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14 mai 2024
LE GOUVERNEMENT FACE À LA CRISE DE L'EAU
Le chef de l'Etat demande au premier ministre de mettre en place, dans les meilleurs délais, un dispositif interministériel de suivi de la sécurisation durable de l’approvisionnement normal en eau potable - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 25 juillet 2018.
« Le président Macky Sall a réuni le Conseil des ministres, mercredi 25 juillet 2018 à 10 heures, au palais de la République.
Entamant sa communication autour du succès de la visite d’Etat historique du président de la République populaire de Chine, Son Excellence monsieur Xi Jinping, effectuée au Sénégal, les 21 et 22 juillet 2018, le chef de l’Etat salue la mobilisation exceptionnelle des populations qui ont réservé un accueil chaleureux à notre hôte et à son importante délégation et félicite tous les services de l’Etat impliqués dans la préparation et le déroulement de ladite visite.
Le président de la République magnifie la qualité des entretiens avec son homologue chinois, aussi bien en tête à tête qu’en séance élargie, se réjouit des convergences de vues sur les sujets d’intérêt communs, ainsi que des excellents résultats obtenus qui témoignent de la nouvelle dimension du partenariat global stratégique entre la République du Sénégal et la République populaire de Chine.
A ce titre, le Chef de l’Etat indique que nos deux pays ont signé dix (10) Accords de coopération portant sur plusieurs domaines économiques et techniques dont, entre autres, la réhabilitation du barrage d’Affiniam, les infrastructures, la mise en valeur des ressources humaines.
Cette dynamique porteuse, qui augure d’un renforcement du partenariat sino-sénégalais pour les années à venir, fait du Sénégal, le premier pays de l’Afrique de l’Ouest à intégrer l’initiative chinoise la Ceinture et la Route avec la signature du Mémorandum d’Entente portant sur l’Initiative de la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie maritime du 21e siècle.
Rappelant en effet la portée de cette initiative stratégique, lancée par le président Xi Jinping en 2013 qui vise à réaliser de grandes infrastructures d’interconnexions terrestres et maritimes en vue de favoriser les échanges entre les pays, le Président de la République se félicite de l’aide, sans contrepartie d’un milliard de Yuans soit près de 83 milliards de FCFA, consentie en faveur du Sénégal, par la République populaire de Chine pour les années 2018, 2019 et 2020 et de l’accord de principe pour le financement de tous les projets soumis au titre de notre coopération bilatérale.
Poursuivant sa communication autour de l’entretien durable et la gestion de la nouvelle infrastructure sportive et socio-culturelle dénommée « Arène Nationale », un don de la République populaire de Chine pour un montant de 32 milliards de FCFA, le Chef de l’Etat se félicite de la réception des clefs des mains du Président Xi Jinping.
Ainsi, le président de la République remercie la partie chinoise, félicite le ministre des Sports, le CNG et l'ensemble des lutteurs et amateurs pour la mobilisation collective et solidaire lors de la réalisation de cet ouvrage et la bonne organisation de la cérémonie de remise des clefs de ce "bijou architectural", emblématique de l'étroitesse et l'exemplarité de la coopération sino- sénégalaise et qui constitue une référence, par sa spécificité, en Afrique et dans le monde.
Par ailleurs, le président de la République demande au gouvernement, en relation avec tous les sportifs, les acteurs de la lutte notamment, de réfléchir sur le meilleur mécanisme de gestion pour assurer l’entretien et la pérennité de cette infrastructure d'envergure qui contribue au renforcement des équipements urbains dans les départements de Pikine et Guédiawaye, au développement global du sport au Sénégal et à l'épanouissement de la jeunesse.
Enfin, le Chef de l’Etat demande au gouvernement de préparer, avec la mobilisation de toutes les populations et amateurs de lutte, l'inauguration de "l'Arène nationale" avant octobre 2018.
Abordant, par ailleurs, le pilotage renforcé et la stabilisation de l’approvisionnement correct en eau potable des populations des agglomérations de Dakar, Thiès et de la Petite Côte, le président de la République rappelle que la gestion du secteur de l'hydraulique appelle l’activation impérative d'un dispositif de veille et de résilience aux pénuries, malgré les financements importants en cours pour un approvisionnement durable en eau des populations urbaines et rurales.
Enfin, le président de la République demande au premier ministre de mettre en place, dans les meilleurs délais, un dispositif interministériel de suivi de la sécurisation durable de l’approvisionnement normal en eau potable des populations et informe de l’organisation prochaine, d’un Conseil présidentiel sur la situation et les perspectives de développement du secteur de l’hydraulique urbaine et rurale.
Le Chef de l’Etat a terminé sa communication sur son agenda diplomatique et le suivi des partenariats.
Le premier ministre a axé sa communication sur le suivi des politiques publiques notamment en matière d’emploi dont le récapitulatif fait ressortir plus de 336 000 créations, secteurs privé et public, confondus entre 2012 et 2016 comme l’indiquent les rapports statistiques du travail pour la période sous revue, sur la base des contrats visés par les inspections du travail. Ces chiffres ne prennent, évidemment pas en compte, les emplois créés au cours des années 2017 et 2018. Il a ensuite rendu compte de la coordination des activités gouvernementales.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait le point de la campagne agricole.
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a fait une communication axée sur le Forum de Haut Niveau pour le développement durable, tenu à New York du 09 au 18 juillet 2018.
Le ministre auprès du président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a rendu compte de l’avancement des projets et réformes.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le conseil a examiné et adopté :
le projet de décret modifiant le décret n° 2010-707 du 10 juin 2010 portant organisation et fixant les règles de fonctionnement du Centre de Formation judiciaire ;
le projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice ;
le projet de décret fixant la composition, l’organisation et le fonctionnement du Conseil national du Don et de la Transplantation (CNDT) ;
le projet de décret relatif à la Carte sanitaire.
