Célèbre avocat et ancien magistrat, Me El Hadj Guissé a eu à occuper différentes fonctions dans le système judiciaire de notre pays. Il a aussi exercé de hautes responsabilités sur le plan international. Si nous l’avions perdu de vue, c’est parce qu’il est actuellement en service à la Cour Africaine de Justice à Arusha (Tanzanie). En sa qualité de citoyen sénégalais et de militant africain des droits de l’homme, Me El Hadj Guissé a choisi « Le Témoin » pour sortir de sa réserve et s’adresser aux présidents Macky Sall et Adama Barrow pour la création d’un seul Etat : la Sénégambie. Entretien.
Le Témoin : Pourquoi voulez-vous vous adresser directement aux présidents Macky Sall du Sénégal et Adama Barrow de la Gambie ?
Me El Hadj Guissé : Parce que ces deux chefs d’Etat ont actuellement en mains le destin de nos deux peuples liés par la géographie et malheureusement séparés par l’histoire. Aujourd’hui, ces mêmes peuples de la Sénégambie payent un lourd tribut à cette histoire coloniale du Sénégal et de la Gambie. Et les présidents Macky Sall et Adama Barrow sont appelés à corriger ce sombre cahier d’histoire. Car les événements douloureux, accidentels ou volontaires qui endeuillent régulièrement le Sénégal et la Gambie en sont les preuves. Depuis notre accession à la souveraineté internationale, l’idée d’une Sénégambie réunifiée avait été nourrie et caressée par nos peuples. Cette idée, il ne faut jamais l’abandonner car nos difficultés, quelle que soit leur nature, ne trouveront de solution que dans la réunification de la région naturelle de la Sénégambie. Du fait de cette ambiguïté historique et stupide, des foyers de tension, qui auraient pu être évités, ont éclaté faisant des milliers de victimes et des destructions insupportables du peu de nos biens. Sans oublier le naufrage du bateau « Le Joola » qui aurait pu être évité si les voies terrestres qui traversent la Gambie avaient été sérieusement libérées ou encore si les routes avaient été sécurisées. Mais si rien n’est fait par les chefs d’Etat, les peuples de la Sénégambie mèneront peut-être leur propre lutte pacifique pour se retrouver et pour reconstituer leur entité.
Pensez-vous que cette lutte pourra porter ses fruits sans la volonté des présidents Macky Sall et Adama Barrow ?
C’est justement pour cela que je lance un appel à nos chefs d’Etat que sont Macky Sall et Adama Barrow pour qu’ils reprennent la vieille idée de la réunification de la Sénégambie qui seule pourra assurer notre sécurité et notre développement économique et social. Nous ne devons pas oublier que notre indépendance économique, qui elle seule peut nous libérer, est loin d’être acquise. Je lance le même appel à tous nos frères et sœurs sénégambiens pour la réalisation de notre rêve commun. Nous souhaitons que naisse et se développe chez chacun d’entre nous, la volonté ferme d’atteindre cet objectif. Nous en appelons également aux anciennes puissances coloniales, dont les engagements positifs constitueront le test de leur bonne volonté de voir nos peuples s’épanouir après tant de siècles d’esclavage, de colonisation et d’exploitations de toutes sortes. Cet appel, je l’avais lancé à l’occasion du premier anniversaire du naufrage du bateau « Le Joola » où nous avons perdu des milliers de nos frères et sœurs sénégambiens. Nos hommes politiques du Sénégal et de la Gambie doivent comprendre que le pouvoir n’est pas le seul objectif à atteindre dans la vie en société. La politique n’est pas là pour faire le bonheur des hommes, elle est là pour combattre le malheur et la souffrance des peuples. Vous savez que les anciennes puissances coloniales ne nous faciliteront pas la tâche car ce n’est pas dans leurs intérêts. L’indépendance, la vraie pour nous peuples de la Sénégambie, sera obtenue le jour où le Sénégal et la Gambie formeront un seul et même Etat.
Vous dites un seul Etat ! Votre position nous renvoie à la position du colonel Abel Ngom, ancien commandant de l’opération « Fodé Kaba 2 », qui disait que le Sénégal d’Abdou Diouf a raté le coche d’annexer la Gambie en 1981. Est-ce que vous partagez cet avis ?
Moi, je vous renvoie à la question suivante que me posait un journaliste : « quel est votre plus grand souhait aujourd’hui » ? Je répondais en disant que c’est de voir se réaliser la Sénégambie et le peuple sénégambien réunifié. Je rêve de pouvoir un jour exhiber ma nationalité : la nationalité sénégambienne, c’est-à-dire rendre formel ce qui est déjà réel. Le croyant que je suis a intégré dans ses prières ce souhait ; je demande à tous les Sénégambiens, quel que soit leur appartenance religieuse ou ethnique, d’intégrer ce vœu dans leurs prières et d’œuvrer pour sa réalisation. Pour en revenir à votre question, peut-être qu’à l’époque de Fodé Kaba 2, le contexte n’était pasfavorable à un seul Etat ou un Etat sénégambien. Mais aujourd’hui, les présidents actuels, à savoir Macky Sall et Adama Barrow, semblent se trouver dans de bonnes dispositions pour atteindre cet objectif. Doncl’heure de créer un seul Etat a sonné ! Les partis politiques doivent aussi inscrire cette idée dans leur programme de lutte pour accéder au pouvoir.
