TOUT ÇA… POUR ÇA ?
Les éléments du maire de Dakar embastillé depuis le 7 mars sont soupçonnés de boulimie en voulant rafler les sept postes de la départementale et la tête de liste nationale au détriment de Oumar Sarr et Cie.
Cette alliance circonstancielle, sans conviction et sans confiance ne pouvait aboutir qu’à cette déchirure, véritable pain bénit pour le pouvoir. Au nom du réalisme politique et du fait qu’ils ont ensemble les mains dans le cambouis de l’exécutif, l’Apr et ses alliés du Ps et de l’Afp principalement, sont plus soudés que jamais en direction des législatives du 30 juillet prochain et de la présidentielle de 2019. C’est logique. Ils seront coresponsables du bilan qui sera à défendre l’échéance venue. Tout le contraire de Manko qui va non seulement vers des candidatures plurielles pour juillet prochain ce qui augure mal de leurs chances en 2019, puisque les principaux leaders seront en piste dans une vingtaine de mois. Les ambitions personnelles ont-elles pris le pas sur le Sens de l’Histoire, à tout le moins la Vision de l’Histoire.
Toujours est-il que la rupture est consommée d’autant plus que Fada qui a déjà déposé sa caution, entend rendre public son projet face à la presse aujourd’hui. Ainsi ; donc Khalifa sera tête de liste d’un Manko amputé du Pds, de Mamadou Lamine Diallo de Tekki et de Mamadou Diop Decroix. Mais serait-ce un mal pour un bien ? Cette scission offre aussi à ces leaders désunis l’occasion, voire le devoir d’aller en leur nom propre, se peser face aux électeurs, et ce sera aux sénégalais ensuite de pouvoir considérer librement leur réalité et leur poids politiques dans l’opinion. Cette sélection permettrait d’avoir un affrontement plus frontal entre un opposant qui aura mesuré ses capacités nationalement et le candidat de Benno Bokk Yakkar qui semble devoir être Macky Sall luimême. C’est préférable pour la force de leur éventuel projet, que l’opposition ne soit pas émiettée et diluée. Sans oublier qu’il lui faudra à cet homme un projet à opposer à un bilan qui ne manquera pas d’être âprement défendu. Le brouillard se lève…
D’autant que d’autres coalitions proches dans leur discours du pouvoir, n’hésiteront pas à «verser» leurs élus dans la majorité présidentielle. Au vu de l’émiettement des forces de l’opposition, on voit mal comment le pouvoir de Macky Sall pourrait perdre la majorité. Hormis les départements de Dakar, Mbacké, Thiès et Ziguinchor, quel autre département pourrait ne pas tomber dans l’escarcelle du pouvoir. Une victoire qui pourrait ouvrir un boulevard au Président Macky Sall. Au lieu de côtoyer l’Histoire, préfèreraient- ils les «petites histoires» ? Il fera bientôt jour…