Au titre des mesures individuelles, le président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Abdou Khadir Agne, Economiste, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Niger, est nommé Consul général de la République du Sénégal à Madrid (Royaume d’Espagne), poste vacant ;
Monsieur Mouhamadou Moustapha Thioune, Administrateur civil principal, précédemment Directeur des Libertés publiques à la Direction générale de l’Administration territoriale (DGAT), est nommé Secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat, poste vacant ;
Monsieur Mactar Diallo, Magistrat Hors hiérarchie, est nommé Secrétaire général du ministère de la Pêche et de l’Economie maritime, poste vacant ;
Madame Ramatoulaye Fall Dabo, Juriste, est nommée Inspecteur des Affaires administratives et financières au ministère de l’Emploi, de l’Insertion professionnelle et de l’Intensification de la Main d’œuvre, poste vacant ;
Monsieur Ousmane NDAO, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, est nommé Secrétaire général de l’Agence nationale d’Insertion et de Développement agricole (ANIDA), poste vacant. »
LE CONTINGENT SÉNÉGALAIS DES CHAMPIONNATS D'AFRIQUE D'ATHLÉTISME
Vingt athlètes ont été sélectionnés pour la compétition prévue du 1er au 5 août à Asaba (Nigeria)
Parmi ces athlètes retenus, il y a quatre expatriés, Fatou Diocou (marteau), Gnima Faye et Adja Arête Ndiaye (100m haies et 4X100), et Djibril Nar Fall (800 et 4x400m). En fait aussi partie l’Espoir Henri Bandiaky (4X100m) du Dakar université club (DUC), élu meilleur athlètes des derniers championnats nationaux qui ont eu lieu au stade Léopold Sédar Senghor, le week-end dernier.
Voici la liste des athlètes sélectionnés :
Femmes : Ndeye Amy Tall (100m, 4x100 et 4x400m), Ndeye Arame Touré (100, 200, 4x100 et 4x400), Fatou Gaye (200, 400, 4x100, 4x400m), Nafi Mané (400m et 4x400m), Sangoné Kandji (longueur et triple saut), Fatou Diocou (marteau), Gnima Faye et Adja Arête Ndiaye (100m haies et 4X100m).
Hommes : Moulaye Sonko (100 et 4x100m), Henri Bandiaky (4X100m), Ibrahima Mbengue (400m haies et 4x400), Frederick Mendy (4x400m), Djibrilou Malick Sy (4x400), Ousmane Sidibé (4x400m), Djibril Nar Fall (800m et 4x400m), Louis François Mendy (110m haies), Amath Faye (triple saut), Amadou Sow (4x100m), Mamadou Fall Sarr (4X100m), Lamine Diallo (4X100m).
SONKO EN SOUTIEN À KARIM
Le député dénonce le rejet de l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales, équivalant a-t-il dit à l’invalidation de la candidature de l’ancien ministre à la prochaine présidentielle de 2019, si ce rejet s’avère définitif
Ce rejet "est inacceptable et appelle à une solidarité et un front commun de toute l’opposition, aussi bien pour le cas de Karim Meissa Wade, que pour le cas de Khalifa Sall", a dit le président de PASTEF (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), mardi à Touba, au cours d’une rencontre avec des journalistes.
"Nous sommes dans un parti différent du PDS, mais si je n’avais pas l’intime conviction qu’il n’avait pas raison, je n’aurais jamais manifesté ce soutien", a ajouté M. Sonko, à l’issue d’une audience que lui avait accordée le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Selon lui, "il y a des abus inexplicables et injustifiables dans ce pays’’, évoquant des manipulations de la Constitution et du Code électoral "dans le but exclusif d’écarter des candidats, et ce à moins de 7 mois de l’élection présidentielle".
Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, a vu son inscription sur les listes électorales rejetée par les autorités administratives qui invoquent sa condamnation en mars 2015 par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à six ans de prison ferme. Il doit aussi payer une amende de 138 milliards de francs CFA.
Les autorités compétentes disent se baser sur des dispositions du Code électoral pour rejeter l’inscription de M. Wade sur les listes électorales, ce qui signifie, si elle s’avère définitive, l’exclusion du candidat du PDS à l’élection présidentielle.
L’article L131 notamment du Code électoral stipule : "Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale, les individus condamnés pour crime, ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois assortie d’une amende pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon, et de manière générale, pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à 5 ans de prison (..)".
Le Tribunal hors classe de Dakar s’est déclaré lundi incompétent pour statuer sur ce rejet et sur une demande de réintégration introduite par les avocats de Karim Wade.
Cela ouvre une nouvelle étape dans cette affaire politico-judiciaire, les avocats de M. Wade ayant annoncé leur intention de saisir la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays pour obtenir gain de cause.
LE JOUR OÙ BOMBARDIER A TROP VITE GRANDI
Le roi de la lutte avec frappe, adversaire d’Eumeu Sène pour le ‘’Combat royal’’ prévu samedi, est entré dans la ‘’Cour des grands’’ de cette discipline sportive après une fulgurante victoire sur Mohamed Ndao ‘’Tyson’’, le 25 décembre 2002
Le roi de la lutte avec frappe, Serigne Dia "Bombardier", adversaire d’Eumeu Sène pour le ‘’Combat royal’’ prévu samedi, est entré dans la ‘’Cour des grands’’ de cette discipline sportive après une fulgurante victoire sur Mohamed Ndao ‘’Tyson’’, le 25 décembre 2002.
Ce jour de Noël 2002, le lutteur mbourois "a bombardé" le mythe de l’époque en mettant fin à l’invincibilité du lutteur kaolackois, qui régnait sur les arènes sénégalaises depuis cinq ans au moins.
Son succès resté dans les mémoires des fans de lutte. la star de la musique sénégalaise, Youssou N’Dour, l’a célébré avec une chanson restée très populaire.
"Un succès retentissant et une victoire venue certainement trop tôt, dans sa carrière naissante. Avant ce succès, il avait battu une autre icône de la lutte, Ibou Ndaffa. C’était aller trop vite pour le jeune lutteur qu’il était", se souvient son manager et frère, Pape Dia, déplorant que "Bombardier" n’ait pas réussi à "bien gérer" cette rapide ascension.
"Les défaites qui ont suivi s’expliquent par cette rapide ascension. Il a fallu faire un gros travail sur le plan mental et psychologique", ajoute-t-il, affirmant que son jeune frère avait mis le monde la lutte à ses pieds, après ses victoires sur Ibou Ndaffa et "Tyson".
Pape Dia juge "incompréhensibles" les défaites de "Bombardier" devant Baboye (2006), Gris Bordeaux, Tapha Tine et, dernièrement, face à Yahya Diop "Yekini".
"Quand il a accepté de faire son autocritique et de bosser sérieusement, les résultats ne se sont pas fait attendre", poursuit Pape Dia.
Samedi, Eumeu Sène tentera, comme l’a fait "Bombardier" en 2002, de ravir la vedette au tombeur de Tyson. ex-lieutenant de ce dernier, Sène voudra faire d’une pierre deux coups avec une victoire sur le lutteur mbourois, en faisant revenir la couronne à Pikine et en vengeant son ex-mentor, affirment les observateurs de la lutte.