Pensez-vous que le sport puisse être le déclic de cette Sénégambie, quitte à intégrer un jour des clubs gambiens dans notre championnat ?
Une très bonne question ! Car le sport, particulièrement le football, est aujourd’hui largement reconnu comme facteur d’intégration. Combien de fois des combats de lutte sénégalais ont été organisés à Banjul ? Et combien de fois des lutteurs gambiens sont venus lutter à Dakar ? Ce sont des affiches que les amateurs ne peuvent plus compter ! Donc, il est temps que les mouvements sportifs organisent des tournois de football et autres rencontres pour entretenir l’idée de la Sénégambie. Les historiens, les géographes, les économistes, les professionnels de la santé, les juristes et les universitaires doivent aussi être au centre de toutes les réflexions tendant à la réalisation de cet objectif c’est-à-dire la création d’un seul Etat entre le Sénégal et la Gambie.
FADEL BARO ENGAGE «Y EN MARRE» ET EXIGE UNE ENQUÊTE SÉRIEUSE
Par une mobilisation accrue, le collectif « SOS Deegu Mballing » a organisé une randonnée verte pour dénoncer encore le projet de mise en valeur immobilière de la lagune de Mballing, suite à un décret présidentiel de déclassification du site
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 23/07/2018
Mbour a remis ça hier. Par une mobilisation accrue, le collectif « SOS Deegu Mballing » a organisé une randonnée verte pour dénoncer encore le projet de mise en valeur immobilière de la lagune de Mballing, suite à un décret présidentiel de déclassification du site de 2 hectares considéré comme l’un des plus importants poumons verts de l’agglomération de la Petite Côte. C’est toujours la même tonalité pour dire au Président que sa bonne foi a été abusée dans ce dossier et qu’il est temps d’annuler ce fameux décret qui daterait de 2013 ou de 2012, bien même avant l’avènement du régime actuel. Mais pour Fadel Baro, coordonnateur du mouvement « Y en marre », il faut le plus vite possible ouvrir une enquête indépendante sur cette affaire car notre pays ne peut pas continuer d’être si paradoxal entre le discours sur la citoyenneté écologique et un laxisme avéré sur des questions flagrantes de violation du code de l’Environnement.
« Nous interpellons ici le Chef de l’Etat, gardien constitutionnel de notre patrimoine naturel à : revenir sur sa décision, en prenant un décret d’annulation de déclassement de la lagune ; réhabiliter la réserve ainsi que la lagune ; inclure la lagune de Mbaaling dans la liste des zones humides protégées conformément à la convention de Ramsar ».
Telle est la sentence du Collectif pour la Défense des Intérêts Mbourois (Cdim) qui a lancé l’opération « SOS Deegu Mbaaling » par une « randonnée verte » hier (dimanche) sur quatre kilomètres, de l’hôtel de ville de Mbour à la lagune de Mbaaling pour de nouveau alerter sur « l’occupation illégale du domaine public de la lagune de Mballing » « Mbour est décidé à préserver son environnement, Mbour est décidé à sauver sa lagune et à préserver l’écosystème. Nous, citoyens regroupés autour du Cdim (Collectif pour la Défense des Intérêts de Mbour) protestons vivement contre l’occupation illégale du site et exigeons l’annulation pure et simple du décret de déclassement de cet espace ainsi que sa réhabilitation dans les plus brefs délais », mentionne la déclaration dont copie a été remise à la presse. Le Cdim, par la voix de son porte –parole Lamine Diop, continue toujours de croire en effet que « la bonne foi du Chef de l’Etat a été abusée » pour déclasser cet espace attribué à un promoteur privé. « On s’étonne que l’Etat du Sénégal qui n’en est pas à sa première, ait pu déclasser cette réserve et octroyer à travers un décret présidentiel, une superficie de 2hectares 83 ares et 48 centiares à un promoteur privé établi sous le dénominatif de Siham(Société Immobilière d’Habitat Moderne) et dont la seule et unique vision se limite à viabiliser puis vendre 57 parcelles », rappellent les « insurgés » de Mbour. Qui ont d’ailleurs initié une pétition pour l’arrêt immédiat des travaux de remblai et de dessouchage sur le site. L’objectif de cette campagne, rappelle Lamine Diop, c’est d’arriver à collecter 5000 signatures pour permettre une saisine sur la question du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) pour mettre fin à ce qu’il considère comme « une violation flagrante de la loi 76- 66 du 22 juillet 1976 portant Code du domaine de l’Etat ».
