussite ? Nous passons tout notre temps à dire : vous avez fait ceci ou cela. C’est un réel problème. A la considération de ces différents paramètres, nous estimons que le bilan du ministère est insatisfaisant. Nous avons l’impression que le ministre Serigne Mbaye Thiam a des difficultés avec ses administrateurs pour discuter des problèmes stratégiques. Les inspecteurs sont à leur énième plan d’action. Ils peinent même à être reçus pour une réunion. Au niveau de l’Uden, le nouveau bureau a été reçu par tous les ministères concernés, sauf lui.
EL CANTARA SARR, SG SIENS : «Nous n’avons pas senti le portage de nos préoccupations par la tutelle»
Nous avons constaté un léger mieux pour les résultats du baccalauréat de 2018, comparés aux taux de réussite de l’année dernière. Nous avons gagné 4 points. Les examens du Bfem et du Cfee ont enregistré respectivement 52% et 55%, selon les informations reçues. Nous sommes dans un cycle de contre-performances. Il faut que nous arrêtions de renvoyer systématiquement les performances scolaires au seul facteur explicatif du quantum horaire. L’exemple des résultats nationaux de 2017 comparés à ceux de 2018 est là pour nous démontrer le contraire. En plus des facteurs de disponibilité du matériel pédagogique, la taille des classes et la formation des enseignants, le rendement des élèves peut aussi être analysé sous l’angle de la nature des épreuves et le type d’évaluation. Ces considérations peuvent faire l’objet d’une discussion pédagogique. Nous ne parvenons pas à stabiliser les déterminants de la qualité. Pour le Cfee, il faut questionner les performances en prenant les copies des élèves pour identifier les sources d’erreurs dans une perspective de remédiation. Le Bfem est en passe de devenir un diplôme-maison. Nous enregistrons des performances dans les zones déshéritées, comparativement aux résultats observés au baccalauréat. Il faut interroger le cadre réglementaire portant organisation de cet examen du moyen. Un acte administratif oblige les enseignants à ne pas dépasser 70km pour la correction. Au regard des investissements financiers, nous constatons quelques velléités d’améliorer les conditions d’apprentissage, notamment l’environnement scolaire, la réduction des abris provisoires. Nous n’avons pas senti le portage de nos préoccupations par la tutelle. Le Siens marque son inquiétude dans un contexte de post-élection de représentativité. Nous exprimons des préoccupations qui embarrassent des problématiques générales. Nous attendons fortement l’ouverture de plénière pour que les problématiques soient exprimées par les membres du corps de contrôle attachées à la carrière, au cadre réglementaire et aux conditions de travail.
ABDOULAYE FANE, PRESIDENT UNAPEES : «Nous constatons l’absence de solidarité gouvernementale pour régler définitivement ces questions éducatives»
Sur la gouvernance relativement des questions revendicatives des enseignants, nous pouvons retenir que le ministre de l’Education semble porter le fardeau des problèmes posés par les syndicats. Le ministère de la Fonction publique, celui des Finances et d’autres ministères techniques doivent prendre en charge chacun en ce qui le concerne les questions récurrentes qui sont à l’origine des perturbations. Ils ne tiennent même pas des réunions sectorielles pour échanger sur les questions toujours pendantes. Nous constatons l’absence de solidarité gouvernementale pour régler définitivement ces questions. On ne semble viser que le ministère de l’Education nationale et un peu le ministère de la Fonction publique. Sur les résultats des examens nationaux, nous avons constaté un léger mieux. Depuis 2014, nous enregistrons plus de 60% d’échec. Le Bac technique enregistre 51% d’échec. Si nous réglons les questions de grèves cycliques, nous n’en serions pas arrivés là. La prochaine rentrée scolaire ne s’annonce pas sous de bons auspices. La question du suivi des accords, notamment le versement de la première tranche des indemnités de logement, est attendue au mois d’octobre. Il faut aussi prendre en compte la grève des inspecteurs qui sont appelés à former les professeurs et encadrer les élèves-maitres. S’y ajoutent les examens professionnels et l’encadrement pédagogique. Ce qui peut avoir des incidences notoires sur le déroulement normal de l’année prochaine.