Ces derniers soulignent par ailleurs que la ville de Pikine est un vivier de talents et de grands espoirs de la lutte avec frappe, avec Ama Baldé, Boy Niang 2 et d’autres lutteurs.
Le manager de Bombardier voit le combat de samedi comme la suite logique des grandes affiches de lutte avec frappe de ces dernières années. "Ces deux champions ne se sont jamais rencontrés. C’est quelque chose qui est inscrit dans l’ordre normal de la lutte avec frappe", commente Pape Dia, soulignant que Bombardier est au "summum de sa forme".
"+Bombardier+ a mis tous les atouts de son côté pour aller chercher cette couronne et la garder", promet-il, assurant les fans de lutte du fair-play de son camp.
Serigne Dia a réussi la prouesse de faire le vide autour de lui en faisant mordre la poussière au téméraire Modou Lô et au roi des arènes de l’époque, Balla Gaye 2.
Ce dernier avait succédé à Yahya Diop "Yekini", que le lutteur mbourois n’a jamais réussi à terrasser malgré trois face-à-face, avant qu’il ne prenne la retraite.
AFFAIRES BENALLA ET FALLOU SÈNE : LEÇONS RÉPUBLICAINES
EXCLUSIF SENEPLUS - Parce qu’un proche collaborateur du président de la République française a dérapé, plusieurs hautes autorités de la République défilent devant la représentation parlementaire - N’est pas républicain qui veut
Il semblerait que notre président ait des « convictions républicaines ». La preuve, il a publié le premier des trois tomes prévus. Mais de l’auto-proclamation à la mise en pratique, il y a une grande distance qui s’appelle « conviction ». Ce qu’éclaire le traitement fait de l’affaire dite Benalla, ce chargé de mission du président Macron et celle du meurtre de l’étudiant de l’UGB, Fallou Sène.
N’est pas républicain qui veut, ni qui le clame et proclame sur tous les toits, comme pour s’en convaincre soi-même. La France, ce n’est pas qu'Auchan que des auto-proclamés patriotes veulent « dégager » du pays, mais c’est surtout le fonctionnement des règles de la République, des institutions de la République, de la transparence de la vie publique, du rôle du Parlement et des parlementaires. Autrement dit, le respect strict des règles de vie commune que la société a édicté.
Le candidat Macron a axé sa campagne sur le thème de « la République exemplaire » pour se démarquer des « affaires » et combines qui ont eu cours durant toute la Ve République avec notamment ses barbouzes aux coups tordus, particulièrement ce qu’on appelle la « France-Afrique. Chez nous, le candidat Macky Sall avait parlé de « République vertueuse », transparente et reddition des comptes. Il avait juré que la justice serait là pour tous et qu’il n’y aurait plus de passe-droits et autres « justice à double vitesse », voire multi-vitesse.
Républicain convaincu, Macron Président essaie de mettre en pratique ses convictions républicaines. Son homme lige, de confiance, quelque part apprenti barbouze, se prend pour Rambo lors d’une manifestation de la fête du 1er-Mai, en faisant leur fête à deux manifestants, c’est le tollé dans la République. D’accord, il a fallu que la presse, « Le Monde » en particulier rend publique cette affaire trois mois après, pour que le pouvoir rompt avec ses liaisons dangereuses de dissimulation. En moins de 24 heures la machine s’emballer à la vitesse du TGV.
Les différentes autorités de la République, concernées de près ou de loin dans cette affaire commencent à défiler devant la commission parlementaire des lois : le ministre de l’Intérieur, le Préfet de police de Paris, le Premier ministre qui répond au feu roulant des questions des parlementaires, le directeur de cabinet du président Macron (au moment ou ces lignes sont en train d’être écrites) et d’autres suivront. Voilà les « leçons républicaines » de nos cousins français !
Pourquoi Justice ne serait-elle pas rendue pour l’étudiant Fallou Sène, assassiné et non molesté par un flic enragé ! Pourquoi nos députés n’ont pas mis en place une commission d’enquête pour entendre le Recteur de l’UGB, le directeur du COUD, le ministre de l’Enseignement supérieur, celui de l’Intérieur, des Forces armées (c’est un gendarme qui est en cause), le ministre de l'Économie et des Finances, les responsables de la banque en question ? Bref, toute la chaîne de responsabilités ?
Non, chez nous, parce que parait avec l’argent, on achète tout, notre président oublie les règles de la République et sort le chéquier. Bourses revues en hausse, tickets de resto-U en baisse, transport étoffé et des cités en plus annoncés. Et quelques billets à des parents éplorés. Paix à ton âme Fallou ! Ceux qui doivent veiller au bon fonctionnement de la République ont perverti ses valeurs, règles et principes, par des espèces sonnantes et trébuchantes. Seuls tes camarades étudiants de Saint-Louis résistent encore à la chape de plomb des pesanteurs sociales et le défilé de médiateurs-sapeurs pompiers arrivistes.
Nous qui aimons tant dans un rapport amour-haine copier la France et les Français, que ne copierions pas au moins ce qu’ils ont de positif et d’exemplaire en matière de gouvernance et non ce qu’ils ont de haïssable ! Que la République reste exemplaire avec une justice pour tous ; que plus jamais les coudes présidentiels ne couvrent les méfaits de prédateurs épinglés par nos organes de contrôle ; que des prédateurs ne se réfugient plus dans les prairies, les terres du Buur (roi) véritables refuges de criminels en col blanc !
Qu’on embastille plus des adversaires politiques parce qu’ils mettent en danger la réélection du président ; qu’on ne tripote plus la Constitution et la loi électorale sous prétexte de rationalisation de la vie publique, alors que dans le même temps, on va à la chasse aux assassins économiques du pays. Des voyageurs-passeurs dont le seul passeport est le partage avec leurs nouveaux compagnons, de l’argent sale.
N’est pas républicain qui veut. Surtout, les convictions ne s’auto-proclament pas, elles se vivent au quotidien, dans nos actes en société.
Parce qu’un proche collaborateur du président de la République française a dérapé, plusieurs hautes autorités de la République défilent devant la représentation parlementaire, pour la transparence et la Justice. Qui plaidera la cause de Fallou Sène ? Qui lui rendra justice ?
Qui ose encore dire haut et fort aux forces de l’ordre : Vous n'avez pas le droit de ma lister, frapper, torturer, voire tuer, des citoyens qui réclament leurs droits, reconnus par la Constitution. Votre rôle, c’est de « servir et protéger » les citoyens et non réprimer. Encore moins tuer !
Des publications très partagées sur les réseaux sociaux affirment que le palais présidentiel sénégalais "serait une propriété de la France" que le Sénégal "loue" à l’Etat français - C’est faux !