COMBAT SOUTENU PAR LES INSTITUTIONS DECENTRALISEES
Ce combat est aujourd’hui porté même par les institutions décentralisées. C’est le cas en tout cas pour le Conseil départemental de Mbour et le Conseil Municipal de Mbour. Saliou Samb et Bayaty Babou, respectivement Président du Conseil départemental et 2ème Adjoint au Maire de Mbour, ont dénoncé vigoureusement ce qu’ils assimilent à « un complot contre les intérêts de Mbour » et réaffirmé l’engagement de leurs institutions respectives à accentuer la pression sur l’Exécutif pour l’annulation pure et simple du fameux décret de déclassement de la lagune qui daterait de 2013 selon le porte -parole du Cedim, de 2012, avant l’élection du Président Macky Sall à la magistrature suprême, si l’on en croit plutôt Ousmane Diop, un militant actif des causes citoyennes à Mbour, qui dit détenir des preuves palpables de la date de signature de cette « forfaiture ». Une manière pour lui d’inviter les « insurgés » à changer de piste pour mener à bien le combat. Quelque soit le régime qui aura été coupable de ce « crime écologique », le coordonnateur du mouvement « Y en marre », préconise l’ouverture d’une enquête sérieuse pour situer toutes les responsabilités dans ce paradoxe. « Le Sénégal sollicite beaucoup de sous de ses partenaires pour préserver notre environnement ; au même moment on laisse des particuliers, des affairistes jouer, agresser notre environnement à des fins mercantilistes.
C’est comme si les personnes aisées ont la légitimité d’occuper le littoral, alors que les « badolo », pauvres doivent en être privés par tous les moyens », s’offusque Fadel Baro qui a fait le déplacement de Mbour « spontanément » pour participer à sa manière et au nom de son mouvement à « un combat citoyen qui mérite d’être mené », accompagné qu’il était par des participants à l’Université Populaire des Mouvements Citoyens que le mouvement avant gardiste organise à Dakar à partir de ce lundi 23 juillet 2018 . Une chose est sûre pour l’instant sur cette affaire de déclassement de la lagune de Mballing. C’est tout Mbour, faisant abstraction de toutes les considérations, y compris celles politiques, qui se dresse contre ce projet aux conséquences écologiques incalculables pour ne pas dire suicidaires.
(Afrikfoot). Pas facile d’établir une équipe type après un Mondial aussi dramatique pour le continent. Malgré tout, plusieurs joueurs des 5 représentants africains ont su tirer leur épingle du jeu et en fin de compte, Afrik-Foot est fier de vous présenter son équipe-type du Mondial 2018.
Munir Mohand (Maroc)
Il n’a pas eu énormément de boulot mais, à chaque fois, le gardien a eu le mérite de répondre présent en réalisant l’arrêt décisif qui a maintenu son équipe en vie. On pense à sa double parade exceptionnelle sur le contre iranien avant la mi-temps ou encore à cet arrêt devant Guedes face au Portugal (0-1). Et puis difficile de lui reprocher quoi que ce soit sur les 4 buts encaissés par le Maroc.
Victor Moses (Nigeria)
Probablement le plus régulier des Nigérians sur ce Mondial. Contre la Croatie (0-2), il aura été le seul Super Eagle à tenter de sonner la révolte mais il a manqué de soutien. A nouveau très actif contre l’Islande (2-0), il distille une passe décisive pour Musa. Un peu plus en difficulté contre l’Argentine (1-2), le piston droit de Chelsea signe tout de même une grosse débauche d’énergie avec des retours salvateurs en défense et le but du 1-1 sur penalty.
Mehdi Benatia (Maroc)
Très attendu, le défenseur central a tenu son rang en livrant des prestations solides contre l’Iran et le Portugal (deux défaites 1-0), les buts encaissés n’étant pas de sa responsabilité. En bon capitaine, le Marocain n’a pas hésité à dépasser sa fonction pour porter le danger aux avant-postes. En vain… Il a ensuite été laissé au repos pour le match sans enjeu contre l’Espagne.
Salif Sané (Sénégal)
La grosse surprise de cette équipe-type. Kara Mbodj à peine remis d’une longue convalescence, Aliou Cissé lui a préféré le polyvalent défenseur central d’Hanovre 96 et celui-ci lui a pleinement rendu sa confiance en bouclant trois matchs très propres, à l’image de ses100%de duels remportés contre le Japon (12 sur 12). Son futur club, Schalke 04, tient une recrue très intéressante.
Youssouf Sabaly (Sénégal)
Malgré l’élimination des Lions, le latéral gauche sort d’un Mondial très remarqué. Solide dans son couloir et omniprésent dans le pressing, il a par exemple totalement muselé Cuadrado lors du match contre la Colombie (0-1). D’ailleurs, les Lions ont plié lorsqu’il n’était plus là, sur le corner suivant sa sortie sur blessure… Enorme contre le Japon, le Bordelais est déterminant sur les deux buts marqués par son équipe (2-2). Décidément aussi bon à droite qu’à gauche !
Nordin Amrabat (Maroc)
Aligné comme latéral droit contre l’Iran puis un cran au-dessus ensuite, le polyvalent Marocain a impressionné par sa combativité : victime d’une commotion cérébrale, il a joué dès le match suivant, jetant son casque de protection en pleine partie ! C’est lui qui a souvent pris les choses en main et initié les actions de sa sélection. Un engagement énorme, parfois excessif certes (rappelez-vous, ces griffures sur le ventre de Raphaël Guerreiro), qui aurait mérité d’être récompensé par un but mais il a trouvé la barre contre l’Espagne.
Oghenekaro Etebo (Nigeria)
Auteur d’un malheureux but contre son camp face à la Croatie, le milieu de terrain s’est ensuite remis la tête à l’endroit pour tirer son épingle du jeu dans un entrejeu nigérian où le capitaine John Obi Mikel a déçu. Sa qualité de percussion a fait mal contre l’Argentine.