ABDOULAYE NDOYE, SG CUSEMS : «Le ministre de l’Éducation a fait le choix de ne plus assister aux réunions de concertation»
Le système éducatif sénégalais est malade parce que nous avons des enseignants qui sont qualifiés mais très démotivés et démoralisés. Ils travaillent dans des conditions très difficiles: des abris provisoires, des classes pléthoriques, une absence de documentation, des retards de salaires et la réduction des crédits qui entraine un sur charge du travail. S’y ajoute que, depuis 2004 au Sénégal, on assiste à une dérégulation exponentielle du régime indemnitaire au détriment des enseignants et une augmentation des écarts. Conséquence, on assiste à une migration massive des enseignants vers d’autres corps de l’Etat où ils sont mieux payés. Nous avons constaté un déficit de professeurs au niveau de plusieurs domaines dont les mathématiques, la philosophie et la langue espagnole. Le management du département de l’éducation nationale pose aussi problème. La gestion de la crise scolaire de l’année dernière laisse à désirer. A l’heure où je vous parle, nous avons aussi plusieurs questions en suspens et pendant ce temps, le ministre de l’Éducation a fait le choix de ne plus assister aux réunions de concertation. Il est devenu un abonné absent. Cette démarche ne contribue pas au règlement des problèmes ».
BOUN DIONNE REÇOIT LES SYNDICALISTES CE MARDI, POUR DESAMORCER LA CRISE
Greve à «durée indéterminée» des transporteurs gros-porteurs
Le secteur du transport des gros-porteurs est paralysé depuis hier, lundi 24 septembre, à minuit sur l’étendu du territoire national «pour une durée indéterminée». Des transporteurs et acteurs du transport de poids-lourds observent un mouvement de grève pour s’insurger contre la décision de l’Etat du Sénégal d’appliquer effectivement le Règlement N°14/2005/CM/UEMOA institué pour combattre les surcharges qui contribuent à la dégradation rapide des routes. Pour désamorcer la crise ouverte entre les camionneurs et leur ministère de tutelle, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne reçoit les syndicalistes ce mardi, à 12H.
Des transporteurs et acteurs du transport de véhicules gros-porteurs observent un mouvement de grève depuis hier lundi 24 septembre à minuit sur l’étendu du territoire national «pour une durée indéterminée». Les camionneurs l’ont fait savoir lors de leur rencontre tenue au siège de l’Union des routiers du Sénégal, un syndicat dirigé par Gora Khouma, à Keur Massar. Face à leur détermination, le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a convié les transporteurs au tour de la table aujourd’hui, mardi 35 septembre, à 12H pour trouver des solutions à leurs points de revendication. «Néanmoins, le Premier Ministre va nous recevoir demain (mardi, ndlr) 25 septembre à 12H. Nous allons lui faire part de tous nos maux. Si tout se passe bien et que le gouvernement s’engage à apporter des solutions à nos problèmes, le mot d’ordre sera levé dès demain. Cependant, si jamais nos revendications ne son pas prises en compte, nous continuerons la grève car c’est notre seule arme et ça fait partie de nos droits les plus élémentaires», prévient Gora Khouma, le Secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, joint par la rédaction de Sud Quotidien, hier lundi
SUR LES DIX PAYS CONCERNES, LE SENEGAL SEUL A APPLIQUER LE REGELEMENT 14 DE L’UEMOA