AFP |
Rémi Banet, Malick Rokhy Ba |
Publication 25/07/2018
Des publications très partagées sur les réseaux sociaux affirment que le palais présidentiel sénégalais "serait une propriété de la France" que le Sénégal "loue" à l’Etat français. C’est faux, ce palais appartient exclusivement au Sénégal, rétorquent la présidence sénégalaise et le ministère français des Affaires étrangères.
"Quand j’ai appris cela je suis resté perplexe. Le palais présidentiel à Dakar au Sénégal serait une propriété de la France que loue le Sénégal", écrit un internaute sur sa page Facebook - une publication partagée plus de 4.200 fois depuis le 5 juillet.
D’autres messages similaires ont été partagés plusieurs centaines de fois sur Facebook et Twitter au cours des deux dernières semaines.
Sollicité par l'AFP, le ministre El Hadji Kassé, chef du service communication de la présidence sénégalaise, a démenti ces affirmations.
"C'est de la spéculation. Ca n'a pas de sens", a-t-il déclaré, affirmant que le palais de la République à Dakar, construit au début du XXe siècle pour accueillir le gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (AOF) lors de son transfert de Saint-Louis à Dakar, appartenait "exclusivement" à l'Etat sénégalais.
"C’est du n’importe quoi, ce n’est pas vrai", avait-il déjà affirmé à la radio sénégalaise Senego quelques jours plus tôt.
"Lors de l'indépendance (en 1960), il y a eu un transfert de propriété, de patrimoine" entre la France et l'Etat du Sénégal, explique t-il à l’AFP.
"Ils ont transféré tous les palais présidentiels" au Sénégal, dont celui de Dakar. "Ils appartiennent exclusivement au Sénégal et c'est consigné dans (les documents) sur la propriété foncière", a poursuivi M. Kassé.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a confirmé "le démenti des autorités sénégalaises sur ces allégations".
"Nous confirmons que celles-ci n’ont bien évidemment aucun fondement et que le palais a été transféré à l’Etat sénégalais au moment de l’Indépendance."
Outre le Palais de la République, situé dans le quartier historique du Plateau, ces transferts de l'Etat français au Sénégal concernent les résidences secondaires du chef de l'Etat sénégalais sur l'île de Gorée (face à Dakar) et à Popenguine (ouest).
SABALY N'INTÉRESSE PAS LE NAPOLI
Dans un entretien accordé à Radio Kiss Kiss, le président napolitain Aurelio De Laurentiis a démenti l’arrivée de l'international sénégalais cet été
Youssouf Sabaly n’ira pas à Naples. C’est le patron du club lui-même qui l’a annoncé sur Radio Kiss Kiss en confirmant les rumeurs qui envoient le Colombien Santiago Arias chez les Napolitains.
"Je pense que pour Arias, qui joue au PSV, nous sommes dans un moment décisif, on négocie, a avoué Aurelio De Laurentiis. En plus, on est sur un autre profil qui joue au même poste, mais ce n’est pas Sabaly."
Un gardien arrive aussi
Outre un latéral droit, le club de Serie A se cherche également un gardien de but depuis la récente blessure d’Alex Meret en pré-saison. De Laurentiis a lâché les noms de deux portiers aux trajectoires différentes pour le remplacer.
Le français a remporté ce mercredi le prix du plus beau but de la Coupe du monde 2018 en Russie, après sa demi-volée inscrite face à l’Argentine en huitièmes de finale
Benjamin Pavard est un heureux champion du monde et a de nouveau eu droit à un titre ce mercredi. La Fifa a annoncé que son incroyable demi-volée inscrite contre l’Argentine (4-3) en huitièmes de finale du Mondial avait été élue "plus beau but" de la compétition par les internautes.
"Ce n'est que du bonheur"
Qualifié de "chef d’œuvre", le but du latéral droit restera dans les mémoires. Il a notamment permis à l’équipe de France de revenir au score alors que l’Albiceleste menait 2-1. Un geste dont le principal intéressé n’est pas parvenu à se remettre. "Le ballon arrive et fait un rebond. Je ne me pose pas de question et j’essaie de me coucher pour ne pas qu’il s’envole au-dessus du but, explique-t-il à la Fifa. Je cherche à la mettre du côté d’où elle vient. C’est ce que les attaquants m’ont toujours dit de faire. J’y vais sans réfléchir et quand je la vois rentrer… Ce n’est que du bonheur." Et pas que pour lui.
ROBERT BOURGI BALANCE À NOUVEAU
Macky Sall, Karim Wade, Idrissa Seck, Abdoulaye Wade, Khalifa Sal...le sulfureux avocat français en séjour au Sénégal, se lâche - ENTRETIEN
Lui est un «poseur de bombes» et ne rate presque jamais ses cibles. Ses interventions sont toujours musclées et leurs dégâts jamais minimes. C’est ce qui fait de l’homme un élément très convoité par la presse. Cette fois-ci, c’est à L’Observateur que «l’ami de François Fillon» a accepté de lâcher ses missiles. Me Robert Bourgi n’a pas dérogé à la règle. Le très influent et réseauté avocat et conseiller politique français, en séjour au Sénégal pour 48 heures (il est arrivé dimanche et est rentré hier mardi), s’est lâché, comme à son habitude. Le spécialiste des questions africaines et symbole de la Francafrique, du haut de ses 73 ans, se prononce sur la situation du Sénégal, analyse les chances de quelques candidats déclarés à l’élection présidentielle de février 2019 et juge Macky Sall. Du Bourgi pur et dur.
Pouvez-vous nous dire les raisons de votre séjour à Dakar ?
Je suis arrivé hier soir (dimanche soir), parce que cela faisait exactement 3 ans que je n’étais pas venu au Sénégal et je tenais à me recueillir au cimetière sur la tombe de mes parents et des miens disparus. Ce matin, à la première heure, je suis allé au cimetière de Yoff nettoyer les tombes et je repars demain soir (hier).
Y a-t-il des activités politiques dans votre programme ?
Aucune activité politique ! Je suis dans mon hôtel. Je me suis promené un peu dans la ville.
Une audience avec le président ?
Est-ce que je vais voir le président ? Je ne sais pas. S’il apprend que je suis là, très certainement, il demandera de me rencontrer. Je me ferais un plaisir d’aller le saluer, parce que c’est un homme que j’affectionne, comme j’affectionnerais un frère et que je respecte et estime beaucoup.
Comment analysez-vous la situation politique qui prévaut actuellement dans le pays ?