Gana Gueye (Sénégal)
Un très bon Mondial pour le milieu de terrain, très actif que ce soit dans la récupération ou la construction avec en point d’orgue sa prestation XXL contre la Colombie. C’est lui qui décoche la frappe qui aboutit au CSC de Cionek contre la Pologne (2-1), le premier but du Sénégal en Russie.
Mohamed Salah (Egypte)
Que les choses soient claires, on attendait plus du Pharaon et son Mondial a de toute évidence été gâché par sa blessure à l’épaule. Celle-ci l’a conduit à louper le premier match, et dans la foulée, c’est toute sa sélection qui a pris l’eau. Reste que, même diminué, l’ailier de Liverpool a confirmé qu’il était le seul capable de réveiller l’Egypte offensivement, initiant la plupart des actions. Plutôt décevant dans le jeu mais très correct en termes de stats (2 buts en 2 matchs). Buteur sur un penalty qu’il a lui-même obtenu contre la Russie (1-3) puis auteur d’un petit piqué maîtrisé contre l’Arabie Saoudite (1-2).
Wahbi Khazri (Tunisie)
Préservé durant la préparation en vue du Mondial, le Rennais a raté son entame face aux Anglais (1-2) mais le milieu offensif s’est montré irréprochable par la suite avec à chaque fois un but et une passe décisive contre la Belgique (2-5) puis le Panama (2-1). Un vrai capitaine avec une importance capitale dans le jeu de la Tunisie.
Ahmed Musa (Nigeria)
Il a commencé le Mondial comme remplaçant, mais l’attaquant nigérian a très vite récupéré sa place de titulaire. Relancé contre l’Islande (2-0), le Super Eagle a mis tout le monde d’accord en signant un doublé qui a redonné espoir à son pays tout en faisant de lui le 3e meilleur buteur africain de l’histoire en Coupe du monde (4 buts). Contre l’Argentine encore, ses qualités de vitesse et de percussion ont mis le feu en contre
Ils auraient pu faire partie de cette équipe : Francis Uzoho (Nigeria), Leon Balogun (Nigeria), Fakhreddine Ben Youssef (Tunisie), Mbaye Niang (Sénégal).
L’AXE DAKAR-BEIJING SE CONSOLIDE
Première visite d’Etat du président de la République populaire de Chine au Sénégal
Le président de la République Populaire de Chine qui a effectué une visite d’Etat au Sénégal de deux jours a salué, ce samedi 21 juillet, le dynamisme de la coopération Sino-Sénégalaise. Lors d’une déclaration de presse conjointe faite à l’issue de leur tête-à-tête, le président de la République, Macky Sall, et son homologue Xi Jinping ont annoncé la signature de plusieurs accords de partenariat dans divers domaines.
Le président de la République, Macky Sall, et son homologue de la République Populaire de Chine, Xi Jinping qui effectuait sa première visite d’Etat au Sénégal, le samedi 21 et le dimanche 22 juillet, se sont félicités du partenariat bilatéral entre les deux pays. Lors d’une déclaration conjointe tenue au Palais de la République, ce samedi, à l’issue de leur tête-à-tête, Macky Sall et Jinping ont par ailleurs exprimé leur volonté de travailler pour le renforcement de la concertation pour une coopération consensuelle et mutuellement bénéfique pour les deux pays.
Devant la presse, les deux chefs d’Etat ont aussi annoncé une convergence de vue pour travailler ensemble sur certains sujets au plan international. Prenant en premier la parole, le président de la République, Macky Sall, dans son mot de bienvenue, a tenu à féliciter son homologue pour avoir choisi le Sénégal comme étape n°1 de sa première tournée africaine, après sa réélection à la tête de l’Etat chinois.
Revenant sur les fruits de cette visite d’Etat, le président Sall a annoncé sans entrer dans les détails qu’en plus de la coopération officielle, ils vont aussi promouvoir les investissements directs entre les deux pays en facilitant la collaboration entre les secteurs privés chinois et sénégalais. À ce titre, il a ainsi informé de la signature de plusieurs accords dans divers domaines dont la justice, l’aviation, les infrastructures et les ressources humaines pour ne citer que ceux-là. Toutefois, lors de sa conférence de presse en prélude à cette visite, l’ambassadeur de la Chine au Sénégal avait annoncé que ces accords concerneraient entre autres : un traité d’entraide judiciaire, un mémorandum dans le cadre des routes de la Soie, un échange de lettres pour la construction du bâtiment du ministère des Affaires étrangères, un mémorandum portant sur la réhabilitation du barrage d’Affiniam (commune du département de Bignona), un autre sur l’appui au Musée des civilisations noires et la promotion des ressources humaines. Par ailleurs, le président Sall a aussi annoncé avoir abordé avec son hôte, outre la coopération bilatérale Sino-sénégalaise, les relations sino-africaines et l’actualité internationale. Il faut préciser que pour cette première visite d’état au Sénégal, le président de la République Populaire de Chine, Xi Jinping, a eu droit aux honneurs de la République dignes de son rang.