Le syndicaliste revient sur les soubassements de leur mouvement d’humeur. «On a décrété un mot d’ordre de grève a partir de 00H, ce lundi. Cette grève est le résultat de beaucoup de difficultés que vivent les transporteurs gros-porteurs. On a eu à en discuter avec notre ministère tutelle, celui des Transports, mais rien n’est fait jusqu’ici. Ce qui nous peine le plus, c’est qu’on nous fait subir une réglementation sur les taxes de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) que les autres Etats membres ne respectent pas. Vous-vous rendez compte, seul l’Etat du Sénégal imposent à ses transporteurs ces taxes dites issues de l’UEMOA. C’est notamment les taxes a l’essieu alors que dans les cartes grises figurent le poids net que devrait supporter chaque voiture. On nous paye en fonction du poids que nous chargeons. Et eux nous taxent à partir de l’essieu. On est d’accord pour qu’on sanctionne tout transporteur qui dépasse le poids qu’on lui a attribué. Mais le problème n’est pas la, car même en respectant le poids normé, de charge, on nous parle d’essieu, de côté plus élevé ça et là afin de nous faire payer d’autres taxes.» Et Gora Khouma de lancer: «nous sommes fatigués de toujours devoir payer des taxes supplémentaires basées sur des paramètres que nous ne comprenons ni ne maitrisons. C’est écœurant et en continuant ainsi, nous courons à notre perte. Nous voulons des taxes basées sur nos réalités nationales et qu’ils arrêtent de nous parler de réglementation de l’UEMOA car les autres pays membres ne l’appliquent pas. Pourquoi c’est seulement le Sénégal qui fait appliquer à ses gros-porteurs ces taxes la? Dans chacun des huit pays de l’Uemoa, plus le Ghana et la Guinée qui se sont adjoints à ce règlement, le Sénégal est le seul pays à l’avoir appliqué. Je pense qu’il y a des non-dits et, quoi qu’il en soit, cette situation a beaucoup duré et nous voulons que ça cesse dès maintenant. A cela j’ajoute les 2000 F Cfa qu’on nous fait payer pour la réparation alors que cela ne nous intéresse guère.»
L’ORIGINE DE LA DISCORDE
Les gros-porteurs dénoncent aussi ce qu’ils qualifient de reculade de l’Etat du Sénégal dans l’application du Règlement 14 de l’UEMOA, à travers la dernière sortie du ministre chargé des Transports terrestres et du Désenclavement, Abdoulaye Daouda Diallo. En effet, le 1er septembre dernier, l’Etat du Sénégal a pris la décision d’appliquer l’intégralité du règlement N°14/2005/CM/UEMOA. Ce qui aux yeux des transporteurs, est synonyme d’une volonté exprimée de l’Etat du Sénégal de revenir sur la décision de baisser le tarif appliqué au surplus de poids de 20.000 à 4000 F Cfa pour le trafic intérieur et de 60.000 à 12.000 F Cfa pour ce qui est de l’international. Et de rappeler que Règlement 14 de l’UEMOA limite le poids de la charge de l’essieu à 30 tonnes, donc ils ne sont pas prêts à laisser passer l’application de la mesure. Toutefois, cette grève ne fait pas l’unanimité chez ces acteurs du transport routier. Un des responsables de syndicat, Pape Ndiaye, qui s’est désolidarisé du mouvement a déploré l’intransigeance de ses camarades syndicalistes. Aussi les invite-t-il à plus de retenue car, soulgne Pape Ndiaye, membre du Syndicat des chauffeurs Dakar-Bamako, «Abdoulaye Daouda Diallo doit juste prendre des mesures d’accompagnement pour l’application du Règlement 14».
DES ORPHELINS «VICTIMES» DU DÉCRET D’APPLICATION DES PUPILLES DE LA NATION
Le premier recensement au démarrage avait porté le nombre à 1900 orphelins, mais l’application du décret a fait chuter le nombre jusqu’à 900 enfants orphelins seulement pris en compte
Déclarés pupilles de la nation au lendemain du naufrage du bateau «Le Joola», les enfants des victimes de ce drame sont aujourd’hui au nombre de 600, selon le président de l’Association Nationale des Familles des Victimes du Joola (ANFVJ), Moussa Cissokho.
Le premier recensement au démarrage avait porté le nombre à 1900 orphelins, mais l’application du décret a fait chuter le nombre jusqu’à 900 enfants orphelins seulement pris en compte. Ce nombre est en baisse d’abord parce que certains de ses orphelins ont atteint l’âge de la majorité et ensuite beaucoup d’entre eux ont été laissés en rade par le décret entré en vigueur en 2011, excluant certains qui ont dépassé l’âge.
