ENJEUX DE GOUVERNANCE MINIÈRE
Au Sénégal, avec l'adoption récente du nouveau Code minier, l'espoir est permis pour un meilleur rééquilibrage dans la redistribution pour davantage d'équité et de perspectives de développement national, surtout au niveau local
"Le Sénégal souhaite la juste rémunération des contrats miniers et pétroliers, dans le respect des exigences d'équité, de justice sociale et de responsabilité sociétale de l'entreprise. En ma qualité de Président du Comité d'orientation du NEPAD, je renouvelle l'appel de l'Afrique à la mise en œuvre diligente de l'initiative CONNEX du G7 sur le soutien aux pays en développement dans les négociations de contrats complexes, en particulier dans l'industrie extractive".
Depuis la 70ème AG de l'ONU en 2015 jusqu'au récent Sommet du G7 en Chine, le Président Macky Sall profite de toutes les tribunes internationales pour réclamer une nécessaire renégociation des contrats miniers et pétroliers et un meilleur partage des fruits de l'exploitation de ces ressources dont regorgent les sous-sols de nos pays sous-développés.
En effet, c'est un paradoxe incompréhensible tellement les multinationales, grâce à des contrats taillés sur mesure, se taillent la part du lion. Les Etats et collectivités locales abritant les usines se partageant quelques miettes sous couvert de redevances minières aux budgets des Etats ou de Responsabilité sociétale (RSE-tape-à-l'œil) au bénéfice des populations, plutôt appauvries…
En effet, les questions posées par la gestion des mannes minière et pétrolière sont loin d'être simples. On ne peut plus laisser les multinationales continuer à piller nos ressources au risque de semer les graines de la discorde, lourdes de tensions socio-politiques, dans nos pays.
Certes, au Sénégal, avec l'adoption récente du nouveau Code minier, l'espoir est permis pour un meilleur rééquilibrage dans la redistribution pour davantage d'équité et de perspectives de développement national, surtout au niveau local. Des terroirs ruraux qui manquent de tout et qu'il faut mettre à niveau en termes d'infrastructures de base (pistes de production, écoles, centres de santé, etc.) et autres activités génératrices de revenus pour leurs populations, dépossédées de terres de cultures. Soit une vraie Stratégie RSE et non de façade pour juste se donner bonne conscience. Et l'exemple à suivre, d'après tous les acteurs et observateurs, c'est SGO dans son exploitation aurifère à Sabodala…
Dans le même sens, le Président Macky Sall semble avoir pris de la hauteur dans la polémique liée à la découverte du pétrole avec les soupçons de délits d'initiés touchant des proches. Mais avec la création du Comité d'orientation stratégique du pétrole et du gaz devant dé nir les orientations stratégique, aux plans technique et institutionnel, la sérénité devrait revenir dans les rangs des protagonistes dont les esprits étaient plutôt surchauffés…
La vérité est qu'il faut tendre vers plus de transparence dans la gouvernance de ces ressources minéralières. Des mécanismes multipartites tels que l'ITIE existent. Il faut les renforcer pour les crédibiliser davantage aux yeux des acteurs et de l'opinion. Soit la seule solution pour une gestion apaisée et équitable de ces ressources stratégiques mais aussi explosives. Il suffit de peut pour allumer un feu dont personne ne peut prévoir où ça peut aller…
Entre "Malédiction" et "Bénédiction", le Sénégal est à la croisée des chemins. On ose espérer que nos dirigeants actuels sauront entrer dans l'Histoire en tant qu'acteurs d'une gouvernance éclairée, en "bon père de famille", de ce Don du Ciel, enfoui dans les entrailles de la Terre et dans les bas-fonds de l'Océan. Que le Bon Dieu exauce notre prière. Amine !