Arrivé le samedi 21 juillet dernier, en début d’après-midi, Xi Jinping a été accueilli à sa descente d’avion à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor par son homologue, Macky Sall, président de la République du Sénégal en présence du Premier ministre et de tous les membres du Gouvernement
COOPERATION BILATERALE : Xi Jinping, prêt à travailler avec le Sénégal «épaule contre épaule»
Prenant la parole à son tour, lors de cette déclaration de presse conjointe, l’homme fort de l’Empire du milieu a commencé d’abord par remercier son hôte et le peuple sénégalais pour la qualité de l’accueil qui lui a été réservé, lui et sa délégation. Abordant la question des relations bilatérales entre le Sénégal et son pays, le président Xi Jinping tout, en se félicitant de toutes les réalisations déjà effectuées au profit des deux pays, s’est dit disposé à œuvrer pour non seulement promouvoir davantage cette coopération mais aussi faire de sorte que ce partenariat soit gagnant pour les deux pays. Poursuivant son propos, Xi Jinping a ainsi annoncé que la Chine veut travailler avec le Sénégal «épaule contre épaule. « Nos relations ont de très belles perspectives devant elles. Nous sommes prêts à travailler avec le Sénégal «épaule contre épaule», a déclaré le chef de l’Etat Chinois en paraphrasant la partie du refrain de l’hymne national du Sénégal. Par ailleurs, le président Xi Jinping s’est également engagé à renforcer la coopération et les échanges entre les deux pays et à appuyer le Sénégal dans la lutte contre les crimes transfrontaliers et la lutte contre les changements climatiques.
«LE DEVELOPPEMENT DE LA CHINE VA RAPPORTER PLUS D’OPPORTUNITES A L’AFRIQUE»
Poursuivant sa déclaration devant la presse en présence des membres de sa délégation et quelques officiels sénégalais dont le Premier ministre Dionne, le ministre directeur de Cabinet du président de la République, Me Youm, le ministre de l’Économie et des Finances Amadou Ba, ses collègues des Transports, Abdoulaye Daouda Diallo et Alioune Sarr en charge du Commerce, le président Xi Jinping a également profité de ces moments pour faire d’une pierre deux coups en réaffirmant l’engagement de la Chine pour le développement de l’Afrique. «C’est mon premier voyage au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. C’est mon quatrième déplacement en Afrique en tant que président chinois. Chaque fois que je viens en Afrique, je peux mesurer le grand dynamisme de ce continent. Je peux ressentir profondément l’aspiration des peuples africains à une vie meilleure. J’ai le vif sentiment que ce continent recèle un énorme potentiel de développement et qu’il est promis à un avenir radieux», a confié le président Xi Jinping. Toujours dans ce registre de raffermissement des liens de partenariat entre la Chine et le continent, le chef de l’Etat Chinois a rappelé la tenue en septembre prochain du forum Chine-Afrique à Beijing autour du thème «La Chine et l’Afrique : construire une communauté de destins plus solidaire par la coopération gagnant-gagnant».
Estimant que cette rencontre est historique entre la Chine et l’Afrique, le président Xi Jinping a indiqué qu’elle sera l’occasion pour son pays d’annoncer de «nouvelles dispositions, de nouvelles mesures pour renforcer la coopération sino-africaine dans la nouvelle situation». «Le développement de la Chine va rapporter plus d’opportunités à l’Afrique. Et le développement de l’Afrique insufflera une nouvelle vitalité de la Chine. Je suis confiant quant à l’avenir de la coopération sinoafricaine», a notamment assuré le président Xi Jinping lors de cette déclaration de presse au Palais de la République dans le cadre de cette première visite qu’il a effectuée au Sénégal.
MACKY SATISFAIT DE L’ENGAGEMENT DE LA CHINE EN AFRIQUE
Abordant la question du partenariat de la Chine sous l’angle global du continent africain, le président Sall qui est également président en exercice du Nepad a souligné qu’« ensemble, la Chine et l’Afrique veulent bâtir une communauté de destins solidaires». Avant d’affirmer sa satisfaction de l’état d’exécution des engagements continentaux de la Chine. «J’ai exprimé au président Xi Jinping ma satisfaction à l’exécution des 10 programmes pour l’Afrique qu’il avait annoncés au Sommet du G4 de 2015 à Johannesburg ».
LE SENEGAL S’ENGAGE A ACCOMPAGNER «L’INITIATIVE : LA « CEINTURE ET LA ROUTE»
Autre question abordée par le chef de l’Etat Macky Sall dans son mot de bienvenue, «l’initiative : la ceinture et la route», un projet-phare et cher à l’actuel homme fort de la Chine. Et, c’est pour préciser : «J’ai aussi réitéré au président Xi Jinping le soutien du Sénégal à l’initiative : la ceinture et la route qu’il a avancée en 2013 en partant de l’histoire des anciennes routes de la soie pour encourager la connectivité et les échanges entre les pays par la construction d’infrastructures qui facilitent le transport, le commerce et l’investissement».
HADJIBOU SOUMARÉ PEINT UN TABLEAU SOMBRE DU SÉNÉGAL
L'ancien Premier ministre, candidat à la présidentielle de février 2019, estime que le pays traverse des crises dans tous les secteurs d’activité - Il pointe du doigt le net recul des libertés publiques et le manque d’indépendance de la justice
Le pays traverse des crises dans tous les secteurs d’activité, sans oublier le net recul des libertés publiques et le manque d’indépendance de la justice. C’est le sombre tableau peint par l’ancien Premier ministre du président Wade, Hadjibou Soumaré, candidat à la présidentielle prochaine. L’ex-président de la Commission de l’Uemoa qui a déclaré officiellement sa candidature hier, dimanche 22 juillet, dit répondre aux interpellations des Sénégalais.