Vous connaissez ma réputation. Je n’ai pas pour habitude de me cacher derrière mon doigt. La plupart de mes interviews sont intéressantes, parce que je dis certaines choses. Il faudrait que les Sénégalais sachent qu’ils ont un Président qui est très respecté à l’étranger et que la place du Sénégal dans le concert des Nations est importante, par rapport à sa petite superficie. Le président Donald Trump a réuni, il y a quelques mois, plusieurs chefs d’Etat africains et dans le discours qu’il a fait, il a évoqué le programme éducation du président Macky Sall. Je sais aussi que le Président Macron apprécie beaucoup le président Macky Sall. Pour lui, le Président Sall est une référence.
Qu’est-ce qui lui vaut ce statut ?
La psychologie joue pour beaucoup. Macky Sall a un visage qui respire la sérénité, la vérité, la raison. C’est important. A chaque fois que je me suis entretenu avec le Président Macky Sall, tant à Dakar, qu’à l’étranger, il me fait penser au président Abdou Diouf. Ils ont la même façon d’aborder les problèmes, de recevoir et les mêmes égards pour leurs interlocuteurs. Tout n’est pas beau sous le soleil dans la vie politique au Sénégal. Il y a eu de la grogne chez les étudiants dernièrement. Si j’ai la chance de voir le Président, je lui dirai ceci : «M. le président, vous avez été l’élu de la jeunesse, il y a quelques années. Les jeunes ont voulu tourner la page des années Wade. S’ils se sont soulevés et ils avaient leurs raisons, il vous appartient de les recevoir personnellement et ne pas vous contenter de voir le problème être réglé par le ministre ou les responsables de l’Education nationale. Nous sommes en Afrique, le président de la République est le grand frère, le tonton et le grand-père. Et c’est ça qui fait la force des Etats africains, les liens ne sont jamais distendus. Il faut que vous régliez ces problèmes vous-même, vous devez être à l ‘écoute des jeunes, les recevoir.» C’est exactement ce qui a fait la force du président Omar Bongo Odimba. J’‘ai été très proche du président Bongo pendant 30 ans et à chaque fois qu’il y avait de la grogne estudiantine, sociale ou autre, lui-même recevait les représentants des travailleurs, des ouvriers, des étudiants et réglait le problème en père de famille. Nous sommes dans une société africaine.
Récemment, il a reçu les étudiants …
Tant mieux alors. Le Sénégalais est un homme pacifique. Les images que m’ont renvoyées les télévisions m’ont fait beaucoup de peine. Je suis très heureux que vous m’appreniez que le président a reçu dernièrement les étudiants, donc ce que je disais était frappé du point du bon sens.
Le président Sall a déjà fait presque 7 ans, nous sommes à moins d’un an de l’élection présidentielle. Est-ce que les signaux que vous percevez sont rassurants pour sa réélection ?
Je ne prétends pas avoir de l’infaillibilité pontificale, mais je pense que le président sera réélu.
Vous vous basez sur quoi réellement, pour le dire?
C ‘est mon sentiment. Je vois pas mal de Sénégalais, je discute souvent avec eux au téléphone. Je m’attache beaucoup à ce qu’on dit. Je ne pense pas qu’il sera battu. Je pense qu’il fera un deuxième mandat.
Pourtant, il y a des problèmes dans le pays, il y a le manque d’eau, le problème du chômage, le manque de transparence…
Quel est le pays où il n’y a pas de problèmes ? Le Sénégal n’a pas de ressources de matières premières. Allez en Côte d’ivoire, il y a des ressources des matières premières, il y a des problèmes. Le Gabon est le foyer de tous les problèmes du monde. Au Congo Brazza, il y a des problèmes. Je crois que s’il y a des problèmes, il faut les exposer directement au Président et ne pas passer par les intermédiaires. Il faut parler directement au chef, mais au chef au sens africain du terme, l’homme qui règle lui-même les problèmes de la maison, du village, de la tribu, de la région. Il y a des problèmes dans tous les pays du monde. En France, il y a des problèmes aussi. II y a des grèves multiples.
Vous semblez être très optimiste pour Macky Sall. Ne sous-estimez-vous ses autres adversaires politiques ?
Je ne les sous-estime pas. Ils ont chacun leurs valeurs. Idrissa Seck est un homme que je connais personnellement, qui a une certaine dimension et une très grande intelligence. Seulement, je perçois que cette intelligence qu’il a et dont il a fait preuve du temps d’Abdoulaye Wade, perd un peu de ses forces. Ce que je n’ai pas compris de la part d’un homme aussi pieux, ce sont ses dernières déclarations sur la Mecque. Je sais aussi qu’il pense pouvoir forcer les portes de la victoire, en passant par des intermédiaires en France. Lorsqu’il vous lira, Idrissa Seck se rendra compte que je suis un homme assez bien informé de ce qu’il fait en France et des gens qui travaillent pour lui.
Qui sont-ils ?
Ce sont des intellectuels français, je dirais que ce sont des germanopratins, ceux qui croient refaire le monde, en étant assis dans les cafés du quartier latin, se disant philosophes. Il est dans l’erreur, car ce sont les Sénégalais qui comptent. On a vu ce qu’ont donné des élections préparées par l’extérieur. Le président Wade, comme vous le savez, avait recours à des sociétés et à des personnes qui devaient réussir les campagnes. On a vu ce que cela a donné, au moment de son échec, tout comme pour le président Gbagbo qui s’était fié à ces relais en France, en particulier au Parti socialiste.
D’après vous, Idrissa Seck est en train de commettre une erreur dans son approche…
La manière dont il prépare l’échéance électorale présidentielle, en voulant s’appuyer sur les relais qu’il a en France, je considère cela comme une erreur, voire une faute. Il n’en a pas besoin. Il faut connaître la réalité politique sénégalaise et cela échappe aux critères de compréhension de l’Occidental, du Français.
Selon vous, que doit faire Idrissa Seck pour avoir les chances de mettre Macky Sall en difficulté ?
Le Sénégal est un modèle de démocratie et de paix. Je le pense sincèrement, le Sénégalais est un homme pacifique. A la fin du mandat de Wade, des mouvements se sont créés pour l’amener à quitter le pouvoir. C’était sous le poids de l’âge et très certainement, à cause des mauvais conseils de son fils (Karim Wade : Ndlr) de faire un 3emandat, le combat de trop. Idrissa Seck a pour ambition d’être le président du Sénégal, ce que je lui conseillerais humblement, c’est d’essayer d’intégrer la famille politique du Président et d’y apporter sa force. Macky Sall est entouré de tous ceux qui ont fait la politique du Sénégal, depuis 3 ou 4 décennies. Je crois qu’il gagnerait beaucoup à apporter son précieux concours au succès de la politique prônée par le Président Sall.
