COMPTE À REBOURS
D'après la ministre Maïmouna Ndoye Seck, l'entreprise turque Summa Limak compte livrer l'Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), clés en mains, à la n de ce mois de Mai 2017. Aussi, une dizaine d'entreprises sénégalaises construisent, actuellement, les bâtiments complémentaires (sièges sociaux des structures de la plateforme, salon d'honneur, logements d'astreinte, hangars de maintenance…). Et tous ces bâtiments devraient être livrés en Septembre 2017. Tout est mis en œuvre (au forceps !) pour que le 1er vol inaugural à AIBD soit effectué en Décembre 2017. Qui plus est, préférence nationale oblige, avec un aéronef de notre nouvelle compagnie, Air Sénégal SA, dont les responsables s'activement fébrilement pour sa mise en exploitation d'ici là…
Le problème reste entier car il y a encore à faire sur la structuration du capital social, le tour de table des actionnaires, le choix du partenaire stratégique, les investissements à engager, les recrutements à faire pour rendre opérationnelle la compagnie. Sans compter le lourd passif social économique de la défunte Sénégal Airlines, à solder sans délai. Idem pour le devenir de l'actuel Aéroport Léopold Sédar Senghor, encore indécis, le Président Macky Sall n'ayant pas encore tranché la question…
Ensuite, nos autorités veulent faire de AIBD, un puissant Hub devant polariser tout le traffic sous-régional. Noble ambition ! Mais, il est à noter que la simple position géographique (favorable) ne fait pas forcément un Hub naturel. Toute une stratégie est à mettre en œuvre et nos voisins d'Abidjan et de Lomé, par exemple, semblent avoir pris une bonne longueur d'avance dans ce domaine…
Tout ceci pour expliquer qu'il y a un chronogramme impératif à dérouler sous la forme de deadlines contraignants afin de respecter le rendez-vous de Décembre.
Le "Dossier AIBD" étant politiquement très sensible, le Président Macky Sall s'y implique, en personne, dans sa gestion, notamment depuis le départ de Saudi BinLaden Group. L'enjeu est éminemment stratégique dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, en termes de synergies avec le Train Express Régional, l'Autoroute à péage, le Pôle Urbain de Diamniadio, entre autres projets…
L'Aéroport qui s'ouvre, c'est un boulevard d'opportunités et de perspectives pour notre Tourisme, en léthargie depuis belle lurette. Les acteurs ne cessent de crier, sur toutes les tribunes, que le secteur est sinistré, les touristes ne viennent plus, la Destination Sénégal étant trop chère et pas très compétitive par rapport à des concurrents directs comme le Maroc ou la Tunisie… Qu'il y a énormément à dire sur la faiblesse des budgets de promotion, la vétusté des réceptifs du fait d'un non-investissement sur les infrastructures, faute de mesures d'incitation et d'accompagnement comme un Crédit hôtelier et touristique, à la hauteur des ambitions. Bref, un secteur qui se cherche encore…
Mais l'espoir est bien permis avec la prise de conscience des enjeux de survie et de développement par les Autorités suite au plaidoyer des acteurs, surtout les Nationaux qui tirent le diable par la queue. Un fonds de 5 milliards FCFA a été mis en place pour parer au plus urgent, des efforts sont faits pour promouvoir le tourisme intérieur, sans compter le renforcement obligé du tourisme d'a aires et de congrès à Dakar (une très belle carte à jouer !), le produit balnéaire ayant atteint ses limites objectives à Saly, même si on parle davantage de Pointe Sarène et autres Zones Touristiques Intégrés (ZTI)…