C’est maintenant officiel. L’ex président de la Commission de l’Uemoa, ancien Premier ministre (Pm) d’Abdoulaye Wade de 2007 à 2009, est candidat à la succession du président Macky Sall, en 2019. Hadjibou Soumaré a présenté de manière officielle sa candidature hier, dimanche 22 juillet, dans une salle du Grand Théâtre de Dakar archicomble de militants, sympathisants et souteneurs. Pour justifier son engagement politique, le technocrate laisse entendre que «les Sénégalais nous interpellent». Dressant un tableau sombre du pays sous le régime actuel, il dira sans fioritures que «le constat est largement partagé». Ce constat, à son avis, est que «notre pays n’avance pas dans la réduction de la pauvreté. Il n’avance pas, alors même que nos libertés reculent, nos institutions s’affaiblissent, notre diplomatie perd de son influence». Se voulant plus clair, l’ancien Pm du président Wade a passé au peigne fin tous les secteurs.
Sur la situation du pays, il dit constater «la montée des inquiétudes», après plusieurs années d’observation. Critiquant à cœur joie la gestion actuelle du pouvoir, il dira : «je vois les difficultés que beaucoup de familles éprouvent encore pour se nourrir correctement. Je constate la crise dans beaucoup de secteurs de la société. Je note les interpellations sur le recul des libertés publiques et le manque d’indépendance de la justice. J’entends la colère des étudiants, ainsi que celle de nombreux jeunes sans emploi et sans espoir». Ce qui est, à ses yeux, «simplement inacceptable pour le Sénégal, pour un pays qui a toujours été à l’avant-garde sur notre continent». S’offusquant ainsi de l’incapacité des acteurs politiques de «pouvoir garantir les besoins de base des populations», élection après élection, M. Soumaré trouve par conséquent «qu’il est urgent d’agir pour construire notre avenir commun et celui de nos enfants, car nous sommes aujourd’hui confrontés à l’urgence absolue du moment». Se voulant optimiste pour avoir constaté que «les Sénégalais sont prêts à s’engager pour un avenir meilleur», il a lancé un appel à toutes les forces vives de la Nation pour redresser le pays.
Dans son invite, Hadjibou Soumaré qui était Pm lors des Assisses nationales, en 2008, a fait un clin d’œil au peuple des Assises pour la relecture des recommandations issues de ces concertations, mais dans un «dialogue inclusif et consensuel».
«ÇA, C’EST EXTRÊMEMENT GRAVE»
L’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao, dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, continue de faire polémique.
La décision du juge Demba Kandji, de poursuivre le procès en appel dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, en dépit de l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao, serait «extrêmement grave». De l’avis de Me El Hadj Diouf, invité à l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 22 juillet, ledit arrêt a donné l’indication au juge qui ne pouvait le ranger dans un tiroir.
L’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao, dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, continue de faire polémique. En effet, la décision du juge de la Cour d’appel, Demba Kandji, de poursuivre le procès malgré ledit arrêt qui consacre la «violation des droits de Khalifa Sall» a «outré» Me El Hadji Diouf. Invité à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm du dimanche 22 juillet, la robe noire politique a estimé que cette décision du juge Kandji «est extrêmement grave». S’expliquant, l’avocat qui s’était vu refuser sa constitution pour la défense, puis pour la partie civile de la municipalité, précise «qu’on ne lui (Demba Kandji) a pas dit que la Cour de justice de la Cedeao va se substituer aux juges nationaux, les juges sénégalais doivent juger». Mais, poursuit-il, quand la juridiction supranationale, notamment la Cour de justice de la Cedeao, constate «qu’il existe des violations des droits de Khalifa Sall, le juge national ne peut pas l’ignorer».
Pour cause, il indique que la «hiérarchisation» des juridictions fait que «l’arrêt qui consacre l’existence de ces violations balaie la décision du juge de Grande instance de Dakar», qui avait rejeté les violations. Pourquoi la Cour de justice de la Cedeao n’a pas explicitement ordonné la libération de Khalifa Sall ? Sur ce point, Me Diouf admet que «l’arrêt s’est abstenu d’annuler et d’ordonner la libération».
Toutefois, poursuit-il, «l’arrêt a donné l’indication au juge, qui ne peut pas l’ignorer, qui est tenu de le convoquer». Mieux, cette décision étant «supérieure à toutes nos juridictions, même à la Cour suprême, on ne peut pas le mettre dans un tiroir», s’offusque-t-il. Il estime, en fait, que le juge Kandji devait prendre acte de la violation des droits de Khalifa Sall, constatée par la Cour de justice de la Cedeao, pour tirer la conséquence de cette violation qui n’est rien d’autre que «l’annulation de la procédure». Le leader du Parti des travailleurs et du peuple (Ptp) n’a pas manqué aussi de jeter des piques du côté du gouvernement qu’il qualifie de «menteurs».