Une bataille pour la prise en charge de ces orphelins que mènent depuis les membres de l’ANFV/JOOLA qui ne cessent de réclamer une rétroactivité du décret d’application. «Nous voulons que l’Etat respecte le caractère expressément rétroactif de la loi. Plus d’un millier d’enfants orphelins laissés en rade à cause de ce décret, nous estimons que le décret ne peut pas être au-dessus de la loi qui est clair à ce sujet…», note-t-il. Aujourd’hui, la prise en charge de ces enfants est totale, se réjouit tout de même le président de l’association qui salue également la hausse de l’allocation attribuée aux pupilles qui passe de 20.000 francs à 30.000 francs CFA.
Au-delà de cela, chaque année, l’Office Nationale des Pupilles de la Nation récompense les meilleurs élèves des classes de troisième et de terminale. Et la plus grande satisfaction est venue de la performance d’un enfant pupille qui a réussi au Baccalauréat et qui est allé poursuivre ses études en droit au Canada, là où il a été couronné comme meilleur étudiant de sa promotion. Un honneur pour les familles de victimes du Joola qui vont dépoussiérer ce dossier des pupilles de la nation cette année au cours des 16 ans commémorant le naufrage du «Joola».
LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES PRISONNIÈRES DE TARES CONGÉNITALES
En dépit de sa longue tradition dans le domaine de la décentralisation, les collectivités territoriales au Sénégal peinent toujours à exercer pleinement la mission qui leurs sont dévolues par l’Etat dans le cadre des compétences transférées
En dépit de sa longue tradition dans le domaine de la décentralisation, les collectivités territoriales au Sénégal peinent toujours à exercer pleinement la mission qui leurs sont dévolues par l’Etat dans le cadre des compétences transférées au service des populations locales. Interpellés dans le cadre de cet article réalisé en collaboration avec Osiwa, sur les raisons de cette situation, Ousseynou Touré, spécialiste en formation et communication du Programme de développement local (Pndl) et Bachir Kanouté, coordonnateur d’Enda Ecopop pointent du doigt des tares congénitales de la décentralisation au triple plan institutionnel, organisationnel et financier.
«Organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable», tel est l’objectif général visé par la dernière réforme des collectivités territoriales, baptisée sous le nom «Acte III de la décentralisation». Adoptée en 2013 par la Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013, cette réforme comporte plusieurs innovations notamment au plan structurel mais aussi économique. Sur le plan structurel, ces innovations sont marquées par la suppression de la région comme entité locale, l’érection du département en collectivités locales et l’instauration du système de la communalisation intégrale permettant ainsi aux communes, surtout celles situées dans les zones rurales, d’accéder aux financements des partenaires au développement, d’améliorer ainsi leur plateforme des services sociaux de base et de recruter du personnel. Toujours au sujet des innovations sur le plan structurel apportées par l’acte 3 de la décentralisation, on peut également citer le renforcement des compétences transférées aux collectivités par l’acte 2 de la décentralisation, notamment dans les domaines de l’agriculture, l’élevage et la production animale, la pêche, le tourisme et l’hydraulique. Ces compétences viennent donc s’ajouter aux neuf transférées dans le cadre de l’acte 2 dans les domaines de l’urbanisme, l’aménagement du territoire, l’environnement, des domaines, la planification, la santé, l’éducation, la culture et la jeunesse. Seulement, cinq ans après la mise en œuvre de cette réforme, l’impact de ces compétences transférées sur le terrain au niveau des collectivités territoriales est loin d’être reluisant. Au contraire, on a même l’impression d’assister à la stagnation, voire la production d’un effet boomerang par rapport à l’objectif « d’instaurer des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable» au niveau de certaines collectivités territoriales. Dans la mesure où elles rencontrent de réelles difficultés à exercer la plupart des compétences transférées. Interpellés sur les raisons de cette situation, Ousseynou Touré, spécialiste en formation et communication du Programme de développement local (Pndl) et Bachir Kanouté, coordonnateur d’Enda Ecopop situent le problème à plusieurs niveaux.