Donc, il devrait renoncer à sa candidature ?
C’est le conseil que je lui donnerais, parce qu’il va au devant d’un échec. Je le pense, il sera battu…
Quel est le fondement de votre vérité ?
Sur ma connaissance de la politique africaine. Je pense connaître les réactions intimes des Sénégalais. Il y a de la grogne, c’est sûr. Mais la manière dont Idy veut les régler et les aborder ne correspond pas au mouvement général du monde d’aujourd’hui. Il est dans une dynamique ancienne. Le fait aujourd’hui, qu’il bâtisse une grande partie de sa stratégie politique sur l’extérieur, est voué à l’échec. C’est mon sentiment.
Macky Sall n’a t-il pas balisé le terrain pour lui-même, quand on l’accuse d’avoir mis en prison, deux candidats potentiels, Karim Wade et Khalifa Sall…
Je vais vous dire une chose : si Karim Wade a pour idée de se présenter un peu plus tôt, un peu plus tard, à la Magistrature suprême, je peux moi-même le battre.
Apparemment, vous ne l’aimez pas…
Ce n’est pas parce que j’ai dit qu’il n’a aucune chance, que je ne l’aime pas. Beaucoup de choses ont fait que nous soyons séparés, mais permettez-moi de vous dire que j’ai de l’affection pour Karim. J’ai un immense respect pour son père. Depuis qu’il est en exercice ou avant même qu’il ne le soit pas, je n’ai jamais entendu dire un mot déplacé à l’endroit de Wade. Jamais au plus grand jamais et cela ne m’étonnerait pas d’apprendre qu’ils ont des contacts, soit directs ou indirects.
Avez-vous des informations sur les contacts directs ou indirects entre Macky Sall et Me Wade ?
Je pense qu’ils se sont vus ou parlés, il y a quelque temps.
Vous le pensez ou vous en êtes certain ?
Quelque chose me le dit ! Pour les 90 ans de Wade, Macky Sall s’est manifesté, cela grâce à l’affection, l’estime, le respect qu’il a pour lui.
Pouvez-vous revenir sur ce contact ?
Il y a des contacts entre eux. On dit que je suis un homme réseauté, j’ai les oreilles qui traînent. Macky Sall est un homme très respectueux du passé, comme il a un profond respect pour le président Diouf. Lorsqu’il y a 3 ans, il a tenu à me remettre lui-même les insignes de Commandeur de l’Ordre national du mérite de la part de Diouf, il m’a dit : «Je suis heureux de te les remettre moi-même, car j’aurais fait le même choix…»
Pourquoi vous minimisez les chances de Karim Wade, alors qu’il est le candidat de la plus grande force politique du Sénégal, le Parti démocratique sénégalais (PDS), après l’APR ?
Au fond d’eux-mêmes, beaucoup de cadres du PDS sont prêts à rejoindre la mouvance présidentielle. Il faut un rassemblement au Sénégal, au lieu d’aller à l’éclatement de la vie politique.
Pourquoi pensez-vous que Karim n’a pas de chance politiquement ?
Je le connais tellement ce garçon. Il est moins Sénégalais qu’un étranger dans ce pays. Il est le fils de son père, mais il n’est pas Sénégalais. Je ne pense pas qu’il parle la langue, même s’il l’affirme. Il dit qu’il a appris à être musulman, soit on l’est ou on ne l’est pas. Je pense qu’il parle le Wolof comme vous parlez le Russe. J’ai 73 ans, je ne sais pas si je vivrais longtemps, mais je ne verrais pas Karim Président.
Parce que son inscription sur les listes électorales a été invalidée par le régime…
Il ne faut pas tout le temps faire porter le chapeau à Macky Sall. Je vais vous faire une révélation : j’ai le feu vert du Président Sarkozy que j’ai vu récemment. Je n’ai pas d’intérêt à trahir une conversation avec un ex-chef d’Etat. Comme je savais que j’allais venir à Dakar et que les journalistes qu’ils soient Sénégalais, Ivoiriens, Camerounais ou Français, aiment bien m’entendre parler, je savais que j’allais être victime consentante de leur envie. J’avais demandé à Nicolas Sarkozy s’il se souvenait de la dernière Présidentielle de Wade où il avait reçu Karim Wade. Il m’a répondu que oui. Sarkozy m’a rappelé ceci : «J’avais demandé à le (Karim Wade : Ndlr) voir, car la vie politique sénégalaise importe à tout dirigeant français. Tu étais venu avec Karim me voir à l’Elysée et tu lui avais dit s’il ne pensait pas que le 3e mandat que recherchait son père serait le combat de trop. Il t’avait regardé stupéfait, interloqué, agacé de t’entendre dire cela. Karim a alors répondu : «M. le président, mon père, sera élu au premier tour.»» Ce jour là, je lui avais rétorqué : «Karim êtes-vous sûr de vous ? Votre père est une conscience pour chaque Sénégalais, pour chaque Africain, c’est un juriste respecté. Il a croupi en prison avant d’arriver au pouvoir. Il a fait deux mandats, celui-ci est le mandat de trop. Robert ne pense pas que ton père sera élu… Voilà ce que Nicolas Sarkozy m’a rappelé l’autre jour, avant mon départ de Paris.
Quelle a été la réaction de Karim Wade ?
Quand Sarkozy lui a dit que Robert ne pense pas que votre père sera élu au 1er tour et qu’il sera même battu par Macky Sall au 1er tour, Karim Wade s’est retourné vers moi et m’a dit que je ne connaissais rien à la vie politique sénégalaise. Alors, Sarkozy lui a encore rappelé que lors d’une audience en 2009, avant les élections municipales de 2009, Karim Wade lui avait annoncé qu’il serait le maire de Dakar. Ce jour-là, je lui avais dit, devant le Président français, qu’il serait battu, même à Point E, fief de son père. La suite est connue, il a été écrasé. Il avait dit que le président Wade serait élu au 1er tour, la suite est connue.
Mais, les contextes diffèrent…
Je veux bien admettre que d’autres candidats puissent penser mettre en difficulté le président Macky Sall, mais jamais Karim. Je ne le pense pas. On a parlé de l’acharnement du Président Sall sur Karim. Karim Wade a été jugé par des magistrats plus que qualifiés. Je vais vous faire une autre révélation : lorsque le président Macky Sall a été élu, j’ai été la première personne à être reçue chez lui, à Fann, avant qu’il ne prête serment. Il m’avait confié une mission auprès du président Sarkozy. Il s’agissait d’un coup de main pour le Sénégal. Et cela a été fait aussitôt. Macky Sall est arrivé à Paris quelques jours après son élection. Le président Sarkozy avait fait en sorte de lui rendre ce service, parce que le président Sarkozy, contrairement à ce que l’on croit, a une grande affection pour les Africains. Je vous assure, sinon je ne serai pas resté à ses côtés.
