"CE N'EST PAS SÉRIEUX CE QUE MACKY SALL EST EN TRAIN DE FAIRE"
Fadel Barro sur leur exclusion du dialogue national
Le mouvement y en a marre ne comprend pas sa mise à l'écart des invitations au dialogue national. cette décision prise par le président Macky Sall, affirme son porte-parole Fadel Barro, n'est pas du tout sérieuse. Fadel Barro l'a dit à l'occasion d'un point de presse pour le lancement du prix ambassadeur de la conscience dont le mouvement y en a marre a été l'un des lauréats.
Fadel Barro se veut formel. La mise à l'écart du mouvement Y en a marre du dialogue national n'est pas du tout sérieuse. "Nous ne savons pas comment appeler ce dialogue, nous n'avons pas été invités", tonne le coordonnateur dudit mouvement qui dit ignorer les termes de référence de cette rencontre, faute d'invitation.
Et de poursuivre: "Nous estimons qu'il y a un meeting politique qui s'organise et qui se passe au Palais de la République. C'est peut-être un dialogue ou un rendez-vous entre les amis de l'Apr. C'est dans la presse qu'on a entendu qu'il y a un dialogue, mais nous, en tant qu'organisation sérieuse enregistrée au niveau du ministère de l'Intérieur, nous n'avons pas reçu de papier formel qui nous invite à cette rencontre".
Pour Fadel Barro, cette situation découle d'un manque de sérieux et d'un pilotage à vue. "On ne peut pas comprendre le fait qu'il écarte des Sénégalais. Mais, nous n'attendons pas le Président pour participer à la marche du pays", dit-il avant de citer les projets qu'ils ont déroulés comme "Dokh sa gox" et "Wakh ak sa maire". "Nous engageons les jeunes à aller voir ce qui se passe dans les collectivités locales et nous les formons sans rien attendre en retour. C'est une participation citoyenne", indique Fadel Barro.
Sur les raisons de leur mise à l'écart, l'ancien journaliste du "Quotidien" déclare : "ils devaient nous envoyer l'invitation et voir si on accepte ou pas. On ne construit pas une démocratie avec des exclusions. On, construit une démocratie par des additions et non avec des soustractions", peste-t-il.
Pour Fadel Barro, "ce n'est pas une démarche sérieuse de se lever un beau jour et décréter un dialogue national en moins d'une semaine. Le fait que l'on soit un mouvement citoyen n'est pas une raison de nous exclure, car nous ne faisons pas de politique partisane, mais citoyenne". Il estime que si les autorités veulent dialoguer, elles peuvent le faire avec les enseignants, les paysans et les étudiants. "Il y a un grand chantier à ce niveau", fait-il savoir.
Seydi Gassama : "Il est bien de dialoguer"
Pour Seydi Gassama, président de Amnesty international, il est bien de dialoguer. "Nous avons été invités et nous apprécions la décision du Président à convoquer ce dialogue. Car nous sommes une organisation qui appelait au dialogue et estimons que dans une démocratie saine, il faut se parler tout le temps". L'Assemblée nationale est certes une plateforme de dialogue national, rappelle-t-il, mais toutes les forces vives de la Nation et tous les partis n'y sont pas représentés. C'est pourquoi, il est bien qu'un dialogue puisse se tenir en dehors de cette institution.
"Il faut que les gens discutent pour que les lois soit adoptées par tous. Les grèves du primaire au supérieur sont une préoccupation de tous les Sénégalais, le secteur de la santé est aussi en ébullition. Nous pouvons donc discuter pour trouver des consensus forts pour que le front social soit apaisé", dit le président de Amnesty Sénégal. La finalité de toute action politique, indique Seydi Gassama, est de pouvoir accéder au bonheur de tous, au bien-être des populations pour atteindre la croissance et faire face à l'emploi des jeunes, au lieu de passer tout notre temps à nous quereller et nous disputer.