L’organisation institutionnelle des collectivités territoriales au banc des accusés
Aux yeux de nos deux sources, l’organisation institutionnelle des collectivités territoriales est à la base des difficultés que rencontrent aujourd’hui certaines collectivités territoriales à exercer pleinement les compétences transférées afin de s’inscrire dans un processus de développement durable. En effet, pour le responsable du service de formation et communication du Programme de développement local (Pndl), Ousseynou Touré, pour avoir été pendant très longtemps limitées dans leur champ d’action, les collectivités territoriales notamment celles des zones rurales n’ont pas été préparées à exercer les compétences transférées. «Quand vous ne permettez pas à des collectivités, je veux parler en 1996 avec les communautés rurales, de ne pas avoir un personnel, je pense que c’est le premier élément de blocage parce que quand vous transférez un certain nombre de compétences de nature trop technique à des collectivités locales qui n’ont pas de personnel technique, vous voyez le déséquilibre que vous avez créé du point de vue institutionnel», souligne Ousseynou Touré. Poursuivant son propos, le spécialiste de la décentralisation, relevant que «le capital humain au niveau des collectivités territoriales doit être le soubassement sur lequel, les collectivités doivent se baser pour asseoir leur développement», a par ailleurs insisté sur la nécessité de la mise en œuvre de l’organigramme type des collectivités locales et l’effectivité de la fonction publique locale pour apporter des corrections rapides à cette situation au niveau des collectivités territoriales concernées.
L’absence de transfert concomitant aux collectivités des moyens et des ressources
L’absence des ressources financières devant permettre aux collectivités de bien ’exercer les compétences transférées est également relevée par Ousseynou Touré, spécialiste en formation et communication du Programme de développement local (Pndl) et Bachir Kanouté, coordonnateur d’Enda Ecopop comme un des facteurs explicatifs de la situation difficile que rencontrent les administrations locales. En effet, l’article 282 du Code général des Collectivités territoriales dispose : « Les transferts de compétences par l’Etat doivent être accompagnés au moins du transfert concomitant aux départements et aux communes des moyens et des ressources nécessaires à l’exercice normal de ces compétences dans les conditions prévues par le présent code». Ce principe, à en croire nos deux sources, n’est pas tout le temps respecté par l’Etat. Soulignant qu’en Afrique, notamment ici au Sénégal, quand les dirigeants de l’Etat parlent de décentralisation, ils parlent de décentralisation politique mais pas de décentralisation financière, Bachir Kanouté déclare : «Quand on regarde les statistiques en Afrique, on constate que le taux de transfert des budgets de l’Etat vers les collectivités locales tourne autour de 3 à 5 %. Cela est extrêmement faible et ne permet pas de faire le travail conséquent. Si vous regardez au Sénégal, il y a des compétences qui sont transférées mais quand vous discutez avec les acteurs locaux ou quand vous analysez ce que l’Etat fait, on se rend compte que le transfert des compétentes ne se fait pas concomitamment avec le transfert des ressources financières». Abondant dans la même perspective, Ousseynou Touré déclarera : «Aujourd’hui, à regarder de près les collectivités locales du point de vue de leur assiette fiscale, de leur potentialité, elles ne peuvent pas être valorisées et exploitées parce que méconnues par ces collectivités territoriales. Il n’y a que les transferts de l’Etat qui constituent des soupapes pour ces collectivités territoriales. Or, ces transferts quoique importants d’année en année ne suffisent pas pour développer ces collectivités. Il faut que les collectivités imaginent des ressources propres, plus importantes pour déclencher un développement endogène». Il faut juste souligner à ce niveau que l’article 282 (Code général des collectivités territoriales) dispose que «les transferts de compétences par l’Etat doivent être accompagnés au moins du transfert concomitant aux départements et aux communes des moyens et des ressources nécessaires à l’exercice normal de ces compétences dans les conditions prévues par le présent code».