De quel montant est l’appui financier sollicité par Macky Sall ?
De l’ordre de 260 millions d’Euros. Le Président Sarkozy avait fait ce geste pour le président Macky Sall. C’était d’Etat à Etat.
Pourquoi le Président est-il passé par vous ?
Je ne sais pas. Peut-être parce que j’étais là. Peut-être que le président élu avait jugé nécessaire de passer par moi. C’est beaucoup plus direct. Plutôt que de passer par l’ambassadeur qui suit toute une démarche avant d’accéder au Président. Avec moi, c’était du direct-direct. Le président Macky Sall arrive à Paris, me reçoit, m’offre du café et il me dit : «J’ai un service à te demander. Je sais que vous avez une relation de grande affection pour le président Wade et son fils et ça, c’est une réalité bien que nous ne soyons pas en accord sur le plan politique à cause du 3e mandat. Je ne veux pas que Karim ait des ennuis judiciaires. On l’accuse d’avoir détourné de l’argent, j’apprécierai beaucoup qu’il en rende une partie et je puis t’assurer qu’il n’aura pas d’ennuis au pays. Tu es juriste et tu sais les ennuis qu’on pourrait avoir quand on a affaire à la justice et que des faits pourraient être établis.» Je lui ai dit qu’il n’y a pas de problème et que dès que Karim se manifeste, je le lui dis. Il me dit que Karim est à Paris actuellement. J’appelle Karim qui vient me voir à mon cabinet. Je lui dis que j’ai une mission qui m’a été confiée par le président Macky Sall. Il m’interrompt et me dis je sais que tu étais chez lui. Je lui ai dit : «Tu m’espionnes ? Je ne lui ai jamais caché que j’avais de l’affection pour toi. Le Président Macky Sall souhaiterait que tu restitues une partie des biens que tu aurais détournés à ton profit.» Il s’est levé, courroucé et m’a dit : «Zéro + zéro = zéro.» Je lui ai dit Karim, les temps ont changé, le pouvoir a changé de main. Je connais trop la vie politique africaine essentiellement. Le président veut t’éviter des déboires et des ennuis et même plus. Pourquoi pas la prison ? Il est resté debout et a fait un grand zéro avec ses doigts. Le soir même, je suis allé voir le Président à son hôtel, situé Rue de la paix et je lui ai dit : président, je sais que zéro+ zéro= zéro. Il n’a pas un sou. Il s’est levé et m’a dit : «Tu es témoin que je ne lui voulais pas de mal. La justice fera son travail.» La justice a fait son travail et on a su quelles années il a passé à Rebeuss.
Cela ne dérange pas qu’il soit la seule personne à faire de la prison dans cette procédure ? N’était-il pas juste une cible parmi tant d’autres ?
Karim Wade n’a pas été une cible. Je suis avocat. C’est une affaire qui a été jugée et je ne voudrai pas porter un jugement sur le travail des magistrats sénégalais. Je ne voudrai pas m’en mêler.
Avez-vous gardé le contact avec Karim Wade ?
Depuis mon dernier entretien avec lui, dans mon bureau, je n’ai plus eu de contact avec lui.
Vous n’avez pas cherché à le joindre ?
Non.
Et son père ?
Pareil.
A quand remonte votre dernier entretien avec Wade ?
Depuis qu’il a quitté le pouvoir.
Et pourtant, vous étiez des amis…
Oui, mais il y a des choses qui ne s’oublient pas de leur côté. J’ai été trop franc. L’entretien dans le bureau du président Wade a dû les marquer. Après qu’il a vu le président Sarkozy à l’Elysée, il était allé voir une autre personnalité française, le ministre de l’Intérieur qui était Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant et il était accompagné de Me Madické Niang, l’ancien ministre des Affaires Etrangères que je salue. C’est un homme très affable, très gentil, courtois. Guéant que j’avais tenu au courant de l’entretien avec le président Sarkozy lui a dit exactement la même chose et à Guéant, il a dit la même chose : «Le président ne sera pas élu au 1er tour».
Qu’est-ce qui s’est passé dans le bureau du président que la famille Wade ne vous pardonne pas ?
Il y a une anecdote. Wade était toujours président et il faisait toujours en sorte que mon séjour à Dakar se passe dans les meilleures conditions (accueil, voiture, chauffeur, hôtel) et si je restais plus de 3 jours à Dakar, il me recevait pratiquement tous les jours. Quatre à cinq mois avant l’élection présidentielle, j’ai été allé voir Macky Sall, alors candidat, dans sa maison de Fann, pendant deux heures. Il m’a fait servir un bon thé à la menthe (ataya) et de petits gâteaux. Il m’avait alors dit : «Tu sais Robert, cette visite m’a fait beaucoup plaisir. Avec cette visite, tu pourrais provoquer la colère du Président, je lui ai dit, j’ai le droit, tu es mon ami. Le soir même, j’ai eu droit à une soufflante du président Wade. Wade m’a dit que je n’aurais pas dû, car je travaille contre lui. Je lui ai dit : «Tonton, Macky est mon ami et il est votre premier ministre. Il est normal que j’aille le voir, comme je vais voir Moustapha Niasse et d’autres.» Et depuis, je n’ai plus revu aucun membre de la famille Wade. Alors que je n’ai joué aucun rôle sur les Sénégalais.
Même si vous n’êtes plus à Dakar, est-ce que le président Macky Sall vous consulte pour des questions politiques ?
Absolument pas ! On a des contacts fraternels, amicaux, mais le Président Macky Sall ne me consulte pas. On se parle à l’occasion, mais je ne suis pas son conseiller.
A part Karim Wade, il y a un autre adversaire, Khalifa Sall, qui serait sur le point d’être écarté. Est-ce que vous le connaissez ?
Je le connais, mais peu, et permettez à l’avocat que je suis de ne pas se mêler d’une affaire qui est en cours de jugement.
Politiquement, c’est un challenger ?
Je vous l’ai dit. Au début de mon propos, Khalifa, s’il n’y avait pas eu ces problèmes, serait un adversaire plus conséquent pour le président Macky Sall que Karim Wade et Idrissa Seck. Mais pas maintenant. Je ne vois pas le Président Macky Sall être battu. Je ne l’imagine pas.
