«AU SENEGAL LES HOMMES POLITIQUES AIMENT DANSER AUTOUR DU GRAND TROU, MAIS ILS N’Y ENTRENT JAMAIS»
OUSMANE TANOR DIENG SUR L’APPEL AU DIALOGUE
Ousmane Tanor Dieng était ce week-end en tournée politique dans le département de Tivaouane. Une occasion pour le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) de se prononcer entre autres, sur l’appel au dialogue politique lancé. il invite les hommes politiques à prendre très au sérieux l’appel au dialogue fait par les chefs religieux.
«Au Sénégal, les hommes politiques aiment danser autour du grand trou, mais ils n’y entrent jamais. A un moment donné, ils retombent toujours sur leurs pieds et comprennent que ce que nous avons en commun, c’est-à dire le Sénégal est beaucoup plus important». C’est le commentaire fait ce week-end par Ousmane Tanor Dieng sur l’appel au dialogue lancé récemment par Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine (Khalif général des Tidianes). C’était à l’occasion d’un meeting tenu à Ndomor dans le département de Tivaouane, en présence de membres du bureau politique du parti. Selon le secrétaire général du Parti Socialiste (Ps), cette attitude de la classe politique et le fait que le Sénégal soit une vieille démocratie font que la ligne rouge ne sera jamais dépassée. «Cependant, il faut prendre très au sérieux cet appel des chefs religieux », ajoute le président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) pour qui la coalition Benno Bokk Yaakaar croit au dialogue et à l’ouverture.
Parlant des prochaines élections législatives du 30 juillet, Ousmane Tanor Dieng a expliqué qu’il s’agit de donner au Président Macky Sall une majorité confortable pour lui permettre de terminer son mandat dans d’excellentes conditions et de se préparer pour un second mandat. «C’est pourquoi, les élections législatives dépassent nos personnes, nos carrières, ce qui est en jeu c’est en définitive la stabilité du pays. Il faut que les gens comprennent une fois pour toutes que c’est cela l’enjeu et nous sommes à un tournant».
De l’avis d’Ousmane Tanor Dieng, l’ère des partis politiques allant seuls aux élections est révolue, seules les coalitions gagnent. «Nous sommes dans une coalition depuis le deuxième tour de la présidentielle de 2012. Il s’y ajoute que nous travaillons ensemble avec le Président Macky Sall depuis 5 ans dans le cadre de l’exercice du pouvoir. Donc la logique voudrait qu’on s’y maintienne et qu’on continue à travailler», dit le leader des socialistes. A l’en croire, il faut prendre très au sérieux les élections législatives, prendre aussi les bonnes dispositions pour qu’au soir du 30 juillet, la victoire soit celle de la coalition Benno Bokk Yaakaar. «Si nous restons unis et continuons à discuter, nous avons les moyens de les gagner haut la main et nos vis-àvis savent très bien que dans la région de Thiès il n’y a pas photo. Cela ne veut pas dire que nous allons dormir sur nos lauriers, car une élection n’est jamais gagnée d’avance», indique Ousmane Tanor Dieng qui a annoncé des mesures à Tivaouane pour dissiper les tensions en perspective des investitures. Il est prévu de responsabiliser, dit-il, la base et que toutes parties composantes de la coalition puissent se réunir, fassent des contacts exploratoires et voir comment trouver un ticket gagnant. «Avec la qualité des responsables que nous avons dans le département, comme entre autres Mame Bounama Sall, Djiby Kandji, Aymérou Gningue, Abdou Ndéné Sall, Pape Dieng, etc., il est clair que la coalition trouvera un compromis dynamique, avec un ticket stratégique, qui nous permettra de gagner, parce que ces élections dépassent nos propres personnes, nos propres carrières», conclut Ousmane Tanor Dieng.
TANOR EVITE LE CAS KHALIFA SALL
Accompagné de membres du bureau politique du Ps et en présence de représentants de l’Alliance Pour la République (Apr) comme Aymérou Gningue (maire de Mérina Dakhar), Abdou Ndéné Sall (secrétaire d’Etat au Réseau Ferroviaire National), Pape Dieng, Ousmane Tanor Dieng était en tournée dans le département de Tivaouane, dans la cadre de la mise en oeuvre de la circulaire du parti. Cette circulaire demande aux différentes instances du Ps de s’investir dans le travail de mobilisation, d’animation, de sensibilisation de la base en perspective des prochaines échéances électorales. De Mont-Rolland à Ndomor en passant par Darou Alpha, Mboro, le Président du HCCT a livré des messages politiques forts, surtout autour de l’importance des prochaines élections législatives. Mais quand il a été interpellé par la presse sur l’affaire Khalifa Sall, il a préféré esquivé la question. «Je ne suis pas venu pour parler de l’affaire Khalifa Sall » a-t-il répondu, avant d’ajouter : « nous en avons déjà parlé en Secrétariat Exécutif National et un communiqué a été publié dans ce sens. Je m’en tiens à ce communiqué»