UN ÉDITO HAINEUSEMENT ABÎMÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Je ne peux m'empêcher de rebondir sur l'édito du confrère Demba Ndiaye dans lequel il nous associe tous à une vision du pays que je ne partage guère - Nous ne sommes pas ce pays que vous décrivez
Choqué comme tant d'autres lecteurs de SenePlus.com, je ne peux m'empêcher de rebondir sur l'édito du confrère Demba Ndiaye titré "La République abîmée" dans lequel il nous associe tous à une vision du pays que je ne partage guère. Et pour rappel voilà comment il introduit son édito :
"Un pays de mensonges et d’hypocrisie ; un pays de connivences et de complicités ; un pays de « maa tey » pour les uns et de l‘embastillement pour les autres. Nous sommes ce pays-là, qui a depuis longtemps oublié ce qui était ses valeurs : « jom, kersa, jub »". Ce paragraphe nous révèle la présence chez l'auteur, d'une pathologie sévère de nihilisme, que d'ailleurs il confirme plus loin en se reconnaissant comme tel, qui plus est inguérissable, brandissant cela comme valeur.
Qu'un tel misérabilisme soit sa vision du pays ou qu'il soit tout simplement dans une souffrance de sous-estime de soi pour se détester et tout son environnement avec, cela me rend triste sans trop me déranger. Par contre, quand il proclame - "nous sommes ce pays-là" - je me démarque.
Les descriptions et caractérisations faites sont siennes et non nôtres. Le plus remarquable est que l'auteur fait usage d'un fallacieux canular par lequel il cherche à nous faire cautionner le fait que notre pays soit abîmé et dépourvu de valeurs, sans arguments mais en lieu et place des fabulations qui ne prouvent qu'une seule chose : ces griefs n'affectent que lui.
Voilà un texte qui en tant qu'élément de communication aura certes raté sa fonction qui est d'influencer sa cible, tant il dépeint une situation surréaliste, qui démontre s'il en est besoin, que l'auteur est sous influence. Et ce second paragraphe choisi nous aidera à voir le problème :
"Cette entreprise, de délitement de nos valeurs, s’appuie sur des cohortes de « producteurs idéologiques », véritables parasites des pouvoirs, dont la fonction est de distiller à longueur d’articles de presse, de sorties radios et télés la « vision » quasi-messianique du prince, son programme salvateur qui fera émerger notre pays dans les quinze, vingt prochaines années."
Ce paragraphe nous apprend surtout que toutes ces affabulations ont pour motif la haine de celui qui détient le pouvoir et que l'auteur apostrophe par le sobriquet de "prince" pour ensuite faire des attaques obliques. Nous savons que le sous-estime de soi s'accompagne d'une détestation chronique de son environnement mais là ça va bien au-delà.
Ce n'est plus que l'auteur n'aime pas le président Macky, mais il en est arrivé au point où il ne supporte que personne ne puisse l'aimer. Il lui crache sa haine et ne peut souffrir que d'autres lui expriment leur amour. A ces derniers qui ne se sont jamais rabaissés à donner considération à pareilles élucubrations, il débite sa rancœur et les traite de cohortes de producteurs idéologiques, de véritables parasites des pouvoirs dont la fonction est de distiller à travers des articles de presse etc... On y est ! Il n'aime pas ceux qui ont de l'amour pour l'homme au pouvoir.
Alors là je le corrige sur une fausse assertion - la mode en ce moment est justement de ne pas aimer l'élu du peuple qui préside légitimement à nos destinées et non pas ce qu'il proclame : "...de chanter à tue-tête, que tout cela est inévitable, dans cette époque de la mondialisation triomphante".
Il reste à donner, après avoir fait ressortir que la motivation de l'auteur était la haine et qu'à la place des arguments il n'y a que l'expression violente d'une rancœur, le caractère du texte. Il pue l'arrogance. L'auteur compte tenu de ses diverses pathologies évidentes, a une surestimation aberrante de ce qu'il pense détenir comme savoir par rapport à l'étendue des savoirs publics. Et quand on s'adresse au public du haut d'une position imaginaire, l'on commet l'arrogance.
La réalité est que tout le monde n'est pas "nihiliste inguérissable". Il y a des gens honnêtes, prêts à réviser leurs convictions au gré d'informations objectives survenues. Que ce pays est en voie d'émergence, personne ne peut convaincre du contraire, les centaines de milliers de bénéficiaires de bourses familiales, des gens qui de leur vie n'avaient jamais tenu entre leurs mains cinquante mille francs, il en est de même des communautés qui rêvaient d'accès à l'eau potable depuis les indépendances et qui ont aujourd'hui étrenné leurs forages et non plus pour les populations de toutes les régions désenclavées et j'en passe.
Alors, existez, détestez qui vous voulez en tant que "nihiliste inguérissable", revendiquez-le autant que vous voulez au lieu de vous soigner. Libre à vous, mais de grâce monsieur l'éditorialiste au nom de ce statut qui suscite le respect et renvoie aux canons de l'éthique pédagogique, souffrez que les autres existent de par l'amour qu'ils portent en eux et aux autres qui leurs sont chers. Nous ne sommes pas ce pays que vous décrivez.
Retrouvez le texte de notre éditorailiste Demba Ndiaye ici : LA RÉPUBLIQUE ABÎMÉE