« L’HISTOIRE DE MES 52 TITRES…, LA FILLE DU MINISTRE, POURQUOI J’AI QUITTE PIKINI PRODUCTION »
Palabres avec … Pama Dieng, artiste – chanteur
Le fils cadet de Feu Ndiouga Dieng a fait une entrée fracassante dans la scène musicale sénégalaise. Cependant, celui que la structure « Pikini Production », coaché par notre confrère Aliou Ndiaye, voulait propulser au cœur de la musique sénégalaise avec le projet fou de 52 titres, dont un chaque semaine, a vu l’aventure tourner court. Aujourd’hui, il a décidé de voler de ses propres ailes. Pour ne pas se faire oublier, il a sorti récemment un single, juste après son départ de Pikini Production. Le jeune prodige a bien voulu nous parler de son parcours. Et bien sûr des raisons de sa séparation avec la structure qui l’a révélé.
Pama Dieng, fils de Ndiouga. Une belle carte de visite…
En plus de cette carte de visite, je suis issu d’une grande famille où tout le monde chante. Je suis le fils de feu Ndiouga Dieng et petit - fils de la grande cantatrice Ndéye Ngom Bambilor. Ce qui fait que j’ai très tôt plongé dans l’ambiance de la musique
Quel effet cela te fait d’avoir grandi dans une telle famille. N’est- ce pas un peu lourd pour un jeune homme de ton âge ?
Non, pas du tout ! Au contraire, cela m’a permis d’être responsable très tôt. J’ai su très vite qu’il fallait que je suive le droit chemin. Je n’avais pas le droit de faire autrement. Je me devais de filer droit. C’est aussi une source de motivation énorme. Cela m’a permis de faire beaucoup de choses en très peu de temps sans pour autant brûler les étapes.
Il se raconte que ton père ne voulait pas, au départ, que tu évolues dans ce secteur ?
Pour cela, c’est tout à fait vrai ! Et il y a plusieurs raisons. D’abord, je suis son fils cadet. Il y a aussi le fait que j’étais très brillant à l’école. J’étais aussi très doué en sport. Je porte également le nom de son vénéré marabout. C’est après avoir intégré le monde de la musique que j’ai compris pourquoi mon père ne voulait pas que j’évolue dans ce secteur. C’est un monde très dur où il faut toujours se battre. Quand je parle de bataille, il s’agit de celle que l’on mène contre soi -même. Il faut toujours se surpasser et livrer le meilleur de soi partout et tout le temps. En ce qui concerne mes débuts, j’ai vraiment démarré avec mon frère Alpha Dieng. A ce propos, je me plais à toujours raconter cette anecdote. La première fois que notre grand frère nous a emmenés à une de ses soirées pour qu’on lui fasse les chœurs, mon grand frère Momo et moi, nous avons passé toute la soirée à dormir, tellement on n’était jeunes. Par la suite, j’ai poursuivi l’aventure en compagnie de mon frère Momo. Ensemble, nous nourrissions le même rêve de réussir dans la musique. En un moment donné, Momo a décidé de choisir la carrière de musicien au détriment de ses études. Je dois dire que je l’ai beaucoup encouragé car je voulais qu’il me serve de cobaye et faciliter ainsi mon incursion dans cet univers. J’ai poursuivi mes études mais la passion a fini par prendre le dessus sur tout. Pour faire court, j’ai fourbi mes armes en compagnie de Momo et plus tard nous avons formé le « Ndobine band ».
Comment s’est faite ton intégration à Pikini ?
C’est après mon Bac que j’ai intégré la maison de production Pikini de mon père Aliou Ndiaye. Ce dernier reste et demeure mon père. Il m’a toujours encouragé et soutenu. La première fois qu’il m’a détecté, il est allé voir mon père. Mais celui-ci lui a dit qu’il aimerait bien me le confier tout en souhaitant que je poursuive mes études. Au départ, on avait même un projet de tourner un film sur les adolescents. Il est encore revenu à la charge en disant à mon père qu’il a décelé trois qualités en moi. Il lui a dit que j’étais bien éduqué, que j’avais du talent et que j’avais l’étoffe d’un leader. C’était au mois d’octobre 2015 et je devais aller en France pour poursuivre des études en agronomie, évoluer dans mon sport de combat et faire du cinéma. Mais devant l’insistance de père Aliou Ndiaye, mon père a fini par céder. Cependant, il a tenu à lui dire que maintenant tout dépendait de lui et qu’à l’avenir, c’est Aliou qui sera responsable de mon évolution dans la musique. On a vraiment abattu un travail énorme. Et aujourd’hui, si Pama est connu, c’est grâce à Pikini.