Me El Hadj Diouf refuse que les gens du régime orientent la question sur la quantité des exceptions soulevées et rejetées par la Cedeao. Pour lui, «ce n’est pas une question de quantité. Une seule exception acceptée annule la procédure». Cela, pour répondre à ceux qui soutiennent que parmi les 18 exceptions soulevées, seules 4 ont été retenues par la Cour, au moment où 14 autres ont été déboutées. Il pense que le pouvoir veut «tromper l’opinion en convoquant le nombre».
LES «LIONCEAUX» S’OFFRENT UNE 3ÈME QUALIFICATION D’AFFILÉE
Le Sénégal a décroché le ticket qualificatif pour la prochaine Can des moins de 20 ans qui aura lieu en février 2019 au Niger
Le Sénégal a décroché le ticket qualificatif pour la prochaine Can des moins de 20 ans qui aura lieu en février 2019 au Niger. Après le match nul obtenu à l’aller au stade Massamba Debat (2-2), les «Lionceaux» ont assuré devant le public du stade Léopold Senghor, en mettant en boite les « Diablotins» congolais sur la marque de 4 à 1. Ce sera la troisième qualification d’affilée du Sénégal aux phases finale de cette compétition.
Accrochés il y a une semaine au stade Massamba Debat de Brazzaville, par le Congo, l’équipe du Sénégal n’a pas laissé échapper la qualification à la prochaine Can des moins de 20 ans. Pour le compte de la manche retour disputée samedi 21 juillet, au stade Léopold Senghor Senghor, les «Lionceaux» se sont offert un festival en s’imposant sur la marque sans appel de 4 buts à 1. Les coéquipiers d’Ousseynou Cavin Diagne ont toutefois tardé à prendre la mesure de leurs adversaires et de retrouver le chemin des filets. Après une entrée poussive, le Sénégal ne réussira à trouver la faille qu’à la 35e minute. C’est Youssouf Badji qui ouvre le score sur un centre de Souleymane Aw qui est, à côté d’Ousseynou Cavin Diagne, un des expatriés appelé en renfort pour cette phase retour. Ce but a eu le don de libérer un peu plus les joueurs sénégalais.
Dominateurs, ils seront vite récompensés sur un centre de Souleymane Aw transformé en but contre son camp (Csc) de la tête par un joueur congolais (41e). Au retour des vestiaires, le Sénégal retrouvera plus d’allants dans son jeu d’attaque qui reppose sur la vitesse de Ousseynou Niang. Encore sur le bon coup, Souleymane Aw réussi à distiller une passe décisive et ouvrir le chemin du troisiéme but à Dione Lopy (47e min). Malgré quelques excursions des Congolais dans la surface, le Sénégal tient bon et met définitivement les «Diablotins» en boite sur un tir croisé de l’intenable Ousseynou Niang (84e min). La réduction du score de Racine Louemba (84e min) qui fait ressortir un manque de concentration noté dans les fins de rencontre, ne sera qu’anecdotique. Vice-champion lors de la derniére édition, le Sénégal enchaîne avec une trosiéme participation d’affilée à une phase finale de Coupe d’Afrique des nations U20. La prochaine édtion se jouera en février-mars 2019 au Niger.
REACTIONS…
YOUSSOUPHA DABO ENTRAINEUR DU SENEGAL : «L’adversaire ne nous a jamais mis en difficulté»
«La concentration nous a fait défaut à l’aller et encore au retour. L’adversaire ne nous a jamais mis en difficulté. J’ai dis à mes joueurs: «si l’adversaire joue en avançant, il faut verticaliser le jeu et éviter de jouer sur la largeur ou en retrait.» On a pris le but en jouant dans la largeur, jusqu’à sortir le ballon en touche. C’est impardonnable. Avec une avance de deux buts à la mi-temps, je leur ai dis qu’à 2-1, l’adversaire va revenir dans le match et la pression va changer de camps. Il fallait donc tuer le match.»
SOULEYMAN MBOW, DÉFENSEUR DES LIONCEAUX : «On a rempli notre contrat»
«Un match de qualification n’est jamais facile. Mais il fallait appliquer les consignes du coach et avoir ce résultat. Au sortir du match contre l’Egypte, nous étions convaincus que nous allons remporter le match, retourner à la Can et remplir notre mission. Nous avons travaillé les coups de pieds arrêtés à l’entrainement. On a eu 100% de réussite. On a rempli notre contrat, malgré les consignes du coach qui nous avait demandé de ne pas encaisser de but. On peut dire que nous avions manqué de concentration, mais nous allons tout faire pour les améliorer.»
OUSSEYNOU CAVIN DIAGNE CAPITAINE DES LIONCEAUX : «Etre unis pour aller remporter la Coupe»
«C’est un moment de joie. Nous sommes très contents. Je vais peut-être jouer ma deuxiéme Coupe d’Afrique des nations incha-Allah. Le but pris à 5 min de la fin est un manque de concentration. Pour remporter la Coupe d’Afrique, nous demandons juste l’aide des Sénégalais. Il nous suffi d’être unis pour aller remporter la Coupe».