Est-ce que ce n’est pas parce que Khalifa Sall devait être l’adversaire le plus dangereux, qu’on a cherché à l’écarter ?
Attendons de voir ce que va donner son procès en appel.
Ses partisans crient à une cabale politique…
Quand je tape dans la caisse, on dit que j’ai tapé dans la caisse, je finis en prison. Vous tapez dans la caisse de votre journal, vous finissez en prison. Cela ne veut pas dire qu’il sera définitivement condamné. Mais, sur le plan politique, de la pesée politique, Khalifa Sall ferait un meilleur candidat que Karim, qui ne peut même pas être candidat pour moi.
Quel est l’avantage de Khalifa par rapport à Karim Wade et Idrissa Seck ?
Idy est un homme du passé. Il renouvelle de vieux schémas à chaque fois. Le monde change. Vous étiez avec le Président Wade, vous l’avez quitté, vous revenez, vous quittez, vous êtes avec Macky Sall, vous le quittez… Les Sénégalais observent.
Et pourtant, il incarne l’opposition dure, radicale…
Peut-être que son prisme est faussé.
Pourtant il ébranle le régime parfois quand il parle, on sent l’affolement dans le camp présidentiel ?
C’est un homme qui parle bien, qui est intelligent, qui a du charisme. J’ai toujours été intéressé par le verbe de Idy. Mais le fait d’avoir fait recours à des lobbies extérieurs, à des relais parisiens, des intellectuels parisiens, je lui dis fraternellement, qu’il se trompe. Ce sont les Sénégalais qui votent. Les relais parisiens ne feront rien pour lui. Ce n’est pas la France qui fait les élections. En 2012, les gens n’ont pas compris ma charge contre Villepin et Chirac et les mallettes. Je veux être en paix avec ma conscience. Vous vous souvenez de mes déclarations en 2011, les Africains n’ont pas compris et me sont tombés dessus. J’ai été acteur et témoin de tant de choses. Je ne voulais plus que ça continue. Je n’en voulais plus. C’est terminé, les Présidents qui sont faits en France et renversés depuis la France.
Quel est le secret de Me Bourgi pour être toujours influent auprès des chefs d’Etat ?
Je ne leur apporte plus rien. Aujourd’hui, le seul contact que j’ai, c’est le président Macky Sall.
Alassanne Ouatarra de la Côte d’Ivoire ?
Non.
Ibrahim Boubacar Keïta du Mali ?
Pas du tout.
Alpha Condé ?
Pas du tout.
Est-ce que ce n’est pas parce que le mythe Robert Bourgi s’effondre ?
J’ai pris de l’âge. Depuis 4 jours, je suis grand-père pour la 6e fois et j’ai appris aujourd’hui même que je me prépare à accueillir un 7e petit-fils. Je veux me consacrer à ma famille. Le seul pays qui me tient à cœur, c’est le Sénégal, mon pays natal. Personne n’est parfait, mais le président Macky Sall est perfectible. Il est ouvert, ce que n’était pas le Président Wade, parce qu’autour de lui, il y avait le ministre de tout qui faisait barrage. Si le mythe Robert Bourgi s’effondrait, mon cabinet ne serait pas aujourd’hui un confessionnal. C’est le confessionnal de tous les opposants politiques.
Il se peut que vous rencontriez le président Macky Sall, quel est le plus grand conseil que vous allez lui donner en direction de la présidentielle ?
Je lui parlerais de la grogne des étudiants, je lui dirais qu’il a bien agi en les recevant, que je lui aurais donné ce conseil. Je vais lui dire d’être beaucoup plus attentif aux envies et aux besoins des Sénégalais. On peut être contre le Président Macky Sall, mais, il n’y a pas de violence verbale contre sa personne. On le combat, mais ce n’est pas un repoussoir. Karim était un repoussoir pour les Sénégalais à la fin du mandat de son père. Il fallait tourner la page Wade.
Même si les niveaux diffèrent, il y a aussi l’immixtion de la famille présidentielle dans la gestion des Affaires de l’Etat. Son épouse est présente dans beaucoup de dossiers, elle reçoit des syndicalistes, il y a son beau-frère, Mansour Faye, qui est dans le gouvernement. Il avait dit qu’il ne nommerait jamais son frère Aliou Sall, il l’a fait. Est-ce que Macky Sall n’est pas en train de répéter les mêmes erreurs que Wade ?
Le degré qu’avait atteint la famille Wade, c’était autre chose. Que des nominations ne soient pas justifiées, je vous l’accorde. Pour la première dame, il faut savoir que toute femme est influente. En Afrique, les femmes sont un levier de commande et un lobby très important. Mais la nomination de Aliou Sall n’est pas une bonne chose. Je le lui dirai. Si j’avais la chance qu’il me dise : «Robert, j’envisage de nommer Aliou.» Je lui aurais dit, ne le fait pas. C’est un reproche qu’on fait aux présidents africains. La Caisse de dépôts et consignation (CDC) est un poste très important. Il n’avait pas besoin de ça.
REWMI ET LES FORMULES SO BRITISH
Après la campagne ratée de "Idy4 (For) president" en 2012, le parti d'Idrissa Seck engage la bataille de 2019 avec la formule "Senegal first"
Le parti Rewmi aime se mettre à la page, à l’heure anglaise, mais la formation de Idrissa Seck n’a toujours pas eu du succès dans cette trouvaille.
A Rewmi, on aime bien se mettre à l’anglais. Ou plutôt les formules chocs so British. Après la campagne ratée de Idy4 (For) President en 2012. Le responsable des cadres de Rewmi Abdourahmane Diouf a sorti de son chapeau orange la formule en vogue du moment : «Senegal first». «Une manière de donner la priorité au Sénégal qui doit être le fil d’Ariane des actions de tous les candidats aspirant à diriger le pays», explique le patron des cadres du parti de la formation de Idrissa Seck.
Comme si à Rewmi on s’était fâché avec le français ou une simple façon de faire un clin d’œil aux pays anglophones ou tout simplement de se mettre à la page. Qui sait ? On se rappelle que quand Idrissa Seck était Tout puissant directeur de cabinet du président de la République sa propension à user à satiété de la langue de Shakespeare avait exaspéré plus d’un à l’époque. Où certains pensaient que Idy allait «américaniser le palais» Il aimait par exemple dire à l’actuel Président de la République Macky Sall «I want you in my building.» A l’heure de baliser le chemin qui mène vers l’avenue Léopold Sédar Senghor (Ex Roume) en 2019, les habitudes ont la peau dure à Rewmi. Les flops aussi…