Non-prise en charge de l’aspect culturel dans le fonctionnement des institutions
Outre ces facteurs, nos interlocuteurs ont également pointé du doigt d’autres éléments parmi lesquels on peut citer entre autres, le profil des élus locaux, la non-prise en charge de l’aspect culturel dans le fonctionnement des institutions et la démission du citoyen qui ne se reconnait pas dans l’exercice des institutions locales. «Nous avons des institutions qui sont souvent calquées sur un modèle qui n’est pas le nôtre et qui fait que ça renforce ce hiatus. Ensuite, le mode d’élection des élus locaux n’encourage pas l’arrivée à la tête des collectivités des hommes qui ont la compétence pour diriger. On préfère souvent choisir des gens qu’on veut récompenser pour leur engagement politique alors qu’une commune est comme une entreprise dans la mesure où la seule différence entre les deux réside dans le fait que l’entreprise a une vocation économique alors que celle de la commune est le social, mais les finalités sont les mêmes. L’élu, c’est comme un manageur qui a une obligation de résultat dans le sens après cinq ans de mandature, il est tenu de présenter un bilan aux citoyens pour pouvoir négocier un nouveau bail» a fait remarquer le Coordonnateur d’Enda Ecopop. Avant d’ajouter : «Aujourd’hui, on a un clash entre ces institutions et les citoyens et tant que cette cacophonie existe, nous allons avoir un cercle vicieux qui va s’installer dans la gouvernance des collectivités locales avec les citoyens et cela ne pourrait être résolu qu’en cas de rétablissement du lien qui unit les collectivités locales aux citoyens».
Voie pour asseoir des territoires porteurs de développement durable
Pour remédier à cette situation et permettre ainsi aux collectivités territoriales d’exercer pleinement et efficacement les compétences que l’Etat leur a transférées, Bachir Kanouté préconise des actions concrètes non seulement dans le transfert des ressources financières mais aussi travailler à resserrer les liens entre les institutions locales et les citoyens pour qu’ils se reconnaissent dans ces institutions. «Si nous voulons véritablement parvenir à l’émergence économique comme on le dit au Sénégal, il faut absolument abandonner ce mode d’élection des élus et aller vers un système électoral où les maires sont redevables des citoyens», conclut le responsable d’Enda Ecopop. Pour sa part, Ousseynou Touré recommande une démarche basée sur «un esprit de développement en se projetant sur le futur pour dire que si ces collectivités territoriales doivent être le réceptacle de toutes les politiques publiques, elles doivent avoir les bases assainies pour recevoir ces politiques publiques, les piloter et les exécuter». Concluant son propos, le spécialiste chargé de communication du Programme de développement local (Pndl) a également souligné la nécessité d’une implication des collectivités territoriales dans l’élaboration des politiques publiques relatives aux compétences transférées par l’Etat. «On parle de territorialisation de politique publique mais si les collectivités ne sont pas à l’origine de cette politique publique, ne sont pas impliquées dans son élaboration, sa mise en œuvre, le contrôle et suivi revenant aux structures de l’administration centrale, on aura toujours des problèmes pour développer ces collectivités».
LES LIONNES FACE À L’ÉPREUVE CHINOISE
Après avoir dominé, dimanche, la Lettonie (70-69), l’équipe du Sénégal affronte la Chine, ce mardi 25 septembre, pour la deuxième place de ce groupe D de la Coupe du monde de basket 2018
Après avoir dominé, dimanche, la Lettonie (70-69), l’équipe du Sénégal affronte la Chine, ce mardi 25 septembre, pour la deuxième place de ce groupe D de la Coupe du monde de basket 2018. Cette rencontre s’inscrit sous le signe des retrouvailles entre deux nations qui se sont croisées au derniers JO de Rio en 2016.
Après deux intenses matchs livrés contre les Etats-Unis et un probant succès remporté contre la Lettonie, le Sénégal sera en ligne de fond ce mardi pour son troisième match de poule qui l’oppose à la Chine. Ce match s’annonce aux allures de retrouvailles entre les deux équipes après leur dernier face-à-face qui remonte au tournoi féminin de basketball des Jeux olympiques de 2016 à Rio.
Le résultat était loin d’être flatteur pour le Sénégal, unique représentant africain (64-101). Cette fois, la bande à Astou Traoré doit en plus de jouer leur propre basket, être au top sur le plan physique. Le repos observé, ce lundi, devrait être mis au profit pour prendre la mesure d’une équipe au top sur le plan physique et pratiquant un jeu rapide. La sélection chinoise reposera encore sur sa pépite, Li Yueru qui s’était révélée aux yeux du monde en présentant des moyennes proches du double-double, avec 17 points et 9 rebonds par match.
