"L'AVENIR DU PDS EST RADIEUX"
L'optimisme de Doudou Wade
Pour le président Doudou Wade, les législatives de 2017 ont un goût d’inachevé. Les résultats obtenus par son parti sont satisfaisants, mais ils auraient pu être meilleurs, si tout s’était passé dans les règles de l’art. Il affirme : ‘’Malgré le chaos et le sabotage constatés par tous les acteurs, nous avons amélioré sensiblement notre score enregistré lors des législatives de 2012.’’
Mais contrairement à une bonne partie de l’opinion, lui considère que l’opposition a une part de responsabilité dans la réalisation de la ‘’forfaiture’’ par le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo. ‘’Nous n’avons pas mené les batailles qu’il fallait. Quand l’Administration a commencé à inscrire, à enrôler des citoyens dans des maisons appartenant à des responsables de l’Alliance pour la République, dans des permanences de l’Apr, nous l’avons tous souligné, mais nous n’avons rien fait pour le contrer. Ce sont des manquements graves que nous avons tous constatés. Malgré ce vol organisé, malgré le hold-up, notre parti s’en est sorti avec des résultats très, très encourageants’’, déclare l’ancien parlementaire.
Doudou Wade estime, par ailleurs, que la présidentielle de 2012 n’est pas un bon baromètre pour évaluer l’évolution de sa formation politique. ‘’Il faut, dit-il, comparer des choses comparables. On ne peut pas comparer une élection présidentielle et des élections législatives. Je pense que le bon baromètre ce sont les législatives de 2012. Et de ce point de vue, nous avons presque doublé notre score’’.
Une autre raison d’être satisfait, selon M. Wade, est le vote de la capitale, où son parti a doublé, voire triplé son score de 2012. ‘’Nous sommes passés de 20 905 à 53 979 en 2017. Soit une différence de plus de 30 000 voix. Le jeu des alliances a certes contribué, mais cela dénote également d’une bonification du Pds à Dakar’’, se réjouit l’ancien président du groupe parlementaire des Libéraux, qui y voit des signes prémonitoires du déclin de la majorité. Il explique : ‘’Mankoo Taxawu Senegaal, qui n’existait pas en 2012, a plus de 111 000 voix. Pendant ce temps, Benno Bokk Yaakaar a gagné moins de 3 000 voix. Je pense que cela devrait plutôt les inquiéter, le camp d’en face’’.
Ainsi, de l’avis de Doudou Wade, le Pds a un avenir ‘’très radieux’’ sur l’échiquier politique national. Tout dépendra de ce qu’ils vont en faire. ‘’Le président Wade a beaucoup fait pour le parti. Nous devons maintenant nous demander ce que nous pouvons faire pour l’aider à nous aider’’, s’interroge-t-il, avant d’apporter lui-même une piste de solutions : ‘’La réorganisation du parti, la mise en marche des instances de base. Nous devons aussi jouer pleinement notre rôle dans l’organisation et le contrôle de tout le processus électoral. Si nous arrivons à le faire, nous allons aider le président Wade. Et le Pds pourra revenir en force en 2019.’’
L’ancien député libéral a toutefois estimé qu’il est très tôt de parler de la présidentielle de 2019. ‘’Le plus important, ce n’est pas un individu, ce n’est pas un candidat. Ce qui est important dans une élection, c’est l’appareil. Et de ce point de vue nous avons un parti qui est présent. Ce qui est incontestable’’, raconte-t-il, bottant en touche le reproche selon lequel, au Pds, à part Wade, c’est le désert. ‘’C’est Abdoulaye Wade qui a formé 70 % de ceux qui font la politique nationale aujourd’hui. Même si certains ont renié cet héritage. Il ne peut donc pas manquer dans sa formation des leaders capables de tenir la barque pour préserver ce legs’’.
Par ailleurs, le responsable libéral dédramatise la défaite de sa coalition à Dagana. Selon lui, Oumar Sarr est à encourager. ‘’C’est un homme courageux, un homme de conviction et de valeur. Quand il gagnait Dagana pour la première fois, il était dans la société civile. Il l’avait remporté devant des ténors comme Habib Thiam. Et il a su le conserver pendant 20 ans. Il est tombé en même temps qu’Usain Bolt. Alors que quand il venait, Bolt n’était pas encore là. Oumar n’est pas un lâche. Il mérite tout notre respect’’.