MACKY SALL AUX «LIONCEAUX» U20 DU FOOTBALL : «Vous confirmez tout le potentiel et tout le talent qui sont en vous»
«C’est avec beaucoup de plaisir et de fierté que j’ai suivi votre match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations de Football des moins de vingt (20) ans, Niger 2019. Et, d’emblée, je voudrais adresser aux joueurs et aux membres de l’encadrement administratif et technique mes félicitations et mes encouragements pour la combattivité, l’engagement et la détermination dont vous avez fait montre durant toutes les éliminatoires. En se qualifiant à ce niveau de compétition pour la troisième fois consécutive, vous confirmez tout le potentiel et tout le talent qui sont en vous et qui augurent d’heureuses promesses pour votre groupe. Cette performance face au Congo (Brazzaville) vous place aujourd’hui, plus que par le passé, parmi les meilleures équipes africaines et il importe, dès à présent, d’endosser et de rehausser ce statut d’excellence par un comportement sportif irréprochable et par la conquête du titre africain dont vous aviez été finaliste en Zambie en 2017, dont je ne doute point qu’elle mobilisera toute votre énergie. Le privilège de porter et de pouvoir satisfaire l’exigence légitime des résultats du football sénégalais, au regard des immenses efforts consentis par le contribuable, n’a pas de prix et ne nécessite aucun répit; c’est pourquoi, je souhaite, qu’à la prochaine CAN U20 du Niger, que le nom du Sénégal puisse être inscrit en lettres indélébiles sur le toit de l’Afrique. Aussi voudrais-je vous encourager pour vous dire, mes chers «Lionceaux», que le Gouvernement et le Peuple du Sénégal seront toujours à vos côtés.»
ABDOU SALAM SALL PRÉCONISE LA REFONDATION DU SYSTÈME
L’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar est convaincu que le modèle éducatif néocolonial touche à sa fin
L’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) Abdou Salam Sall est convaincu que le modèle éducatif néocolonial touche à sa fin. Donc, inadapté au développement de l’éducation en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Par conséquent, il ne doit pas être une affaire d’Etat et de bailleurs encore moins du corps social. Pour ce faire, il préconise la refondation du système éducatif par un financement innovent appelé crowdfunding impliquant la mise en place d’une banque de financement de l’éducation. Il l’a soutenu samedi dernier dans une conférence publique, dans le cadre des activités mensuelles de l’Arcade dénommées (Samedi de l’Economie).
Des moyens colossaux sont injectés chaque année dans le système éducatif, soit environ 6% du Produit intérieur brute (Pib) et sans impacts réels. Cet état de fait est constatable entre les moyens alloués (octroyés) et les résultats obtenus. Un paradoxe que l’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) Abdou Salam Sall justifie par la continuité du système néocolonial, lequel est en déphasage avec les enjeux de l’heure. Pour lui, «Les méthodes d’approche et les moyens d’actions pour une ‘’éducation libérale’’, inclusive, créative, et innovante, incluant valeurs et connaissances pour se hisser au rang des pays développés nécessitent la refondation de notre propre système éducatif». Il co-débattait samedi dernier sur le thème: «La problématique du financement de l’éducation en Afrique», dans le cadre des activités mensuelles qu’organise l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (Arcade) en collaboration avec la Fondation Rosa Luxembourg appelées «Samedi de l’économie».
Selon l’ancien recteur de l’Ucad et ancien président du Cnpael, promoteur du Centre Pémel de Podor et du Cmcp «Si l’école sénégalaise a produit plus de ‘’déchets’’ que de résultats positifs, c’est parce qu’elle a toujours été laissée et considérée comme unique propriété de l’Etat et soumise aux orientations des bailleurs de fonds qui se focalisent sur le taux d’échec et non sur le pourcentage de génies, à même de tirer vers le haut les moins intelligents». D’ailleurs, renchérit-il: «Les mauvaises conditions d’études constituent les vrais causes d’échecs des étudiants dans nos universités. Ils sont nombreux à échouer dans nos universités et à réussir plaisamment dans d’autres universités privées et instituts de formation professionnelle», a-til souligné. A l’en croire, le professeur: «Les ménages ont beaucoup contribué à l’éducation de nos enfants», a-t-il admis.
LA MISE EN PLACE D’UNE BANQUE EDUCATIVE
Face à cette déconfiture, après avoir jeté un regard prospectif sur ce qui se fait ailleurs notamment au Canada, aux Etats-Unis, en Belgique, en Jordanie…, le professeur Sall a préconisé la mise en place d’une banque de financement de l’éducation pour permettre, aux enseignants, étudiants…d’autofinancer leurs études. Selon lui «Cette banque devra remplir toutes les conditions de création d’une banque de financement avec des professionnels, mais sous la supervision d’un conseil d’administration mis en place par les financiers». Poursuivant son idée, il dira: «Avec une telle banque, il est même possible de promouvoir les plus brillants, en finançant gratuitement leurs études pour encourager les autres». Car, dira-t-il: «Point de développement sans des ressources humaines de qualités pour innover, créer… Mais, ce défi d’éducation doit emballer nos propres valeurs de respect aux anciens pour une meilleure employabilité (usage) des connaissances acquises». Pour s’en convaincre, il cite en exemple l’approche des mourides qui estiment être au nombre de 2 millions et si chacun donne 1000 FCFA par mois, ça fera 1 milliard le mois et 24 milliards l’année. Ce mécanisme de financement dans la religion est innovent et pourrait être expérimenté pour concourir grandement à la mise en place d’une banque éducative pour substituer le modèle classique qui n’est plus d’actualité.