La deuxième place sera au bout de ce match. Le coach Cheikh Sarr n’a pas manqué après le succès contre le Lettonie, d’inviter ses Lionnes à garder la tête sur les épaules et à rester humbles et solides. «On s’était dit qu’on pouvait aller jusqu'à 70 points, on l’a fait parce qu’on savait déjà qu’on pouvait contenir certaines équipes jusqu'à 65 points. Maintenant, on va continuer à avoir faim et continuer le travail avant d’affronter la Chine.
L’histoire est déjà écrite», avait-t-il déclaré. Si les Etats-Unis se sont déjà arrogés avec autorité le premier ticket du groupe qui les qualifie directement aux quarts de finale, les équipes classées deuxième et troisième disputeront les barrages pour les quarts de finale.
En plus de devoir être parrainé pour être candidat à l’élection présidentielle de 2019, il faut également montrer des signes de religiosité. Pour ce cas, Sonko est exclu de la course. Son point noir sur le front serait un subterfuge pour faire croire aux gens qu’il prie. c’est en tout cas la conviction du frère du chef. Pitoyable !!
BRUNO DIATTA : HOMMAGES RENDUS DEVANT LE PALAIS
La cérémonie d’hommage national à la mémoire de feu Bruno Diatta sera organisée devant les grilles du Palais ce jeudi 27 septembre à partir de 11 h. La cérémonie sera présidée par le chef de l’etat, selon un communiqué de presse du Pôle présidentiel. Le ministre Bruno Diatta, chef du Service du protocole présidentiel est décédé le vendredi 21 septembre à Dakar. Pendant 40 ans, il a dirigé de main de maître le protocole présidentiel. il a accompagné quatre présidents du Sénégal en l’occurrence Léopold Sédar Senghor, abdou Diouf, abdoulaye Wade et Macky Sall.
L’HOMMAGE DU CLUB DES INVESTISSEURS SENEGALAIS A BRUNO DIATTA
Dans la série des hommages rendus à Bruno Diatta, celui du club des investisseurs sénégalais. « Un modèle pour la jeunesse, qui a porté haut les symboles de la République. Avec le rappel à Dieu de Bruno Diatta, Ministre, Chef du Protocole de la Présidence, le Sénégal vient de perdre un digne fils qui s’est illustré par un parcours professionnel remarquable de quatre décennies, ayant servi aux cotés des quatre Chefs d’Etat qui se sont succédé à la magistrature suprême. Ce record absolu dans le professionnalisme au plus haut sommet de l’Etat consacre le travail émérite d’un homme de devoirs, portant haut les symboles de la République. Tout au long de son parcours remarquable, les Sénégalais, ceux qui l’ont côtoyé et ceux qui se sont familiarisés avec sa frêle et svelte silhouette à travers les médias, gardent de lui un homme qui a toujours cultivé la discrétion, l’effacement, la courtoisie » écrit le Président du club des investisseurs sénégalais Babacar ngom. Selon le PDG de la Sedima, «De Bruno Diatta, chaque Sénégalais doit apprendre à travers ses qualités magnifiées aujourd’hui dans les témoignages et hommages. Servir son pays à un si haut niveau de responsabilités exige des qualités, un comportement et des attitudes que Bruno Diatta a portés avec élégance. Aujourd’hui, dans un monde trouble où les repères sont perdus et les modèles rares, les jeunes Sénégalais ont un modèle en ce personnage sur qui les témoignages sont unanimes. Brillant élève et étudiant, il a été un professionnel qui a ravi chacun de ses supérieurs hiérarchiques par un professionnalisme sans faille».
GRANDE MOSQUEE TIOKHNA DE LOUGA : ECHANGE DE COUPS DE POINGS ENTRE UIMAM ET UN GARDIEN
Cela a failli échapper à nos radars. L’événement d’un pugilat dans une grande mosquée à Louga est largement commenté dans les ruelles de la ville de Louga. L’interruption de la transmission en direct du ‘’bayaane» de la prière de ce vendredi à la grande mosquée thiokhna de Louga, par une radio de la place, par le gardien des lieux sur instruction d’un membre influent du comité de gestion de la mosquée, a entrainé une altercation qui a abouti à une scène d’échange de coups de tête entre le gardien et un des imams en pleine mosquée devant les fidèles. cet incident serait lié à des problèmes de leadership au sein du comité de gestion. en tout état de cause, l’affaire a atterri à la police de Louga qui aurait tenté de réconcilier les protagonistes plutôt que de porter l’affaire devant la justice.