Mais tout ne roule plus comme avant avec cette structure…
Une petite précision. Mes relations avec Pikini Production ne sont pas tendues, elles ne sont pas non plus difficiles. Elles sont sans heurt…
Mais ce n’est pas l’avis de ton frère. Dites nous ce qui se passe…
Je voulais d’abord éclaircir le chapitre de nos relations que vous avez qualifiées de difficiles. J’ai juste rebondi sur cet aspect. Mais j’allais venir au fond des choses. Je ne peux pas dire du mal de Pikini. Comme je l’ai dit tantôt, c’est grâce à Pikini que le monde me connait. Je ne vais jamais accepter que nos relations soient détériorées. Cependant, il se trouve que c’est le Bon Dieu qui décide de la durée de vie d’une relation. Je veux dire qu’’il s’agit du début et de la fin d’un compagnonnage
Donc c’est bien fini entre vous ?
Effectivement ! Je peux confirmer que c’est la fin de notre collaboration. Et cela fait cinq mois que l’on ne s’est pas vus. Nous n’avons aucun problème. Aliou Ndiaye reste mon père, mais nous ne travaillons plus ensemble.
Mais dites – nous, qu’est- ce qui t’a poussé à prendre la folle décision de sortir 52 titres en une année et douze vidéo clips. C’était presque du suicide…
A dire vrai, je n’ai pas tourné douze vidéos clips et je le reconnais. C’est vrai que j’entends tout le temps les gens dire que Pama a voulu voir trop grand. Je l’assume car c’est moi qui avais lancé ce défi qui est parfaitement dans mes cordes.
Cela veut dire que c’est toi qui avais eu l’idée de ces 52 titres…
C’est vrai que j’étais à la baguette. Cependant, c’est bien Pikini qui m’a proposé ce concept après avoir constaté que j’avais composé énormément de chansons malgré mon jeune âge. J’ai fini par jouer ma part de la partition et je pense que tous les 52 titres vont sortir.
C’est donc un échec…
S’ils me l’ont proposé, c’est parce que j’ai chanté et composé beaucoup de titres. J’en suis parfaitement capable. Ils ont trouvé qu’ils pouvaient en tirer quelque chose. Mais je suis vraiment un produit. J’ai chanté et j’ai fait ce que j’avais à faire. Maintenant pour le reste… Depuis le mois de janvier, j’ai fait ma part du boulot comme on l’avait planifié. Si vraiment tout ce planning était respecté, je n’aurais jamais songé à quitter Pikini. Encore une fois, je suis le fils ainé d’Aliou Ndiaye et lui restera toujours mon père. Je l’invite juste à ne pas suivre sa colère pour faire certaines choses car je suis son fils.
Est-ce que aussi tu n’étais pas dispersé avec ton apparition dans une série ?
Non, pas du tout ! Je suis aussi un passionné de cinéma. Vous parlez certainement de la série « Dikon » mais cela n’a en rien gêné ma démarche musicale. A l’origine, on devait tourner un film d’ados qui parle aussi de musique... Le film devait être titré Pama. Il se trouve que nous n’avons pas pu le faire au moment voulu, car il y avait des menaces terroristes qui faisaient peur à l’époque et on ne pouvait pas accéder à certains lieux de tournage. C’est pour cela que tonton Aliou m’a proposé de faire du « spin out ». C’est –à- dire de tourner dans dix épisodes de « Dikoon » le temps de trouver les autorisations nécessaires pour démarrer le tournage du film précité. Finalement, Dieu en a décidé autrement et le projet n’a pas abouti.
Ton départ de Pikini semble laisser des malentendus
Ecoutez, j’ai été libéré par mon père Aliou Ndiaye. Pour l’instant, je suis mon propre producteur. Je n’ai signé avec aucun label. Je suis en pleine réflexion et je ne suis pas pressé
On voit que tu es bien adulé par les femmes ?
La femme est le centre du monde. Je suis juste leur frère et ce sont des amies
Il parait que tu as une relation avec la fille d’un ministre que tu aurais engrossée ?
Il s’agit juste d’une rumeur. Je suis un jeune entièrement dévoué à son art.
Pourquoi avoir sorti le titre Niopat. Qui l’a produit ?
C’est encore une fois, juste une expression. C’est une chanson d’amour et l’amoureux abuse de la conjonction de coordination pour évoquer son amour. C’est une production de Pama et je remercie le grand Lampe qui a beaucoup participé à la réalisation de ce single.
A quand la sortie de ton album ?
Je suis très inspiré et j’ai composé de nombreuses chansons. Tout est prêt et j’attends juste que le staff choisisse le bon moment pour le sortir. Il faut que le public soit patient car le meilleur reste à venir.
Il semble que tes relations avec tes frères ne sont pas au beau fixe surtout avec Momo et Alpha.
Nous sommes tous des artistes avant d’être des frères. Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet. Il n’y a aucun nuage entre nous. Alpha occupe la station de Khalife général de la famille et nous le suivons sans broncher. L’éducation que nous avons reçue ne nous permet pas de faire ou de dire certaineschoses. Je suis le cadet et je vais toujours suivre le chemin tracé par mes aînés.