NAISSANCE D’UN CONSEIL DES NOTABLES A LOUGA
Les notables, dignitaires et retraités de Louga veulent s’impliquer pleinement et activement dans la défense des intérêts et le développement de Louga en apportant leur pierre à la construction de l’édifice. c’est dans ce cadre qu’ils se sont retrouvés, samedi, à la chambre de commerce de Louga en assemblée générale constitutive, pour mettre sur pied un conseil des notables. Les objectifs visent, pour l’essentiel, à soutenir toutes les initiatives allant dans le domaine de la politique de développement socioéconomique de la ville, par leurs conseils de sages et par des actions concrètes de développement à mettre en oeuvre pour l’atteinte de ces objectifs. ce sans toutefois se substituer ni aux institutions de l’etat encore moins à ses services techniques. Le conseil n’admet aucune activité politique, confessionnelle ou confrérique en son sein. Par conséquent, il écarte toute récupération politique de ses membres.
ACCES A L’EAU A SANDIARA : 185 MILLIONS F CFA POUR AMORCER «LA COURSE CONTRE LA SOIF».
185 millions de Frs cfa vont être injectés à Sandiara par l’association «Vivre en Brousse» pour appuyer le projet de connexion en eau potable de 30 villages de la commune. cette deuxième phase du projet dénommé «La course contre la soif» devrait ainsi bénéficier à 57 quartiers de 30 villages. Pour le maire de Sandiara et ministre-conseiller du président de la république, Dr Sergine Guèye Diop, c’est là une manière de rétablir un droit fondamental, l’accès à l’eau. L’occasion a été saisie pour réaffirmer la vision de l’équipe municipale qui ambitionne de faire passer Sandiara d’une zone d’émigration à une zone d’immigration à l’horizon 2025 par la mise en oeuvre d’un Pse local (Plan Sandiara emergent) qui prône fortement la formation d’un capital humain de qualité. Les travaux du projet «La course contre la soif « de la commune de Sandiara ont été lancés dimanche à Fayelar 2 par le maire de Sandiara, Dr Serigne Guèye Diop, qui assure en outre les fonctions de ministre-conseiller du président de la république. c’est un projet initié en 2015 avec un premier financement de 30 millions offerts par le maire Serigne Guèye Diop pour 300 foyers, soit 3000 personnes à Sandiara. c’est la deuxième phase qui débute avec l’appui de l’association «Vivre en Brousse» de Martine Moy, une Française qui a déjà investi depuis 2005 1 milliard 300 millions de FcFa dans le domaine de l’accès à l’eau dans la commune de Sandiara depuis 2005. ce projet va permettre aux 30 villages connectés de mener des activités agricoles. une manière pour eux, «une fois pour toutes de prendre le chemin de l’émergence», a estimé le premier magistrat de la ville. L’office des Forages ruraux (ofor) assure la coordination technique du projet.
MADICKE NIANG A DOHA : L’OBS CONFIRME LE TEMOIN
il y a quelques semaines, « Le témoin » avait révélé que l’ancien président de la république, Me abdoulaye Wade, avait profité de sa lettre d'excuses pour inviter Me Madické niang à Doha. Mieux, nous avions avancé que le président du groupe parlementaire « Liberté et Démocratie » — et ancien ministre des affaires étrangères — avait accepté l’invitation et que son départ pour le Qatar était imminent ! a notre grande surprise, à l’époque, des lecteurs nous avaient rapporté qu’un journal de la place avait démenti notre info ! Heureusement que « Le témoin » n’a pas été cité nommément. toujours est-il que nos éminents confrères de « L’obs » ont confirmé « Le témoin » en faisant leur une d’hier sur le voyage de Me Madické niang à Doha. un voyage d’amitié et de paix, histoire de montrer que l’incident est définitivement clos entre Me Madické niang et l’ancien président de la république Me abdoulaye Wade. D’ailleurs, Madické a appelé, hier, ses proches pour leur dire qu’il est bel et bien arrivé au Qatar via Paris. comme quoi, les infos du « témoin »…